Dauphiné

Le Dauphiné (/do.fi.ne/) est une région historique et culturelle, jadis nommée Viennois (parce que Vienne fut par le passé la capitale de toute cette ancienne province viennoise[1]), située dans le quart sud-est de la France actuelle. Le Dauphiné de Viennois fut un État, sous l’autorité des comtes d’Albon, qui prirent le titre de dauphins. Cette entité apparaît dans l'ancienne Provence, et était une subdivision du Saint-Empire romain germanique, de ses origines admises au XIe siècle, jusqu'à son rattachement en 1349 au royaume de France. En 1343, le roi de France Philippe VI de Valois avait décidé, lors de son séjour à Sainte-Colombe, et acté par lettres patentes datées d’août de la même année, que, désormais, lui et ses successeurs, à qui appartiendra le Dauphiné, seront appelés Dauphin de Viennois[2]. La province continue à l'époque de s'étendre et acquiert sa forme définitive au XVe siècle.

Ne pas confondre avec l'entité administrative de la Province du Dauphiné disparue en 1790.

Pour les articles homonymes, voir Dauphiné (homonymie).

Dauphiné
Administration
Pays France
Chef-lieu Grenoble
Démographie
Gentilé Dauphinois
Population 1 918 993 hab. (2018)
Densité 96 hab./km2
Langues
régionales
Français, francoprovençal, occitan, italien (Bardonèche et environs)
Géographie
Coordonnées 45° 00′ 00″ nord, 5° 15′ 00″ est
Superficie 19 931 km2

    Le Dauphiné de Viennois devient alors la province du Dauphiné et conserve une certaine autonomie jusqu’en 1457.

    À la Révolution française, la province se retrouve divisée en trois départements : la Drôme, les Hautes-Alpes et l’Isère. Durant les XIXe et XXe siècles, une partie de son ancien territoire est rattachée au département du Rhône.

    Ses habitants sont les Dauphinois.

    Géographie

    Massif du Vercors

    La province sous l'Ancien Régime avait pour limite, au nord, le Rhône qui la séparait de la Bresse (Brêsse) et du Bugey (Bugê). À l'est, la Savoie et le Piémont, et au sud le Comtat Venaissin et la Provence. La limite occidentale était marquée par le Rhône à Vienne au sud de Lyon. Le Dauphiné s'étendait jusqu'aux faubourgs de Lyon. La capitale du Dauphiné a été Vienne, et Grenoble où siégeait le Parlement de la Province.

    Le Dauphiné dans ses limites du XVIIIe siècle et les communes et départements actuels. La partie de la province qui fait aujourd'hui partie de l'Italie a été perdue en 1713 au profit du duché de Savoie.

    La province offre des paysages variés entre les sommets alpins du Haut-Dauphiné (la barre des Écrins culmine à 4 102 mètres), les Préalpes (Vercors et Chartreuse), les rudes plaines du Viennois ou celles du Valentinois, qui affichent un caractère plus méditerranéen.

    On divisait le Dauphiné en Bas-Dauphiné (plaines et secteurs vallonnés du nord-ouest et le long de la vallée du Rhône) et Haut-Dauphiné (Alpes et vallées intra-alpines). Durant l'Ancien Régime, le Dauphiné était également divisé en bailliages.

    Les différents bailliages du Dauphiné sous l'Ancien Régime.

    Bas-Dauphiné

    Lavandes à Chamaloc, dans le Diois.

    Dans le Bas-Dauphiné, on distinguait :

    La principauté d'Orange fut réunie au Dauphiné en 1734, mais la maison d'Orange-Nassau avait renoncé à ses droits sur le territoire dès 1713. En 1793 elle fut comprise dans le département de Vaucluse.

    Haut-Dauphiné

    La Meije (3 983 mètres), dans l'Oisans.

    Dans le Haut-Dauphiné, on distinguait :

    Pour compléter la description du Haut-Dauphiné, il faut mentionner l'actuel Dauphiné italien qui appartenait au Briançonnais jusqu'en 1713 et comprenait les hautes vallées d'Oulx, Cluson et Varaita.

    Démographie

    Les différents territoires du Dauphiné connurent une évolution démographique bien différente. En effet, les plaines du Bas-Dauphiné et les grandes villes bénéficièrent d'une forte augmentation de population durant le XXe siècle, avec le développement industriel et l’arrivée de travailleurs étrangers. À l’inverse, les territoires montagneux du Haut-Dauphiné subirent un exode important et la population de certaines régions diminua fortement, comme l’illustre le déclin démographique des Hautes-Alpes jusque dans les années 1950.

    Actuellement, l’ensemble des territoires bénéficie d’une augmentation de population en raison du développement économique, de l’attractivité touristique mais aussi, pour le Nord-Isère, de l’attractivité de l’agglomération lyonnaise.

    Démographie du Dauphiné et de ses départements depuis 1801
    Territoire18011851190119541975199920072013[3]
    Département de la Drôme235 357327 000297 000275 280361 847437 657473 428494 712
    Département des Hautes-Alpes112 500132 000109 51085 06797 358121 338132 482139 279
    Département de l’Isère413 109578 000544 243587 975860 3391 092 7781 178 7141 235 387
    Communes dauphinoises du département du Rhône--37 544175 209418 571466 193494 004508 464
    Dauphiné760 9661 037 000988 2971 123 5311 738 1152 117 9662 265 2672 377 842
    Source[source insuffisante] : INSEE

    On constate une relative stabilité de la population de la région jusqu'au milieu du XXe siècle, période à partir de laquelle la croissance devint extrêmement forte. Il convient toutefois de noter que de nombreuses communes du nord de la province (Villeurbanne, Bron, Saint Priest, Corbas, ou encore Feyzin, Vénissieux par exemple) furent cédées au département du Rhône au fil des années (4 communes en 1852, 23 communes en 1967 et 1 commune en 1971). En 2007, la population de ces communes était de 494 004 habitants. La densité du Dauphiné est de 113,65 hab/km2 avec une très nette différence entre la partie rhodanienne (1 232 hab/km2), le département de l’Isère (159 hab/km2), la Drôme (73 hab/km2) et des Hautes-Alpes (23 hab/km2).

    Grenoble concentrait en 2009 près du quart de la population du Dauphiné. Valence constitue la deuxième grande métropole dauphinoise. Le Dauphiné bénéficie également d'un important réseau de villes moyennes réparties sur le territoire (Gap, Echirolles, Montélimar, etc.).

    Histoire

    Le nom de la province du Dauphiné, connue en latin sous le nom de « Delphinatus Viennensis », viendrait du grec « Δελφίνι » Dauphin.[réf. nécessaire]

    Périodes gauloise et gallo-romaine

    Peuples gaulois

    Le Dauphiné fut jadis occupé par les tribus gauloises des Allobroges, les Segovellaunes, les Voconces et les Tricastins. La capitale des Allobroges était Vienne ; les terres allaient de Genève au sud, en passant par Grenoble (Cularo) qui n'était qu'un point de passage pour franchir l'Isère.

    Au début de la deuxième guerre punique en 218 av. J-C., Hannibal conduisit son armée de la province d'Hispanie (Espagne actuelle) jusqu'en Italie. Hannibal fit passer son armée par les Alpes. Son parcours a été décrit par les historiens anciens Polybe et Tite-Live. La route exacte a cependant fait l'objet de nombreux débats, sans qu'un consensus ait pu se dégager. Hannibal passe de façon certaine par le territoire des Allobroges, domaine assez vaste des Alpes du Nord.

