Chartreuse de Bologne

La Chartreuse Saint-Jérôme de Casara est un ancien monastère chartreux, situé juste à l'extérieur des murs de la ville, près du Stadio Renato Dall'Ara, au pied du Monte della Guardia et du sanctuaire de la Madonna di San Luca, à Bologne, aujourd'hui en Émilie-Romagne, dans les États pontificaux de sa fondation à sa fermeture.

Chartreuse Saint-Jérôme de Casara
Domus Sancti Hieronymi Bononiæ

Chartreuse de Bologne

Identité du monastère
Nom local Certosa di San Girolamo di Casara
Diocèse Bologne
Armoiries du monastère
Présentation du monastère
Fondateur Jean d’André
François de Sero
Culte Catholique
Ordre Chartreux
Province cartusienne Toscane
Patronage Saint Jérôme
Vierge Marie
Saint Jean Baptiste
Armes du fondateur
Historique
Date de la fondation 1334
Fermeture 1804
Architecture
Localisation
Pays Italie
Région  Émilie-Romagne
Ville métropolitaine Bologne
Ville Bologne
Coordonnées 44° 29′ 49″ nord, 11° 18′ 28″ est
Géolocalisation sur la carte : Émilie-Romagne
Géolocalisation sur la carte : Italie

Jusqu’à la fin du XVIIe siècle, elle connait une très grande prospérité et s’enrichit de nombreuses œuvres d’art. L'église a conservé de belles peintures d'Elisabetta Sirani, de Canuti, de Bibbiena, et de Bartolomeo Cesi.

D'autres œuvres d'Antonio et Bartolomeo Vivarini, Ludovico et Agostino Carracci, en plus du Guercin, ont été emmenées à Paris, par Bonaparte, le [1], et à leur retour en 1815, ont été déposées à la Pinacothèque nationale de Bologne.

Histoire

en 1332, le canoniste Johannes Andreæ ou Jean d’André (en), professeur à l’université de Bologne revenant d'un voyage en France, séjourne dans la grange monastique de Tetti Pesio, appartenant à la chartreuse de Val-di-Pesio, impressionné par les habitudes de vie sévères des Chartreux, il retourne à Bologne et travaille à la fondation d'une chartreuse dans cette ville[2]. Jean d’André fait don des terres pour construire le monastère au lieu-dit Casara. La première pierre est bénie le et la construction commence grâce à de nombreux bienfaiteurs dont Francesco de Sero di Gainago, de Parme, chanoine de Bologne, qui fait don de quelques fermes. Les travaux sont interrompus en raison des événements de Bologne, ils sont repris en 1336.

Le , Clair de Fontenay, prieur de la Grande Chartreuse, charge les prieurs de Casotto et de Pesio de donner pour prieur à la chartreuse de Bologne, le « prieur »[note 1] de Mombracco[3].

En 1350, le monastère est presque terminé et la consécration de l'église a eu lieu le , célébrée par Mgr Giovanni Nasio, évêque de Bologne ; en 1367, les murs d'enceinte entourant la chartreuse sont également terminés.

Au XVe siècle, le priorat du bienheureux Nicolas Albergati donne du lustre à sa maison, qu’enrichissent les dons de son secrétaire, devenu le pape Nicolas V qui accorde des privilèges très étendus à la chartreuse et agrandit le cloître et le réfectoire à ses frais. Une nouvelle impulsion conduit à préparer un plan plus large pour l'expansion du monastère.

Les stalles du chœur en bois incrusté sont restaurées par Biagio De 'Marchi en 1538 après un incendie déclenché par les Lansquenets de Charles Quint.

Une autre phase de construction intense et continue a lieu vers la fin du XVIe siècle: elle dure une trentaine d'années et fait de la chartreuse l'un des monastères les plus grands et les plus raffinés de l'ordre des Chartreux.

Jusqu’à la fin du XVIIe siècle, elle connait une très grande prospérité et s’enrichit de nombreuses œuvres d’art. Le grand clocher est élevé en 1608, l'abside de l'église Saint-Jérôme est décorée de peintures de Bartolomeo Cesi en 1616 et les chapelles sont créées dans les transepts. La peinture figurant sur le maître-autel est La Crucifixion, de Bartolomeo Cesi ; à gauche La Prière dans le jardin de Gethsémani et à droite une Déposition, également par Cesi.

De 1792 à 1797, elle sert de maison généralice à la place de la Grande Chartreuse.

En 1797, après le Traité de Tolentino, Bologne est réunie à la République cispadane ; les sécularisations commencent, la plupart des églises et les couvents sont fermés. Le corps d'Alexandre V, arraché de sa tombe, à Saint-François del Borghetto, est enterré provisoirement sous un portique de la chartreuse de Bologne[4].

Le domaine est converti en « camposanto »[note 2], le Cimetière monumental de la Chartreuse de Bologne, en 1801.

En 1869, lors de la construction de la Galleria degli Angeli, une nécropole étrusque, qui a été utilisée du VIe au IIIe siècle av. J.-C., y est découverte par Antonio Zannoni (it).

