Château Doujat

Le château Doujat est un château français situé sur le territoire de la commune de Toulouse en Haute-Garonne dans la région Occitanie. Il porte le nom de la famille Doujat (de la noblesse de robe) qui en a été la propriétaire pendant trois siècles.

Château Doujat
Début construction XVIe siècle
Propriétaire initial Jean d'Aussonne
Destination initiale habitation
Propriétaire actuel Christian Gante
Destination actuelle habitation (privée)
Protection  Site classé (1944)
Coordonnées 43° 36′ 39″ nord, 1° 22′ 51″ est[1]
Pays France
Ancienne province Languedoc
Région Occitanie
Département Haute-Garonne
Commune Toulouse
Géolocalisation sur la carte : Toulouse
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Haute-Garonne

Localisation

Le château se trouve dans l'ancien village de Saint-Martin-du-Touch, aujourd'hui intégré à la ville de Toulouse. Il est à 5 kilomètres à l'ouest du Capitole. Il jouxte l'autoroute A624 et l’aéroport de Toulouse-Blagnac

Il est dans le cœur historique de Saint-Martin du Touch (autour de l'église), qui porte toujours le nom de quartier Doujat (sur les cartes de Google Maps).

Son entrée est située au 35 rue Velasquez.

Site classé

Le château Doujat et son parc sont un site classé[2], depuis un arrêté du .

C'est est l'un des 9 sites classés de Toulouse, et l'un des 59 sites classés de Haute-Garonne[3]. Ces sites classés sont protégés par la loi du , remplacée par la loi du 2 mai 1930. Ils sont gérés au niveau national par le Ministère de la transition écologique et solidaire.

Histoire

Le château a été construit au début du XVIe siècle par Jean d'Aussonne[4],[5], conseiller au parlement de Toulouse. Il le transmet à son fils Vital, aussi conseiller au parlement. C'est Marie d'Aussonne, la fille de ce dernier, qui prend en charge le château à la mort de son père vers 1580. Elle épouse Bernard Doujat, conseiller au parlement de Toulouse avant d'en devenir le doyen, et fait ainsi entrer le château dans l'illustre famille Doujat[6], de la noblesse de robe. Il y restera pendant 300 ans.

Leur fils Paul Alexandre Doujat, avocat au parlement de Toulouse, devient le propriétaire du château en 1620, avant de le transmettre à son fils Pierre Doujat, avocat de même (et capitoul en 1660). C'est à ce dernier que l'on attribue la création du village autour du château. À son décès en 1671, le château revient à son fils François-Joseph Doujat, qui le transmet à son fils Gabriel Bonaventure Doujat, conseiller au parlement de Toulouse et baron d'Empeaux (aussi propriétaire du château d'Empeaux).

Sa fille Julie Doujat prend à son tour possession du château et épouse Urbain de Segla, conseiller au parlement de Toulouse et seigneur de Vernet. Leur fils Jean-Pierre de Segla lui succède en 1803, mais il décède en 1825 sans postérité. Le château revient alors à Henri Doujat, magistrat et baron d'Empeaux, qui est le fils de son cousin germain. Il le conservera une cinquantaine d'années jusqu'à sa disparition en 1876. Deux ans plus tard, le château sera alors revendu en 1878 par ses héritiers. L'arbre généalogique qui suit donne les liens précis de parenté entre les différents possesseurs du château jusqu'en 1876[7],[8],[9] .


Jean d'Aussonne (-1545)
1er propr. château (-1545)
 
Jeanne de Clausa
 
 
 
 
 
 
 
 
Jean Vital d'Aussonne (-1580)
2d propr. château (1545-1580)
 
Catherine Barthélémy
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Marie d'Aussonne (-1620)
3e propr. château (1580-1620)
 
Bernard Doujat (-1598)
3e propr. château (-1598)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Paul Alexandre Doujat (-1631)
4e propr. château (1620-1631)
 
Anne de Platea
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pierre Doujat (-1671)
5e propr. château (1631-1671)
 
Bourguine de Baynaguet
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
François-Joseph Doujat (1657-)
6e propr. château (1671-)
 
Jacquette de Burta
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Gabriel Bonaventure Doujat (1686-1747)
baron d'Empeaux
7e propr. château ( -1747)
 