    Le point de départ de la traversée des Alpes est le confluent du Rhône et d’une rivière que Polybe nomme « Skaras » ou « Skaros », et que les traducteurs identifient comme étant l’Isère. Au confluent, les deux cours d’eau sont parallèles et entourent une bande de terre nommée « île » avant de se rejoindre. Tite-Live donne d’autres précisions géographiques, et mentionne notamment qu'il a reçu du ravitaillement de la part des Allobroges.

    Citation de Tite-Live : "Près de là se trouvent les Allobroges, peuple qui ne le cède, en puissance, en renommée, à aucune nation de la Gaule. (6) Il était alors divisé par la querelle de deux frères qui se disputaient la couronne. L'aîné, nommé Brancus, d'abord possesseur du trône, en avait été chassé par son frère et par les jeunes guerriers du pays, qui, à défaut du droit, faisaient valoir la force. (7) La décision de ce démêlé, survenu si à propos, fut remise à Hannibal: nommé arbitre des deux princes, il rendit l'empire à l'aîné, d'après l'avis du sénat et des chefs. (8) Brancus reconnaissant fournit aux Carthaginois des provisions de toute espèce, et surtout des vêtements, que le froid si rigoureux des Alpes rendait indispensables.(9) Les dissensions des Allobroges apaisées, Hannibal, qui se dirigeait vers les Alpes, n'en prit pas encore directement le chemin. Il se détourna sur la gauche vers le pays des Tricastins, et, côtoyant l'extrême frontière des Voconces, il pénétra sur le territoire des Tricorii, sans éprouver sur sa route aucun retard, jusqu'aux bords de la Durance."

    Le pays des Allobroges fut conquis par les Romains bien avant l'expédition de César en Gaule. Il fut incorporé à la province narbonnaise. Vienne fut érigée en colonie romaine et devint une des cités les plus importantes de Gaule.

    Les premières traces du Christianisme dans la province remontent au IIe siècle[phd 1]. Les groupes de chrétiens se trouvaient alors essentiellement à Vienne. Ils s’étendirent à l’ensemble du Dauphiné au IVe siècle. Les plus connus des prédicateurs furent Saint Mamert de Vienne qui institua les rogations et Saint Marcellin.

    Vers la féodalité

    Pagi sous l'époque carolingienne, dans l'actuelle région Rhône-Alpes. On retrouve sur cette carte, les pagi dauphinois : le pagus Viennensis (le Viennois), le pagus Gratianopolitanus (le Grésivaudan), le pagus Valentinus (le Valentinois), le pagus Deensis (le Diois), le pagus Brigantinus (le Briançonais) et le pagus Vapincensis (le Gapençais)

    Le Dauphiné connut diverses invasions. Wisigoths et Alains pillèrent de nombreuses cités (Valence, Montélimar…). Les Burgondes s'installèrent dans la région en 442, et choisirent Vienne, qui gardait son prestige de grande cité romaine, pour capitale de la Bourgogne[phd 2].

    Vers 740, ce furent les Sarrasins qui firent de nombreuses incursions dans la région. Vienne et Grenoble eurent à souffrir de lourds pillages jusqu'à leur expulsion définitive probablement au cours de l'épiscopat d'Isarn de Grenoble, avec l'intervention de familles étrangères comme les Lombard ou les Alleman, de même que les Aynard de Domène (Montaynard)[4],[5].

    Le royaume Burgonde au Ve siècle

    Au traité de 843, la région se trouva intégrée au royaume de Lothaire. En 855, elle passe à Charles de Provence. En 863, à la mort de ce dernier, Lothaire II impose son autorité sur le comté de Vienne, mais quand il meurt (869) Charles le Chauve et Louis le Germanique se partagent ses possessions au traité de Meerssen (870), par lequel le comté de Vienne revient à Charles. Celui-ci se proclama empereur en 875, à la mort de Louis II d'Italie.

    Mais à la mort de son fils, Boson, gouverneur de Vienne, se fit proclamer roi de Bourgogne en 879. Avec le Royaume de Provence se forma alors le royaume de Vienne et d'Arles qui demeura indépendant jusqu’en 1032, date à laquelle il fut intégré au Saint-Empire romain[phd 3].

    Cependant, l’éloignement du suzerain favorisa l’établissement de la féodalité. Apparut alors dans la région une foule de petits États laïcs et ecclésiastiques. La formation du Dauphiné fut alors l’œuvre des comtes d’Albon, plus tard Dauphins de Viennois, qui eurent l’habileté de réunir peu à peu sous leur autorité toutes les seigneuries voisines de leurs domaines respectifs[phd 4].

    Le concile de Vienne (1311-1312)

    Le fait majeur marquant Vienne ville d'Empire est le concile de Vienne qui siégea entre le et le . Environ cent dix prélats (sur les trois cents conviés) venus de toute la chrétienté, le pape Clément V, le Roi de France Philippe le Bel ainsi que ses fils, Louis d'Évreux frère du roi, Enguerrand de Marigny, Guillaume de Nogaret et Plaisians, ainsi qu'une multitude de barons et de chevaliers venus de France, seront présents pour le prélude de l'histoire des Rois Maudits qui fera suite à l'abrogation de l'ordre des Templiers, comme demandé dans la bulle pontificale Vox in excelso, le . Par la bulle Ad providam Christi Vicarii du , Clément V attribua les biens du Temple aux Hospitaliers. Le le pape promulgua une autre bulle, Considerantes dudum, fixant le sort des Templiers, en les divisant en deux catégories : ceux qui avaient avoué et les autres.

    L'État ducal (1040-1349)

    Ces comtes parvinrent en effet, dans l'ordre féodal, à s’élever au-dessus des autres seigneurs et à acquérir la supériorité sur la région. Leur histoire commence de manière certaine en 1040, sous le règne de Guigues Ier le Vieux, seigneur d'Annonay, qui possédait en outre Cheyssieu et le Champsaur. Sa puissance augmenta considérablement lorsqu’il acquit une partie du Viennois, le Grésivaudan et l'Oisans. L'empereur Conrad II le Salique lui donna également le Briançonnais, tandis qu'Humbert Ier de Savoie, premier comte de Savoie, recevait la Maurienne. La Savoie et le Dauphiné se formèrent côte à côte. Celui-ci était alors un État quasi indépendant, faisant partie du Saint-Empire romain.

    Blason du Dauphiné avant son annexion (le blason du Dauphiné ne comportait à la base que le dauphin de Méditerranée)

    À cette époque, les comtes prirent une décision importante pour l’unité de leurs domaines. En effet, ils choisirent Grenoble, ville de médiocre importance en ce XIe siècle, pour capitale. Ils auraient pu céder à la tentation de Vienne, l’ancienne métropole romaine[phd 5]. Ce choix fondamental leur a permis de garantir leur autorité à la fois sur le Bas et sur le Haut-Dauphiné. Cependant, les territoires respectifs du Dauphiné et de la Savoie se chevauchaient à cette époque (ainsi, le Faucigny appartenait au premier tandis que la seconde possédait Voiron et la Côte-Saint-André). Cet enchevêtrement fut source de nombreux conflits entre les deux peuples.

    Au XIIe siècle, les comtes d'Albon prirent le titre de dauphins de Viennois. Le comté d'Albon prit alors le titre de Dauphiné.

