Crucifixion

La Crucifixion (du latin classique crucifixio) désigne le crucifiement de Jésus de Nazareth — considéré par les chrétiens comme le Christ — et comme décrit dans les évangiles canoniques et référé dans les épîtres et d'autres sources anciennes[1]. Selon les textes néotestamentaires, Jésus-Christ fut condamné à mort par le préfet romain Ponce Pilate, et exécuté par le supplice de la croix avec l'inscription INRI. Sept paroles de Jésus en croix sont décrites dans la Bible.

Cet article traite de la crucifixion de Jésus de Nazareth. Pour le supplice en général, voir crucifiement. Pour le point de vue chrétien, voir Passion du Christ. Pour le point de vue musulman, voir Mort de Jésus de Nazareth dans l'islam.

Pour les articles homonymes, voir crucifixion (homonymie).

Crucifixion par Le Pérugin.

Les péricopes de l'arrestation de Jésus, de son procès, du portement de Croix et de sa crucifixion, font partie du récit de la Passion. Le passage de la crucifixion à la résurrection de Jésus est aux fondements de la religion chrétienne.

Récit des Évangiles

Jésus crucifié aux pieds non cloués, porte de l'église Sainte-Sabine de Rome datée du Ve siècle.

L'identification des causes de la condamnation de Jésus reste un sujet débattu : les récits évangéliques qui attribuent aux Juifs l'initiative des poursuites et rapportent une condamnation hâtive et une exécution romaines, ont en effet une forte portée théologique, visant notamment à montrer que le procès n'a pas été régulier[2]. Toujours est-il que l'exécution de Jésus a pour les autorités juives des raisons essentiellement religieuses, et pour les autorités romaines des raisons politiques. Certains contemporains de Jésus le tenaient pour un menteur, un faux prophète, voire un idolâtre, ce qui a certainement inquiété les autorités juives craignant que ses disciples voient en lui une figure messianique[3]. Chez les Romains, le crucifiement était un supplice infamant réservé aux criminels, ce qui indique que les charges retenues contre Jésus devaient être très sérieuses : « agitateur dangereusement arrogant », criminel politique, il fut probablement accusé de créer de graves troubles à l'ordre public, « ce qui correspondrait à l'idée d'une prétention messianique royale, qu'elle soit de son fait ou de celui de ses disciples »[4].

Dans l'Évangile selon Jean, Jésus est obligé, comme d’autres condamnés au crucifiement (qui deviendra pour ce cas précis la Crucifixion), de porter sa propre croix jusqu’au mont du Golgotha (la place du crâne), le lieu de l’exécution. D’après les Évangiles synoptiques, sur la route du Golgotha, les soldats obligent un passant, Simon de Cyrène, à porter la croix de Jésus. La raison n’en est pas donnée dans les Évangiles, mais l’Évangile selon Marc trouve opportun de citer les enfants de Simon, Alexandre et Rufus, comme s’ils avaient été des personnages connus des futurs lecteurs de Marc[5]. Paul cite aussi un « Rufus » dans son Épître aux Romains (Rm 16. 13)[6]. Luc ajoute que les femmes disciples suivaient Jésus, et pleuraient sur son destin, mais qu’il leur répondait par des citations (Os 10. 8)[7].

Le récit littéraire de la mort se déroule dans un cadre marqué par un rythme de trois heures dans l'Évangile selon Marc[8] : Jésus est crucifié à la troisième heure (9 heures du matin)[9], les ténèbres débutent à la sixième heure (à midi)[10] et la mort survient à la neuvième heure (trois heures de l'après-midi)[11]. On doit prendre garde à ne pas confondre cette « sixième heure » avec celle dont il est question en Mt 27:45, puisqu'il s'agit du « jour » dans ce dernier passage. La péricope marcienne a une visée théologique manifeste car ces trois blocs de trois heures correspondent aux trois moments de prières journalières dans le judaïsme[12] au temps de Jésus[13].

Quand ils arrivent au Golgotha, les Évangiles synoptiques relatent qu'un soldat propose à Jésus du vin mêlé de myrrhe pour atténuer la douleur, mais il le refuse. Jésus est alors crucifié, d’après les Évangiles synoptiques, à la « troisième heure » du jour (9 h). Selon les récits et traditions, il aurait été crucifié avec trois ou quatre clous[14].

