Centre de détention d'Oermingen

Le centre de détention d'Oermingen est un centre de détention français située dans la commune d'Oermingen, dans le département du Bas-Rhin et dans la région Grand-Est.

Centre de détention d'Oermingen
Localisation
Pays France
Région Grand Est
Département Bas-Rhin
Commune Oermingen
DISP Strasbourg
Coordonnées 49° 00′ 00″ nord, 7° 07′ 58″ est
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
Géolocalisation sur la carte : Alsace
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Géolocalisation sur la carte : France
Architecture et patrimoine
Construction 1936-1938
Destination initiale caserne
Propriétaire État français
Installations
Type centre de détention
Superficie 120 000 m2
Capacité 263 places
Fonctionnement
Opérateur Ministère de la justice
Effectif 230 (février 2022)
Date d'ouverture 1946

L'établissement dépend du ressort de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Strasbourg. Au niveau judiciaire, l'établissement relève du Tribunal judiciaire de Saverne et de la Cour d'appel de Colmar[1].

Le centre de détention d'Oermingen est à l'origine un camp de sureté (caserne) de la ligne Maginot.

Histoire

Le camp de sûreté de la ligne Maginot

Le site du camp d'Oermingen est occupé dès par le 1er Bataillon du 153e Régiment d'Infanterie de Forteresse (RIF). Le camp de sureté est construit entre et et destiné au repos des soldats du secteur fortifié de Rohrbach de la ligne Maginot[2],[3],[4],[5],[6],[7].

À la mobilisation en , ce bataillon reconstitue le 133e RIF qui occupe dès lors le camp[8],[9],[10],[6].

L'établissement sert également de halte à des unités la 2e Division Blindée durant l'hiver -, lors des combats qui ont lieu dans le secteur[4],[11].

La « prison-école »

Le site est cédé par le ministère de la Guerre, reconverti en établissement pénitentiaire en et ouvre sous cette forme en [2],[3].

Mais dès , l'établissement devient la première « prison-école » (ou « centre-école ») ouverte pour garçon[4] de la direction de l'administration pénitentiaire[12], Les premiers jeunes détenus éligibles à ce régime de détention arrivent ainsi en et l'établissement obtient son autonomie définitive le [13]. Le régime de « prison-école » est cependant officialisé par la circulaire 51-67 de instituant création des prisons-écoles d’Oermingen et de Doullens[13].

Le régime de détention, décrit comme sélectif et progressif, est tourné autour de la formation et de l'apprentissage d'un métier, ceci afin de favoriser la réinsertion des jeunes détenus[13].

Le centre de détention

L'établissement est converti sous le statut de centre de détention en [1], d'abord en tant que centre de détention régional[14] puis, à partir de [15], en tant que centre de détention à part entière.

Description

Situé route de Kalhausen à Oermingen, le centre de détention est l'un des trois établissements pénitentiaires du département.

L'établissement est de type « casernement » issu de ses origines[2], sur le même principe que le centre de détention d'Écrouves.

L'établissement a une capacité d'accueil de 263 places exclusivement pour des détenus majeurs hommes condamnés à des peines de un an et plus et composé exclusivement en quartier "Centre de détention Hommes"[16],[17]. L'établissement est dépourvu de mur d'enceinte et est uniquement clos par des grillages[1].

Au , l'établissement accueillait 230 détenus, soit un taux d'occupation de 87.5%[17].

Il est constitué d'une quinzaine de bâtiments, tous indépendants les uns des autres et répartis sur une superficie de 12 hectares, certains étant dans un état de vétusté importante[1].

Actions de réinsertion par le travail et la formation des détenus

Dans la continuité de son passé de « prison-école », mis en place dès l'ouverture de l'établissement en tant que prison[18], l'établissement est reconnu pour ses actions importantes dans le domaine du travail et de la formation professionnelle favorisant la réinsertion des personnes détenues, étant même cité "en exemple" ou "en modèle" par les autorités[19],[20],[21],[22]. Certaines activités professionnelles sont par ailleurs organisées avec des associations telles qu'Emmaüs France[23].

Le taux de détenus ayant une activité professionnelles est ainsi de 66%[24], ce taux s'approchant de 90% avant la pandémie de COVID 19[23].

Sur les mêmes thématiques, l'établissement fait également l'objet de visites de délégations étrangères (Scandinavie, Japon) qui souhaitent étudier le modèle mis en place par l'établissement[20].

Détenus notables

Joseph Bilger, homme politique alsacien, père de François Bilger, Pierre Bilger et Philippe Bilger, est incarcéré au centre de détention d'Oermingen après la Libération à la suite de sa condamnation à dix ans de travaux forcés pour intelligence avec l'ennemi[25],[26].