    Le dernier dauphin indépendant, Humbert II, parvint à assurer la paix avec les Savoyards. Le visage mince éclairé d’yeux clairs, Humbert II fascine autant qu’il intrigue. « C’est un personnage ambigu, résume l’historien René Verdier. Soit on le considère comme un humaniste aux nobles ambitions, soit comme un velléitaire, qui a raté tout ce qu’il a entrepris. ». Cet intellectuel, élevé à la cour de Naples, rêvera ainsi de reconstituer une nation, à l’image de feu le royaume de Bourgogne. Il agrandit la province avec l'acquisition de Romans. Il tenta également, sans succès, de substituer son autorité sur Vienne à celle de l'archevêque. Il modernisa l’État, créa le Conseil delphinal (1337), qui garantit à son peuple un grand nombre de privilèges, ainsi que l'université de Grenoble (1339), qui n’entrera vraiment en activité que des années plus tard. Cependant, Humbert II était très dépensier et s'endetta ; en 1338, il offrit de vendre ses possessions à son voisin d'Avignon, le pape Benoît XII : chacune des deux parties fit mener une enquête dans le territoire proposé, entre décembre 1338 et juin 1339, afin d'en estimer la valeur (enquête papale et enquête delphinale)[6] ; mais la transaction ne se fit pas. En 1343, Humbert II nomma Henri de Villars vicaire du Dauphiné (dont il sera de fait le premier gouverneur). Il établit également, en 1349, le « Statut Delphinal », sorte de Constitution garantissant les libertés des Dauphinois.

    Réunion à la France (1349)

    Peinture d'Alexandre Debelle, 1847, ou l'abdication d'Humbert II, en 1349. Le dauphin, endetté, cède et confie la principauté au roi de France.

    Toutefois, le dauphin Humbert II prit goût à la vie fastueuse et dépensa des sommes considérables, jusqu'à ne plus pouvoir s'acquitter de ses dettes. Il se trouva d'autre part sans héritier, son fils étant mort à l'âge de deux ans. Depuis 1337, il cherchait à vendre le Dauphiné, et Robert d'Anjou, roi de Sicile et Comte de Provence, avait sa préférence sur le roi de France, car il se sentait plus angevin que français. Mais l'affaire ne réussit pas, car il ne lui propose que 100 000 florins. Un second marchandage a lieu (1338-1339) avec le pape Benoît XII : au début, tout marche à souhait, mais une enquête des commissaires pontificaux sur les revenus du domaine delphinal aboutit au constat que l'évaluation est outrée, et la vente échoue. La troisième est la bonne, car Humbert est très endetté (il sera excommunié par le pape, en 1341, pour non paiement de ses dettes). Philippe VI de Valois, roi de France[7], tire profit de cette situation et, après une mise à prix de 120 000 florins et les nombreux marchandages, avec le roi de Sicile et le pape, Humbert finit par vendre le Dauphiné au royaume de France, pour 200 000 florins, le 30 mars 1349, par le traité de Romans (négocié par son protonotaire, Amblard de Beaumont, Humbert de Villars ainsi que Humbert de Choulay et Humbert Pilati). Du coté de l'acheteur, ce sont le Duc de Normandie, Jean II, fils aîné du roi de France, Guillaume Flotte, chancelier de France, Jean Richer, chevalier Béranger de Montaut, Pierre de Cugnières et Clément VI[8] qui prennent part à la négociation. La vente conclue, le roi Philippe VI devait, comme il l'avait décrété en 1343 par lettre patente donnée à Sainte-Colombe, prendre le titre de dauphin, qui reviendra également à tous ses successeurs à qui appartiendra le Dauphiné. la France reconnaîtra une certaine autonomie à la province.

    Le dauphin Humbert II.

    La cérémonie officielle a lieu à Lyon, le 16 juillet 1349. Humbert II remet à Charles de Normandie (futur Charles V) le sceptre, la bannière, l'anneau et l’ancienne épée du dauphin. À cette époque, Humbert II portait également les titres de « prince du Briançonnais, duc de Champsaur, marquis de Césane, comte de Vienne, d'Albon, de Grésivaudan, d'Embrun et de Gapençais, baron palatin de La Tour, de La Valbonne, de Montauban et de Mévouillon », qu'il transmet également à la France. Dès lors, le Dauphiné est réservé à l'héritier du trône de France. Charles résida quelques mois à Grenoble et visita son nouveau territoire. D'autre part, cette annexion entraîna la création des États du Dauphiné. Les nouveaux dauphins ne résidant pas en permanence dans la province, des gouverneurs seront successivement nommés.

    Chrétien fervent, Humbert II prendra l’habit de dominicain en 1349 et mourra six ans plus tard, à 43 ans.

    Cependant, à cette époque, le Dauphiné n'avait pas encore sa forme définitive. Le Valentinois et le Diois étaient indépendants, la Savoie détenait de nombreux territoires en Bas-Dauphiné, Vienne appartenait à l'archevêque, et à Grenoble même, l'autorité était partagée avec l'évêque de la cité. La province recouvrait également des territoires extérieurs (le Faucigny, Oulx, La Valbonne, Cézanne, Château-Dauphin). En 1355, un traité avec la Savoie permit au Dauphiné de reprendre Voiron et la Côte-Saint-André en échange du Faucigny. Louis d'Anjou, frère de Charles V, tenta en 1364, puis en 1371, de prendre le contrôle du Dauphiné : sans succès. D'autre part, en 1378, le gouverneur Charles de Bouville (1370-1385) siégea à Vienne et se fit prêter hommage pour le Valentinois (annexion définitive avec le Diois en 1423).

    Guerre de Cent Ans (1337-1453)

    La noblesse dauphinoise prit part aux événements de la guerre de Cent Ans, notamment lors des batailles de Poitiers, d'Azincourt et de Verneuil (où mourut Henri le Roux, gouverneur du Dauphiné).

    La province fut également un enjeu de lutte. Profitant en effet de l'anarchie du royaume de Charles VII, le duc de Savoie Amédée VIII et le prince d'Orange Louis de Chalon, de connivence avec les Bourguignons et les Anglais, projetèrent d'envahir le Dauphiné en 1430. Cependant, lors de la bataille d'Anthon en juin 1430, les troupes dauphinoises, largement inférieures en nombre, remportèrent une victoire écrasante face aux troupes du prince d'Orange. La province fut sauvée, l’invasion échoua.

    Cependant, à cette époque, la population eut à souffrir des incursions des Grandes compagnies, routiers, Écorcheurs et autres mercenaires.

    Peu après, le Dauphiné voit le rattachement du Valentinois et du Diois, ces deux territoires sis au sud de la rivière Isère - soit le département de la Drôme moins Nyons et les Baronnies -, à la couronne de France. "Jusqu'au XIVe siècle, ce vaste espace provençal formait deux comtés indépendants qui ne cessaient de guerroyer entre eux, explique René Verdier, maître de conférences en histoire médiévale à l'Université Pierre-Mendès-France de Grenoble : le Valentinois, situé autour de Crest, était le fief laïque de la famille Poitiers-Saint-Vallier ; le Diois relevait, quant à lui, de l’évêque de Valence et de Die."

    Administration de Louis XI (1447-1456)

    Celui que l’histoire retiendra sous le surnom de « l’Universelle Araignée » eut, pour les Dauphinois, le mérite de vivre sur leurs terres durant neuf années. Il est le seul dauphin de France à résider dans sa province et à la gouverner, faisant de cette période son école du pouvoir. Ce fut véritablement sous son autorité que le Dauphiné s'intégra à la Couronne.

    À son arrivée c'était encore un petit État archaïque, où les affrontements entre familles féodales (les Commiers, les Allemans, …) demeuraient fort récurrents[9]. En arrivant en 1447, il se comporta en véritable souverain et renforça le pouvoir jusque-là purement nominal du royaume de France. Il interdit les guerres privées entre féodaux et obligea les nobles à lui rendre hommage. D'autre part, il simplifia l'administration territoriale, qui était alors un véritable puzzle de fiefs. Il transforma également le Conseil delphinal en Parlement (le troisième du Royaume après ceux de Paris et Toulouse). Il entreprit par la suite l'unité politique du Dauphiné. Après s'en être pris aux nobles, il força l'archevêque de Vienne à lui prêter serment. Il en fit de même avec les évêques de Grenoble et de Valence et l'abbaye de Romans. Il acquit également Montélimar et la principauté d'Orange.

