Centre d'extermination de Sobibór

Le centre d'extermination de Sobibór était un centre d'extermination nazi situé dans le Gouvernement général de Pologne. L'emplacement de cet ancien centre se trouve aujourd’hui dans le quart sud-est de la Pologne, à proximité des frontières actuelles avec l'Ukraine et la Biélorussie, à environ 250 km à l'est-sud-est de Varsovie.

Centre d'extermination de Sobibór

Mémorial du centre d'extermination de Sobibór.
Présentation
Type Centre d'extermination nazi
Gestion
Date de création mars à mai 1942
Créé par Richard Thomalla (camp)
Erwin Lambert (chambres à gaz)
Dirigé par Franz Stangl
puis Franz Reichleitner
Date de fermeture 14 octobre 1943
Victimes
Type de détenus Juifs, essentiellement polonais, mais également de toute l'Europe
Morts Entre 200 000 et 250 000
Géographie
Pays Pologne
Gmina Sobibór
Coordonnées 51° 26′ 50″ nord, 23° 35′ 37″ est
Géolocalisation sur la carte : Pologne
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
Géolocalisation sur la carte : Biélorussie

Localisation des camps d'extermination nazis.

De même que les centres d'extermination de Bełżec et de Treblinka, Sobibór entra en fonction dans le cadre de l'opération Reinhard. De à l'été 1943, les autorités allemandes y firent assassiner environ 250 000 Juifs.

Sobibór fut ensuite transformé en camp de concentration, puis liquidé fin 1943 après la révolte du lors de laquelle environ 320 prisonniers réussirent à s'évader dont une cinquantaine a survécu.

Création et organisation

Origine

Avec Bełżec et Treblinka, Sobibór constitue l'un des maillons de la mise en œuvre de l'opération Reinhard, qui vise à éliminer tous les Juifs du gouvernement général de Pologne. L'ouverture du centre marque le début de la déportation et de l'extermination de tous les Juifs du district de Lublin[1] ; son champ d'action connaît rapidement une notable extension en y intégrant la région de Białystok puis des Juifs originaires des pays d'Europe de l'Ouest[2],[alpha 1].

Choix du lieu et construction

Le site est choisi en raison de son isolement et de sa proximité avec une voie ferrée[3] : le centre est situé loin d'un village, mais près d'une petite gare ferroviaire. Le Boug, rivière qui marque la frontière entre le gouvernement général de Pologne et le Reichskommissariat Ukraine, est à km[4]. Le centre est entouré de forêts et de marécages. Selon l'historien Christopher Browning le site fait l'objet d'une première visite par un groupe d'officiers SS à l'automne 1941, soit plusieurs mois avant la conférence de Wannsee ou la décision concernant l'Aktion Reinhard[5]. Cette hypothèse est également mentionnée par Dieter Pohl selon lequel « le projet ne sera repris qu’à partir de , vraisemblablement en raison de problèmes techniques »[6].

La construction du centre commence en et se prolonge sur plusieurs mois[7], sous l'autorité du SS-Obersturmführer Richard Thomalla, directeur de l'administration centrale de construction SS à Lublin[8]. Les travaux sont confiés à des entreprises locales qui emploient une main d'œuvre juive raflée dans les cités environnantes[9]. Au moment de l'arrivée de Franz Stangl comme commandant du centre en et de celle du premier convoi de déportés, le 7 ou , seul le gros-œuvre, dont les chambres à gaz, est terminé[7].

Organisation et topographie

La disposition de Sobibór, telle qu'elle apparaissait à l'été 1943.

Tous les bâtiments, y compris le quartier réservé aux SS et les entrepôts, sont construits à l'intérieur du centre[9]. Celui-ci mesure 400 × 600 m. Il est entouré d'une double rangée de fil de fer barbelé en partie cachée par des branches de pin. Le centre est divisé en quatre secteurs eux-mêmes entourés de barbelés[4]. Le Vorlager (« avant-camp ») est situé près des quais d'arrivée. On y trouve les logements des SS et des auxiliaires ukrainiens et baltes, ainsi que les entrepôts où sont stockés les effets personnels des victimes[10]. À la différence de Bełżec, tous les SS logent dans l'enceinte du centre[11]. Le centre I est composé de baraquements où s'entassent les déportés juifs réquisitionnés pour le travail. Ils sont maintenus en vie temporairement et régulièrement tués pour être remplacés par des nouveaux déportés[4]. Les déportés arrivent dans le centre II, qui contient les baraques dans lesquelles les victimes doivent se dévêtir et déposer leurs objets de valeur. Dans le centre III se déroule l'extermination. Il se situe au nord-est dans un endroit très éloigné, totalement isolé du reste du centre.

