Caroline De Haas

Caroline De Haas [kaʁɔlin də ʔas][1], née le à Bourg-en-Bresse (Ain), est une militante féministe française.

Pour les articles homonymes, voir Haas.

Caroline De Haas
Caroline De Haas en 2006.
Fonctions
Porte-parole
Osez le féminisme !
-
Julie Muret (d)
Secrétaire générale
Union nationale des étudiants de France
-
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Militante, femme politique, militante pour les droits des femmes
Autres informations
Parti politique
Idéologie
Membre de

Elle milite au sein du Mouvement des jeunes socialistes puis, au Parti socialiste. Elle exerce notamment la fonction de conseillère chargée des relations avec les associations et de la lutte contre les violences faites aux femmes au sein du cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, puis est directrice de campagne de Cécile Duflot candidate à la primaire présidentielle écologiste de 2016.

Au sein du mouvement féministe, elle fonde Osez le féminisme ! en 2009 puis le collectif NousToutes en 2018.

Depuis 2013, elle codirige Egaé, une agence de conseil en égalité professionnelle, spécialisée dans les formations contre le harcèlement sexuel. Dans ce cadre, elle contribue à faire adopter le texte qui oblige le secteur public à financer des formations contre le harcèlement sexuel lorsqu'elle était employée au sein du cabinet ministériel de Najat Vallaud-Belkacem, ce qui a fait l'objet de critiques.

Biographie

Famille et études

Caroline De Haas est l'aînée d'un couple de médecins : sa mère est gynécologue[2] et son père médecin généraliste, ancien président de la Fédération française des maisons et pôles de santé[3],[2]. Elle a sept frères et sœurs[4], dont Magali De Haas[5], qui lui a succédé (avec Thalia Breton et Julie Muret) comme porte-parole d'Osez le féminisme !.

Elle étudie l'histoire contemporaine aux universités de Lyon-II et Paris-Nanterre, où elle obtient une maîtrise en 2008[6],[7],[8],[n 1].

Engagements syndicaux et associatifs

Caroline De Haas a grandi dans une famille de militants : son père militait dans le domaine médical et sa mère dans le milieu catholique[4]. Dès le début de ses études elle milite au sein d'Amnesty International, des Petits Frères des pauvres et des Scouts unitaires[2] et à l'Union nationale des étudiants de France (UNEF). Lors du congrès de Lyon en 2003, elle est élue au bureau national de l'UNEF. Elle en devient trésorière puis, à partir d', secrétaire générale et s'occupe de suivre la section locale de Lyon[9]. Elle quitte ces fonctions en 2009[7].

En 2009, elle participe à la fondation de l'association Osez le féminisme ![10]. Elle en est la porte-parole jusqu'en [11],[12],[13],[14].

En , Caroline De Haas est une des signataires du manifeste « L'égalité maintenant ! », quarante ans après le manifeste des 343[15].

En , elle crée le Collectif #NousToutes pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles[16].

Elle organise deux marches de NousToutes, en novembre 2018 et 2019, rassemblant jusqu'à 150 000 personnes dans toute la France selon les membres du collectif, 49 000 selon le cabinet Occurrence[17].

Fin , Caroline De Haas alerte sur les risques de recrudescence des violences sexistes et sexuelles en période de crise de Covid-19 et de mesures de confinement[18] et, toujours au sein du collectif NousToutes, elle dispense dès avril des formations gratuites en ligne pour apprendre à détecter les différents types de violences sexistes et sexuelles, et à « réagir de la bonne manière quand on est face à une victime »[19]. 26 sessions sont organisées avec d'autres militantes du collectif, permettant la formation de plus de 20 000 personnes[20].

Le 4 mars 2021, elle publie En finir avec les violences sexistes et sexuelles. Les droits d'autrice sont intégralement reversés au Collectif #NousToutes[21].

Engagements politiques

Caroline De Haas milite au sein du Mouvement des jeunes socialistes puis, au Parti socialiste en tant qu'attachée de presse du porte-parole du parti, Benoît Hamon jusqu'en 2012[22].

