Cathédrale Saint-Charles-Borromée de Saint-Étienne
La cathédrale Saint-Charles-Borromée de Saint-Étienne est une cathédrale catholique, située à Saint-Étienne, dans le département de la Loire. Placée sous l'invocation de saint Charles Borromée, elle a été construite entre 1912 et 1923 sur un terrain donné à la paroisse par la famille Palluat de Besset.
Cette cathédrale n’est pas la seule cathédrale Saint-Charles-Borromée.
Cathédrale Saint-Charles-Borromée | |
Présentation | |
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Nom local | Cathédrale Saint-Charles |
Culte | Catholique |
Dédicataire | Saint Charles-Borromée |
Type | Cathédrale |
Rattachement | Diocèse de Saint-Étienne (siège) |
Début de la construction | 1912 |
Fin des travaux | 1923 |
Architecte | Giniez et Bossan |
Style dominant | Néogothique |
Site web | Paroisse Saint Benoît à Saint Étienne |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Loire |
Ville | Saint-Étienne |
Coordonnées | 45° 26′ 28″ nord, 4° 23′ 07″ est |
Elle est le siège du diocèse de Saint-Étienne depuis sa création le .
Histoire
Le projet d'une grande église a été décidé dès 1830 sur des plans conçus par l’école de Bossan (réalisateur de la basilique Notre-Dame de Fourvière). Ils furent mis en œuvre par les architectes Boisson et Dodat[1]. Le vocable de l'église est un hommage au roi Charles X. Cet édifice devait desservir les nouveaux quartiers qui étaient alors en expansion.
La cathédrale actuelle remplace une église plus petite qui se trouvait rue Émile-Combes. Pour des raisons politiques, sa construction n'a pu commencer qu'en 1912. En effet, la ville de Saint-Étienne, au moment de la lutte entre l’Église et l'État, a soutenu procès sur procès pour ne pas attribuer le terrain à la paroisse et tenter de contrecarrer la volonté du donateur. Ce retard a été dommageable au projet, car avec la guerre, la main-d'œuvre a manqué, puis l'inflation a réduit les capitaux. Ainsi, le résultat est bien loin du projet initial : il était en effet prévu trois clochers et un dôme, sans compter les décorations externes et internes revues à la baisse.
Le souci de cette construction reposa sur un seul homme, Mgr Henri Rivoire, curé de 1910 à 1945. La première pierre fut bénie le par Mgr Déchelette, évêque auxiliaire de Lyon. Les travaux furent interrompus par la Grande Guerre, alors que les murs étaient à environ au tiers de leur hauteur. Ils reprirent en 1919 et l'église fut bénie le . Sa consécration n'intervint que le , célébrée par le cardinal Maurin. Construite après la séparation de l'Église et de l'État, c'est une des rares cathédrales propriété du diocèse, à qui incombe tout son entretien.
En 1971, l'édifice est érigé en cathédrale quand est créé le diocèse de Saint-Étienne. Le chœur a été remanié pour le conformer aux prescriptions liturgiques du concile Vatican II. En 2005, sous l'impulsion de M. l'abbé Martin, recteur, l'aménagement a été complété par la création d'une cathèdre épiscopale cohérente avec l'autel et l'ambon, sur des dessins de l'architecte Michel Goyet.
Architecture
Le bâtiment de 80 mètres de long et 30 mètres de large domine la place Jean-Jaurès du haut de ses 40 mètres. Il fut réalisé dans un style néo-gothique primitif sur un plan en croix latine. Contrairement aux églises anciennes, le chœur est orienté plein ouest. Depuis la réforme liturgique, le célébrant est donc tourné vers l'est et les fidèles le restent vers l'ouest. Cette disposition inhabituelle avait pour but de tourner la façade principale vers la place Marengo et d'y créer un parvis.
À l'intérieur, l'édifice est vaste, avec cinq nefs (une principale, deux latérales et deux bas-côtés) et très haut (17 mètres), avec des voûtes d'arêtes ou en berceaux transversaux. Les deux nefs latérales sont de la même hauteur que la nef centrale. La partie du chœur date de 1930. La chapelle absidiale est dédiée au saint curé d'Ars. Elle est flanquée de deux grandes sacristies, dont l'une a été transformée en chapelle d'hiver.