    Il développa en outre l'économie et l'industrie de la province, fit réparer les voies de communication, institua des foires commerciales dans différentes villes, encouragea l'exploitation des mines, du fer. Il attira également la main d'œuvre étrangère, prit la communauté juive sous sa protection et créa l'université de Valence pour attirer des intellectuels. Néanmoins, il chercha également à attaquer les libertés reconnues par le Statut Delphinal en instaurant, par exemple, la gabelle, alors inexistante dans la province. Il leva également d'autres impôts sans consulter les États, entraînant de vifs mécontentements.

    Doué d’un formidable appétit politique, il continue de comploter contre son père, Charles VII. Tant et si bien que celui-ci envoie une armée récupérer la province. Le dauphin s’enfuit alors, en 1456, en Brabant, chez les Bourguignons. Ce que les Dauphinois ne lui pardonneront jamais !

    Le roi reprit alors l'administration de la province en main. Il souhaitait qu'on lui prête serment. Les États parlementèrent, sachant que leur autonomie était en jeu. Mais Charles VII insista et les États s'inclinèrent en 1457. Ils prêtèrent le serment demandé, marquant la fin de l'autonomie provinciale [11][phd 6].

    Louis de Laval (1448-1456) est le seul gouverneur nommé par le dauphin Louis.

    Guerres d'Italie (1494-1559)

    Une fois encore, la noblesse dauphinoise participa activement aux conflits militaires du royaume (c’est ainsi que trois cents d'entre eux combattirent à Marignan). Elle acquit alors une gloire immense mais fut terriblement décimée, ce qui lui valut le titre « d’écarlate de la noblesse française »[phd 7]. Le plus célèbre de ses représentants fut Pierre Terrail de Bayard, chevalier Bayard (1476-1524), le « chevalier sans peur et sans reproche », né au château de Bayard à Pontcharra.

    De nombreux conseillers dauphinois participèrent également à l'administration des territoires italiens conquis par les troupes françaises.

    Par sa situation géographique, le Dauphiné fut également une étape et un cantonnement militaire sur la route de l'Italie. À cette occasion Charles VIII, Louis XII et François Ier vinrent régulièrement séjourner à Grenoble. Cependant, le passage des armées fut une lourde charge pour la population, qui connut également les pillages de la part des soldats et dû subir des épidémies.

    Parmi les gouverneurs du Dauphiné au XVIe siècle, Gaston de Foix-Nemours (1509) s'illustrera par la suite comme capitaine des armées d'Italie et Antoine de Bourbon-Vendôme (1562), roi-consort de Navarre et père du futur Henri IV, remplacé à sa mort (1562) par le duc de Nemours[10].

    Guerres de Religion (1562-1590)

    Le Dauphiné a beaucoup souffert du conflit entre protestants et catholiques en tant que foyer important du protestantisme (en particulier dans le Haut-Dauphiné). Le Gapençais fut gagné par la nouvelle religion, tout comme Die, Corps, Mens ou la Mure, qui devinrent des centres du protestantisme. D'importants noyaux se formèrent également dans les grandes villes (Vienne, Valence, Grenoble…).

    En 1562, le duc de Savoie Emmanuel-Philibert prit les armes contre les calvinistes, qui dévastaient le midi de la France et menaçaient ses États. Il nomma Charles de La Forest, baron de Rumilly, lieutenant général en Dauphiné. À la tête d'un corps de troupes, ce dernier combattit François de Beaumont, baron des Adrets, le chef le plus habile et le plus sanguinaire du parti protestant, mais « fut tué les armes en mains, sous les murs de Vienne, dans une rencontre avec les huguenots l’an 1565 »[11]. Le baron des Adrets se signala par ses cruautés et ses dévastations. Les églises en particulier souffrirent de ses exactions. Il anéantit ainsi nombre de chefs-d’œuvre de l’art du Moyen Âge. La cathédrale Saint-Maurice de Vienne et l’abbaye de Saint-Antoine eurent beaucoup à souffrir et portent toujours les traces de leurs mutilations. À Grenoble, il fit détruire les tombeaux des Dauphins et pilla la cathédrale.

    En 1572, lorsque la nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy se répandit, elle provoqua de nouvelles exactions (août-octobre 1572). Toutefois, le lieutenant général du roi Gordes protégea les protestants, limitant le nombre de victimes dans la région[12].

    À partir de 1575, Lesdiguières devint le chef unique des huguenots dans la région. Il parvint à défendre Corps, à s’emparer de Gap en 1577 mais il ne put empêcher la prise de la Mure par les catholiques. Il s’empara également de Montélimar et d’Embrun. L’accession d’Henri IV au royaume en 1589 lui permet de s’allier à La Valette, gouverneur du Dauphiné, et à Alphonse d'Ornano, Lieutenant-général de la province. Ils durent cependant affronter la Ligue catholique. Ces derniers s’emparèrent de Grenoble.

    Lesdiguières vint faire le siège de la ville et au bout d’un mois d’escarmouches, il s’empara de la capitale dauphinoise le . Briançon et Crest avaient déjà signé leur reddition, Vienne, la dernière, le fit en 1591. Il devint le maître de toute la province.

    Administration de Lesdiguières (1591-1626)

    Les guerres étaient désormais finies mais elles avaient laissé le pays épuisé et couvert de ruines. L’édit de Nantes donna aux protestants des places de sûreté où ils pouvaient entretenir une garnison (Gap, Briançon, Embrun, Grenoble, Die…).

    François de Bonne de Lesdiguières fut reconnu par Henri IV comme gouverneur de Grenoble, puis bientôt comme Lieutenant-général du Dauphiné, devenant le maître incontesté de la province, installé dans son hôtel particulier au bord de l'Isère. On l’appelait le « petit roi dauphin »[phd 8].

    Le château de Vizille abrite depuis 1984 le musée de la Révolution française.

    François de Bonne s'est imposé comme le grand représentant du roi en Dauphiné et jusqu'à son dernier souffle, il a chevauché sans relâche aux quatre coins du royaume pour ce dernier. Compagnon d'armes d'Henri IV, il gravit les échelons du pouvoir dès 1590. Dernier connétable de France – grade militaire le plus élevé de l'Ancien Régime –, surtout, il inscrit profondément la France dans cette province: en résolvant la crise religieuse entre protestants et catholiques; en assurant la sécurité du Dauphiné face à la Savoie et au Piémont; en administrant au mieux la province… sans jamais perdre de vue ses intérêts personnels. "Une espèce de condottiere à l'italienne", résume Alain Chevalier, conservateur du Musée de la Révolution française de Vizille.

    Lors de la guerre entre le roi de France et le duc de Savoie, Lesdiguières remporta de nombreuses victoires sur les Savoyards. En 1591, il les battit à Pontcharra. En 1597, il s’empara de fort Barraux tout juste construit par les Savoyards. Pendant la construction, il disait alors : « Le roi a besoin d’un fort en cet endroit ; je le prendrai sans canons, sans siège, et sans qu’il en coûta un écu ». Il tint sa promesse.

