Charles Langelier

Charles Langelier ou L'Angelier, mort en 1563, est un imprimeur-libraire établi à Paris. Il exerce de 1536 jusqu'à sa mort. Il est fréquemment associé à son frère Arnoul dont le fils Abel L'Angelier devient également imprimeur.

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Charles Langelier
Première page des Œuvres De Joachim du Bellay, imprimé par Charles Langelier en 1562
Biographie
Décès
Activité
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Biographie

Charles Langelier est le deuxième des quatre enfants de Gillet Langelier, relieur de livres, mort en 1521 et de Jeanne Bourdon. Après avoir effectué leur apprentissage dans les métiers de l'impression[1], Charles et Arnoul, son frère ainé, mort en 1557, s'installent comme libraires en 1536[2]. Ils occupent chacun un étal à la Grand-Salle du Palais de la Cité. Ils publient des livres juridiques, médicaux, des ouvrages d'auteurs contemporains, dont les œuvres de Clément Marot, et des traductions d'auteurs anciens[3]. Leur marque sur leur livre est un petit Jésus, entouré de deux anges liés faisant ainsi référence à leur nom[2]. Sa réussite lui permet d'acheter, en 1540, un terrain rue d'Ablon, située dans le Faubourg Saint-Marcel. Son frère construit sur le terrain contigu l'année suivante[4].

Entre 1544 et 1551, Charles Langelier se marrie avec Geneviève Landry, fille d'imprimeur. Le frère de Geneviève, François Landry, prêtre de l'église de Sainte-Croix, qui prône les idées réformistes, va avoir une influence sur les deux frères qui étaient déjà sensibles à ces idées[5] et proches de cette église, la première épouse de Charles, Nicole de Joignes, morte avant 1549[6], étant enterrée dans ces murs[7]. En complément de leur production classique, les deux frères diffusent les idées de la Réforme[3],[8].

Charles Langellier devient un des 24 libraires-jurés de l'université de Paris le 10 novembre 1553 lui donnant ainsi le droit de publier édits et ordonnances royales[9]. Il reçoit, le 19 février 1554, le privilège exclusif pour la publication des ordonnances[10]. En 1561, il reçoit de Charles IX le privilège de publier pendant six ans les Œuvres de Joachim du Bellay, son frère avait déjà publié la La Défense et illustration de la langue française en 1549[11]. Il est choisi, avec 19 de ses confrères parisiens, par Pierre Danes, en février 1962, pour diffuser les Psaumes de David de Clément Marot. Dans le même temps, il publie de façon clandestine des écrits en faveur des Huguenots par l'intermédiaire de sa femme qui tien un étal dans la rue de la Vieille-Draperie[12].

Les troubles religieux de l'année 1562 provoquent sa chute. Une perquisition a lieu dans sa boutique et des livres et marchandises sont saisis en juillet[13] puis, il est déchu de son poste de libraire-juré pour protestantisme, en octobre 1562, par l'université[14]. Obligé de quitte Paris, il meurt l'année suivante[3].

Références

  1. Hughes 2014, p. 58.
  2. Histoire de l ́imprimerie et de la librairie, oú l ́on voit son origine et son progrés, josqu ́en 1689, divisée en deux livres, Jean de La Caille, , 345 p. (lire en ligne), p. 114.
  3. Renouard 1982, p. 21.
  4. Renouard 1982, p. 23.
  5. Hughes 2014, p. 59.
  6. « Acte concernant Charles Langelier, libraire à Paris, époux de Nicole de Joignes (décédée avant le 6 octobre 1549), héritages. », sur francearchives.fr (consulté le ).
  7. Hughes 2014, p. 61.
  8. Francis M. Higman, Lire et découvrir : la circulation des idées au temps de la Réforme, Paris, Droz, , 732 p. (ISBN 9782600002943, lire en ligne), p. 41.
  9. Hughes 2014, p. 63.
  10. Marie-Noëlle Baudouin-Matuszek, « La publication des ordonnances des Rois de France : Trois cents ans de travaux », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 167, no 2, , p. 490 (lire en ligne).
  11. (en) J. W. Jolliffe, « FÉDÉRIC MOREL AND THE WORKS OF DU BELLAY », Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, vol. 22, no 2, , p. 359-360 (lire en ligne).
  12. Hughes 2014, p. 65-66.
  13. Philippe Renouard, Documents sur les imprimeurs, libraires, cartiers, graveurs, fondeurs de lettres, relieurs, doreurs de livres, faiseurs de fermoirs, enlumineurs, parcheminiers et papetiers ayant exercé à Paris de 1450 à 1600, Paris, Slatkine, , 389 p. (lire en ligne), p. 148.
  14. Denis Pallier, « Les victimes de la Saint-Barthélemy dans le monde du livre parisien », dans Frédéric Barbier, Le Livre et l'historien : études offertes en l'honneur du Professeur Henri-Jean Martin, Paris, Droz, 817 p. (ISBN 9782600001984, lire en ligne), p. 147.

Bibliographie

  • Eugénie Droz, « Le curé Landry et les frères Langelier », dans Chemins de l'hérésie : Textes et documents, vol. 4, Genève, Slatkine Reprints, , VIII-450 p. (présentation en ligne), p. 273-394
  • (en) Ellis Hughes, « Confession(s) of an Early Modern Virago: Situating Confession, Evangelizing and Defense of Women in the Works of Hélisenne de Crenne », University of North Carolina at Chapel Hill Graduate School, (lire en ligne [PDF])
  • Jacques Renouard, L'Officine des Langelier libraires parisiens, 1536-1562 bibliographie de leurs éditions : Mémoire présenté par Jacques Renouard, , 468 p.
  • Philippe Renouard (avec la collaboration de Geneviève Deblock et Geneviève Guilleminot), Imprimeurs et libraires parisiens du XVIe siècle : d'après les manuscrits de Philippe Renouard, Bibliothèque nationale de France, coll. « Fascicule Breyer », , 345 p. (lire en ligne sur Gallica)

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