Charles Dallery

Thomas Charles Auguste Dallery, né le à Amiens, et mort le à Jouy-en-Josas (Yvelines), est un mécanicien, un inventeur et un facteur d'orgues français.

Charles Dallery
Charles Dallery.
Naissance
Amiens
Décès
Jouy-en-Josas
Nationalité France
Pays de résidence France
Profession

Biographie

Le facteur d'orgues

Fils de Charles, facteur d'orgues amiénois de grande réputation, et de Marie Adrienne Revet, Thomas Charles Auguste Dallery apprit le métier avec son père. Il établit un système de soufflerie pour l'orgue Saint-Pierre de Montdidier (Somme) et perfectionna ainsi pour longtemps cet instrument. Sa prometteuse carrière de facteur d'orgues s'arrêta brutalement à la Révolution. Charles Dallery se tourna alors vers d'autres domaines dans lesquels son esprit inventif prit toute sa mesure.

Charles Dallery (1) restaura, de 1765 à 1769 l' orgue de tribune de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens en le dotant de trois claviers et de trente deux jeux. Parmi les orgues conçus ou restaurés par Charles Dallery, on peut citer :

(1) Rectification : il s'agit ici du père de l'inventeur, Charles (1702-1779). Les orgues cités sont de lui et non de Thomas Charles Auguste - Voir la rubrique "Liens externes" : Les Dallery, une famille de facteurs d'orgues dans les remous de l'Histoire

L'horloger

Il fabriqua dès l'âge de 12 ans des horloges de bois à équation d'une grande précision.

L'améliorateur de la harpe

Charles Dallery perfectionna le fonctionnement de la harpe en lui permettant d'exécuter des demi-tons. Ayant soumis son invention à un fabricant de Paris, celui-ci déposa un brevet en son propre nom et le mérite de l'invention n'en fut pas reconnu à Charles Dallery.

L'aéronaute

Il fut le premier à faire voler un ballon aérostatique à Amiens en décembre 1783. Devant le succès rencontré, des vols furent ensuite organisés à Abbeville, Arras et Saint-Omer.

Le pyrotechnicien

Il confectionne toutes les pièces d'un feu d'artifice tiré tous les ans à l'Abbaye de Corbie, où son père avait construit l'orgue.

Le mécanicien

En 1780, Dallery inventa une machine à vapeur avec chaudière tubulaire pour une voiture qui circula dans Amiens, mais il renonça à cette idée et utilisa sa machine pour battre l'étain des tuyaux d'orgue de son atelier. Il conçut également un mécanisme à vapeur qu'il proposa à l'hospice de Bicêtre, près de Paris, pour remonter l'eau du puits.

L'inventeur du moulin à ailes horizontales

Il inventa un nouveau système de moulin à vent à mouvement constant et avec des ailes tournant horizontalement. Il proposa son invention à municipalité d'Amiens, mais la population se raillant de cette invention, la surnomma « moulin de la folie », Charles Dallery, déçu et blessé, quitta définitivement la ville.

De la machine à vapeur à l'hélice

Il propose son invention de machine à vapeur à un industriel fabricant de limes à Amboise et à Nevers avec succès. Il suggère ensuite au Gouvernement d'appliquer sa machine au moulin à farine, mais les difficultés de la conjoncture font échouer le projet.

Charles Dallery se consacre alors à la bijouterie et à l'horlogerie. En 1793, il invente une montre de la taille d'une pièce de cinquante centimes fixée sur une bague que l'on pouvait porter au doigt mais le coût de fabrication rendit son prix de vente prohibitif.

Il met au point des procédés nouveaux dans la bijouterie et l'orfèvrerie : le modelé d'or, le grené et le découpé, dont il détint le monopole à Paris pendant vingt-cinq ans et dont il a, en plus, conçu les outils pour les produire.

Le bateau à hélice

A l'époque où l'Américain Robert Fulton faisait naviguer un un bateau à roue à aube sur la Seine, Dallery eut le premier l'idée d'appliquer l'hélice à la navigation à vapeur et déposa à cet effet un brevet d'invention en 1803. Ce brevet décrit quatre inventions majeures : la chaudière tubulaire, l'hélice propulseur, l'hélice ventilateur et les mâts rentrants. Mais, au moment de mettre son bateau à flot, son invention ne reçut pas l'appui financier nécessaire. Ruiné, Charles Dallery, par désespoir, détruisit de ses propres mains son bateau sans avoir pu l'achever.

Il se consacra alors jusqu'à sa mort à son travail d'apprêteur d'or.

Hommages

Annexes

Bibliographie

  • Dictionnaire Bouillet
  • Louis Figuier, Les Merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes, Paris, Jouvet et Cie Éditeurs, 1867-1869 (en ligne)
  • Robert Lallié, La Nature no 2009,
  • Xavier Bailly et Jean-Bernard Dupont (dir.), Histoire d'une ville : Amiens, Amiens, SCEREN CNDP-CRDP, 2013, (ISBN 9782866153915)

Liens externes

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