Les quatre Évangiles canoniques mentionnent un titulus, pancarte qui porte une inscription laconique déclarant, sur un ton moqueur, Jésus roi des Juifs[15] (le futur acronyme INRI). L’Évangile selon Jean dit que l'inscription avait été rédigée par Pilate et était en « hébreu », en latin et en grec. L'affichage de la condamnation sur des croix est peu attesté historiquement[16].

Les Évangiles canoniques relatent alors que les vêtements de Jésus lui sont retirés par les soldats, pour être répartis entre eux en plusieurs lots. L’Évangile selon Jean évoque cette pratique qui correspondait à la coutume, mais aussi, par le procédé de l'intertextualité, l'accomplissement d'une prophétie[17] de Ps 22. 18[18]. Au IVe siècle, l'Évangile de Nicodème mentionne le port d'un pagne ceint autour des reins[19]. Il est probable que les bourreaux romains aient retiré le michrasim, le caleçon en toile de Jésus, mais il est moins vraisemblable qu'ils l'aient recouvert de ce pagne afin de respecter la pudeur juive (humiliation supplémentaire de la part des Romains, la dénudation est complète comme pour la flagellation[20]), la représentation du périzonium par les artistes n'apparaissant qu'à partir du VIIIe siècle[21].

Historicité

Le graffito d'Alexamenos qui pourrait être la plus ancienne représentation de la crucifixion de Jésus dessinée entre le Ier siècle et le IIIe siècle (figure de gauche), évoque déjà le cloutage (dessin de droite).
Giovanni Previtali crédite[22] Giotto de l'innovation du Christ en croix avec trois clous et le suppedaneum (c. 1320-1325), disposition cependant existant déjà dans la peinture de style byzantin du XIIIe siècle illustrée dans la galerie ci-dessous.

L'historicité de la crucifixion ne fait plus de doute pour les chercheurs, qui y retrouvent les principaux critères d'authenticité, comme le souligne John Paul Meier : l'embarras ecclésiastique, l'attestation multiple et la cohérence[23]. Bart Ehrman estime que la crucifixion de Jésus sur l'ordre de Ponce Pilate est l'élément le plus certain de sa biographie[24].

Les causes et les détails de l'exécution de Jésus sont plus sujets à caution, les évangélistes ayant enrichi – on suppose – ces épisodes bibliques de symboles théologiques[25]. Aussi est-il illusoire, selon Étienne Trocmé, de chercher à reconstruire, sur la base des récits évangéliques de la Passion du Christ, un compte-rendu historique précis de cet épisode[26].

Aucun des évangélistes ne mentionne au moment de la crucifixion le cloutage des pieds et des mains. Plus tard, pendant l'épisode de l'incrédulité de Thomas, Jean évoque un cloutage des mains[27], et Luc décrit Jésus ressuscité montrant ses mains et ses pieds[28]. Si la tradition du cloutage peut être interprétée comme un embellissement théologique des évangélistes Jean et Luc, ainsi que de l'apocryphe Évangile de Pierre, pour répondre à la prophétie du Livre des Psaumes[29], cette tradition (développée après par Justin Martyr[30] vers 160)[31] repose sur une réalité historique. La recherche contemporaine la confirme en s'appuyant sur les sources documentaires relatant les crucifiements à l'époque romaine, sur le contexte historique (les crucifiements en masse privilégiaient les cordes mais il n'était pas rare pour des exécutions singulières d'utiliser des clous) et sur les découvertes archéologiques[32],[33]. Mais si la tradition du cloutage des mains a une certaine autorité, celle des pieds est moins assurée mais elle est vérifiée par l'archéo-anthropologie[34], l'évangile de Jean et de Pierre ne le mentionnant pas[35].

Si l'évangile selon Jean est le seul des quatre évangiles canoniques à mentionner le coup de lance, il ne cite aucun texte de l'Ancien Testament qui aurait pu inspirer cette mention de l'effusion de sang et d'eau[36], ce qui suggère son authenticité[37]. Cependant, le passage johannique peut être une allusion à une prophétie[38] du Livre d'Ézéchiel[39].

Théologie de la croix

Le Christ rédempteur

La théologie de la croix désigne une théologie qui au lieu de mettre en avant la puissance divine insiste sur la souffrance et la faiblesse d'un Christ crucifié. Elle apparaît notamment d'abord chez l'apôtre Paul[40] qui prêchait un « Christ crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens »[41] puis chez Luther pour qui « la croix seule est notre théologie »[42].