Après l'élection présidentielle de 2012 et la création d'un ministère des Droits des femmes au sein du second gouvernement Ayrault, Caroline De Haas est nommée conseillère chargée des relations avec les associations et de la lutte contre les violences faites aux femmes au sein du cabinet de Najat Vallaud-Belkacem[23]. Elle occupe cette fonction pendant une année, au cours de laquelle elle est chargée de créer et d'animer des séances de sensibilisation sur les questions d'égalité hommes-femmes pour les ministres du gouvernement[24],[6].

Le , elle quitte le Parti socialiste, jugeant que l'absence de débat et la politique libérale du gouvernement vont à l'encontre de ses convictions[25].

En , Caroline De Haas est tête de liste en Île-de-France pour les listes « Féministes pour une Europe solidaire » aux élections européennes de 2014[26]. La liste obtient 0,29 % des suffrages exprimés[27].

En , elle lance avec Elliot Lepers et Arnauld Champremier-Trigano la campagne « Primaire de gauche » qui vise à organiser une élection primaire pour désigner un candidat de gauche à l'élection présidentielle de 2017[28]. Peu après, le , elle initie avec des militants syndicaux la pétition « Loi Travail : non, merci ! » contre la réforme du code du travail proposée par la ministre Myriam El Khomri[29]. Deux semaines plus tard, la pétition recueille le chiffre record de plus d'un million de signatures[30].

Le , elle devient la directrice de campagne de Cécile Duflot, candidate à la primaire présidentielle écologiste de 2016[31],[32]. Cette dernière est éliminée dès le premier tour du scrutin.

Elle est candidate aux élections législatives de 2017 dans la dix-huitième circonscription de Paris soutenue par le PCF, EELV et Nouvelle Donne[33],[34].

Le , elle est éliminée dès le premier tour du scrutin des législatives. Obtenant 13,57 % des suffrages exprimés et 7,39 % des inscrits, elle arrive en 4e position sur 26 candidats  Myriam El Khomri sera battue en ballottage au second tour par Pierre-Yves Bournazel[35].

Le 4 mars 2022, elle appelle à voter pour le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, dans le cadre de l'élection présidentielle de 2022[36].

Présence et citations médiatiques

En , elle s'exprime sur l'affaire Dominique Strauss-Kahn, déclarant que « la manière dont cette saga a été commentée en France par les médias et les figures politiques met en lumière un sexisme débridé, dont nous connaissions l'existence »[37].

En 2014, elle cofonde un site, Macholand, destiné à permettre aux internautes de dénoncer le machisme ambiant dans les médias ou leur environnement quotidien[38].

Dans les débats qui suivent les agressions sexuelles du Nouvel An 2016 à Cologne, Caroline De Haas répond : « Allez déverser votre merde raciste ailleurs », à ceux qui lient les agressions à l'arrivée de migrants en Allemagne. Cette position est qualifiée de « déni » par Élisabeth Badinter qui accuse des « têtes d'affiche du féminisme » d'avoir « mis la priorité sur la dénonciation du racisme avant la protection des femmes » ce à quoi De Haas répond que Badinter n'a pas participé aux manifestations de soutien aux femmes de Cologne[3].

En , intervenant dans le débat sur le harcèlement de rue contre les femmes dans le quartier Chapelle-Pajol (Paris), elle propose notamment « d'élargir les trottoirs », considérant que ces violences contre les femmes sont liées à un « problème d'espace, où il y a une concentration de personnes »[39]. Après les réactions suscitées par ses propos, elle dénonce une « polémique inutile » estimant que « sa parole a été extrêmement réduite »[40].

En , le ministre Gérald Darmanin est accusé de viol par une call-girl, en référence à des faits datant de 2009. L'affaire est d'abord classée sans suite en raison de l'absence de réponse de la plaignante aux convocations des enquêteurs[41], mais Caroline De Haas s'en empare et convainc la jeune femme de re-porter plainte pour viol « par surprise », et charge des amies avocates féministes de défendre l'accusation, pendant qu'elle-même en fait la promotion dans les médias[42]. Une pétition, soutenue par un certain nombre de militantes féministes, circule sur internet exigeant la démission du ministre visé par une enquête préliminaire du parquet de Paris[43]. Le , l'enquête pour viol visant Darmanin est classée sans suite, l’absence de consentement de la plaignante n'ayant pu être établie par l'enquête[44].

