Charles-Nicolas Cochin
Charles-Nicolas Cochin, dit Charles-Nicolas Cochin fils — pour le distinguer de son père —, né le à Paris où il est mort le , est un graveur et dessinateur français. Écrivain, il fut aussi ordonnateur des beaux-arts sous la direction du marquis de Marigny, et secrétaire-historiographe de l'Académie royale.
Pour l’article homonyme, voir Charles-Nicolas Cochin (père).
Naissance | |
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Décès |
(à 75 ans) Paris |
Nom de naissance |
Charles-Nicolas Cochin |
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Biographie
Charles-Nicolas Cochin est l’élève de ses parents, Charles-Nicolas Cochin et Louise-Magdeleine Horthemels, tous deux graveurs dans la rue Saint Jacques à Paris, ainsi que du peintre Jean II Restout. Il réalise sa première gravure en 1727.
Il accompagne le marquis de Vandières, futur Marigny, en Italie de 1749 à 1751, avec Jacques-Germain Soufflot et l'abbé Le Blanc. Ce voyage sera décisif pour sa carrière et pour l'évolution du goût en France après 1751.
Le , il est reçu par acclamation membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture sans avoir eu à produire un morceau de réception, qu'il ne présentera que beaucoup plus tard, en 1763.
Il est nommé secrétaire historiographe de l'Académie en 1752. Il succède le de la même année à Charles Antoine Coypel dans la fonction de garde des dessins du Cabinet du roi et à celle de censeur royal. Il obtient des lettres patentes de noblesse le puis devient plus tard chevalier de l’ordre de Saint-Michel.
En 1773, il publie Voyage en Italie ou recueil de notes sur les ouvrages de peinture et de sculpture qu’on voit dans les principales villes d’Italie, ouvrage encore consulté de nos jours pour connaitre les lieux d’origines d’œuvres spoliées durant la campagne d’Italie (à laquelle il n'a pas participé).
Son cousin Belle, fils de sa tante maternelle Marie-Nicole et du peintre ordinaire du roi, Alexis Simon Belle, fut son exécuteur testamentaire.
Correspondance
Cent trois lettres de Cochin ont été publiées par Christian Michel en 1986[1] ; elles sont pour la plupart adressées à Jean-Baptiste Descamps. Elles constituent un précieux témoignage sur la vie de ce personnage. On y apprend que le , il est tombé dans la Seine, serrant dans sa main un carnet de dessin (comme Jules César ses Commentaires, précise-t-il). Il nous raconte que Joseph Vernet « d’une foiblesse [sic] inexprimable pour ses enfans », entretient un cheval pour son fils Carle Vernet et celui-ci, alors jeune, est tombé de cheval en allant voir une revue des gardes françaises. Il déplore qu’un élève lui a volé huit à neuf cents estampes des ports de France de Joseph Vernet. Mais il est bien obligé de recevoir de Descamps, à Rouen, de jolis mouchoirs.
On apprend qu’un peintre nommé Martin « est un homme actif qui n’a nulle envie de rester dans la misère » et qu’à l’occasion, celui-ci achète et revend des tableaux. Une de ses trouvailles fut un Rubens provenant du duc d’Orléans. Soupçonné de recel, Martin put prouver sa bonne foi et le lieutenant de police s’aperçoit qu’il provient d’un lot d’œuvres déclarées « croûtes » par le peintre Jean-Baptiste Marie Pierre et échouées dans un cabaret de Saint-Cloud.
Œuvres
Son œuvre comprend plus de 1 500 pièces, parmi lesquelles :
- Premiers indiens qui s'offrent à Christophe Colomb[2], estampe, musée du Nouveau Monde de La Rochelle.
- Portrait de Guillaume Thomas Raynal,[3] estampe, musée du Nouveau Monde de La Rochelle.
- Le Port de La Rochelle vu de la petite rive[4], estampe, 1767, musée du Nouveau Monde de La Rochelle.
- Nègres grimpants sur les arbres[5], musée du Nouveau Monde de La Rochelle.