    Il fut également un excellent administrateur. Il marque de son empreinte la ville de Grenoble qu'il agrandit, embellit, sécurise, fortifie. Il agrandit considérablement Grenoble en construisant une nouvelle enceinte, commença la construction de la Bastille, fit creuser un nouveau lit pour le Drac, construire le Pont Lesdiguières. Son plus bel héritage reste le château de Vizille qu’il fit construire à l'emplacement d'un ancien château médiéval pour son propre intérêt. Il fit également refaire les voies de communication. À partir de 1610, c'est son gendre Charles II de Créquy qui reprit la lieutenance générale du Dauphiné.

    Des troupes nombreuses traversèrent la province en 1628 pour se rendre en Italie. C'est à cette occasion que fut conquise, aux confins du Val Cluson, la ville de Pignerol. Mais, une fois encore, l’armée commit une foule de déprédations dans le Briançonnais. Le pays eut beaucoup de mal à s’en relever. Cette année marque également la dernière réunion des États du Dauphiné. C’est la fin des libertés delphinales : les impôts seront payés désormais sans l’assentiment des représentants du pays. C’est un signe du progrès de l’absolutisme.

    Le Dauphiné sous Louis XIV (1643-1715)

    Grenoble et le Dauphiné vers 1638

    La révocation de l'édit de Nantes en 1685 provoque le départ d'environ 20 000 protestants, ce qui affaiblit l'économie dauphinoise, déjà fortement mise à mal par les guerres d'Italie, de religion, et celles du Roi-Soleil. Quelques vallées, notamment celle du Queyras, virent leur population diminuer de moitié. Grenoble perdit 3 000 habitants à elle seule[phd 9]. Il y eut des mesures de rigueur contre les faux convertis et nombre de leurs biens furent confisqués. Malgré les interventions des évêques de Vienne et de Grenoble pour mettre un terme à ces persécutions, les condamnations demeurèrent jusqu’au XVIIIe siècle. À la fin du XVIIe siècle, avec la Province voisine du Vivarais, autre bastion protestant, le Dauphiné est agité une "épidémie" de "prophétisme" qui se répand jusqu'en Cévennes et Languedoc, et annonce là-bas la Guerre des Camisards (cette révolte des paysans et artisans protestants des Cévennes, qui entre 1702 et 1704, s'affrontent aux autorités catholiques et aux troupes royales, pour exiger leur liberté de culte et de conscience). La vague de "prophétisme" commence quand la jeune bergère Isabeau Vincent, âgée de 15 ans et ne parlant que patois, en transe dans son sommeil, se met à parler en français, pour appeler à la rédemption des nouveaux convertis et au châtiment des anciens catholiques, dans un style apocalyptique inspiré de la Bible. S'ensuivront des phénomènes semblables, perçus comme "miracles" ou prodiges annonçant des temps nouveaux pour les Huguenots, comme simulation de prophètes formés dans une école spécifique clandestine pour leurs adversaires "papistes", ou comme "hystérie" pathologique et fanatique pour les plus rationnels.

    En 1692, Victor-Amédée II de Savoie, partie prenante de la Ligue d'Augsbourg contre la France de Louis XIV envahit le Dauphiné par la région de Barcelonnette à la tête d'une armée de 40 000 hommes[13]. Gap, Chorges, Guillestre et soixante-dix villages furent ruinés ; Embrun, ville archiépiscopale, échappa au pillage et sa garnison quitta la ville avec ses drapeaux. Les troupes savoyardes furent repoussées en Provence par Philis de La Charce, mais reprennent en 1696 Pignerol.

    Le traité d’Utrecht de 1713 modifia la frontière de la province du côté du Piémont; la France gagnait Barcelonnette et sa vallée mais perdait les Escartons du côté italien des Alpes (celui d'Oulx, du val Cluson et de Château-Dauphin), soit environ les deux tiers du Briançonnais.

    De Louis XV à la Révolution française (1715-1789)

    Le XVIIIe siècle fut une période de prospérité et de croissance économique pour le Dauphiné, dont la bourgeoisie, qui en récolta les fruits, fut à la tête du mouvement de contestation qui aboutit à la Révolution.

    L’industrie se développa : ganterie de Grésivaudan. Grenoble, toiles de Voiron, draps de Romans, filatures et tissage de la Soie dans la vallée du Rhône. Le commerce aussi est actif ; des foires importantes se tinrent à Grenoble, Romans et Beaucroissant.

    Le , la province fut la première à réclamer la tenue des États généraux. Le tournant décisif eut lieu l’année 1788. L’activité économique de Grenoble dépendait alors fortement du Parlement du dauphiné. Face à la menace royale de chasser les parlementaires de la ville, la population prit fait et cause pour les défendre. Il s’agit de la Journée des Tuiles du . À la suite de cet événement se tint l'Assemblée de Vizille, qui obtint la tenue des États généraux pour l'année suivante. La révolution est en marche. Les députés dauphinois Antoine Barnave et Jean-Joseph Mounier furent alors des acteurs importants de la Révolution française. La deuxième réunion des États eut lieu le 9 septembre à Romans.

    La Grande Peur sévit particulièrement dans le Bas-Dauphiné. Arrivant de Franche-Comté et de Bourgogne, elle fut violente dans le Viennois (Bourgoin-Jallieu, Crémieu, la Tour-du-Pin, les Terres Froides). Bourgoin en fut le centre et de là, le mouvement gagna tous les environs. Le calme revint le 7 août. Finalement, neuf châteaux furent détruits et une quarantaine saccagés[14].

    Époque contemporaine

    Partition du Dauphiné
    • Isère
    • Drôme
    • Hautes-Alpes
    • Isère puis Rhône
    • Vaucluse

    Période révolutionnaire et Consulat (1790-1804)

    En 1790 le Dauphiné donna naissance à trois départements : la Drôme, les Hautes-Alpes et l’Isère, dont les chefs-lieux sont respectivement Valence, Gap et Grenoble[15]. La principauté d’Orange se trouve quant à elle rattachée au département du Vaucluse.

    De nombreuses communes furent renommées sous la période révolutionnaire. Grenoble voit de nombreuses de ses rues changer de nom comme la rue Saint-Laurent qui devient pendant quelques années rue de la Montagne, Saint-Marcellin fut baptisée les Thermopyles. Seul le nom de la Tronche, autrefois Saint-Ferjus, fut conservé jusqu’à nos jours.

    Les années suivantes, au cours de la période appelée la Terreur, la Révolution déclenchée ne provoquera que deux morts à Grenoble grâce à l'intervention en 1794 d'un officier municipal, Joseph Chanrion, devant le Comité de salut public à Paris[16]. Alors qu'à travers la France 16 594 personnes passent par la guillotine[17], les deux victimes grenobloises sont deux prêtres réfractaires les abbés Revenaz et Guillabert guillotinés sur la place Grenette le 26 juin 1794. Cependant, une troisième victime allait rester dans la mémoire des Grenoblois, celle de leur ancien maire, Antoine Barnave, guillotiné à Paris le 29 novembre 1793 à la suite de ses entrevues avec Marie-Antoinette d'Autriche.

    L’Empire (1804-1815)

    Le plébiscite pour l’approbation du sénatus-consulte qui transformait le Consulat en Empire donna dans le département de l’Isère 82 084 oui contre 12 non. Les arrondissements de Vienne et Saint-Marcellin n’eurent aucun non[phd 10].

    L'institution du musée de Grenoble fut créée en 1798 par un professeur de dessin, passionné d'art, Louis-Joseph Jay, qui installe les premières œuvres dans les locaux de l'ancien évêché, puis dans une partie du collège des Jésuites.

    Le pape Pie VII passa à Grenoble pour le couronnement de l'empereur Napoléon Ier. Il y revint une nouvelle fois en 1809, sur la route de l’exil, après avoir été arrêté à Rome.