En , elle affirme qu'« un homme sur deux ou trois est un agresseur » sexuel[45] mais, selon elle, ses paroles auraient été déformées[46]. Pourtant L'Obs lui répond : « Enregistrés, comme le reste de l'entretien, ces propos ont été retranscrits, puis mis en forme pour en assurer leur lisibilité. Elle n'a pas demandé à les relire »[47]. Elle est très critiquée pour ces propos, notamment par Marlène Schiappa[48], qui lui répond que « mathématiquement, arithmétiquement, ce chiffre-là est faux », considérant qu'il est « inopérant et contre-productif de jeter comme ça en l’air des chiffres »[49], mais aussi par Dominique Besnehard qui, en , déclare à la télévision avoir envie de « la gifler ». Elle porte plainte contre lui quelques jours plus tard[50]. Après ses déclarations sur France Info concernant l'accusation d'agression sexuelle portée contre Nicolas Hulot par le magazine Ebdo, il lui est reproché de colporter des rumeurs[51],[52]. Elle avait notamment déclaré : « J’ai eu des amies qui m’ont dit qu’elles avaient entendu des victimes parler de faits de harcèlement. Au moins deux ou trois ». Se disant fatiguée des messages haineux à son encontre, elle ferme ses comptes Twitter et Facebook avant de les rouvrir quelques mois plus tard et de contribuer à la médiatisation de l'affaire dite de la Ligue du LOL[53],[54].

Invitée sur le plateau de La Grande confrontation sur LCI le , une émission sur la liberté d'expression et sur ce qu'il est ou non possible de dire sur le mode de l'humour, elle prend à partie Alain Finkielkraut sur ses déclarations faites en 2009 car dire « que par exemple, quand un homme de 40 ans viole une fillette de 13 ans, ça n'est pas vraiment un viol parce qu'elle n'était plus vraiment une petite fille, comme l'a fait monsieur Finkielkraut, de fait, ça banalise la réalité du viol, notamment de la pédocriminalité en France »[55],[56]. Celui-ci excédé s'écrie « Violez, violez, violez ! Voilà, je dis aux hommes : violez les femmes ! D'ailleurs, je viole la mienne tous les soirs. » Caroline De Haas ajoute sur Twitter : « Soit ce monsieur est violent, soit il trouve ça drôle de caricaturer le viol conjugal. Soit les deux. Dans tous les cas, il a besoin d’aide ». Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l'Égalité, remercie Caroline De Haas d'avoir rappelé la loi en direct[57],[58]. Certains téléspectateurs saisissent le CSA sur la séquence[59]. Néanmoins, Libération[60] estime que l'extrait vidéo de 16 secondes diffusé sur Twitter ne permet pas de saisir la dimension « ironique » des propos du philosophe, que l’on comprend en écoutant l’intégralité de la séquence. En réaction aux nombreuses critiques que suscitent ses propos, Alain Finkielkraut se désole dans Le Figaro qu'« aujourd’hui, on ne comprend plus l’ironie : il faut être littéral, autrement les gens n’entendent rien »[61]. Pour Claude Askolovitch, « on peut penser que Finkielkraut a gravement tort, c’est mon cas, sans faire semblant de prendre une ironie de plateau télé pour un appel au viol »[61]. Lui aussi présent, l’avocat Emmanuel Pierrat dénonce « une polémique artificielle, que Caroline De Haas entend récupérer a posteriori. Même si je ne partage pas ses idées, je peux comprendre qu’Alain Finkielkraut ait employé un ton vif : ses propos étaient sans arrêt détournés »[61]. Un peu plus tard dans l'émission, Caroline De Haas saisit l'occasion de faire répéter au philosophe que Greta Thunberg, à 16 ans, est une enfant à ses yeux alors que celui-ci estime que dans l'affaire Polanski, Samantha Geimer, la jeune victime de 13 ans n'était plus une enfant[pertinence contestée][55].

