Auguste Champetier de Ribes

Jean Jules Marie Auguste Champetier de Ribes, né le à Antony et mort le dans le 17e arrondissement de Paris[1], est un homme d'État français. Il fut ministre sous la IIIe République et président du Conseil de la République sous la IVe République.

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Auguste Champetier de Ribes

Auguste Champetier de Ribes vers 1930.
Fonctions
Président du Conseil de la République

(2 mois et 7 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Jules Jeanneney (président du Sénat, indirectement)
Successeur Gaston Monnerville
Sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères

(7 mois et 27 jours)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Daladier V
Reynaud
Prédécesseur François de Tessan (indirectement)
Successeur Paul Baudouin (indirectement)
Ministre des Anciens Combattants et
des Pensionnés

(1 an, 5 mois et 3 jours)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Daladier III et IV
Prédécesseur Albert Rivière (ministre des Pensions)
Successeur René Besse
Ministre des Pensions

(9 mois et 11 jours)
Président Gaston Doumergue
Gouvernement Tardieu II
Prédécesseur Claudius Gallet
Successeur Robert Thoumyre

(1 an, 4 mois et 7 jours)
Président Gaston Doumergue
Paul Doumer
Albert Lebrun
Gouvernement Laval I, II et III
Tardieu III
Prédécesseur Maurice Dormann
Successeur Adrien Berthod
Sous-secrétaire d'État aux Finances

(3 mois et 18 jours)
Président Gaston Doumergue
Gouvernement Tardieu I
Président du Parti démocrate populaire
Prédécesseur Georges Thibout
Successeur Parti dissous
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Antony (Seine)
Date de décès
Lieu de décès Paris
Nationalité Française
Parti politique Parti démocrate populaire

Biographie

Fils d'un notaire parisien, Auguste Champetier de Ribes fait ses études primaires et secondaires au collège Stanislas, passe son baccalauréat en 1900 et est reçu en 1903 licencié ès lettres, et en droit de l'Université de Paris[2].

Appelé sous les drapeaux à la mobilisation générale le , il est d'abord adjudant au 10e bataillon de chasseurs à pied[3] (BCP), avant d'être promu sous-lieutenant à titre temporaire et adjoint au chef de bataillon du 50e BCP[4]. Nommé sous-lieutenant à titre définitif en mai, il est blessé une première fois au combat de Reillon le . Engagé, toujours comme adjoint au chef de bataillon, dans une opération visant à rejeter l'ennemi au-delà du fort de Douaumont[5], il est à nouveau blessé, avec amputation de deux doigts, le à Vaux et fait chevalier de la Légion d'honneur[6].

Juriste, il est adepte du catholicisme social et disciple d'Albert de Mun. Il est élu, sous l’étiquette du Parti démocrate populaire, député des Basses-Pyrénées, un mandat qu'il occupe de 1924 à 1934. Il est ensuite sénateur de 1934 à 1940[7].

Président du Parti démocrate populaire à partir de 1929, il est sous-secrétaire d'État aux Finances du au , puis ministre des Pensions du au , dans le ministère André Tardieu, ministre des Anciens combattants et pensionnés du au dans le cabinet Édouard Daladier et sous-secrétaire d'État du au dans les gouvernements Daladier et Paul Reynaud.

Il est l'un des 80 parlementaires qui, le , votent contre l'octroi des pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Il se retire dans son département, où il dirige le groupe départemental de Combat. Premier chef de parti à reconnaître l'autorité du général de Gaulle en qualité de chef de la France libre, il est membre de l'Assemblée consultative provisoire à la Libération.

En 1946, il est nommé par la France procureur au procès de Nuremberg[8], lorsque François de Menthon quitte Nuremberg à la suite de la démission de De Gaulle du gouvernement provisoire de la République française.

Auguste Champetier de Ribes devient président du Conseil de la République le au bénéficie de l'âge car, comme son concurrent communiste Georges Marrane, il obtient 129 voix. Deux jours plus tard, il est le candidat du MRP à l'élection présidentielle, qui voit la victoire du socialiste Vincent Auriol.

La maladie l'empêche d'assumer sa fonction de président de la haute assemblée, et il meurt en fonction. Des obsèques nationales lui sont faites, le , en la cathédrale Notre-Dame de Paris[2].

Détail des mandats et fonctions

Distinctions

Croix de guerre 1914-1918, palme de bronze : « … sous-lieutenant au 50e bataillon de chasseurs : a montré, dans la nuit du , le plus grand mépris du danger, en circulant à plusieurs reprises en terrain découvert, sous un bombardement d'une extrême violence pour porter les ordres du commandant de bataillon. S'est mis spontanément à la tête de quelques chasseurs privés de chefs pour marcher, en plein jour, à l'attaque d'une tranchée qu'il savait très fortement occupée. A été blessé au moment où il y arrivait. »[9]

Médaille de la Résistance française[10]

Officier de la Légion d'honneur[11]

Notes et références

  1. Selon mention marginale de l'acte de naissance, no 21 du .
  2. « Auguste Champetier de Ribes », sur assemblee-nationale (consulté le )
  3. Fiche matricule no 257, classe 1902, du bureau de recrutement de la Seine
  4. Journal de marches et opérations du 50e BCP, p. 1
  5. Journal de marches et opérations du 50e BCP le
  6. Journal de marches et opérations du 50e BCP - tableau des décorations, p. 19.
  7. « Champetier de Ribes, Auguste », sur Sénat (consulté le )
  8. (en) R. W. Cooper, « The men of Nuremberg », dans The Nuremberg Trial, Faber & Faber, (1re éd. 1946) (ISBN 057128759X).
  9. « Ministère de la Guerre : citations à l'ordre de l'armée », Journal officiel de la République française, , p. 9482 (lire en ligne)
  10. « Auguste Champetier de Ribes », sur Mémoire des hommes (consulté le )
  11. « Cote LH/478/40 », base Léonore, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Bibliographie

  • Philippe Dazet-Brun, Auguste Champetier de Ribes : la foi dans la République, Editions Gascogne, 2015 (ISBN 978-2366660630).
  • Philippe Dazet-Brun, Champetier de Ribes (1882-1947) : un catholique social en République, Séguier, 2008 (ISBN 978-2-8404-9520-8).
  • « Auguste Champetier de Ribes », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960

Liens externes

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