- Lycurgue blessé dans une sédition ;
- La Mort d’Hippolyte ;
- David jouant de la harpe devant Saül ;
- Figures de la Jérusalem délivrée ;
- Vue perspective de la décoration élevée sur la terrasse du château de Versailles pour l'illumination et le feu d'artifice qui a été tiré à l'occasion de la naissance de duc de Bourgogne le , gravé par Martin Marvie.
- Frontispice et direction de la gravure pour les Fables choisies, mises en vers par J. de La Fontaine, 4 tomes illustrés par Oudry, Paris, Saillant, Desaint et Durand, imprimé chez Jombert, 1755-1759.
- Les Conquêtes de L'Empereur de la Chine (1766-1774), adaptation à la taille-douce, par une équipe sous sa direction, de peintures réalisées par le Chinois An Deyi (安德義, à la demande de l'empereur mandchou Qing Qianlong[6]) ;
- La Bénignite, gravé par François Robert Ingouf ;
- Le frontispice de l’Encyclopédie, gravé par Benoît-Louis Prévost [1772] ;
- Promenade des Remparts de Paris, dessin, Fondation Bemberg.
Dans la culture populaire
Dans le film de Claude Lelouch, La Bonne Année, sorti en France en 1973, il est question de Nicolas Cochin mais présenté erronément comme un ébéniste. Cherchant à séduire une antiquaire (Françoise Fabian), un soi-disant homme d'affaires qui en fait prépare le casse d'une bijouterie à Cannes (Lino Ventura) vient lui vendre une petite table de style Louis XVI qu'elle avait vainement cherché à acquérir un peu plus tôt auprès d'une gérante de restaurant. Elle explique alors que la table est de « Nicolas Cochin, l’ennemi de la rocaille, de la palmette, de la feuille d’acanthe… de tous les ornements décadents qui caractérisaient le style Louis XV. ».
Notes et références
- Christian Michel, « Lettres adressées par Charles-Nicolas Cochin fils à Jean-Baptiste Descamps, 1757-1790 », Correspondances d’artistes des XVIIIe et XIXe siècles, Archives de l’Art français publiées par la société de l’Histoire de l’Art français, nouvelle période, t. XXVIII, Jacques Laget, Nogent-le-Roi, 1986.
- « Premiers indiens qui s'offrent à Christophe Colomb », sur Alienor.org,
- « portrait - Guillaume Thomas Raynal », sur Alienor.org,
- « Le Port de La Rochelle vu de la petite rive », sur Alienor.org,
- « Nègres grimpants sur les arbres », sur Alienor.org,
- Lire en ligne.
Annexes
Bibliographie
- (de) Ludwig Tavernier, Das Problem der Naturnachahmung in den kunstkritischen Schriften Charles Nicolas Cochins, Hildesheim, Zürich, New York, 1983.
- Christian Michel, « Lettres adressées par Charles-Nicolas Cochin fils à Jean-Baptiste Descamps, 1757-1790 », in Correspondances d’artistes des XVIIIe et XIXe siècles, Archives de l’Art français publiées par la société de l’Histoire de l’Art français, nouvelle période, t. XXVIII, Jacques Laget, Nogent-le-Roi, 1986.
- Christian Michel, Charles-Nicolas Cochin et le livre illustré au XVIIIe siècle, avec un catalogue des livres illustrés par Cochin, 1735-1790, Genève, 1987.
- Christian Michel, Charles-Nicolas Cochin et l'art des Lumières, École française de Rome, 1993.
- Roger Portalis et Henri Béraldi, Les Graveurs du dix-huitième siècle, vol. 1, D. Morgand et C. Fatout, (lire en ligne), p. 303.
- François Basan, Dictionnaire des graveurs anciens et modernes depuis l'origine de la gravure, avec une notice des principales estampes qu'ils ont gravées, Paris, chez De Lormel, Saillant, Veuve Durand, Durand et Dessaint, 1767.
- Charles-Nicolas Cochin, Archéologie du futur. Mémoires d’une société de Gens de Lettres publiés en l’année 2355, collection ArchéoSF, éditions publie.net, 2019.
Articles connexes
Liens externes
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- « Charles Nicolas Cochin », dans la base Joconde.
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