Vie professionnelle

En , Caroline De Haas crée Egaé, d'égal à égale, une agence de conseil en égalité professionnelle[62],[63]. En 2015, elle fonde le groupe Egalis[64] qui rassemble trois entreprises vouées à l'égalité femmes-hommes[65] (Egaé, d'égal à égale, Équilibres et Autrement Conseil)[66] et dont elle est directrice associée[67]. En 2017, elle raconte avoir pris un coup à l’ego lorsque toutes les salariées de son entreprise se sont retournées contre elle lors d'un séminaire. « J’ai eu un gros problème de management dans ma boîte. J’ai failli exploser en vol », raconte Caroline De Haas[68]. « Elles lui reprochaient des choses très personnelles, sur sa manière d’être et d’agir », se souvient Pauline Chabbert, cofondatrice de Egae. Dans une enquête publiée en Causeur, puis en juin 2021 Le Point révèlent que la militante féministe a contribué à faire adopter le texte qui oblige le secteur public à financer des formations contre le harcèlement sexuel lorsqu'elle officiait au sein du cabinet ministériel de Najat Vallaud-Belkacem. « La militante a ainsi créé le marché de sa future entreprise. À défaut d’être moral, tout est légal », estime notamment le mensuel Causeur[69]. Selon Le Point, Caroline De Haas affirme avoir saisi la commission de déontologie de la fonction publique qui lui aurait donné quitus « pour faire fructifier ses ressources acquises en cabinet ministériel »[70].

Le modèle économique de ces entreprises repose sur l'obtention de contrats de formation sur l'égalité, notamment auprès des administrations publiques et des collectivités territoriales. Pour Frédéric Mas, les entreprises de Caroline De Haas seraient caractéristiques de ce qu'il nomme « l'entrepreneuriat politique » : une manière d'utiliser de l’argent public pour faire du profit sans les risques financiers de l'entrepreneur classique[71]. « Egae, c’est environ 60 % d’interventions pour des organes publics et 40 % dans le privé », explique Caroline De Haas[68]. Le groupe coanime le projet Expertes.eu destiné à améliorer la visibilité des femmes dans l’espace public et les médias[2]. Les cadres du journal Le Monde sont formés par Caroline De Haas[72],[73]. Selon Le Figaro, cette formation imposée a suscité l'agacement de plusieurs cadres de la rédaction tandis que plusieurs journalistes ont refusé d'y assister[74]. Selon Marianne, l'intervention de Caroline de Haas pour former les cadres de L'Obs à la prévention des violences sexuelles a également divisé la rédaction. Plusieurs femmes ont alors contesté les principes de cette formation[75].

Chez l'hebdomadaire Télérama, l'« enquête » menée par Egaé aboutit au licenciement d'un journaliste, accusé dans leur rapport de harcèlement sexuel ; cependant une véritable enquête de justice, menée par le conseil des prud'hommes de Paris, a abouti à la réintégration du journaliste et à la condamnation de l'hebdomadaire pour licenciement abusif[76]. Des faits similaires se sont déroulés dans plusieurs autres institutions, notamment le Conservatoire national de musique et de danse de Paris[76].

Fin 2017, elle critique le manque de moyens du plan gouvernemental contre les violences faites aux femmes (420 millions d'euros en 2018). La journaliste Eugénie Bastié relève alors que l'entreprise de Caroline De Haas est spécialisée dans la formation des entreprises, des syndicats ou encore des collectivités locales en matière d'égalité femmes-hommes, estimant que « son business repose principalement sur l'argent public, raison pour laquelle elle réclame aujourd'hui une augmentation du budget »[77]. Dans une enquête, le journal L'Opinion raconte que le marché de la formation et du conseil sur les violences sexistes et sexuelles est devenue « une mine d’or » pour Caroline de Haas[78], qui n'hésiterait pas à inciter des étudiants à réclamer des stages de prévention au sein de leurs écoles[79]. Pour L'Opinion, les grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs vivent dans la crainte de ces « coups de pression recommandés par Caroline De Haas »[79]. « On achète le label De Haas pour être tranquille », commente le directeur des ressources humaines d’un grand groupe français de télécommunications qui assure avoir subi des pressions parce qu’il a mis fin au contrat de son entreprise avec Egae, dont il jugeait la qualité des formations insuffisante, rapporte Le Figaro[74].