Les deux larrons

Les quatre évangiles canoniques relatent que deux criminels sont crucifiés avec Jésus. Le crucifiement était une peine romaine réservée aux esclaves et aux grands brigands, aux pirates, parfois aux prisonniers de guerre et aux condamnés pour motifs politiques mais non pas à de simples voleurs. Les évangiles selon Marc[43] et selon Matthieu[44] les appellent « brigands » ou « bandits » en les qualifient en grec de λῃστής, mot qui signifie « brigand, pirate »[45], ceux de Luc[46] et Jean[47] les dénomment génériquement malfaiteurs, en utilisant le mot grec κάκουργος. Ces deux mots étaient des appellations classiques des Romains à l'encontre des sicaires ou des zélotes. Il est possible que les évangélistes aient voulu faire référence à des séditieux et aient introduit ces personnages dans un but théologique[48] et que la tradition chrétienne ultérieure ait voulu atténuer ce côté violent et politique[49].

Tandis que Marc et Matthieu disent que tous deux insultaient Jésus, dans l'Évangile selon Luc l'un des deux le respecte et lui demande : « Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne ». En raison de la réponse de Jésus dans cet évangile : « aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis », on le considère comme un saint, en l’appelant « le bon larron »[50].

Souvent on appelle le « bon larron » Dismas (Dysmas) et « le mauvais larron » Gestas, en suivant l'histoire des Actes de Pilate du IVe siècle, qui ont connu une très large diffusion en Occident. Des textes plus antiques les appellent Joathas et Maggatras (Capnatas, Gamatras), ou Zoatham et Camma. Dans l'Évangile arabe de l'Enfance ils sont Titus et Dumachus[51],[52]. L'Église catholique commémore le 25 mars « le saint brigand (sanctus latro), qui confessa le Christ sur la croix »[53], et l'Église orthodoxe célèbre le 12 octobre du calendrier julien (25 octobre grégorien) la « Mémoire du Bon Larron »[54].

Pratiques du crucifiement

Aspect juridique

Le crucifiement romain était considéré comme la peine suprême, principalement réservée aux esclaves et aux rebelles[55]. Les citoyens romains avaient droit, quant à eux, à la peine honorable de la décapitation ; il leur était même accordé le droit de se suicider, et de voir ainsi leurs dispositions testamentaires respectées. Les affranchis, en revanche, perdaient leur statut du fait de leur crime, redevenaient esclaves et, partant, subissaient le même sort que ceux-ci.

Selon le Digeste[56], « le crime commis contre le peuple romain ou contre sa sécurité est un crime de lèse-majesté (maiestatis crimen) » et l'inscription INRI, « le Roi des Juifs », est placée sur la croix[57]. Jésus, provincial juif condamné pour sédition[58], tombe ainsi sous le coup de la Lex Iulia maiestatis (it) qui établit pour ce crime de rébellion envers l'autorité impériale, la crucifixion[59].

Aspect technique

Il n'existe aucune source écrite de cette époque détaillant les instructions et les techniques de ce supplice qui ont varié selon les époques et les régions[60].

Premier témoignage archéologique connu de la réalité du crucifiement en Israël lors de la fouille d'un ossuaire en 1968[34].

Le plus souvent, le condamné était cloué ou attaché avec des cordages (effet de garrot) les bras écartés sur une poutre (patibulum[61]) sur laquelle était attaché le motif de sa condamnation (titulus). Le patibulum, doté d'une mortaise, était fixé, soit au sommet (crux commissa en forme de T), soit en dessous (crux immissa) d'un pieu (stipes) qui était ensuite fiché en terre. Le condamné pouvait être également attaché ou cloué à un simple poteau (crux simplex), une crux commissa ou croix en tau dans laquelle la poutre verticale ne dépasse pas la poutre horizontale, une croix en X (crux decussata) ou à un arbre (arbor infelix ou infelix lignum, « arbre de malheur »)[62]. Ces termes latins relatifs aux différentes formes de croix ont été créés au XVIe siècle par l'humaniste Juste Lipse dans son essai De cruce[63]. L'iconographie traditionnelle de la croix de Jésus est du type crux immissa[64] avec un stipes peu élevé (crux humilis, contrairement à la crux sublimis, croix élevée pour que l'exécuté soit visible de loin), les artistes ayant traduit la vision des théologiens selon laquelle le titulus devait être clouté sur le haut du stipes, mais cette pancarte pouvait être aussi suspendue autour du condamné. Ces théologiens privilégiaient également une croix relativement basse pour qu'un soldat puisse lui donner à boire avec une éponge imprégnée de vinaigre (la posca) au bout d'un roseau ou d'une petite branche d'hysope. Les historiens ne peuvent quant à eux se prononcer sur la forme de la croix de Jésus, leur seule certitude est que les Romains employaient d'ordinaire la crux commissa et que la tradition tardive de la croix latine (crux immissa à branches inégales) n'a aucune autorité[65].

