Charles Sébline
Charles Sébline né à Saint-Pellerin dans la Manche le et décédé le à Aulnoye dans le Nord, est un haut fonctionnaire et homme politique français, préfet et sénateur.
Préfet de Vaucluse | |
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Préfet de l'Aisne | |
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Préfet des Pyrénées-Orientales | |
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Sénateur de la Troisième République |
Naissance | |
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Décès |
(à 70 ans) Aulnoye-Aymeries ou Montescourt-Lizerolles |
Nationalité | |
Activités |
Distinction | |
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Archives conservées par |
Archives nationales (F/1bI/383, LH/2497/15)[1] |
Biographie
Charles Sébline est né dans une famille d'agriculteurs. Il est élevé par son oncle, l'abbé Sébline. Il fréquente le lycée impérial de Coutances puis le lycée Saint-Louis de Paris. Il devient secrétaire de Léonor-Joseph Havin (directeur du journal Le Siècle).
En , à la chute de l'Empire, il devient secrétaire général de la préfecture de la Manche puis de l'Aisne. Il s'y marie avec Valentine Thery, fille d'agriculteurs tout comme lui, et se trouve par son mariage à la tête d'une exploitation de 300 hectares et d'une sucrerie[2]. Il entame ensuite une carrière préfectorale et devient successivement préfet des Pyrénées-Orientales (1876), Préfet de Vaucluse (1877) et en 1877 préfet de l'Aisne ; où il le restera jusqu'en 1886.
En 1886, Charles Sébline est élu sénateur de l'Aisne et le reste jusqu'en 1917. Bien que tenaillé par une douloureuse infirmité qui ne lui permettait pas de grimper à la tribune du Sénat, Charles Sébline est un sénateur chevronné qui intervient toujours de sa place. Il siège à la Commission des Douanes, dont il est vice-président en 1896-1897 et président en 1900. Il milite pour le protectionnisme, au Sénat et à l'Association de l'industrie et de l'agriculture françaises, qu'il préside lorsque Jules Méline devient président du Conseil. En 1891 il est secrétaire provisoire du Sénat. En 1894, souffrant de son infirmité, il renonce au secrétariat du Sénat. En 1905 il vote contre la loi de séparation des églises et de l'État.
Dès le début de la Première Guerre mondiale, Charles Sébline donne la dimension de sa rigueur morale et de son honnêteté intellectuelle. Il considère que sa place est au milieu des siens, et reste à Montescourt-Lizerolles (Aisne) dont il est le maire. Rapidement, l'occupant allemand le relève de toute autorité et le dépossède de sa propre maison familiale, où sa présence est seulement tolérée, il y vit dans des conditions indignes. Le l'armée allemande dynamite la maison de Charles Sébline et le conduit en gare d'Aulnoye (Nord) afin de le déporter. Souffrant de son infirmité, affaibli par la fatigue et le froid, il y décède.
Le Sénat n'apprend son décès que plusieurs semaines après.
Hommages
À l'unanimité, sur la proposition d'Ernest Monis, le Sénat décide, pour rendre hommage à Charles Sébline, que son buste, exécuté par le sculpteur Henri Désiré Gauquié, soit érigé dans la galerie de la salle des séances. Deux autres bustes lui ont été érigés, l'un au conseil général de l'Aisne et l'autre à Carentan. Charles Sébline était officier de la Légion d'honneur, Officier de l'Instruction Publique et du mérite agricole et Commandeur de la Couronne d'Italie.
Sources
- « Charles Sébline », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- « Charles Sébline », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
Notes et références
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