En 2019, elle défend l’instauration d’un brevet de non-violence, sur le modèle de l'attestation scolaire de sécurité routière[80].

Début 2022, elle parvient à vendre ses services au Conseil d'État pour la formation de ses cadres à l'égalité hommes-femmes, Conseil d'État qui est par ailleurs l'autorité de tutelle du tribunal administratif chargé de juger Egaé pour « manque d'impartialité » dans plusieurs de ses « enquêtes » ayant mené à des licenciements abusifs de boucs émissaires dans des entreprises ayant fait appel à ses services[76].

Affaire Jérôme Pernoo

En 2021, Caroline De Haas et le cabinet Egaé sont sollicités par Émilie Delorme, directrice du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris pour mener une enquête interne au Conservatoire visant Jérôme Pernoo, professeur de violoncelle pour des allégations de harcèlement envers les élèves.

Les conditions dans lesquelles l'enquête est menée entraînent une polémique avec les parents d'élèves et dans les médias. Jérôme Pernoo obtient gain de cause en première instance devant le tribunal administratif de Paris. Tout en soutenant le cabinet Egaé, le Conservatoire renonce à faire appel et maintient la suspension de son professeur.

Vie privée

Elle est mère de deux enfants[2].

Critiques

En , une enquête de Libération, s’appuyant sur le témoignage d’une quinzaine de victimes, faisait état de harcèlement, d’agressions sexuelles et même de viols subis par des adhérentes du syndicat étudiant l'UNEF à une époque où Caroline De Haas était secrétaire générale[81]. « Il y a dix ans, je n'étais pas une militante contre les violences sexistes et sexuelles. J'étais une femme, une victime de violences, qui n'était pas formée pour détecter les violences dans mon entourage », se défend Caroline De Haas avant de fermer provisoirement son compte Twitter[82].

Le , Caroline De Haas signe une tribune appelant à une « marche contre l'islamophobie », publiée dans Libération, dans laquelle figure parmi les signataires l’imam Abou Anas qui, dix ans auparavant, avait légitimé le viol conjugal. Devant la controverse, Caroline De Haas finit par retirer son nom de cette tribune tout en appelant à participer au cortège. Elle se justifie dans un billet de blog sur Mediapart : « J’ai demandé qu’on retire mon nom de la liste des signataires. Parce qu’il y a dans cette liste des personnes qui ont tenu des propos d’une violence sidérante à l’encontre des femmes. Et que je ne veux pas voir mon nom à côté du leur »[83].[pertinence contestée]

En mai 2021, le travail mené par Caroline de Haas et son cabinet Egae fait l'objet de critiques après la condamnation de Télérama pour le licenciement abusif du journaliste Emmanuel Tellier[84],[85]. En mars 2019, à la suite de signalements visant des cadres, la direction avait en effet enclenché une enquête interne et procédé à des auditions sur recommandations de Caroline De Haas. Selon Marianne, certains salariés du journal se sont plaint d'une instruction « à charge ». « Une personne extérieure à Télérama menacera même de saisir son avocat en se plaignant de multiples appels téléphoniques de la part d'Egae et de la nouvelle direction du journal, la pressant de témoigner contre Emmanuel Tellier »[86].

En mars 2021, un rapport produit par sa société tente de faire licencier le violoncelliste Jérôme Pernoo. Selon Marianne, les méthodes employées dans cette enquête interne portant sur des accusations d'agressions sexuelles visant le professeur de violoncelle suscitent le doute sur l'impartialité de ces investigations[87]. Après avoir vigoureusement protesté contre ces accusations, et soutenu par ses élèves, le musicien est réintégré[88]. Dans le cadre de cette affaire, Caroline De Haas est décrite par le magazine de critique musicale Diapason, comme une « personnalité clivante au sein même du combat contre les violences sexuelles où ses prises de position médiatiques radicales font débat »[89].

