Château de Tallard

Le château de Tallard est un ancien château fort dont l'origine remonte au Xe siècle, qui se dresse sur la commune française de Tallard dans le département des Hautes-Alpes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Château de Tallard

Le château de Tallard au XIXe siècle illustré par Alexandre Debelle (1805-1897).
Période ou style Architecture médiévale
Type Château fort
Début construction XIVe siècle
Fin construction XVe siècle
Propriétaire initial Hospitaliers
Propriétaire actuel Commune de Tallard (depuis 1957)
Destination actuelle Espace culturel
Protection  Classé MH (1897, 1958, 1969)
Coordonnées 44° 27′ 36″ nord, 6° 03′ 22″ est[1]
Pays France
Région historique Dauphiné
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Hautes-Alpes
Commune Tallard
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes

Localisation

Le château est situé, sur un escarpement de la plaine de Durance, au sud du bourg de Tallard, dans le département français des Hautes-Alpes.

Historique

Dès le Xe siècle, Tallard est sous la protection des princes d’Orange et ce jusqu’en 1215, date à laquelle ils cèdent les terres aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[2]. Ces derniers y construiront un petit castelet sur l’emplacement du château actuel avant de l'échanger en 1322 à Arnaud de Trians contre ses terres de Sicile. Il devient le premier seigneur de Tallard et va bâtir un château fort à partir de l’édifice existant dont le donjon aujourd'hui éventré et le logis en cours de restauration.

En 1326, Tallard devient une vicomté avec le rattachement de sept paroisses environnantes.

Par suite de successions, Bernardin de Clermont, descendant d’Arnaud de Trians, épouse en 1496, Anne de Husson, une riche héritière comtesse de la ville de Tonnerre. Cette union va lui permettre de réhabiliter l’ancien château fort pour en faire une belle demeure en y ajoutant l'avant-cour avec sa longue salle des Gardes, la chapelle seigneuriale dans le style gothique flamboyant, le châtelet d’entrée et le parc de la Garenne ainsi que l’embellissement du logis avec des marbres et plafonds à la française[3].

Cependant, à partir de 1562, les guerres de Religions vont conduire les Clermont à l’exil pendant plus de vingt ans. Le château devient alors le théâtre de nombreux combats et attise la convoitise de François de Bonne, duc de Lesdiguières, chef de guerre des protestants.

La forteresse, affaiblie, est rachetée en 1600 par Étienne de Bonne d’Auriac qui la restaure. Sa descendance, Camille d’Hostun, héritier par sa mère, vicomte et maréchal de France sous Louis XIV, en devient le nouveau propriétaire.

En 1692, le duc de Savoie et ses troupes attaquent le château et l’incendient. Il sera laissé à l’abandon jusqu’en 1897, date à laquelle Joseph Roman, historien et archéologue, le rachète. La même année la chapelle est classée aux monuments historiques et auquel suivront deux autres arrêtés de classement[4].

En 1927, le château est vendu à la comtesse Blanche de Clermont Tonnerre[5] qui s’emploie à le faire revivre jusqu’à son décès en 1944. Le château revient en héritage à sa petite nièce, Marie Christine de Bourbon Sicile qui n’ayant alors que dix ans ne pourra l’entretenir. C’est dans les années 1950, qu’une véritable prise de conscience de sauvegarde de ce patrimoine exceptionnel est initiée par le nouveau prêtre de Tallard, Richard Duchamblo, passionné de vieilles pierres. La commune de Tallard, consciente de son patrimoine, rachète le château en 1957.

En 1958, le corps des Gardes est classé monument historique[4], ouvrant une période de restauration réalisée sous l’égide du Comité de sauvegarde du château de Tallard, émanation de la Société d’Études des Hautes-Alpes.

Un bail emphytéotique de 99 ans sera signé en 1964 autorisant la Société d’Études à poursuivre son travail de restauration et de protection : le château a été classé dans son ensemble en 1969[4].