Claire Lecomte de Noe (1717-)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Henri Joseph Doujat (1743-1806)
baron d'Empeaux
 
Thérèse d'Aignan (1745-1786)
 
Julie Doujat (1745-1803)
8e propr. château ( -1803)
 
Urbain de Segla (1737-1794)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Joseph Doujat (1766-1824)
baron d'Empeaux
 
Bernarde de Lasserre (1778-1865)
 
 
 
Jean-Pierre de Segla (1766-1825)
9e propr. château (1803-1825)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Henri Doujat (1800-1876)
baron d'Empeaux
10e propr. château (1825-1876)
 
Marie Dadvisard (1810-1872)
 


Tous ces propriétaires descendent de Jean d'Aussonne, et le château sera ainsi resté dans la même famille pendant près de 400 ans.

En 1878, c'est Adolphe Peyreigne qui rachète le château et y fait planter le parc. Il revend le château en 1895 à la famille Dassier qui le restaure, et dont les héritiers Ebelot le revendent à leur tour à la famille de Mme Gante en 1935. C'est Christian Gante qui en a aujourd'hui la propriété.

Blasons des familles propriétaires du château

Famille Doujat

Blasonnement :
D'azur au griffon d'or, couronné de même
Commentaires : blason principal de la famille [10],[11]

Famille de Ségla

Blasonnement :
D'azur au lévrier rampant de sable, colleté d'or, au chef de gueules chargé de 3 molettes d'or
Commentaires : blason de la famille de Ségla [10],[11]

Architecture

Le château de forme rectangulaire est en briques de terre cuite. Il possède une remarquable tour crénelée d'escalier de forme octogonale, accolée d'une tourelle qui permet d'accéder à sa terrasse[5].

Les petites fenêtres de la tour dont les linteaux sont en accolade, rappellent l'art gothique, qui tendait à disparaître lorsque le château a été construit au début du XVIe siècle. Alors que les ornements du linteau de la porte de cette tour tendent artistiquement à de rapprocher du style Renaissance.

Les créneaux de la façade de la tour sont en harmonie avec ceux de la tour, tandis que les gradins des 2 pignons contigus à cette dernière, leur font écho.

La présence d'une bretèche sur la tour, avec son aspect typiquement guerrier, pose question car elle n'est pas à l'aplomb de la porte de cette tour. Certains pensent qu'elle pourrait être un vestige d'un château-fort du XIVe siècle, qui aurait été conservé dans la construction du château actuel[5].

De grandes cheminées en brique moulurées, à arc surbaissé, agrémentent l'intérieur, dont l'une possède une niche.


Notes et références

  1. Coordonnées trouvées sur Google Maps
  2. « Ministère de la transition écologique et solidaire FICHIER NATIONAL DES SITES CLASSES ( mise à jour 29 décembre 2019) », sur www.ecologique-solidaire.gouv.fr,
  3. « Bilan des sites classés et inscrits de Haute‑Garonne : Lieux de beauté, lieux de mémoire », sur www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr,
  4. Dr Delaux et collaboration de Raymond Dorbes, Antonin Rigaud et Vincent Montet, Histoire de Saint-Martin-du-Touch (banlieue de Toulouse), Toulouse, Saint-Cyprien, , 264 p. (lire en ligne), Château et domaine Doujat - pages 51 à 52
  5. Roger Camboulives, L'Auta n°380 (Organe de la société des toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse, Toulouse, , 136 p. (lire en ligne), Au château de Doujat - pages 121 à 122
  6. François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois et Jacques Badier, Dictionnaire de la noblesse : contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France, t. 7, Paris, 1757-1786, 980 p. (lire en ligne), famille Doujat pages 1-6
  7. Archives de Toulouse
  8. Archives départementales de Haute-Garonne
  9. Patrick Bertrand, « Descendance détaillée de Jean d'Aussonne », sur gw.geneanet.org,
  10. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général précédé d'un dictionnaire des termes du blason, t. 1, Gouda, G.B. van Goor zonen, , 1149 p. (lire en ligne), famille Doujat page 559
  11. Charles d'Hozier (1640-1732), Armorial général de France, dressé, en vertu de l'édit de 1696, Volumes reliés du Cabinet des titres, (lire en ligne)
  • Portail des châteaux de France
  • Portail de Toulouse
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.