Outre la qualité des matériaux employés (granite, calcaire et grès tirés des carrières de la région), l'édifice traduit une grande unité architecturale. Il n'a jamais subi de transformation depuis sa construction.
Mobilier
Mgr Rivoire savait susciter la générosité de ses riches paroissiens. Soyeux et rubaniers rivalisèrent de zèle pour orner leur église. Aussi renferme-t-elle un riche mobilier très représentatif de l'époque Art déco qui font de cette église une vitrine des arts décoratifs de son temps.
Le maître-autel et la chaire, dessinés par Bossan et exécutés par son gendre, Sainte-Marie Perrin, sont en marbre de Carrare. L'autel est orné d'un bas-relief en bronze de Philippe Besnard représentant saint Charles Borromée et saint Étienne avec les devises « humilité » et « force ». Au centre, l'agneau pascal et le livre aux sept sceaux de l'Apocalypse. La chaire monumentale, qui avec ses deux volées de marches en marbre occupait presque toute la largeur d'une travée, a été déposée. L'ambon actuel a réutilisé ; son élément principal orné d'un bas-relief en bronze représentant Marie « siège de la sagesse ».
Le tabernacle, en acajou et bronze doré, conçu aussi par Bossan et Sainte-Marie Perrin, reprend le dessin traditionnel de l'Arche d'alliance, tel qu'il est décrit dans le verset du psaume 131 : « Tu es Seigneur l'arche de notre sanctification ». À l'origine, il faisait partie du maître-autel.
L'autel du Sacré-Cœur est orné d'une statue de marbre œuvre de Louis Castex. Celle de l'autel de la Vierge est de Charles Dufraine. Les portes des tabernacles sont des bas-reliefs d'Emma Thiollier.
Vitraux et mosaïques ont été réalisés dans les années 1930 par l'atelier Mauméjean sur des cartons de Sainte-Marie Perrin. Très représentatifs de leur époque, leur graphisme et leurs couleurs sont très élaborés et ils intéressent de plus en plus les spécialistes.
Les lustres monumentaux sont aussi des dessins de Bossan et Sainte-Marie Perrin. Réalisés en bronze doré par la maison Biais, ils pèsent chacun 132 kg.
Sous le narthex au-dessus de la porte principale un grand crucifix qui se trouvait dans l'ancienne église, ainsi que deux statues du XIXe siècle représentant saint Charles (patron principal de la paroisse) et saint Jean-François Régis, apôtre du Velay et patron secondaire.
Les orgues
La cathédrale est dotée d'un orgue de chœur dû au facteur Auguste Convers et datant de 1930 (2 claviers - 11 jeux) et d'un très beau grand orgue d'Athanase Dunand, achevé en 1967, relevé par l'organier Michel Jurine en 2007 (4 claviers - 44 jeux). La traction est mécanique pour les claviers, électrique pour les registres. Un combinateur électronique a été rajouté en 2007 et deux jeux du clavier de G.O. ont été modifiés (bourdon 16' et posaune 8' remplaçant le quintaton 16' et la régale 16')
Composition de l'orgue de tribune
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Annexes
Bibliographie
Cet article reprend des extraits de l'ouvrage Souvenirs - monographie de la paroisse Saint-Charles à St-Étienne 1825-1927 par Mgr Henri Rivoire, curé de Saint-Charles (Imprimerie des Missions africaines à Lyon).
Référence également à un « historique anonyme » dont on peut sans grand risque d'erreur attribuer la paternité à Mgr Bruno Martin, actuel recteur, responsable de la commission diocésaine d'art sacré et historien reconnu.
Concernant le paragraphe sur les deux orgues il est dû à Mgr Robert Poinard qui fut de 1979 à 1986 vicaire de la paroisse et organiste de chœur.
À portée de chemin promenade dans Saint-Étienne d'hier et d'aujourd'hui, Geneviève Liogier et Bernard Rivatton, Action Graphique éditeur, 1992.
Articles connexes
Liens externes
- Paroisse Saint Benoît à Saint Étienne
- Cathédrale Saint Charles - Diocèse de Saint-Étienne
- Forez Info - Petite histoire de la cathédrale Saint-Charles
- Église Saint-Charles - Archives municipales de la ville de Saint-Étienne
- Cathédrale St Charles - ORGUES ET PATRIMOINE EN RHÔNE-ALPES
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