En juin 2021, Le Point publie une autre enquête à propos de cet audit mené par Caroline de Haas au Conservatoire de Paris. Pour l'hebdomadaire, l'instruction a été menée uniquement à charge contre Jérôme Pernoo et rencontre des dysfonctionnements importants puisque « tous les témoignages contradictoires ont été écartés »[90],[91]. Le 21 décembre 2021, une lettre signée par les parents de l’ensemble des étudiants de la classe de Jérôme Pernoo a été adressée à la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, afin de demander sa réintégration[92].

Ouvrages

  • Dir. avec Séverine Lemière et Claire Serre-Combe, Mais qu'est-ce qu'elles veulent encore ! : manifeste des Féministes en mouvement, Paris, Les Liens qui libèrent, , 107 p. (ISBN 978-2-918597-73-5, BNF 42793797)
  • Caroline De Haas, En finir avec les violences sexistes et sexuelles : manuel d'action, Robert Laffont, , 224 p. (ISBN 2221252985)

Notes et références

Notes

  1. Elle rédige au total trois mémoires : La Spiritualité conjugale sous l’Ancien Régime ; CGT et CGTU, de 1920 à 1936 ; et Comment les partis de gauche se sont approprié l’autogestion de Tito.

Références

  1. Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
  2. Mathilde Siraud, « Qui est Caroline de Haas, à l'origine de la pétition contre la loi El Khomri? », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
  3. « Caroline de Haas, la militante qui combat la réforme du code du travail », sur Le Monde, .
  4. « Caroline de Haas, le féminisme nouvelle génération », Psychologies Magazine, (lire en ligne).
  5. Voir sur causeur.fr.
  6. « L'équipe », sur groupe-egalis.fr (consulté le ).
  7. « Profil public », sur LinkedIn.
  8. Luc Le Vaillant, « Clitocratie », sur liberation.fr, .
  9. Entretien du 25 novembre 2006, réalisé et restitué par Michel Vakaloulis, « Caroline de Haas, UNEF » (version du 29 novembre 2011 sur l'Internet Archive), sur archive.org, , archive de generationmilitante.fr, 5 mars 2007.
  10. Luc Le Vaillant, « Clitocratie », sur Libération (consulté le )
  11. « Caroline de Haas : Pour un féminisme tourné vers la jeune génération », sur Elle, .
  12. Caroline de Haas, « 75 000 femmes sont violées chaque année en France : la honte doit changer de camp ! », sur humanité.fr, .
  13. « Caroline de Haas, le féminisme nouvelle génération », sur Psychologies.com, .
  14. « Caroline de Haas, porte-parole de “Osez le féminisme” », sur rfi.fr, .
  15. « Le nouveau manifeste des féministes », sur Libération, .
  16. Catherine Mallaval et Anaïs Moran, « Une marche dans les pas de #MeToo », sur Libération.fr, (consulté le )
  17. « Violences contre les femmes : des dizaines de milliers de manifestants à Paris », sur Le Point, (consulté le )
  18. Caroline De Haas: « La crise sanitaire doit être pensée sous toutes ses formes », society-magazine.fr, 27 mars 2020, propos recueillis par Noémie Pennacino
  19. « Les formations contre les violences sexistes de #NousToutes sur Zoom cartonnent », sur Les Inrocks, (consulté le )
  20. Marlène Thomas, « Salaires, confiance en soi, violences… Le « coaching » féministe se réinvente », sur Libération.fr, (consulté le )
  21. « Pour Caroline De Haas, « la drague lourde, ça n’existe pas » », sur 20minutes.fr (consulté le )
  22. « Interview de Caroline de Haas concernant la gestion de la communication de Benoit Hamon », sur TF1, .
  23. « Arrêté du 24 mai 2012 portant nomination au cabinet de la ministre », sur Légifrance.
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