Casque colonial
Le casque colonial ou salacot [sa.la.kot] est soit un chapeau soit un casque léger fabriqué en liège ou en fibres végétales, recouvert de tissus afin de protéger la tête du soleil. Il était autrefois souvent porté par les Occidentaux sous les tropiques ; il est encore aujourd'hui le plus fréquemment porté au Viêt Nam.
Signe de reconnaissance absolue des empires coloniaux européens dès le XIXe siècle, c'est surtout depuis le XXe siècle que le salacot est devenu l'un des clichés les plus représentatifs du dernier siècle de l'épopée coloniale européenne (Empire britannique, colonies allemandes, Second empire colonial français, Empire colonial belge, Empire colonial néerlandais, etc.).
Histoire
Origines
Les premières formes de casques coloniaux remontent aux années 1840, mais il faut attendre les années 1870 pour que le personnel militaire européen adopte ce chapeau dans les colonies tropicales. La guerre franco-prussienne de 1870 avait popularisé le casque à pointe, lequel peut avoir influencé la conception du salacot. Ce terme, entre autres utilisé en français et en espagnol, est issu d'un chapeau traditionnel philippin, le salakot (en), semblable au casque colonial.
Conçu avec de la moelle ou du liège, il est recouvert d'un tissu blanc avec de petits trous de ventilation. Les versions militaires incluent souvent un insigne en métal à l'avant et peut être garni d'un poinçon et d'écussons d'identification latéraux. La jugulaire peut être en cuir ou en laiton.
Variantes
La couleur a, suivant les lieux et les époques, pu être blanche, beige, kaki, marron, verte ou même bleue pour des unités de police et alors que la forme ronde avec une calotte presque hémisphérique est dominante il a existé des versions militaires plus hautes ou avec une visière en pointe et une partie couvre-nuque assez prononcée et certaines avec une pointe sur le sommet.
XIXe siècle
La première apparition du casques en moelle se produit durant les guerres anglo-sikhes. Plus largement adopté au cours de la révolte des cipayes de 1857 à 1859, le casque est ensuite porté par les troupes britanniques servant dans la guerre anglo-ashanti de 1873, la guerre anglo-zouloue de 1878-1879 et les campagnes ultérieures en Inde, en Birmanie, en Égypte et en Afrique du Sud.
Bien que ce couvre-chef soit particulièrement associé aux Britanniques et aux Français, toutes les puissances coloniales européennes utilisent différentes versions du salacot de la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle. Le casque tropical français est utilisé pour la première fois par les troupes coloniales en 1878. Les Néerlandais le portent durant toute la guerre d'Aceh (1873-1904). En Amérique, l'armée américaine l'adopte dans les années 1880 pour ses soldats servant sous le soleil du sud-ouest des États-Unis. La Police montée du Nord-Ouest l'utilise également au Canada durant la Rébellion du Nord-Ouest, avant qu'il soit remplacé par le Stetson.
XXe siècle
Le casque colonial en liège fut largement utilisé par les civils en particulier dans le Midi de la France, jardiniers, marins de plaisance, et par les colons. Il fit partie également de l'uniforme de la police municipale de plusieurs villes du Midi, notamment de Marseille, Nice, Toulon, etc.
- Troupes britanniques en Irak en 1941.
Utilisation actuelle
Le salacot est toujours utilisé par certains régiments, surtout pour l'apparat, dont la compagnie des Carabiniers du Prince de Monaco.
En 1949, un radio-chapeau est construit sur le modèle du casque colonial.
Personnalités portant le casque
Personnes et personnages portant un casque colonial :
- Henry Morton Stanley, journaliste et explorateur du Congo ;
- docteur Faustroll ;
- Tintin, dans Tintin au Congo ;
- Max l'explorateur, personnage principal de la bande dessinée éponyme,
- les Royal Marines ;
- Timar dans Le Coup de lune ;
- le major Grubert de Moebius ;
- Melania Trump lors de son voyage au Kenya début .
Galerie
- Salacot allemand durant la Deuxième Guerre mondiale.
- Salacot de l'Armée populaire vietnamienne.
Annexes
Articles connexes
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