Différentes pièces en bois pouvaient prolonger le supplice du crucifiement en permettant au condamné de mieux respirer : sedula pour le fessier, suppedaneum pour les pieds encloués ou attachés[66]. Comme l’explique l’historien Yosef Klausner, le corps nu du supplicié se couvrait de plaies sur lesquelles venaient se coller mouches et moustiques[67]. Avec ses sphincters qui se relâchaient, l'urine et les excréments coulaient le long de ses jambes, conjuguant ainsi à la souffrance l'humiliation de cette exhibition publique[67]. Des chiens et des vautours pouvaient venir arracher la chair des suppliciés encore en vie[68]. Selon la coutume romaine, le cadavre devait rester en place pour devenir la proie des oiseaux mais selon la loi juive, le corps devait être enlevé le soir même pour être déposé dans la sépulture des suppliciés, la fosse commune[67].

Une découverte archéologique en Israël en 1968 suggère que les pieds étaient cloués au niveau du calcanéum[69] (cas de Jehohanan (en), crucifié au temps d'Hérode[70]). Toutefois, Flavius Josèphe indique que dans les dernières semaines du siège de Jérusalem, les troupes romaines crucifiaient cinq cents personnes par jour et s'amusaient à les crucifier dans les positions les plus diverses[71]. Le cloutage des mains pouvait se faire de différentes manières selon des études en anatomie et en paléopathologie : dans le haut de la main du côté radial du poignet (hypothèse de Frederick Zugibe), dans l'espace carpien de Destot (hypothèse du chirurgien Pierre Barbet)[72], mais non dans la paume comme l'iconographie traditionnelle le montre car les mains ne pouvaient supporter le poids d'un corps (poids maximum supporté évalué à une trentaine de kg), une crucifixion faite de cette manière aboutissant rapidement à un déchirement des mains, à moins qu'elles ne soient également ligotées au patibulum[73]. Une autre découverte archéologique en Israël[74] suggère que les bras du supplicié pouvaient être encordés et passés derrière le patibulum[75], les mains étant cloutées non dans la paume mais par derrière[76].

L'Église privilégiera l'iconographie de la crux immissa qui deviendra au Ve siècle la croix latine, représentée avec un montant vertical élevé (la crux sublimis). Le fait qu'un soldat donne à boire à Jésus avec une éponge imprégnée d'eau vinaigrée (la posca) au bout d'un roseau[77] ou d'une branche d'hysope[78] (tout petit arbrisseau) suggère plutôt l'emploi d'une crux humilis, croix basse utilisée pour les exécutions ordinaires, la crux sublimis étant réservée pour des personnages plus importants afin que leur exécution soit visible de loin[79].

La « crucifixion apparente »

Le gnosticisme

Selon plusieurs courants gnostiques (Basilide[80], gnosticisme séthien[81]), Jésus n'a pas été crucifié. Un de ses disciples, ou Simon de Cyrène qui, dans les synoptiques, porte la croix, est mort sur la croix.

L'islam

Le Coran, sourate 4, verset 157, parle de crucifixion illusoire : Jésus n'est pas mort sur la croix, Dieu l'a enlevé au ciel. Toutefois le Coran ne précise pas si ce que les Judéens des années 30 ont pris pour une crucifixion de Jésus était le résultat d'une substitution d'identité (un homme prenant la place de Jésus), ou l'effet d'une hallucination collective. Le Coran dans ce passage fait-il référence au docétisme ? Les spécialistes qui s'expriment à ce sujet dans Jésus et l'islam (Jacqueline Chabbi, Gabriel Said Reynolds, Claude Gilliot, notamment) ne sauraient l'assurer ; Michael Marx se prononce pour la négative[82]. Pour les rédacteurs du Coran, le supplice de la crucifixion est « indigne » d'un prophète de l'importance de Jésus, explique M.-T. Urvoy[83].