    Prairie de la Rencontre avec la statue de Napoléon, Laffrey
    Ancienne gare de Grenoble

    En 1813, le Dauphiné se trouva sous la menace des Autrichiens qui envahirent la Suisse et la Savoie alors occupée par la France. Après une importante résistance à Fort Barraux, les troupes françaises durent se retirer sur Grenoble. La ville, bien défendue, parvint à repousser les autrichiens vers Genève. Toutefois, l'invasion de la France entraîne la capitulation des troupes en Dauphiné et l'occupation de Grenoble par des troupes autrichiennes durant les mois d'avril et mai 1814.

    Lors du retour de l’Empereur en 1815, ce dernier reçut un accueil favorable dans les Hautes-Alpes. À Laffrey, Napoléon se trouva face à un bataillon du 5e de Ligne envoyé par Louis XVIII pour l'arrêter. Il s'avance seul au-devant des troupes, entrouvrit sa redingote et s'écria: « S'il est parmi vous un soldat qui veuille tuer son Empereur, me voici.» À ces mots, le 5e de Ligne mit bas les armes et se précipita vers Napoléon. Ce dernier fit une entrée triomphale à Grenoble. Honoré de Balzac retrace cet épisode dans le Médecin de campagne[18]. Cependant, trois mois plus tard, après à la défaite de Waterloo, le Dauphiné subit une nouvelle invasion de troupes austro-sardes. Sans armée, les grenoblois se défendirent eux-mêmes contre l’envahisseur. Mais à la suite de l’abdication de l’Empereur, la ville capitula.

    XIXe siècle

    Localisation du gisement du Dauphiné sur la carte des bassins houillers français.

    La période allant de 1830 à 1848 fut marquée par l’établissement de la grande industrie, tant dans la Drôme que dans l’Isère. Elle recoupait alors le tissage mécanique pour la soie. Ce fut aussi l’apogée des toiles de Voiron. L’industrie de la chaussure se développa également à Romans. D’autre part, à la suite d'une invention de Xavier Jouvin, la ganterie grenobloise entra dans son âge d’or. La production s’exporta dans le monde entier (Royaume-Uni, Russie, États-Unis…).

    En 1852, le prince président Louis-Napoléon Bonaparte vint dans la région pour son voyage de propagande. Il fut en général bien accueilli et encouragé dans ses projets. C’est la période de mise en exploitation des principales lignes de chemin de fer. Valence accueillit ses premiers trains en 1854, Grenoble en 1858. Le Second Empire fut marqué également par un regain d’intérêt pour les stations thermales, à Allevard ou à Uriage-les-Bains. En 1852 enfin, le canton de Villeurbanne fut détaché de l’Isère pour être rattaché au Rhône.

    Les traités de commerce de 1860 favorisèrent un grand développement de l’industrie (nombreuses usines pour le tissage de la soie, construction mécanique). Des routes furent percées dans les massifs (Vercors, Chartreuse) facilitant considérablement la circulation et favorisant l’essor du tourisme. Il faudra cependant encore 70 ans pour relier Grenoble à Briançon. En 1869, Aristide Bergès inventa ce qu’il appellera plus tard la houille blanche. Cette invention a un impact majeur sur l’activité économique de la région. Il favorisa le développement de la papeterie dans la vallée du Grésivaudan.

    À la même époque fut construit Notre-Dame de La Salette, de 1852 à 1865.

    Bords de l'Isère, peinture de Johan Barthold Jongkind (1819-1891), en 1886

    À la suite de la formation de la Triple Alliance, le gouvernement institutionnalise en 1888 les premières troupes de montagne, les bataillons de chasseurs alpins.

    Les frères Auguste et Émile Burle, originaires de Gap, récoltent un herbier historique, entre 1870 et 1889, constitué de plantes des alentours de Gap ; il est composé environ de 30 000 parts. Ils contribuent à améliorer la connaissance des plantes du département des Hautes-Alpes.

    XXe siècle

    Le désenclavement des massifs permet l’installation d’usines le long des cours d’eau, sources d’énergie. La vallée de la Romanche devint ainsi une des principales vallées industrielles de France[19]. L’arrivée du chemin de fer à la Mure permit d’exploiter au mieux les gisements d’anthracite du plateau matheysin.

    Lors de la Grande Guerre, de nombreux bataillons de chasseurs alpins se retrouvent mobilisés sur le front au Nord-Est du pays. Plusieurs de leurs bataillons furent totalement anéantis. Le courage dont ils firent preuve au combat leur valut le surnom de « diables bleus ».

    Entrée monumentale de l'exposition

    Cependant, le conflit mondial donne une impulsion nouvelle à l’économie régionale. Pour soutenir l’effort de guerre, de nouvelles centrales hydroélectriques se construisent le long du Drac, de la Romanche, telle la centrale des Vernes. De nombreuses usines se convertirent également en industrie d’armement. Grenoble, le Pont-de-Claix et Roussillon se lancèrent dans l’industrie chimique, industrie qui se développera durant tout le XXe siècle. Enfin, le Nord de la France étant occupé, de nombreux ateliers et usines textiles s’établirent dans le Nord-Isère et la Drôme. Vienne par exemple se spécialisa dans le marché militaire et parvint à fournir en 1915 20 % de la production française de draps à l’armée[20].

    Pour mettre en lumière ce développement économique, Grenoble organisa en 1925, l’Exposition internationale de la houille blanche, qui attira un million de visiteurs venus du monde entier.

    Les années 1930, avec le début des congés payés, marquent le développement du tourisme d’hiver. La station de l’Alpe d’Huez par exemple est créée en 1936[21]. C’est ici que Jean Pomagalski crée son premier téléski à perches, sur les pentes de l'Éclose. C’est à cette époque qu’ouvrent d’autre part les sanatoriums de Saint-Hilaire du Touvet.

    Lors de la bataille des Alpes durant la Seconde Guerre mondiale, les chasseurs alpins parvinrent à contenir et repousser les forces armées italiennes dans les Alpes. Cependant, l’avancée fulgurante en 1940 des forces allemandes permirent aux ennemis d’atteindre les portes de Grenoble fin juin. Ils furent cependant stoppés à Voreppe, en raison de la résistance des troupes du général Cartier. Mais l’armistice met un terme aux combats. Le 19 mars 1941, le maréchal Pétain, en visite à Grenoble, reçut un accueil triomphal. À partir de 1942, la région est occupée par les troupes italiennes. Leur clémence à l’égard des juifs entraîne une immigration forte dans la région. Leur nombre fut multiplié par trois[22].

    Drapeau de la République du Vercors, proclamée en 1944

    L’État français accepta la création dans la ville thermale d’Uriage d’une école nationale des cadres (modèle de la future ENA), pour constituer l’élite intellectuelle de la France nouvelle. Mais ce lieu devint rapidement un centre de réflexion critique contre le nazisme et Vichy et fut rapidement fermé. Nombre de ses membres rejoignirent alors la Résistance armée dans la région. En effet, le caractère alpin du Dauphiné permit la constitution de bases solides pour la Résistance, avec la constitution de maquis notamment dans le massif du Vercors, mais également en Chartreuse, dans la Matheysine ou l'Oisans. Grenoble elle-même prit part à de nombreuses actions, notamment à partir de l’occupation allemande à partir de 1943. Le la caserne de Bonne, utilisée comme arsenal par les Allemands, y fut détruite[23] ; de nombreux trains et tunnels furent sabotés dans toute la région. En 1944, la répression des troupes nazies contre les maquisards du Vercors fut terrible. Le village martyr de Vassieux-en-Vercors fut fait compagnon de la Libération par le général De Gaulle, ainsi que Grenoble[24].