Le centre III est relié au centre II par un chemin de 3 × 150 m, clôturé par des fils de fer barbelés avec des branches d'arbres entrelacées, le « boyau » (Schlauch), qui mène directement aux chambres à gaz ; à mi-chemin se trouve la « boutique du coiffeur », baraque dans laquelle des détenus juifs coupent les cheveux des femmes[12].

Au cœur du processus d'extermination, le centre III contient les chambres à gaz, les fosses communes, un baraquement pour les membres du Sonderkommando et un autre pour des gardes ukrainiens. Les fosses communes, longues de 50 à 60 m, larges de 10 à 15 m et profondes de 6 m, avec des parois pentues, sont directement reliées à la gare du centre par une voie ferrée étroite pour y amener les cadavres des déportés morts pendant le transport. Il est ceinturé par des tours de garde et une double barrière de barbelés. Les premières chambres à gaz se trouvent dans un bâtiment en briques, divisé en trois salles identiques, de quatre mètres sur quatre, qui peuvent chacune contenir de 150 à 200 personnes. Elles sont camouflées en douches avec une installation sanitaire fictive. Les 6 portes (3 pour faire entrer les victimes, 3 pour retirer les cadavres) sont dotées d'une forte garniture de caoutchouc et s'ouvrent toutes vers l'extérieur. Accolé au bâtiment se trouve un appentis où est installé un moteur de char russe T-34 destiné à produire les gaz asphyxiants à travers une conduite spéciale traversant les salles de part en part[13].

Les exécuteurs

Le personnel du centre se compose d'une trentaine de SS et d'une centaine de gardes ukrainiens[14],[alpha 2], dont John Demjanjuk[16], ces derniers étant placés sous l'autorité d'Erich Lachmann.

Début avril, Franz Stangl est nommé commandant du centre[17], après une entrevue avec Odilo Globocnik au début du printemps[18] ; avant sa prise de fonction, il est d'abord envoyé au centre d'extermination de Bełżec pour prendre connaissance des étapes du processus d'extermination mis en place par son commandant, Christian Wirth, et les transposer à Sobibor[17]. Il a comme suppléant l'Oberscharführer Hermann Michel, puis Gustav Wagner.

En , Stangl, nommé commandant du centre d'extermination de Treblinka, est remplacé par Franz Reichleitner[19]. Comme Stangl[20], Reichleitner a fait partie du personnel chargé de l'euthanasie forcée des malades mentaux menée dans le cadre de l'Aktion T4, au cours de laquelle ils ont tous deux travaillé avec Christian Wirth[19],[21].

Le centre I est dirigé par l'Oberscharführer Otto Weiss, auquel succède Karl Frenzel[22]. Le centre III est sous l'autorité de Kurt Bolender, d'avril à , puis de Erich Bauer[23]. L'administration du centre est gérée par Alfred Ittner.

Les Arbeitsjuden

Comme à Chelmno ou à Belzec, des déportés juifs, connus sous l'appellation de Sonderkommandos ou Arbeitsjuden[alpha 3], sont utilisés pour des tâches annexes au processus d'extermination[alpha 4].

Les opérations de tuerie

L'arrivée des convois

L'Oberscharführer SS Kurt Bolender décrit le processus :

« Quand le train s'arrête, on fermait le portail et la garde ukrainienne entourait le train ; je crois que les Juifs descendaient d'eux-mêmes ; ils étaient menés sur la place ; sur cette place, ils devaient se déshabiller, hommes et femmes séparément[25]. »

Eda Lichtman, survivante de Sobibor, raconte l'arrivée au centre :

« Nous avons entendu le SS Michel debout sur une table rassurer les gens ; il leur promettait qu'après le bain ils retrouveraient leurs affaires ; il ajoutait qu'il était temps que les Juifs deviennent des membres productifs de la société ; qu'on allait les envoyer en Ukraine vivre et travailler ; son discours inspira confiance ; certains applaudirent, d'autres se mirent à chanter et danser[26]. »

Les gardiens expliquaient aux vieillards et aux invalides qu'on les menait à l'hôpital pour les soigner, mais, dans les faits, on les transportait dans une carriole au centre III où ils étaient gazés ou abattus[26].