Géraud Michel de Pierredon[6], bailli de l'ordre souverain de Malte et comte romain Michel de Pierredon (1882)[7],[8],[9], haut représentant de l'ordre souverain de Malte, se rendit lui-même plusieurs fois à Tallard. En 1985, à la demande de la Direction régionale des Affaires culturelles, il signe un protocole d’accord qui met le château de Tallard à disposition, sous réserve de la création d’une Société qui devait prendre en charge la réalisation d’un musée et d’un centre de documentation consacrés à l’Ordre projet sur l’Histoire de l’Ordre autour du château de Tallard, ancien fief des Hospitaliers. Mais le prince Guy de Polignac refusa que l’Association française s’engageât dans cette opération, qui à ses yeux paraissait trop importante[10].

Le bail est finalement résilié en , la commune de Tallard reprenant l’entière disposition du château.

Aujourd’hui, la restauration continue. Des travaux permettant de rendre la pièce de l’ancien pressoir accessible au public pour des manifestations culturelles sont prévus prochainement.

Description

Le château, qui domine la Durance, est une courtine polygonale[11] pourvue de tours rondes aux angles, d'une chapelle castrale à côté de la porte d'entrée, d'un corps de garde, d'un logis seigneurial et d'un « donjon », logis rectangulaire en partie ruiné.

Voir aussi

Bibliographie

  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 1156, Tallard (avec plan du château)
  • Charles-Laurent Salch, Atlas des villes et villages fortifiés en France : Début du Ve siècle à la fin du XVe siècle siècle, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 495 p. (OCLC 28516867), p. 263 et Carte n°14 Provence-Alpes-Côte d'azur
  • (en + de) Coordination générale  : René Dinkel, Élisabeth Decugnière, Hortensia Gauthier, Marie-Christine Oculi. Rédaction des notices : Conservation régionale des monuments historiques (CRMH) : Martine Audibert-Bringer, Odile de Pierrefeu, Sylvie Réol. Direction régionale des antiquités préhistoriques (DRAP) : Gérard Sauzade. Direction régionale des antiquités historiques (DRAH) : Jean-Paul Jacob directeur, Armelle Guilcher, Mireille Pagni, Anne Roth-Congés Institut de recherche sur l'architecture antique (Maison de l'Orient et de la Méditerranée-IRAA)-Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Suivez le guide : Monuments Historiques Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille, Direction régionale des affaires culturelles et Conseil régional de Provence – Alpes - Côte d’Azur (Office Régional de la Culture), 1er trimestre 1986, 198 p. (ISBN 978-2-906035-00-3 et 2-906035-00-9)
    Guide présentant l'histoire des monuments historiques ouverts au public en Provence – Alpes – Côte - d'Azur, avec cartes thématiques (traduit en allemand et anglais en septembre 1988). Tallard : pp. 53-54
  • Pierre Schoeffler, Jérôme M. Michel, « Archères en rame en Auvergne et dans le royaume de France au XIIIe siècle », revue Châteaux-forts d’Europe, no 76, pp. 54-104-136,

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Coordonnées trouvées sur Géoportail.
  2. « Aux origines de Tallard, un château témoin de l’histoire », LeDauphine.com, .
  3. Josyane et Alain Cassaigne, 500 châteaux de France : Un patrimoine d'exception, Éditions de La Martinière, , 395 p. (ISBN 978-2-7324-4549-6), p. 19.
  4. « Château », notice no PA00080628, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. Château de Tallard : Histoire.
  6. Biographie de Géraud Michel de Pierredon sur le site du Who's Who in France.
  7. "Dictionnaire de la noblesse française", volume 2 (supplément) 1977, page 504.
  8. Titre de noblesse pontificale, octroyé par le pape Léon XIII (bref pontifical du ).
  9. D'après La Ménagerie du Vatican ou le livre de la Noblesse pontificale avec la liste des laïcs, clercs, moines, nés français, et pourvus de titres, prélatures... page 62, écrit par Jean de Bonnefon, édition de 1906.
  10. La Société de l'histoire et du patrimoine de l'ordre de Malte.
  11. Plan du château
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