Gabriel Said Reynolds évoque la reprise du thème de la crucifixion apparente dans l'Évangile de Barnabé, récit de la vie de Jésus composé par des auteurs anonymes très probablement musulmans, peut-être au XVIe siècle[82].

Représentation artistique

La sobriété et la symbolique du récit des évangiles sur la crucifixion laissent place à beaucoup d'interprétation pour les artistes : le Christ crucifié dès le début de l'iconographie chrétienne est une illustration du docétisme avec la représentation du Christus triumphans[84], puis cette iconographie évolue[85].

La tradition byzantine représente le Christus patiens (Christ souffrant ou résigné) montrant les déformations dues aux sévices infligés : la tête entourée du nimbe crucifère et légèrement penchée à droite, est caractérisée par les yeux fermés du masque mortuaire, le visage émacié ; le corps affaissé est marqué par les pectoraux en pèlerine reliés par des stries sternales, les côtes sous-mammaires dont le gril commence très bas, les muscles effondrés de l'abdomen et les plaies saignantes (mains, pieds et flanc)[86]. Rarissimes toutefois sont les représentations dépeignant le supplice dans sa dramatique réalité, comme Le calvaire[87] de Nikolaï Gay[88].

Dans l'Église d'Occident, la représentation de la Crucifixion débute partir du Ve siècle, avec un Christ vivant, dépourvu des marques de la douleur extrême, le Christ triomphant (Christus triumphans). Celle de Santa Maria Antiqua réalisée au VIIIe siècle est une des premières de ce type dans l'art monumental. Les yeux du Christ grands ouverts donnent une impression de douceur, et il est vêtu d'une tunique[89].

Quelques exemples :

Le Christ en croix est souvent représenté portant le périzonium.

Les différentes postures de la représentation du Christ en croix sont :

Et la représentation de la Croix avec le Christ seul en crucifix.

Mise en musique

  • Heinrich Schütz, Les 7 Paroles du Christ en Croix (SW478) 1662.
  • Joseph Haydn, Les Sept Dernières Paroles du Christ en croix pour orchestre (catalogue Hoboken XX-01), réécrite pour quatuor à cordes OP. 51 en 1786-1787. L'œuvre fut reprise par le compositeur sous forme d'Oratorio pour 4 voix solistes, chœur mixte et orchestre en 1796.
  • Charles Gounod, Les 7 Paroles de N.S. Jésus-Christ sur la Croix pour chœur à 4 voix mixtes (1855).
  • César Frank, Les 7 paroles du Christ sur la Croix (1859).
  • Rotting Christ, "Ze Nigmar" 2016, sur l'album Rituals L'intro du morceau est en araméen, et raconte les dernières paroles du Christ sur la croix, comme "Eli Eli, lama sabachthani (Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné ?)"