Dans les premiers temps, les victimes devaient se déshabiller en plein air, puis on construisit des baraques prévues à cet effet, il y avait dessus un écriteau « caisse » où on remettait argent et objets de valeur par une fenêtre ; parfois, pour rassurer les victimes, le caissier Alfred Ittner leur remettait un reçu ; il y avait aussi un autre écriteau avec la mention « bains »[26].

L'extermination

Erich Bauer, responsable du centre III à partir d', raconte :

« L'entrée dans le boyau se passait ainsi ; un SS ouvrait la marche, cinq à six auxiliaires poussaient les Juifs par-derrière ; [...] dès qu'un groupe de Juifs avait pénétré dans le boyau, les vêtements laissés par eux étaient enlevés de la place du camp II par une corvée juive de douze hommes et mis dans des baraques de tri ; ils ne pouvaient pas les voir, car elles étaient cachées par des palissades[27]. »

Si des convois arrivaient de nuit, on faisait descendre les occupants des trains et on les gardait jusqu'au matin au centre II. Ils se déshabillaient et étaient conduits directement aux chambres à gaz.

Dès l'entrée des victimes dans le centre II, le processus s'accompagnait de la part des SS et des Ukrainiens d'une grande violence ; des chiens avaient été dressés pour mordre les victimes une fois nues, sans compter les coups de fouet et les tirs de revolver pour les terroriser et les faire courir plus vite jusqu'au bout du chemin de mort. La première phase d'activité de Sobibor alla de mai à juillet 1942 ; en général, il y avait un convoi d'environ vingt wagons par jour avec en moyenne 2 200–2 500 déportés. À chaque convoi, on sélectionnait des travailleurs qualifiés, menuisiers, tailleurs, cordonniers[28].

L'ordre de Heinrich Himmler du d'anéantir tous les ghettos juifs avant la fin de l'année amena les responsables SS de l'Aktion Reinhard à accélérer le processus d'extermination et par voie de conséquence à augmenter la capacité des chambres à gaz[29]. On décide donc à Sobibor d'en construire de nouvelles ; le nouveau bâtiment compte six salles au lieu de trois, avec un corridor central ; la capacité totale atteint environ 1 200 personnes[30] alors que l'on construit la voie ferrée étroite longue de 300 à 400 m avec une petite locomotive diesel. Le Scharführer SS Erich Bauer précise :

« Ces wagonnets furent installés pour transporter au centre III les malades, les infirmes et les enfants ; je sais que ces gens, en particulier les nourrissons, allaient à ce qu'on appelait « l'hôpital », où ils étaient abattus par le personnel du centre III. [...] C'était un fait connu de tous qu'on abattait les malades au centre III[31]. »

Les opérations d'extermination se poursuivent jusqu'à l'été 1943[32].

Le sort des cadavres

Monument reconstituant un bûcher à Belzec.

Dès l'été 1942, des centaines de milliers de cadavres gisent dans d'immenses fosses communes. Heinrich Himmler donne l'ordre de faire disparaître toute trace des crimes. À l'automne, le commandant du centre ordonne de les brûler en totalité. Comme à Belzec, les cadavres sont exhumés et incinérés sur des bûchers à l'air libre[33].

Le jugement du tribunal de Hagen déclare :

« Déjà au cours de l'été 1942, la mécanique de l'extermination avait dû être modifiée pour une autre raison : avec la chaleur, les fosses remplies de cadavres gonflèrent, la décomposition des cadavres attirait les insectes et répandait dans toute la région une odeur pestilentielle ; la direction du centre craignait une contamination de l'eau potable.
On amena au centre une excavatrice lourde munie d'une grosse tête de ramassage ; on retira des fosses les cadavres déjà décomposés, qu'on brûlait ensuite sur de grands grils dans une autre fosse vide. Le gril était composé de vieux rails de chemin de fer posés sur un socle en béton. Tous les cadavres furent brûlés, même de nuit ; la lueur des flammes se voyait de partout, et l'odeur de chair humaine brûlée se répandait très loin à la ronde[33]. »

La révolte du

À la fin de 1942, la quasi-totalité des ghettos juifs du Gouvernement général ont été détruits. Le , Himmler, qui a visité le camp en , ordonne donc de transformer Sobibor en camp de concentration. Cet ordre signifie l'arrêt de mort des Arbeitsjuden qui travaillent aux quais d'arrivée des déportés et dans le centre III.

