Centre d'action (météorologie)

Un centre d'action est un anticyclone ou une dépression agissant sur une grande étendue gardant une forme ainsi qu'une position géographique quasiment stationnaire sur de longues périodes, telle une saison, ayant alors une grande influence sur le mouvement des flux perturbés et sur la circulation atmosphériques des vents sur la surface qu'il occupe[1]. Ceci ne veut pas dire que la position et l'intensité d'un tel centre correspondent toujours à un anticyclone ou une dépression durant cette période, mais plutôt que la moyenne mensuelle de la pression à cet endroit correspond à ces entités[2],[3].

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C'est le météorologue français Léon Teisserenc de Bort qui utilisa le premier le terme en 1881 pour désigner les zones semi-permanentes de haute et basse pression retrouvées sur les cartes météorologiques. Sir Gilbert Walker utilisa ce concept au début du XXe siècle pour suivre l'évolution des conditions météorologiques d'un secteur à l'autre dans le Pacifique sud par les variations de pression entre les centres d'action correspondant et découvrit l'oscillation australe relié au phénomène El Niño[4].

Causes

Les cellules de Hadley transportent chaleur et humidité des tropiques vers les latitudes moyennes.

Les contrastes thermiques sur les océans vont former des centres d'action. Dans la région des latitudes des chevaux, soit dans la région en général entre 30 et 35 degrés de latitude nord et sud, se trouvent des anticyclones plus ou moins en permanence. C'est la partie descendante des cellules de Hadley. En effet, près de l'équateur, où la force de Coriolis est assez faible, une circulation directe de l'air s'établit. Dans les bas niveaux de l'atmosphère, la différence de température entre l'équateur et les régions plus au nord moins réchauffées donne lieu à la zone de convergence intertropicale où l'air plus chaud se soulève à cause de la convergence et de la poussée d'Archimède. Le tout donne une circulation comme dans le diagramme à droite[5]. Ainsi, l'anticyclone des Açores domine la partie centrale de l'Atlantique nord et l'anticyclone d'Hawaï, le Pacifique est.

De même, des centres dépressionnaires organisent la circulation des vents océaniques à l'approche des régions polaires dans des zones où la mer est plus chaude en moyenne que les régions environnantes comme près de l'Islande, dans le golfe d'Alaska et au large de l'Antarctique[6].

D'autre part, dans chaque hémisphère, certains centres d'action se forment à l'intérieur des terres sur de grandes étendues entre les régions intertropicales et les régions polaires. Ils sont dus à la circulation autour des reliefs géographiques ou bien au contraste thermique entre la terre et la mer. C'est le cas de zones bloquant l'air arctique en hiver, formant par exemple l'anticyclone de Sibérie, ou de flux en subsidence en aval de chaînes de montagnes causant des dépressions thermiques en été[6].

Répartition

Pression moyenne au niveau de la mer autour de la Terre en décembre, janvier et février montrant les centres d'action (A et D)
Pression moyenne au niveau de la mer autour de la Terre en juin, juillet et août montrant les centres d'action (A et D)

L'intensité de ces systèmes varie durant l'année selon la température de l'eau et de l'air. Les centres d'action faiblissent quand les contrastes thermiques diminuent et inversement, ils se renforcent quand ces derniers augmentent. Leur position varie également, suivant toujours le contraste maximal. Par exemple, l’anticyclone des Açores se déplace entre les Açores et les Bermudes, selon la position du Gulf Stream et la différence de réchauffement entre les pôles et l'équateur[6].

La répartition des centres d'action dans l'hémisphère Sud change beaucoup moins que dans l'hémisphère Nord en fonction des saisons. En effet, la portion continentale dans cet hémisphère est relativement restreinte. À part un anticyclone thermique sur l'Australie au cours de l'hiver austral, les centres d'actions sont assez stables sur les océans. Les parties sud des océans Atlantique, Indien et Pacifique compte trois anticyclones dans les latitudes des chevaux. Plus au sud, une zone dépressionnaire assez continue recouvre toute l'année l'océan près de l'Antarctique et un anticyclone, la calotte polaire antarctique[6].

Notes et références

  1. Organisation météorologique mondiale, « Centre d'action », Eumetcal (consulté le ).
  2. Organisation météorologique mondiale, « Anticyclone semi-permanent », Glossaire de la météorologie, Eumetcal (consulté le ).
  3. Organisation météorologique mondiale, « Dépression semi-permanente », Glossaire de la météorologie, Eumetcal (consulté le ).
  4. (en) « Center of action », Glossary, American Meteorological Society (consulté le ).
  5. Richard Leduc et Raymond Gervais, Connaître la météorologie, Montréal, Presses de l'Université du Québec, , 320 p. (ISBN 2-7605-0365-8, lire en ligne), p. 72 (section 3.6 Les grands traits de la circulation générale).
  6. « Centre d'action », Glossaire la météo, sur Météo-France (consulté le ).

Articles connexes

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