Notes et références

  1. Eddy, Paul Rhodes and Gregory A. Boyd (2007). The Jesus Legend: A Case for the Historical Reliability of the Synoptic Jesus Tradition. Baker Academic. p. 172.
  2. (en) Markus N. A. Bockmuehl, The Cambridge Companion to Jesus, Cambridge University Press, , p. 136.
  3. Graham Stanton, « Jesus of Nazareth: A Magician and a False Prophet Who Deceived God's People ? », dans Jesus and Gospel, Cambridge University Press, 2005, p. 127-147.
  4. Larry W. Hurtado, Le Seigneur Jésus Christ : la dévotion envers Jésus aux premiers temps du Christianisme, Éditions du Cerf, , p. 69-70.
  5. Raymond Edward Brown, The Death of the Messiah : From Gethsemane to the Grave : a Commentary on the Passion Narratives in the Four Gospels, Doubleday, , p. 929.
  6. Rm 16. 13.
  7. Os 10. 8.
  8. Jean-Maurice Clercq, La Passion de Jésus, de Gethsémani au Sépulcre, François-Xavier de Guibert, , p. 200.
  9. Mc 15. 25.
  10. Mc 15. 33. Ces ténèbres sont probablement un embellissement théologique du rédacteur biblique pour répondre à la prophétie du Livre d'Amos (Am 8,9 dans la Bible Segond). Source : (en) David L. Turner et Darrell L. Bock, Matthew, Mark, Tyndale House, , p. 196.
  11. Mc 15. 34.
  12. Dn 6. 11.
  13. (en) Robert Gundry, Mark. A Commentary on His Apology for the Cross, Chapters 9 - 16, Wm. B. Eerdmans Publishing, , p. 965.
  14. (en) Geoffrey W. Bromiley, The International Standard Bible Encyclopedia, Eerdmans Pub Co, (ISBN 0-8028-3785-9, lire en ligne), p. 826.
  15. Dans tous les Évangiles il y a de légères différences dans la formulation.
  16. (en) Craig S. Keener, A Commentary on the Gospel of Matthew, Wm. B. Eerdmans Publishing, , p. 680.
  17. Ps 22. 18.
  18. Étienne Trocmé, L'évangile selon saint Marc, Labor et Fides, , p. 368.
  19. Jésus sortit du prétoire accompagné des deux larrons. Lorsqu'ils furent sur place, on le dépouilla de ses vêtements, on le ceignit d'un linge et on lui posa une couronne d'épines sur la tête. Évangile de Nicodème 10:1.
  20. Charles Perrot, Jésus, Presses Universitaires de France, , p. 87.
  21. Paul Thoby, Le crucifix des origines au concile de Trente : étude iconographique, Bellanger, , p. 6.
  22. Michel Costantini, La sémiotique visuelle : nouveaux paradigme, Éditions L'Harmattan, , p. 35.
  23. John Paul Meier, « How do we decide what comes from Jesus », dans The Historical Jesus in Recent Research, James D. G. Dunn et Scot McKnight, 2006, p. 126–136.
  24. Bart Ehrman, A Brief Introduction to the New Testament, 2008 (ISBN 0-19-536934-3) p. 136.
  25. Gérard Rochais et Chrystian Boyer, Le Jésus de l'histoire à travers le monde, Fides, , p. 112.
  26. (en) Étienne Trocmé, Jesus as seen by his contemporaries, Westminster Press, , p. 70.
  27. Jn 20. 25—27.
  28. Lc 24. 39.
  29. Ps 22. 17.
  30. Justin Martyr, Dialogue avec Tryphon, 97.
  31. (en) Bruce Metzger, New Testament tools and studies, Brill, , p. 217.
  32. (en) Joe Zias (en) et James H. Charlesworth (en), « Crucifixion: Archaeology, Jesus, and the Dead Sea Scrolls », dans In Jesus and the Dead Sea Scrolls, éd. J. H. Charlesworth, Doubleday, 1992, p. 273–89.
  33. (en) Martin Hengel, Crucifixion in the Ancient World and the Folly of the Message, Fortress, , p. 32.
  34. Cette découverte en 1968 est la première preuve directe avérée d'un crucifiement. Un second cas pourrait être celui d'un squelette mis au jour en 2007 dans une tombe italienne de Gavello, caractérisé par une lésion singulière sur le pied évoquant la trace de ce châtiment D'après (en) Emanuela Gualdi-Russo, Ursula Thun Hohenstein, Nicoletta Onisto, Elena Pilli, David Caramelli, « A multidisciplinary study of calcaneal trauma in Roman Italy: a possible case of crucifixion? », Archaeological and Anthropological Sciences, , p. 1–9 (DOI 10.1007/s12520-018-0631-9).
  35. (en) Bruce Metzger, New Testament tools and studies, Brill, , p. 218.
  36. « Un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau », Jn 19. 34.
  37. (en) Raymond Edward Brown, The death of the Messiah : from Gethsemane to the grave. A commentary on the Passion narratives in the four Gospels, Doubleday, (ISBN 0-225-66746-0), p. 1178–1181.