    Lors de la libération de la région, Valence eut à souffrir de nombreux bombardements alliés.

    En 1967, 23 nouvelles communes de l'Isère furent rattachées au Rhône. En 1971, Colombier-Saugnieu est également détachée de l'Isère.

    En 1968, Grenoble accueillit les Xe jeux Olympiques d’hiver, permettant une transformation et un agrandissement de la ville ainsi qu’un développement des infrastructures (aéroport, autoroute…). Cette période marqua également le développement du tourisme de masse et les grands complexes sportifs se formèrent (Les Deux Alpes, Chamrousse, Serre Chevalier, …).

    La ville nouvelle de L'Isle-d'Abeau fut créée le 8 février 1968, pour répondre à la croissance de l’agglomération lyonnaise.

    En 1982, le Dauphiné se trouva partagé entre les régions Rhône-Alpes (comprenant la Drôme et l’Isère) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (incluant les Hautes-Alpes).

    Politique et administration

    Villes principales

    Avant 1790, le Dauphiné était dominé par dix villes dont les consuls siégeaient à la tête des députés du tiers état, dans les États généraux de la province :

    L'industrialisation et l'urbanisation ont profondément bouleversé cette hiérarchie au profit des agglomérations lyonnaise et grenobloise, en particulier depuis la seconde moitié du XXe siècle. Actuellement, les 20 communes les plus peuplées du Dauphiné sont :

    Villes Département Nombre d'habitants (2017)
    0- Lyon (3e, 6e, 7e et 8e arrondissements)[N 1] Rhône 319 245
    01 Grenoble Isère 163 625
    02 Villeurbanne Rhône 150 075
    03 Valence Drôme 64 057
    04 Vénissieux Rhône 63 102
    05 Vaulx-en-Velin Rhône 45 763
    06 Saint-Priest Rhône 44 890
    07 Gap Hautes-Alpes 42 079
    08 Bron Rhône 39 815
    09 Saint-Martin-d'Hères Isère 38 493
    010 Montélimar Drôme 38 485
    011 Échirolles Isère 36 227
    012 Romans-sur-Isère Drôme 34 243
    013 Meyzieu Rhône 32 602
    014 Vienne Isère 29 906
    015 Bourgoin-Jallieu Isère 28 130
    016 Décines-Charpieu Rhône 27 660
    017 Fontaine Isère 22 654
    018 Voiron Isère 20 775
    019 Bourg-lès-Valence Drôme 20 127
    020 Villefontaine Isère 18 788

    Tourisme

    Le parc national des Écrins

    Le parc national des Écrins a été officiellement créé en sous l’impulsion d’alpinistes, d’associations naturalistes et du Club alpin français. Organisé en secteurs, le parc s’appuie sur des équipes de terrain chargées de la gestion et de l’animation quotidienne de ce vaste territoire. Le parc bénéficie d'un réseau de près de 700 kilomètres de sentiers et de 109 passerelles ou ponts. Il est géré par un établissement public qui dépend du ministère de l'Écologie. Entre Gap, Grenoble et Briançon, le parc national des Écrins a pour partie centrale le massif des Écrins et est délimité approximativement par les vallées de la Romanche au nord, de la Guisane et de la Durance à l'est et au sud, du Drac à l'ouest. Ces cours d'eau collectent les eaux des rivières et torrents du massif des Écrins, constituant autant de vallées dont ils poursuivent le travail de creusement et d'érosion.

    La barre des Écrins et le glacier Blanc

    C'est un territoire de haute montagne dont la succession des principaux sommets structure l’ensemble du massif selon une architecture complexe qui culmine à 4 102 mètres à la barre des Écrins.

    On peut distinguer :

    Coiffe du Dauphiné.

    Au total, plus de 150 sommets dépassent « 3 000 m », pour des fonds de vallée avoisinant les 1 000 m. Les glaciers, encore bien présents (10 000 hectares), ont laissé dans le paysage de très nombreuses traces de leurs débordements anciens. Les roches sédimentaires (calcaires, schistes, grès), qui prédominent au sud-est du territoire et ont recouvert le socle ancien, ont facilité l'ouverture de larges vallées, tandis qu'au nord et à l'ouest les roches cristallines et métamorphiques (granite, gneiss...) ont résisté aux burins successifs des glaciers et torrents, dessinant des profils en auge caractéristiques où successions de verrous et surcreusements accroissent encore l'aspect abrupt des versants[25].

    Festival International de Folklore « Cultures et Traditions du Monde »

    Depuis 1977, Empi et Riaume (groupe d'arts et tradition du Dauphiné et du Vivarais) organise le Festival International de Folklore « Cultures et Traditions du Monde », qui réunit chaque année, durant la première quinzaine de juillet, des groupes traditionnels venus du monde entier, à Romans-sur-Isère. L'événement, reconnu par le CIOFF mobilise de nombreux bénévoles durant toute l'année et attire des milliers de spectateurs venus de toute la France[26].

    Devise

    La devise « Dauphiné en avant » est attestée au moins depuis la fin du XIXe siècle[27].

    Selon le livre de géographie aux éditions Delagrave en 1936 :

    « On vante beaucoup le caractère du Dauphinois, avec sa profondeur, sa ténacité, sa finesse ; plus calme que le provençal, au lieu de s'emporter, il réfléchit. On connaît d'ailleurs le dicton : fin, rusé, courtois, le Dauphinois sent venir le vent et connaît la couleur de la brise. »

    Langues

    Carte linguistique du Dauphiné : * Bleu : Dauphinois arpitan. * Jaune : Dauphinois occitan. * Ligne en tirets : Frontière entre arpitan et occitan. * Noms en italiques : Dialectes arpitans et occitans extérieurs et voisins du Dauphiné.

    Le Dauphiné est partagé en deux grandes zones linguistiques, celle de l'arpitan ou franco-provençal au nord et celle de l'occitan ou langue d'oc au sud. Le terme dauphinois peut ainsi faire référence aux deux parlers mais il s'applique généralement aux parlers arpitans du Dauphiné.

    La première zone linguistique est située au nord. Il s'agit de celle du dauphinois, un dialecte de l'arpitan et qui est parlé de Villeurbanne jusqu'à Laffrey en passant par Vienne et Grenoble.

    La moitié sud du Dauphiné est de langue occitane et plus précisément de dialecte vivaro-alpin, parler parfois également nommé provençal alpin. Son aire géographique s'étend de Romans à Bardonecchia en Italie et de Pierrelatte jusqu'à La Mure et Briançon.

    Gastronomie

    Un gratin dauphinois
    Chartreuse verte

    Le Dauphiné est réputé pour certaines spécialités culinaires :

    et pour ses produits du terroir :

    Autres significations

    Divers

    C'est au XVIIe siècle que prit naissance la locution proverbiale de Brûleurs de loups. En effet, le cardinal Le Camus, lors d'une visite paroissiale en 1672 à Saint-Christophe en Oisans évoque l'usage de mettre le feu aux forêts pour éloigner les loups[28]. Aujourd'hui le club de hockey sur glace de Grenoble se pare de cette appellation de Brûleurs de loups.

    Notes et références

    Sur les gouverneurs, liste de Guy Allard - Les gouverneurs et les lieutenants au gouvernement de Dauphiné, Grenoble, Jean Verdier impr., 1704 (rééd. par H. Gariel, Grenoble, 1864, p. 155-211).

