Château de Saumur
Le château de Saumur est un château situé dans le val de Loire sur la commune française de Saumur, dans le département du Maine-et-Loire, au confluent de la Loire et du Thouet.
Château de Saumur | |||
Période ou style | Médiéval et Renaissance | ||
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Type | Forteresse Château de la Loire |
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Début construction | Xe siècle | ||
Fin construction | XVIe siècle | ||
Propriétaire initial | Thibaud, comte de Blois, | ||
Destination initiale | Forteresse | ||
Propriétaire actuel | Commune de Saumur | ||
Destination actuelle | Musée | ||
Protection | Classé MH (1964) | ||
Coordonnées | 47° 15′ 25″ nord, 0° 04′ 21″ ouest[1] | ||
Pays | France | ||
Région historique | Anjou | ||
Département | Maine-et-Loire | ||
Région | Pays de la Loire | ||
Commune | Saumur | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Maine-et-Loire
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Le château est classé monument historique en 1862, et est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en tant que partie du Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes-sur-Loire[2].
Historique
Le château de Saumur a connu ses premières fortifications sous Thibaud Ier le Tricheur, comte de Blois, au Xe siècle. Les premières pierres sont posées autour de l'abbaye bénédictine de Saint-Florent.
En 1026, il devient propriété du comte d'Anjou, le célèbre Foulques Nerra qui le lègue à ses héritiers Plantagenêt.
En 1203, le roi de France Philippe Auguste, s'empare du château. Il brûle les fortifications antérieures et décide de fortifier la position en vue de prochaines offensives[3]. Il fait construire un donjon de forme barlong et des contreforts.
Le château devient une forteresse royale avec le roi Saint Louis[2] qui, en 1227, fait rehausser le fort.
À partir de 1368, Louis Ier d'Anjou, petit-fils de Philippe VI, fait remplacer les vieilles tours rondes par des tours octogonales[note 1] et s'engage ainsi pour neuf années de travaux.
René d'Anjou améliore sensiblement le confort de l'ensemble du château qu'il surnomme le « château d'amour », lequel figure dans les Très Riches Heures du duc de Berry (folio du mois de septembre y représentant les vendanges). René y résidera jusqu'en 1480.
En 1589, c'est le gouverneur Philippe Duplessis-Mornay qui réside dans le château pour pouvoir le moderniser et le réhabiliter[4].
Au XVIe siècle un architecte-militaire italien connu sous le nom de Bartholomeo (vraisemblablement le père d'Ercole Negro[5]), renforce les défenses du château en y construisant une enceinte selon un tracé à l'italienne.
Le château devient en 1810 une prison sur ordre de Napoléon. Les travaux prennent six ans mais les cellules ne seront utilisées que trois mois jusqu'au premier exil de Napoléon.
Il devient en 1814, sous Louis XVIII, un dépôt d'armes et de munitions, mais les habitants de Saumur se plaignent souvent des explosions qui ont lieu dans le château.
C'est en 1862 qu'il est classé monument historique, puis classé en 1964.
Le , la partie ouest du rempart nord s'effondre et endommage une partie des habitations situées en contrebas. Il s'ensuit un chantier de stabilisation du sous-sol et de reconstruction du rempart qui s'achève en 2007.
Description
À la fin du Xe siècle, un mur d'une longueur d'un kilomètre, nommé « mur de Boile », vient entourer le promontoire, délimitant ainsi un espace avoisinant 6 hectares[6].
Pendant la seconde moitié du XIe siècle, des remblais sont accumulés contre la tour, ce qui fait du rez-de-chaussée, la cave. Il est possible de la découvrir sous la cour du château. La construction de cette motte castrale permet la création d'une plate-forme de 7 à 8 mètres[7].
Au XIIe siècle, sous les Plantagenêts, une tour romane est édifiée. Son schéma est classique, il s'agit d'un plan quadrangulaire de 19 × 20 mètres. Ses murs sont épais (2,90 m) et renforcés par des contreforts[8].
Au XIIIe siècle, une nouvelle enceinte est édifiée. En son centre, le donjon roman, et autour de sa motte castrale, de hautes courtines sont adossées. Ces modifications donnent le plan d'un carré cantonné avec des angles de tours circulaires percés d'archères[2],[3].
Au XIVe siècle, malgré le fait que les quatre tours aient été écrêtées, on distingue quatre niveaux différents pour un diamètre situé entre 9 et 10 mètres[9]. Il y a un niveau semi-enterré, avec au-dessus de lui, deux étages équipés d'archères. Le niveau le plus haut, est fait d'une ossature en charpente recouverte d'une toiture d'ardoise[9].
À la fin du XVIe siècle, des remparts sont ajoutés autour du château[2].
Le château dispose d'un escalier à double révolution, semblable à celui imaginé par Léonard de Vinci. Il permettait aux nobles et aux serviteurs d'utiliser le même escalier sans jamais se croiser[10]. L’accès au belvédère permet de découvrir l’aile sud et d’emprunter cet escalier à double révolution. À noter également l'escalier d'honneur, avec ses 4 baies, est le seul témoin subsistant d'un élément qui existait aussi au Louvre.[réf. nécessaire]
- Cuisines
Sur la miniature des Très Riches Heures du duc de Berry[note 2], on peut voir sur la gauche derrière le mur d'enceinte la cheminée des cuisines qui sont séparés du palais afin de prévenir le risque d'incendie[12],[note 3].
