Centrale nucléaire de Lemoiz
La centrale nucléaire de Lemoiz est une centrale nucléaire en Biscaye, à 20 kilomètres de Bilbao et à côté d'une réserve naturelle, dans le Nord de l'Espagne, sur la côte Atlantique. Elle n'a jamais fonctionné, mais n'a pas non plus été démantelée[1]. La construction de cette centrale nucléaire a été arrêtée à la suite d'une forte opposition populaire suivie par des attentats répétés de l'ETA.
Localisation | |
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Coordonnées |
43° 25′ 52″ N, 2° 52′ 24″ O |
Propriétaire | |
Opérateur |
Iberdrola |
Construction | |
Mise en service |
jamais |
Mise à l’arrêt définitif | |
Statut |
abandonnée |
Puissance nominale |
2 x 900 MW |
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Une centrale abandonnée
La centrale est devenue aujourd'hui un vaste ensemble industriel de plus de 1 000 tonnes d'acier et 200 000 mètres cubes de béton armé[2], qui tombe en ruine dans un site préservé du littoral biscaïen. La centrale est gardée jour et nuit[1]. Fermin Muguruza y voit un imaginaire parc thématique de l'euskara et il a repris ce thème dans la chanson Inkomunika-zioa.
Historique
En 1972, ont commencé les travaux de construction de 2 réacteurs à Lemoiz après l'octroi du gouvernement de Francisco Franco d'une autorisation à la société Iberduero.
Opposition au projet
Une mobilisation populaire sans précédent jette à plusieurs reprises des milliers de personnes dans les rues et les campagnes du Pays basque. Les plus fortes manifestations de l'opposition au projet réunissent 50 000 personnes entre Plentzia et Gorliz le , et 150 000 personnes à Bilbao le [2], soit 15 jours avant la Manifestation antinucléaire à Creys-Malville en France.
Le , le mouvement écologiste organise un rassemblement à Tudela (Navarre) pour demander la suspension du projet de la centrale de Lemóniz et d'autres projets nucléaires. Lors d'un sit-in à la sortie d'un pont, le policier José Martínez Sala tire à bout portant sur une jeune militante de 23 ans, Gladys del Estal, ce qui provoque sa mort presque instantanément. Une stèle à sa mémoire se trouve aujourd'hui dans le Parc Cristina Enea de Saint-Sébastien.
Les violences institutionnelles conduisent au durcissement du mouvement antinucléaire qui va devenir le spectateur d’une lutte sans merci entre les deux forces historiques opposées, le gouvernement espagnol de Adolfo Suárez et les nationalistes basques.
Le , l'ETA enlève l’ingénieur en chef de la centrale de Lemoiz, José María Ryan, âgé de 38 ans, marié et père de cinq enfants[3]. Le l'ingénieur est découvert assassiné par ses ravisseurs, près de Bilbao. Avant de l'exécuter, ETA a exigé la destruction de la centrale qui a été refusée par le gouvernement espagnol.
Après José María Ryan, ETA tuera quatre autres personnes : Ángel Pascual Múgica, l'ingénieur qui succédait à Ryan, 45 ans, marié et père de 4 enfants, Andrés Guerra, Alberto Negro et Ángel Baños[4].
Fermeture
Le projet est abandonné après le moratoire nucléaire décrété par le gouvernement socialiste de Felipe González le [4]. Cependant, les activités du site n'ont pas cessé définitivement avant 1994[2].
Le coût cumulé, année par année, de la fermeture du chantier de la centrale nucléaire s'est élevé à l'équivalent de 5,8 milliards d'euros (il faut compter 3,5 milliards pour la décennie 1994-2003)[5],[6].
En particulier, les contribuables espagnols devront payer durant 25 ans les indemnités octroyées par l'État à la société d'électricité Iberduero (aujourd'hui Iberdrola), promotrice de la centrale de Lemoiz.
En 2014, le ministère de l'industrie espagnol approuve le versement de 35,6 millions d'euros d'indemnisation en raison de la fermeture de la centrale de Lemoniz. Après ce paiement, l'Etat espagnol doit encore 130 millions d'euros d'indemnisation à l'exploitant[7].
Démantèlement
En 2002 est réalisé le démantèlement des équipements électroniques et technique de la centrale nucléaire[2].
Références
- « La centrale fantôme de Lemoniz », Sud Ouest, 18 avril 2011.
- (es) Viaje a la central dormida de Lemóniz - El Mundo, 26 de febrero 2006
- (es) La ETA antinuclear y los asesinatos de la central de Lemóniz - El Confidencial, 18 mars 2011
- (es) Lemoniz, treinta años en ruina frente a la costa vasca - El Mundo, 30 août 2014
- « La centrale fantôme de Lemoniz », sur SudOuest.fr (consulté le )
- Audrey Garric, « L’Espagne possède une centrale nucléaire fantôme », sur Eco(lo) (consulté le )
- (es) La moratoria de Trillio, Lemoniz y Valdecaballeros, mas de 68 millones - Castilla la Mancha, 30 janvier 2014
Voir aussi
Lien externe
- L’Espagne possède une centrale nucléaire fantôme - Le Monde,
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