Château de Lux

Le château de Lux est une ancienne forteresse, maintes fois réaménagée à différentes époques. Il est situé à Lux en Bourgogne-Franche-Comté.

Château de Lux
Début construction XIIe siècle
Propriétaire actuel Propriété privée
Protection  Inscrit MH (1946)
Coordonnées 47° 29′ 31″ nord, 5° 12′ 43″ est
Pays France
Région historique Bourgogne-Franche-Comté
Commune Lux (Côte-d'Or)
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côte-d'Or

Histoire

Propriété, de la fin du XVe siècle au début du XVIIe siècle, de la famille de Mâlain, le château appartint ensuite aux gouverneurs de Bourgogne, aux Condé et à la famille de Saulx-Tavannes.

Edme de Mâlain s’illustra, en 1595, à la bataille de Fontaine-Française. Le roi Henri IV avait fixé à Lux un premier rendez-vous à ses troupes, « maison du baron dudit Lux, assise sur la rivière de la Tille », le matin du , pour marcher ensemble contre le duc de Mayenne et le connétable de Castille, venus de Franche-Comté avec leur armée pour secourir les ligueurs enfermés dans le château de Dijon. « Ayant de la contradiction entre les advis qu’elle y trouva, [Sa Majesté] se résolut d’y repaistre deux heures » avant de repartir de Lux à une heure de l’après-midi. La bataille se joue à l'est de Fontaine-Française lorsque le maréchal de Biron et le baron de Lux, ayant chargé à la tête de leurs cavaliers les premiers ennemis aperçus, se trouvent soudain en grave infériorité, Lux renversé de son cheval, Biron encerclé. C’est alors qu’Henri IV entre lui-même dans la mêlée, entraînant sa petite troupe vers la victoire. Au soir de la bataille le roi revient loger au château de Lux[1]. Edme de Mâlain, qui avait ensuite accédé aux plus grands honneurs (lieutenant général en Bourgogne et en Bresse, gouverneur de la Bastille, superintendant des finances du royaume), connut cependant une fin tragique au cours des luttes d’influence qui marquèrent la régence de Marie de Médicis. Provoqué par le chevalier de Guise, plus jeune frère du duc, il périt le au cours d’un duel que les contemporains considérèrent aussitôt comme un assassinat[2]. Pour mettre un comble au malheur de la maison de Lux son fils unique, Claude de Mâlain, qui avait jugé de son devoir d’appeler en duel le chevalier pour tirer vengeance de la mort de son père, y fut tué à son tour, le , alors qu’il n’avait que 20 ans[3]. Comme Edme portait la croix du Saint-Esprit le jour où il avait succombé, on fit le mauvais jeu de mots de dire que le chevalier de Guise avait tué le père, le fils et le Saint-Esprit[4].

Le château reçut plusieurs fois la famille Quirot de Corbeton. Nicolas Quirot, chevalier de Corbeton, commissaire des guerres de Turin, chevalier de l'ordre de Saint-Louis, chevalier de la Légion d'honneur[5] et ami de la duchesse de Saulx-Tavannes, y décède en 1843.

Le château, la chapelle et les vestiges du XIIIe siècle font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [6].

Nouvelles

Une nouvelle du recueil des Aquatiques de J. Pittet (2016), "La mule de velours vert à talon rouge", se déroule au château de Lux. Elle raconte la disparition mystérieuse dans une pièce fermée de l'intérieur de Marie-Catherine d'Aguesseau, comtesse de Saulx (1729), dont le corps n'a jamais été retrouvé :

"Des rives sablonneuses de la rivière Tille, poudrées de blanc, à un arpent à l'est, on distingue, prise dans une sorte de carcan végétal, presque une forêt, une bâtisse fort étrange. Imaginons une façade moderne et élégante flanquée d'antiques tourelles, se traînant tant bien que mal sur la gauche vers un fouillis de bâtiments disgrâcieux, que scellerait un gros donjon médiéval, fierté de toute la famille. Et pour faire bonne figure, jetons ici et là sur le terrain, devant le monstre, une ou deux grosses tours rescapées de l'enceinte disparue." (p. 3-4)

Notes et références

  1. Pierre Matthieu, Histoire des derniers troubles de France, (lire en ligne), p. 57-60
  2. Jacqueline Boucher, « L'assassinat du baron de Lux, 1613 : une affaire bourguignonne ? », dans L'ouvrier, l'Espagne, la Bourgogne et la vie provinciale, Madrid, Presses universitaires de Lyon - Casa de Velázquez, (présentation en ligne), p. 317
  3. Paul Phélypeaux de Pontchartrain, « Mémoires », dans Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, t. II, Paris, Foucault, (lire en ligne), p. 19-23
  4. René de Belleval, Les derniers Valois : François II, Charles IX, Henri III, , 688 p. (présentation en ligne)
  5. « Cote LH/2251/59 », base Léonore, ministère français de la Culture
  6. « Chateau de Lux », notice no PA00112516, base Mérimée, ministère français de la Culture

Sources

  • Françoise Vignier, Dictionnaire des Châteaux de France, Bourgogne et Nivernais

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail des châteaux de France
  • Portail de la Côte-d’Or
  • Portail des monuments historiques français
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.