Événements notables

En , le centre de détention fait partie des établissements qui ont connu un mouvement national de contestation violente des détenus à l'occasion de la grâce présidentielle dont ont bénéficié Anis Naccache et son commando. Des émeutes importantes ont lieu et provoquent ainsi de graves dégradations dans l'établissement, nécessitant une mobilisation importante des forces de l'ordre[27].

Notes et références
  1. CGLPL, « Rapport du CGLPL sur le centre de détention d'Oermingen - 2e visite - 2019 » [PDF], sur https://www.cglpl.fr/,
  2. « Oermingen », sur justice.gouv.fr (consulté le )
  3. CGLPL, « Rapport du CGLPL sur le centre de détention d'Oermingen - 1ere visite - 2011 » , sur http://www.cglpl.fr/,
  4. « A LA PRISON SANS BARREAUX D'ŒRMINGEN le jeune délinquant apprend à être un homme », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « SGH », sur rgh.univ-lorraine.fr (consulté le )
  6. « Les combats dans le Secteur Fortifié de Rohrbach », sur Fort Casso, Ouvrage de la Ligne Maginot (consulté le )
  7. « ALSACE - LIGNE MAGINOT - FORT DE SCHOENENBOURG », sur www.lignemaginot.com (consulté le )
  8. « Centre de détention d'Oermingen », sur wikimapia.org (consulté le )
  9. « Wikimaginot - Le wiki de la ligne Maginot », sur wikimaginot.eu (consulté le )
  10. « Ligne Maginot : OERMINGEN (Camp de sureté) par wikimaginot.eu », sur wikimaginot.eu (consulté le )
  11. « SARRE-UNION HISTOIRE. Et Hitler déclencha l’opération Nordwind », sur www.dna.fr (consulté le )
  12. « MINISTËRE DE LA JUSTICE LA PRISON.==ECOLE D'ŒRMINGEN (BAS-RHIN) par Albert GAYRAUD - PDF Téléchargement Gratuit », sur docplayer.fr (consulté le )
  13. Yvorel 2007, p. Chapitre II. Les prisons spécifiques pour mineurs : trois expériences, trois échecs.
  14. « Article A39-2 - Code de procédure pénale - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  15. « Arrêté du 7 mai 2003 modifiant le code de procédure pénale (quatrième partie : Arrêtés) et relatif aux établissements pénitentiaires affectés à l'exécution des peines et au service pénitentiaire d'insertion et de probation - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  16. Observatoire International des Prisons, « Centre de Détention d’Oermingen », sur oip.org (consulté le )
  17. Ministère de la justice, « Statistiques des personnes écrouées et détenues au 1er février 2022 » [PDF], sur http://www.justice.gouv.fr/prison-et-reinsertion-10036/les-chiffres-clefs-10041/statistiques-de-la-population-detenue-et-ecrouee-34271.html,
  18. Gayraud 1952.
  19. « Social. Oermingen: deux ministres au centre de détention pour parler d’insertion », sur www.dna.fr (consulté le )
  20. « En Alsace, la prison-modèle où les détenus travaillent », sur LExpress.fr, (consulté le )
  21. « Oermingen : Eric Dupond-Moretti en visite en prison pour un tour de France de l'insertion », sur France Bleu, (consulté le )
  22. « « Les collègues m’ont dit que c’était bien » : à la prison d’Oermingen, Emmaüs remet au travail les détenus en difficulté », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne , consulté le )
  23. « « Les collègues m’ont dit que c’était bien » : à la prison d’Oermingen, Emmaüs remet au travail les détenus en difficulté », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. « Social. Dupond-Moretti et Klinkert prennent la prison d’Oermingen en exemple en matière de réinsertion », sur www.lalsace.fr (consulté le )
  25. Sonya Faure, « Au revoir, monsieur l’avocat général », sur Libération (consulté le )
  26. Dominique Lerch, « Du journalisme au syndicalisme paysan, entre Alsace, Moselle et Algérie, un itinéraire d’extrême droite, proche du nazisme : Joseph Bilger (1905-1975) », Annales de l'Est,‎ , page 20 (lire en ligne [PDF])
  27. « Mouvements dans plusieurs prisons françaises Les détenus ont causé d'importants dégâts à Oermingen », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

    Voir aussi

    Bibliographie
    • Albert Gayraud, La prison-école d'Oermingen, Paris, Ministère de la Justice, , 14 p. (lire en ligne)
    • Élise Yvorel, Les enfants de l'ombre - La vie quotidienne des jeunes détenus au xxe siècle en France métropolitaine, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 364 p. (EAN 9782753530225, présentation en ligne, lire en ligne ), chap. 2 (« Les prisons spécifiques pour mineurs : trois expériences, trois échecs »), pages 77 à 99

    Articles connexes

    Liens externes

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