Il est évident pour eux qu'étant témoins de l'extermination de dizaines de milliers d'innocents, les SS ne permettront pas à un seul d'entre eux de rester en vie. Ils apprennent le soulèvement des déportés à Treblinka début août et un projet de révolte se met en place. Le arrive un convoi de Juifs biélorusses, tous affectés à la construction de bâtiments ; avec Léon Feldhendler comme chef, secondé par Alexander Petcherski, lieutenant de l'Armée rouge, prisonnier de guerre juif surnommé « Sacha », le , la révolte éclate dans le centre.

Les révoltés réussissent à désarmer des gardiens, à tuer une dizaine de SS et de gardes ukrainiens et à ouvrir une brèche dans les barbelés. Près de 320 déportés sur un total de 550, rassemblés pour l'appel qui devait avoir lieu à 16 h, réussissent effectivement à sortir du centre, mais seulement 53 survivent à leur fuite, quelque temps plus tard. Des dizaines d'entre eux trouvent la mort dans le champ de mines entourant le camp. À l'occasion de cette révolte, neuf membres de la SS et deux gardiens ukrainiens trawnikis, des Volksdeutsche, périssent également. Par la suite, les SS assassinent presque tous les prisonniers du centre qui n'ont pas pu s'enfuir ou même qui n'ont en rien participé à la résistance, soit plusieurs centaines de personnes. Seuls quelques-uns sont conduits dans d'autres camps. En tout et pour tout, seulement 50 prisonniers survivent à la guerre.

Cette révolte organisée fut l'une des trois qui éclatèrent dans les centres d'extermination, avec celle de Treblinka le et celle du Sonderkommando de Birkenau le .

[réf. souhaitée]

Démantèlement du centre et dissimulation des traces

Après la liquidation de la révolte du , les SS dissimulèrent toute trace du centre en plantant de nombreux arbres sur son site et en y construisant une ferme d'aspect anodin.[réf. souhaitée]

Bilan

Un premier bilan des juifs gazés est dressé par les autorités nazies le via le télégramme Höfle, qui fait état de 101 370 victimes au [34]. Pour l'ensemble de la période d'activité du camp, Raul Hilberg estime le nombre des victimes à plus de 150 000[35], l'United States Holocaust Memorial Museum retenant le chiffre de 170 000 victimes[14]. On ne dénombre qu'une cinquantaine de survivants[36].

Les victimes sont essentiellement des Juifs polonais provenant du district de Lublin et de Galicie de l'Est, mais aussi du Protectorat de Bohême-Moravie et de Slovaquie, d'Allemagne et d'Autriche, de France, de Lituanie, et des Pays-Bas[36].

Aspects mémoriels

Le mémorial et le musée de Sobibor

Après la fin du conflit, l'histoire du centre d'extermination de Sobibor est largement oubliée ; le site n'est pas préservé et il fait l'objet de fouilles sauvages de pillards à la recherche d'objets précieux[37],[alpha 5]. Un premier monument est érigé sur le site par les autorités polonaises en 1965, monument qui ne mentionne pas l'origine juive des victimes[37], tout comme ceux érigés à Chełmno[39] et à Bełżec[40] en 1964. En 1993, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la révolte, un musée est ouvert sur le site, puis, au cours des années suivantes, des volontaires réalisent l'« avenue-mémorial », qui suit le tracé du cheminement des déportés du quai de débarquement aux chambres à gaz[37].

Les événements de Sobibor ont inspiré le film Les Rescapés de Sobibor et le roman Flucht aus Sobibor de Richard Rashke.

En 1999, l'historien et survivant de la Shoah Jules Schelvis crée en Hollande la fondation Sobibor (Stitching Sobibor) pour maintenir vivante la mémoire de ce camp d'extermination[41].

Le cinéaste Claude Lanzmann, réalisateur de Shoah, a réalisé en 2001 un documentaire sur la révolte intitulé Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures, qui est le témoignage de Yehuda Lerner, un participant survivant.

