Château de Villers-Cotterêts

Le château de Villers-Cotterêts[1], construit au XVIe siècle par François Ier et classé au titre des monuments historiques en 1997[1], est propriété de L'État.

Château de Villers-Cotterêts
Période ou style Renaissance
Architecte Jacques Lebreton, Guillaume Lebreton
Début construction circa 1530
Fin construction 1556
Propriétaire initial François Ier
Propriétaire actuel État
Commune
Protection  Classé MH (1997)
Coordonnées 49° 15′ 21″ nord, 3° 05′ 32″ est
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Localité Villers-Cotterêts
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Géolocalisation sur la carte : France

Localisation

Le château est situé en plein cœur de la commune de Villers-Cotterêts, dans le département de l'Aisne.

Historique

Adam Pérelle - Château de Villers-Cotterêts face nord, 1670.

En 1528, après son retour de captivité de Madrid, François Ier décide de séjourner principalement à Paris et dans l’Île-de-France. Parmi les sites où le Roi se propose de résider figure celui de Villers-Cotterêts, qu’il possède depuis 1498, et qui le séduit par sa forêt giboyeuse.

La construction d’un logis royal est décidée entre 1528 et 1532 et confiée aux maîtres maçons parisiens Jacques et Guillaume Lebreton. À Villers-Cotterêts, comme à Saint-Germain-en-Laye et Fontainebleau, subsistaient quelques corps de logis, murs et fondations d’un château médiéval ruiné par la guerre de Cent Ans, qui seront aménagés puis intégrés dans les nouveaux bâtiments, d’où une certaine dissymétrie dans le plan du logis royal[2].

La construction, financée par des ventes de bois, couvre approximativement les règnes de François Ier et Henri II, mais connaît son rythme le plus soutenu entre 1532 et 1540. À l'issue de cette période, les bâtiments principaux sont achevés et c’est au cours d’un long séjour que François Ier y signera, en , l’ordonnance dite de Villers-Cotterêts.

En 1558, Henri II y signe les lois de l'Auld Alliance, traité d'alliance entre les royaumes de France, d'Écosse et de Norvège contre le royaume d'Angleterre.

En 1661, Louis XIV donne le château à son frère Philippe d'Orléans. Après sa première représentation à Versailles devant le Roi le 12 mai 1664, la pièce Tartuffe de Molière est à nouveau présentée au Roi et à Monsieur le 25 septembre 1664 au château de Villers-Cotterêts. Le 18 octobre 1722, le roi Louis XV, en route vers son sacre à Reims, dormit au château. De grandes fêtes y sont données dans le cadre des célébrations du sacre.

On accède maintenant au château par la cour des Offices, en empruntant un passage dont la voûte de brique est compartimentée par des nervures de pierre reposant sur des consoles ornées de têtes d’anges et de feuillages.

En 1808, devenu un dépôt de mendicité, le château, mi-prison, mi-hospice, accueille un millier de mendiants, de délinquants, de vieillards ramassés dans les rues parisiennes. À la fin du XIXe siècle, il est transformé en maison de retraite, fonction qu’il conserve jusqu’en 2014. Depuis, l’édifice est laissé à l'abandon, il est fermé au public, l’escalier d’honneur à caissons, la chapelle et l’escalier du roi ayant été jugés dangereux[3].

Les crédits manquant pour une restauration estimée à plusieurs dizaines de millions d'euros, en 2017, l’État lance un appel à idées pour l'avenir du monument.

En 2018, le président de la République Emmanuel Macron décide d'en faire une Cité internationale de la langue française[3],[4]. Le château ouvre à l'automne 2022, au terme d'une importante campagne de restauration de deux bâtiments : le Logis royal et le Jeu de paume. Placée sous la tutelle du Centre des monuments nationaux, la Cité internationale de la langue française doit entrer entièrement en service au printemps 2023[5].

Description

Bien qu’assez remanié au fil des siècles, le château a conservé son plan d’origine. La cour est encadrée de deux longues ailes, les anciens communs. Au fond se situe le logis royal dont la façade présente une innovation majeure à l’époque de son édification, avec l’emploi de deux ordres superposés : piliers ioniques surmontés de colonnes corinthiennes soutenant une suite de consoles feuillagées et une loggia dallée dont les niches devaient, à l’origine, abriter des statues.