    Sur la tradition orale

    • Contes populaires du Dauphiné, Grenoble, Musée dauphinois, 1971
    • Récits et contes du Dauphiné, Gallimard, 1978
    • Contes populaires du Dauphiné, A Die, 2001
    • Contes populaires du Dauphiné, Glénat
    • Contes populaires du Dauphiné, tome I (extraits) dans: Le conte populaire français, tome II, Tokyo, Chuo University Press, 2013, p. 1–213. (traduits en japonais par K. Watanabe)
    • Contes populaires du Dauphiné, tome II (extraits) dans: Le conte populaire français, tome III, Tokyo, Chuo University Press, 2014, p. 541–695. (traduits en japonais par K. Watanabe)

    Notes

    1. La partie de la commune de Lyon sur la rive gauche du Rhône constituait jusqu'en 1852 la commune de La Guillotière, partie intégrante du Dauphiné puis du département de l'Isère entre 1793 et 1795.
    2. en fait de toute la vallée de l'Isère entre Grenoble et Valence
    • Petite histoire du Dauphiné, Félix Vernay, 1933 (ISBN 2-84618-418-6)
    1. p. 20
    2. p. 22
    3. p. 24
    4. p. 25
    5. p. 9
    6. p. 58
    7. p. 78
    8. p. 88
    9. p. 97
    10. p. 115

    Références

    1. Claude Ptolémée, La Cosmographie universelle de tout le Monde, Paris, Michel Sonnius, , 390 p. (lire en ligne), p318
    2. E-J Savigné, Histoire de Sainte-Colombe lès Vienne, Vienne, Ogeret & Martin, , 212 p., p7
    3. « Populations légales 2007 pour les départements et les collectivités d'outre-mer », sur INSEE
    4. Auguste Prudhomme, Histoire de Grenoble, Grenoble, A. Gratier, (lire en ligne).
    5. Noël Didier, « Étude sur le patrimoine de l'église cathédrale de Grenoble du Xe au milieu du XIIe siècle », Annales de l'Université de Grenoble, no vol. 13, , p. 15, 24 (lire en ligne).
    6. Alfred Fierro, « La population du Dauphiné du XIVe au XXe siècle », Annales de démographie historique, , p. 356 (lire en ligne)
    7. Historia, avril 2007, p. 3 « Le Dauphiné, c'est cadeau ! »
    8. Gabriel Chapotat, Le Rattachement du Dauphiné à la France, Paris, Editions de la Renaissance, , 82 p., p24 à 25
    9. Les Valois, Georges Bordonove, 2007, p. 1045
    10. Essai historique sur la ville et l'église de Die, Chanoine Jules Chevalier, t. III, 1909, p. 10, n.1 et p. 167
    11. La baronnie de Divonne et ses seigneurs (1123-1930). ; Albert de La Forest-Divonne, comte; Toulouse, E. Privat, 1930. (OCLC 39259898)
    12. Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, , 596 p. (ISBN 978-2-21300-826-4, OCLC 299354152, présentation en ligne)., p. 287
    13. Jean-Claude Daumas et Société d'études nyonsaises, Le Dauphiné en 1692, dans Terre d'Eygues no 10, 1992
    14. L’Histoire de l’Isère en BD, tome 5, Gilbert Bouchard, 2004, p. 14
    15. (en) « Dauphiné, divisé en trois départemens suivant le décret de l'Assemblée nationale, sanctionné par le roi ; avec toutes les routes, et les distances en lieuës d'usage dans ces pays ; », Europeana (consulté le )
    16. Union de quartier Mutualité-Préfecture.
    17. « Massacres et Génocides », NOÉ éducation (site de ressources pédagogiques destiné aux enseignants francophones), lien
    18. « ...toute la France crie : Vive l'empereur ! Et par ici l'enthousiasme pour cette merveille des siècles a été solide, le Dauphiné s'est très bien conduit ; et j'ai été particulièrement satisfait de savoir qu'on y pleurait de joie en revoyant sa redingote grise. Le 1er mars Napoléon débarque avec deux cents hommes pour conquérir le royaume de France et de Navarre, qui le 20 mars était redevenu l'empire français. A la vue de l'aigle, une armée nationale se refait, et nous marchons tous à Waterloo - Le Médecin de campagne, édition Charles Furne, vol.13, p.446 »-Le récit se déroule « dans un gros bourg, situé près de la Grande Chartreuse »-
    19. L’Histoire de l’Isère en BD, tome 5, Gilbert Bouchard, 2004, p. 40
    20. L’Histoire de l’Isère en BD, tome 5, Gilbert Bouchard, 2004, p. 42
    21. « Origine de l'Alpe d'Huez », sur Alpe d'Huez.com
    22. L’Histoire de l’Isère en BD, tome 5, Gilbert Bouchard, 2004, p. 45
    23. Ordre de la libération - Grenoble.
    24. « Les communes Compagnon de la libération », sur Site officiel de l'ordre de la libération
    25. Site du Parc national des Écrins Adresse: http://www.ecrins-parcnational.fr/le-parc-national/presentation.html
    26. programme 2014 du Festival International de Folklore 'Cultures et Traditions du Monde
    27. Maurice Paillon, Revue alpine volume 5, p.  179 sur Google Livres : « En somme le Dauphinois a l'esprit ouvert à toutes les saines idées nouvelles et ce n'est vraiment point un leurre que sa devise “Dauphiné en avant” » (1899)
    28. Le Brûleur de loups paru en 2004 aux éditions Bellier de Thomas Pfeiffer et, du même auteur, Sur les traces des brûleurs de loups, Paris, l'Harmattan, 2009.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Olivier Cogne et Jean Guibal (dir.), ABCDauphiné. Dictionnaire historique et patrimonial, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2019, 207 p.
    • Thérèse Sclafert, Le Haut Dauphiné au Moyen Âge, Paris, Société anonyme du Recueil Sirey, 1926, XIX-765 pages (thèse principale pour le doctorat ès lettres) [lire en ligne (page consultée le 15 février 2017)], compte rendu critique de Raoul Blanchard, « Sclafert (Thérèse). — Le Haut-Dauphiné au Moyen Age. », Revue de géographie alpine, , p. 665-671 (lire en ligne) et citation dans « Ressources numériques en histoire de l'éducation », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr (consulté le ) ;
    • Auguste Prudhomme, De l'origine et du sens des mots Dauphin et Dauphiné, et de leur rapport avec l'emblème du dauphin en Dauphiné, en Auvergne et en Forez, Paris, 1893 (lire en ligne) ;
    • Jean-Pierre Moret de Bourchenu, marquis de Valbonnais, Histoire de Dauphiné et des princes qui ont porté le nom de Dauphins, particulièrement de ceux de la troisième race, descendus des barons de la Tour-du-Pin, sous le dernier desquels a été fait le Transport de leurs États à la couronne de France. On y trouve une suite de titres disposez selon l'ordre des tems, & dont on peut tirer divers éclaircissements sur l'Histoire de France, des Papes d'Avignon, des Estats et provinces voisines. Avec plusieurs observations sur les mœurs & coutumes anciennes & sur les familles, tome 1, chez Fabri et Barillot, Genève, 1722 (lire en ligne) ;
    • Jean-Pierre Moret de Bourchenu, marquis de Valbonnais, Histoire de Dauphiné et des princes qui ont porté le nom de Dauphins, particulièrement de ceux de la troisième race, descendus des barons de la Tour-du-Pin, sous le dernier desquels a été fait le Transport de leurs États à la couronne de France. On y trouve une suite de titres disposez selon l'ordre des tems, & dont on peut tirer divers éclaircissements sur l'Histoire de France, des Papes d'Avignon, des Estats et provinces voisines. Avec plusieurs observations sur les mœurs & coutumes anciennes & sur les familles, tome 2, chez Fabri et Barillot, Genève, 1721 (lire en ligne).

    Articles connexes

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