Thomas Blatt est un des rares rescapés à avoir écrit ses souvenirs du centre[42].

Le dernier survivant connu du centre, Semion Rosenfeld, un soldat juif de l'Armée rouge, meurt en Israël le [43]. Il était l'un des prisonniers qui avait réussi à s'échapper à l'occasion de la révolte du [44].

Le sort des bourreaux

Extradé du Brésil où il s'était réfugié, Franz Stangl est condamné à la prison à perpétuité en 1970 et meurt en prison quelques mois après sa condamnation[45]. Son successeur à la tête du centre, Franz Reichleitner, est abattu par des partisans italiens dans la région de Trieste[46] au début de l'année 1944.

Erich Bauer est jugé par la cour d'assises de Berlin-Moabit et condamné à mort le , peine commuée en détention à perpétuité[47]. Plusieurs procès à l'encontre de gardes ukrainiens se tiennent en Union soviétique de 1963 à 1965, avec, dans certains cas, une condamnation à mort suivie d'une exécution[réf. nécessaire].

12 anciens gardes SS sont jugés à Hagen du au lors du procès de Sobibor ; parmi les accusés, Kurt Bolender se suicide en prison avant le prononcé du verdict[23] ; 5 sont condamnés à des peines de prison allant de la perpétuité - Karl Frenzel - à 3 ans d'emprisonnement et 6 sont acquittés[48].

Notes et références

Notes

  1. Le premier convoi direct en provenance de Vienne vers Sobibór date du .
  2. Ce chiffre est celui retenu par la commission centrale polonaise ; d'autres sources font osciller le nombre des gardes SS de 17 à 30, et celui des auxiliaires ukrainiens de 200 à 250 hommes[15]
  3. Le terme de Sonderkommando recouvre plusieurs acceptions ; sous la dénomination SS-Sonderkommando, il désigne l'équipe des exécuteurs ; il désigne également des unités faisant partie des Einsatzgruppen. Dans un sens antinomique, il est aussi utilisé dans la littérature consacrée à la Shoah, pour désigner les déportés juifs forcés de participer à certaines étapes du processus d'extermination, également connus sous l'appellation d’Arbeitsjuden, notamment utilisée par Sila Cehreli. Afin d'éviter toute ambiguïté dans le présent article, le terme Sonderkommando ou Kommando sera utilisé pour qualifier les bourreaux et celui d'Arbeitsjuden pour les déportés forcés de participer aux opérations annexes au processus d'extermination, suivant Cehreli sur ce point.
  4. Sauf mention contraire la présente section est basée sur l'ouvrage de Cehreli[24]
  5. C'est également le cas à Belzec et à Treblinka, voir par exemple Gross[38]

Références

  1. Pohl 2012, p. 79.
  2. Cehreli 2013, p. 85-86.
  3. Hilberg, p. 1613.
  4. Dictionnaire de la Shoah, p. 501-502.
  5. Christopher R. Browning (trad. de l'anglais), Les origines de la solution finale : l'évolution de la politique antijuive des nazis, septembre 1939-mars 1942, Paris, Les belles lettres, , 631 p. (ISBN 978-2-251-38086-5), p. 387
  6. Pohl 2012, p. 70.
  7. Cehreli 2013, p. 94.
  8. Hilberg, p. 1616.
  9. Dictionnaire de la Shoah, p. 501.
  10. Dictionnaire de la Shoah, p. 502.
  11. Kogon, Langbein et Ruckerl 1984, p. 145.
  12. Kogon, Langbein et Ruckerl 1984, p. 146.
  13. Kogon, Langbein et Ruckerl 1984, p. 147.
  14. USHMM.
  15. Cehreli 2013, p. 88.
  16. Le Figaro.
  17. Kogon, Langbein et Ruckerl 1984, p. 143.
  18. Sereny, p. 109.
  19. Arad, p. 188.
  20. Sereny, p. 56-63.
  21. Sereny, p. 58.
  22. Arad, p. 192.
  23. Arad, p. 193.
  24. Cehreli 2013, p. 85-126.
  25. Kogon, Langbein et Ruckerl 1984, p. 158.
  26. Kogon, Langbein et Ruckerl 1984, p. 160.
  27. Kogon, Langbein et Ruckerl 1984, p. 160-161.
  28. Kogon, Langbein et Ruckerl 1984, p. 161.
  29. Kogon, Langbein et Ruckerl 1984, p. 166.
  30. Kogon, Langbein et Ruckerl 1984, p. 169.
  31. Kogon, Langbein et Ruckerl 1984, p. 170.
  32. Dictionnaire de la Shoah, p. 503.
  33. Kogon, Langbein et Ruckerl 1984, p. 170-171.
  34. Friedländer, p. 593-594.
  35. Hilberg, p. 2272.
  36. Camp d'extermination de Sobibor.
  37. Musée de Sobibor.
  38. Jan Tomasz Gross, Moisson d'or, Paris, Calmann-Lévy, , p. 43-45
  39. S. Krakowski, Chelmno, Jérusalem, Yad Vashem, 2009, p. 215-216.
  40. R. Kuwalek, Belzec, Paris, Calmann-Lévy, 2013, p. 186.
  41. (en) « Sobibor death camp survivor Jules Schelvis dies at 95 », sur AP NEWS (consulté le )
  42. Emmanuel Hecht, « Thomas Toïvi Blatt: "J'ai consacré ma vie au souvenir de Sobibor" », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  43. « Disparition du dernier survivant connu du camp nazi de Sobibor », Le Figaro, (consulté le )
  44. « Mort du dernier survivant du camp d’extermination nazi de Sobibor », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  45. Arad, p. 187.
  46. Arad, p. 189.
  47. Ernts Klee et Willy Dressen, The Good Old Days : The Holocaust as Seen by Its Perpretators and Bystanders
  48. Les assassins de Sobibor