Au-dessus de cette loggia se trouve un portrait de François Ier portant le grand collier de l’Ordre de Saint-Michel. De longues et étroites fenêtres géminées, couronnées de coquilles soutenues par des figurines d’Amour, complètent l’architecture de cette façade de pur style Renaissance.

Un passage voûté, à caissons sculptés, donne accès à la cour du Jeu de Paume qu’encadrent les appartements royaux.

Un grand escalier droit permet d’accéder à l’étage et à la chapelle royale. Il est couvert d’une voûte inclinée, en anse de panier, ornée de trois rangées de caissons sculptés de salamandres, de feuillages et couronnés de fleurs de lys, de têtes d’angelots et de feuillages…

On pénètre aujourd’hui dans la chapelle par un couloir créé entre 1762 et 1768. Elle a conservé une superbe frise en haut-relief, composée régulièrement de suites de trois panneaux, qui se déroule autour de la pièce : écu royal avec les trois fleurs de lys et le collier de l’Ordre de Saint-Michel surmonté de la couronne impériale, jouxté de salamandres et F feuillagés ou fleurs de lys couronnés, encadrés de salamandres elles-mêmes couronnées.

Quatre colonnes, dont deux d’angles, divisent chacun des murs latéraux en trois travées inégales tandis qu’un retable occupe la paroi orientale : au-dessus d’un haut piédestal s’élève un ordre dorique très orné que domine un second niveau d'ordre ionique. Le décor de la chapelle présente une indéniable influence italienne : guirlandes, rubans, têtes de putti ailées, bucranes, têtes de feuilles, cornes d'abondance, grenades...

Quittant la chapelle, on découvre, à droite, le petit escalier droit ou escalier du Roy. Sa voûte se pare de caissons ornés de scènes d'inspiration mythologique : Hercule terrassant le lion de Némée, Vénus désarmant l'Amour ou encore duel musical d'Apollon et de Daphnis.

En faisant le tour du château par l'extérieur, on remarque le pignon ouest du pavillon de l'Auditoire, orné des initiales de Henri II et Catherine de Médicis (HK) et de croissants entrelacés, les cheminées du logis (F, salamandre et fleur de lys) ainsi que les tourelles cylindriques des façades nord et est du logis.

Références

Annexes

Bibliographie

Par ordre alphabétique :

  • Jacques Ier Androuet du Cerceau, Le premier (second) volume des plus excellents bastiments de France, Paris, Gilles Beys, 1576-1579
  • Jean-Pierre Babelon, Châteaux de France au siècle de la Renaissance, Paris, Flammarion - Picard éditeur, (ISBN 2708403877)
  • Jean-Pierre Babelon, « Le château de Villers-Cotterêts », dans Congrès archéologique de France. 148e session. Aisne méridionale. 1990, t. 2, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 719-734
  • Yves Pauwels, L’architecture et le livre en France à la Renaissance : « une magnifique décadence » ?, Paris, Garnier, coll. « Arts de la Renaissance », 2013, p. 49-51.
  • Jean-Marie Pérouse de Montclos, Jean-Marie Philibert De l'Orme, Mengès, Paris, (ISBN 2856204082), 2000
  • Georges Poisson, « Les châteaux de Philippe d'Orléans », Cahiers Saint-Simon, 2006 numéro=, p. 9-22 (lire en ligne)
  • Christiane Riboulleau, Villers-Cotterêts, un château royal en forêt de Retz, Association pour la généralisation de l'Inventaire régional en Picardie, coll. « Cahiers de l'Inventaire no 24 », , 207 p. (ISBN 978-2-90634009-1), compte-rendu par François Salet, « Christiane Riboulleau, Villers-Cotterêts, un château royal en forêt de Retz. Amiens, AGIR Pic., s.d., 1991 (Cahiers de l'Inventaire, 24) », Bulletin monumental, t. 154, no 1, , p. 194-195 (lire en ligne)
  • Paul Vanaise, « La construction de la chapelle du parc du château de Villers-Cotterêts (1552-1553) », Bulletin de la Société de l'art français, , p. 27-38, compte-rendu par François-Charles James, « Sur la construction de la chapelle du parc de Villers-Cotterêts », Bulletin Monumental, t. 127, no 2, , p. 169-171 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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