Personnalités liées à la chartreuse

Prieurs

  • 1407-1417 : Niccolò Albergati (1375-1443), né à Bologne en 1375 de famille noble, il entre à la chartreuse vers 1395, prieur en 1407. En 1417, il est nommé évêque de Bologne et cardinal en 1426. Surnommé « l’Ange de la paix » pour son action conciliatrice, il est béatifié en 1744.
  • 1466- 1467 : Simon Zanacchi (†1497), profès de la chartreuse de Parme, prieur en 1458, de Pise en 1459, de Bologne en 1466, de Montello en 1467, prieur de Parme en 1472, à nouveau de Pise en 1489, convisiteur de la province de Toscane de 1486 à 1488.
  • Bernard Pellicioni (†1646), né à Sassuolo, il est d’abord capucin. Il fait profession à la chartreuse de Bologne et devient successivement prieur des maisons de Bologne, Vedana, Padoue, Maggiano et Farneta[7]
  • 1728 : Théodore Borzani (1747), Profès de la chartreuse de Bologne, prieur en 1728 ; convisiteur de la province de Toscane en 1741, visiteur en 1743.
  • 1751-1767 : Sigismond Guastuzzu (†1773), né à Bologne, il fait profession à la chartreuse de cette ville, nommé prieur en 1751, convisiteur de la province de Toscane, absous en 1767.

Autres moines

Patrimoine culturel

L'église possédait des ouvrages remarquables :


Notes et références

Notes

  1. Mombracco étant un monastère de moniales. Le prieur est transformé en vicaire et les compétences entre ce dernier et la prieure sont strictement définies.
  2. cimetière en Italie, spécialement lorsqu'il présente une valeur archéologique ou artistique.
  3. Guido Reni se voit refuser ses esquisses préparatoires des tableaux narrant la vie de saint Bruno, car une femme incarnant la tentation de la chair est trop déshabillée. Ces dessins étaient une forme de sélection avant l’approbation définitive des Chartreux.
  4. L’entrée d’Elisabetta Sirani dans le cercle des artistes de la Chartreuse est presque une entorse à la règle selon laquelle aucune femme ne doit pénétrer dans l’univers des moines. Elisabetta Sirani ébauche la trame du tableau en moins d’une heure, ce qui suscite l’admiration et le respect des Chartreux. Le contrat stipule qu’elle devait achever ce travail en deux ans, il lui faut seulement une année.
  5. La profondeur et la multitude de personnages en mouvement sont annonciateurs du baroque.

Références

  1. Marie-Louise Blumer, Le Transport en France des objets d'art cédés par le traité de Tolentino, (lire en ligne).
  2. (it) « Certosa di Bologna », sur piergiorgiorocchi.it (consulté le ).
  3. Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349. Tome 5, fascicules 13-15, 1913-1926 (lire en ligne).
  4. « L'Univers », sur Gallica, (consulté le ).
  5. Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques. Tome premier sur Gallica.
  6. « Revue d'histoire et de littérature religieuses », sur Gallica, (consulté le ).
  7. Antoine-François Delandine et Louis-Mayeul Chaudon, Dictionnaire historique, critique et bibliographique, contenant les vies des hommes illustres. T. 21, 1821-1823 (lire en ligne)
  8. Frédéric Reiset, Notice des tableaux du Musée Napoléon III : exposés dans les salles de la Colonnade au Louvre, (lire en ligne)
  9. Histoire De La Peinture En Italie, Depuis La Renaissance Des Beaux-Arts, Jusques Vers La Fin Du XVIIIe Siècle ; Traduite De L'Italien Sur La 3e Édition, Par Mme Armande Dieudé, Seguin, (lire en ligne).
  10. Antoine-Claude Valery, Voyages historiques et littéraires en Italie pendant les années 1826, 1827 et 1828, ou L'indicateur italien. T. 2, 1831-1833 (lire en ligne).
  11. Charles Blanc, Marius Chaumelin, Georges Lafenestre et Paul Mantz, Histoire des peintres de toutes les écoles, Tome 13, 1883-1884 (lire en ligne).
  12. Nouveau dictionnaire d'histoire, de géographie, de mythologie et de biographie, Tome 1, (lire en ligne).
  13. « Annales de Bourgogne : revue historique trimestrielle publiée sous le patronage de l'Université de Dijon et de l'Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon », sur Gallica, (consulté le ).
  14. Hyacinthe Firmin-Didot, Ambroise Firmin-Didot et Frédéric Firmin Didot, Nouvelle biographie universelle publiée par MM. Firmin Didot frères, 1852-1854 (lire en ligne).
  15. « Sujets mythologiques ou allégoriques dont Elisabetta Sirani fut son propre modèle : - PDF Free Download », sur docplayer.fr (consulté le ).
  16. « Revue des deux mondes : recueil de la politique, de l'administration et des mœurs », sur Gallica, (consulté le ).

Bibliographie

  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 295.
  • (la) Le Couteulx, Carolo, Annales ordinis Cartusiensis, vol. V, Montreuil-sur-Mer, 1887/91, p. 327, 339, 449.
  • Leoncini, Giovanni, « Le Certose della “Provincia Tusciæ” », AC, vol. 60, Salzbourg, 1989, 2 vol. in-4, 376 p. + photos.
  • Devaux, Augustin et Van Dijck, Gabriel, Nouvelle Bibliographie Cartusienne : Cartusiana, Grande Chartreuse, 2005, Maisons de l'Ordre, , 785 p..

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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