Reconstruction du château
Pendant la seconde moitié du XIVe siècle, Louis Ier d'Anjou commence ses travaux par la destruction des anciens logis et de la courtine érigée au XIIIe siècle. Ils ont pour but l'édification d'une aile d'apparat, avec vue sur la Loire et accoudée contre la tour romane qui se trouve au centre de la cour[13].
La salle principale occupe l'étage de la grande tour romane. La nouvelle aile comprend dans la tour ouest, une garde-robe, une chambre de parement et une de retrait. Trois maîtres sculpteurs sont appelés pour réaliser les fenêtres, portes et cheminées : ils viennent de Tours et de Chinon, ce sont Simon Corbet, Thomas Cailleau et son fils Jehan[14].
On retrouve dans la basse-cour à l'ouest du château, un bâtiment appelé « grande salle du baille » qui abrite un auditoire de justice[14].
Un dispositif en chicane avec deux fossés et deux ponts-levis est renforcé pour accéder à la haute tour. En 1368, la poterne d'entrée de la basse cour est rehaussé par trois rangées de pierres[15].
Le Musée
La ville de Saumur rachète le château à l'État en 1906 et le rénove progressivement, y installant un musée des arts décoratifs (donation du comte Charles Lair pour une majeure partie des œuvres exposées, céramique et mobilier) ainsi que celui du Harnachement de chevaux.
En 1912, le monument est restauré en partie et ouvert au public. Il abrite dès lors le musée municipal au premier étage de l'aile nord et le musée du cheval au deuxième étage. L'établissement est aujourd'hui labellisé Musée de France[16].
Différentes collections sont présentes, telles que : les céramiques, les tapisseries (du XVe au XVIIIe siècle), mobiliers[17].
Notes et références
Notes
- Ces deux étapes sont encore visibles aujourd'hui, les pieds des tours octogonales sont tronconiques.
- Les parties hautes du château furent restaurées à partir de cette miniature[11].
- Ces cuisines appartiennent à la famille dites « à cheminée de plan centré ». On connait celles de Montreuil-Bellay, celles du château de Coucy à la suite des fouilles de 2018-2020, celles du château d'Angers détruites au début du XIXe siècle, celles de Château-Thierry et les cuisines ducales de Dijon, édifiées en 1433.
Références
- Coordonnées trouvées sur Géoportail et Google Maps
- « Château de Saumur », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Emmanuel Litoux 2017, p. 8.
- Eric Cron, « La politique de construction de Philippe Duplessis- Mornay et ses conséquences dans les domaines architectural et urbain [article] », sur persee.fr, (consulté le ).
- Joseph-Henri Denécheau, « Recherches sur Bartholomeo », sur saumur-jadis, (consulté le ) (Barthélemy Richard, architecte-militaire du Roi de France).
- Emmanuel Litoux 2017, p. 3.
- Emmanuel Litoux 2017, p. 4.
- Anne Opitresco-Dodd et Denis Fillon, « Saumur (Maine-et-Loire) - Le château », Archéologie médiévale, no 24, , p. 522 (lire en ligne, consulté le ).
- Emmanuel Litoux 2017, p. 9.
- (en) « Le Château de Saumur - Avis et photos d'un local », sur www.pix.city (consulté le ).
- Georges Bernage, « Hourds et galeries de bois », Moyen Âge, no 126, août-septembre-octobre 2021, p. 34 (ISSN 1276-4159).
- Étienne Lallau, « Les fastueuses cuisines ducales de Coucy au XVe siècle », Dossiers d'archéologie, no 404, , p. 38 à 41 (ISSN 1141-7137).
- Emmanuel Litoux 2017, p. 12.
- Emmanuel Litoux 2017, p. 15.
- Joseph-Henri Denécheau, « Les travaux du château », sur saumur-jadis (consulté le ).
- « Château de Saumur - Historique », sur Château de Saumur (chateau-saumur.fr) (consulté le ).
- « Château de Saumur », sur chateau-saumur.fr (consulté le ).
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Emmanuel Litoux, Le château de Saumur, La Crèche, La Geste Angevine, , 55 p. (ISBN 978-2-36746-709-2)
- Emmanuel Litoux (dir. Éric Cron), Le château et la citadelle de Saumur, architectures du pouvoir, Paris, Société française d'archéologie, , 227 p. (lire en ligne)
- Cron E, Buron A., Saumur. Urbanisme, architecture et société, Nantes, Ed. 303, Arts, Recherches, Créations, "Cahiers du partimoine", n 93, 2010.
- Hubert Landais, « Le château de Saumur, résidence des ducs d'Anjou aux XIVe et XVe siècles », dans Noël Coulet et Jean-Marie Matz (dir.), La noblesse dans les territoires angevins à la fin du Moyen Âge : actes du colloque international organisé par l'Université d'Angers, Angers-Saumur, 3-6 juin 1998, Rome, École française de Rome, coll. « Collection de l'École française de Rome » (no 275), , 842 p. (ISBN 2-7283-0615-X), p. 189-203.
- Antoinette Faÿ-Hallé et Christine Lahaussois, Les céramiques du Château-Musée de Saumur : Une collection d'exception, Dijon, Éditions Faton, , 360 p. (ISBN 978-2-87844-234-2)
- Jacqueline Mongellaz, « Le Château-Musée de Saumur : un site et une collection en métamorphose », Archives d'Anjou, no 8, , p. 200-211
- Pelloquet T. Entre ville et campagne. Demeures de roi René en Anjou, Nantes, Ed. 303, Arts, Recherches, Créations, "Images du patrimoine" juin 2009.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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