Annexes

Ouvrages généraux et monographies

  • (en) Yitzhak Arad, Belzec, Sobibor, Treblinka. The Operation Reinhard Death Camps, Bloomington, Indiana University Press, , 437 p. (ISBN 978-0-253-21305-1). 
  • Georges Bensoussan (dir.), Jean-Marc Dreyfus (dir.), Édouard Husson (dir.), Joël Kotek (dir.) et al., Dictionnaire de la Shoah, Paris, Larousse, coll. « À présent », , 638 p. (ISBN 978-2-03-583781-3). 
  • (en) Thomas Blatt, Sobibor, the Forgotten Revolt : a Survivor's Report, Issaquah, WA, H.E.P, (1re éd. 1977), 155 p. (ISBN 978-0-9649442-0-6)
  • Cila Cehreli, Témoignages du Khurbn : la résistance juive dans les centres de mise à mort – Chelmno, Belzec, Sobibor, Treblinka, Bruxelles, Éditions Kimé, coll. « Entre Histoire et Mémoire, Fondation Auschwitz », , 354 p. (ISBN 978-2-84174-638-5). 
  • Saul Friedländer (trad. de l'anglais), Les Années d'extermination : l’Allemagne nazie et les Juifs, 1939-1945, Paris, Seuil, , 1028 p. (ISBN 978-2-02-020282-4). 
  • Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, Paris, Gallimard, , 3e éd., 1098 p. (ISBN 978-2-07-032710-2, OCLC 919742901), p. 1661-1662. 
  • Eugen Kogon, Hermann Langbein et Adalbert Ruckerl (trad. Henry Rollet), Les chambres à gaz, secret d'État, Paris, Éd. de Minuit, coll. « Arguments » (no 86), (réimpr. 1986), 299 p. (ISBN 978-2-7073-0691-3, OCLC 493457145, présentation en ligne). 
  • Dieter Pohl, « La position du district de Lublin dans la « Solution finale de la question juive » », Revue d’Histoire de la Shoah, vol. 2, , p. 57-84 (lire en ligne)
  • Richard Rashke (trad. Denis Authier), Les Évadés de Sobidor, Paris, Presses de la Renaissance, (réimpr. 2002), 412 p. (ISBN 978-2-85616-257-6, OCLC 461932814)
  • Gitta Sereny (trad. Colette Audry), Au fond des ténèbres : de l'euthanasie à l'assasinat de masse: un examen de conscience, Paris, Denoël, , 406 p. (ISBN 978-2-207-24150-9, OCLC 639079919). 
  • (nl) Jules Schelvis, Vernietigingskamp Sobibor, Amsterdam, Bataafsche Leeuw, , 376 p. (ISBN 978-90-6707-629-6)

Romans

Liens externes

Liens externes utilisés comme références

Filmographie

Articles connexes

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