Château de La Haye-du-Puits

Le château de La Haye-du-Puits est un ancien château fort, des XIe et XIIe siècles, érigé sur motte, dont les ruines se dressent sur l'ancienne commune française de La Haye-du-Puits au sein de la commune nouvelle de La Haye dans le département de la Manche, en région Normandie. Le château fut le siège d'une importante baronnie normande.

Château de La Haye-du-Puits
Présentation
Type
Fondation
XIe siècle
Style
Patrimonialité
État de conservation
Localisation
Adresse
Coordonnées
49° 17′ 37″ N, 1° 32′ 40″ O

Les ruines de l'ancien château sont classé aux monuments historiques.

Localisation

Les vestiges du château sont situés sur la commune de La Haye-du-Puits, à l'entrée nord du bourg, dans le département français de la Manche.

Historique

Dans la première moitié du XIe siècle[1] il est fait mention du bourg fortifié et du château de La Haye-du-Puits. Ce dernier est fondé par Richard Turstin Haldup[note 1], seigneur de La Haye-du-Puits, et probable fondateur, avec sa femme Emma[note 2], en 1056, de l'abbaye de Lessay près de Coutances[note 3].

Au XIIe siècle[1], la forteresse est le fief d'un autre Richard de La Haye ( 1169), devenu sénéchal du roi d'Angleterre Henri II d'Angleterre, dont l'épouse Mathilde de Vernon fonde l'abbaye de Blanchelande[3]. Ce Richard, accorda sa fille, Nicole ou Nicolasse de La Haye, au baron anglo-normand membre de la noblesse anglaise, Gérard de Canville[note 4], également châtelain du château de Lincoln dans le Lincolnshire. Les titres ont été confirmés par une charte du roi Richard Cœur de Lion en 1189. La baronnie passera successivement à la famille du Hommet, puis Mortimer[5].

Plus tard, lors de la guerre de Cent Ans, Jeanne Campion transmet la baronnie de La Haye à son époux Henri de Colombières. Ce dernier, fidèle au roi de France, se voit dépouiller de son domaine que le roi d'Angleterre donne en fief d'abord au duc de Bedfort puis au duc de Gloucester[3].

En 1491, c'est Christophe de Cerisay, futur bailli du Cotentin, qui se porte acquéreur de la baronnie de La Haye-du-Puits[3]. On trouve plus tard comme barons de la Haye, Louis de Brézé (1588), évêque de Meaux, Jean de Magneville dont le fils, Arthur de Magneville ( 1556)[note 5], reconstruisit au début du XVIe siècle le second château.

Le château est ensuite entre les mains de Pierre de Sortosville (1648), Louis du Fay, magistrat au Parlement de Rouen, Pierre de Motteville, dont les descendants le conserveront jusqu'en 1759. À cette date, c'est le marquis de Thieuville (Hervé-Charles-François de Thieuville) qui en fait l'acquisition. Au moment de la Révolution c'est le marquis Caillebot de la Salle (Marie-Louis Caillebot de la Salle) qui en est le propriétaire[3].

Description

Le château, des XIe et XIIe siècles[7], était bâti sur une motte féodale d'une hauteur variant entre 6 et 7 mètres. Il n'en subsiste que des vestiges. La plupart des murailles se sont écroulées dès 1850. Le reste du château a également subi des destructions pendant la bataille de La Haye-du-Puits en 1944.

Seul le donjon, haut de trois étages, est encore visible de nos jours. Il fut remanié aux XVe et XVIe siècles[7] avec le percement des baies et son couronnement de mâchicoulis reposant sur d'imposant corbeaux. C'est une tour massive carrée d’environ 5 mètres de côté pour une hauteur totale de plus de 20 mètres à partir de la route. À l’intérieur, l'escalier en colimaçon compte 72 marches. La tour de plan carré est percée d'une large porte en arc brisé. On y voit encore les fentes servant à la manœuvre du pont-levis. Au rez-de-chaussée, sa salle a conservé en partie son plafond voûté[8]. Outre une tourelle octogonale d'époque Renaissance, des arrachements de courtines présents sur les deux flancs de la tour laisse suggérer une chemise aujourd'hui disparue. Nous serions donc en présence d'une motte fortifiée du type shell-Keep, type peu courant dans la région[1].

Il reste par contre en face de la rue un « second château », ancien manoir, qui fut construit par Arthur de Magneville au début du XVIe siècle et remanié au XVIe – XVIIe siècle[1]. L'ensemble fut construit de l'autre côté des douves et donne par sa composition une impression de « basse-cour ». L'édifice comporte plusieurs tours et une cave avec des voûtes. Une porte Renaissance ouvragée permet d'accéder à la tourelle flanquant l'un des bâtiments.

Protection aux monuments historiques

Les ruines de l'ancien château font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste des monuments historiques protégés en 1840[9].

Notes et références

Notes

  1. Ou encore Thorsten Haldup, Turstin Haloup dit « Richard ».
  2. Tante de Guillaume le Conquérant, nommée aussi : Emme, ou Anna.
  3. Ce qui laisse supposer que le château est antérieur à cette date[2].
  4. Michel Pinel donne le nom de Gilbert de Canville[4].
  5. Son monument funéraire, classé à titre d'objet aux monuments historiques[6] se dresse dans l'église Saint-Jean-l'Évangéliste de La Haye-du-Puits. Arthur de Magneville portait « de gueules à l'aigle aux ailes éployées d'argent becqué et nimbé de gueules ».

Références

  1. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 605.
  2. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, , p. 179.
  3. Michel Hébert et André Gervaise, Châteaux et Manoirs de la Manche, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 176 p. (ISBN 978-2-847-06143-7), p. 42.
  4. Michel Pinel, Le château et les seigneurs de La Haye-du-Puits : Mille ans d'histoire en Normandie, Valognes, Éditions Michel Pinel, , 207 p. (ISBN 2-9516723-14), p. 18.
  5. Georges Bernage, « La presqu'île du Cotentin - Le Bauptois », dans La Normandie médiévale : 10 itinéraires, Éditions Heimdal, coll. « La France Médiévale », , 174 p. (ISBN 2-902171-18-8), p. 20.
  6. « Monument funéraire d'Arthur de Magneville, baron de la Haye-du-Puits », notice no PM50000528, base Palissy, ministère français de la Culture.
  7. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 70.
  8. Maurice Lecœur, Le Moyen Âge dans le Cotentin : Histoire & Vestiges, Isoète, , 141 p. (ISBN 978-2-9139-2072-9), p. 29.
  9. « Ruines de l'ancien château », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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