  38. Ez 47. 1
  39. (en) Gerard S. Sloyan, The crucifixion of Jesus : history, myth, faith, Fortress Press, , p. 173.
  40. Benoît XVI, « La théologie de la Croix dans la christologie de saint Paul », sur vatican.va, .
  41. Paul de Tarse, Première épître aux Corinthiens, 1-23.
  42. Luther, Études sur les psaumes.
  43. Mc 15. 27
  44. Mt 27. 38
  45. A Greek–English Lexicon : λῃστής
  46. Lc 23. 32
  47. Jn 19. 18
  48. En réponse à la prophétie Is 53. 12.
  49. (en) Raymond Edward Brown, The death of the Messiah : from Gethsemane to the grave : a commentary on the Passion narratives in the four Gospels, Doubleday, , p. 1013.
  50. Terme dérivé du mot latin latro utilisé dans la Vulgate et dans la Vetus Latina pour traduire à la fois λῃστής (bandit) et κάκουργος (malfaisant). Le mot latin latro signifie « brigand » non pas « voleur », cf. Lewis and Short : latro.
  51. Raymond E. Brown, The Death of the Messiah', Doubleday, 1994, p. 969.
  52. Michel Dubost, Stanislas Lalanne, Le nouveau Théo. L'Encyclopédie catholique pour tous, Fleurus, , p. 247.
  53. Martyrologium Romanum, Typis Vaticanis, 2004 (ISBN 978-88-209-7210-3), p. 205
  54. Calendrier orthodoxe : fêtes et saints de l'Église orthodoxe – octobre.
  55. Neil Elliott, Liberating Paul: The Justice of God and the Politics of the Apostle, Fortress Press, 2005, page 94.
  56. Dig. 48. 4. 1. 1
  57. L'inscription sur l'écriteau dont l'accrochage n'est pas précisé par les évangiles synoptiques (autour du cou de Jésus ?) porte le motif de la condamnation politique « le Roi des Juifs », cf. Mc 15,26). Jn 19,19-20 précise que l'inscription est placée sur la croix. Cf. Étienne Trocmé, L'évangile selon saint Marc, Labor et Fides, , p. 368.
  58. Cf. Mc 14,47, Mc 14,58.
  59. Pierre Maraval, Simon Claude Mimouni, Le christianisme des origines à Constantin, Presses Universitaires de France, , p. 87.
  60. (en) F.P. Retief & L. Cilliers, « The history and pathology of crucifixion », South African Medical Journal, vol. 93, no 12, , p. 938-941.
  61. Qui a donné le mot français « patibulaire », c'est-à-dire « qui mérite de porter une croix ».
  62. (en) John Granger Cook, Crucifixion in the Mediterranean World, Mohr Siebeck, , p. 34-46.
  63. (en) Gunnar Samuelsson, Crucifixion in Antiquity, Mohr Siebeck, , p. 295.
  64. Une crux immissa ou crux capitata est une croix latine (à branches inégales : oblongata) ou croix grecque (à branches égales : quadrata.
  65. Charles Guignebert, Jésus, Albin Michel, , p. 497.
  66. Jacques de Landsberg, L'art en croix. Le thème de la crucifixion dans l'histoire de l'art, Renaissance Du Livre, , p. 12.
  67. Yosef Klausner, Jésus de Nazareth : son temps, sa vie, sa doctrine, Payot, , p. 77-79.
  68. (en) Raymond Edward Brown, The Death of the Messiah. From Gethsemane to the Grave : a Commentary on the Passion Narratives in the Four Gospels, Doubleday, , p. 951
  69. Le docteur Pierre Mérat a déterminé, dans le tarse du pied, l'espace osseux le mieux adapté pour l'encloutage, appelé depuis l'« espace de Mérat » (entre le 3e cunéiforme, le 2e cunéiforme et l'os naviculaire). Cf (en) Pierre Mérat, « Critical Study: Anatomy and Physiology of the Shroud », The Catholic Counter-Reformation in the XXth Century, no 218, , p. 3-4.
  70. La découverte archéologique d'une tombe à kokhim en 1968, à Givat HaMivtar (en) (banlieue de Jérusalem) met au jour des ossuaires. Quinze ossuaires de l'époque hérodienne, comme ceux bien décrits du tombeau de Talpiot, ont été étudiés. L'examen ostéologique des ossements a révélé les restes de onze hommes, douze femmes et douze enfants dont trois adultes victimes de mort violente et trois enfants morts de faim. Celui au nom de Jehohanan (en) révèle la présence d'un calcanéum transpercé d’un clou d'11 cm de longueur mais l'absence de mains cloutées, suggérant qu'elles devaient être liées. Ses membres inférieurs sont comme fracturés mais cette fragmentation est post mortem et non ante mortem, aussi ne peut-elle être interprétée comme résultant de la pratique du crurifragium, brisement des jambes pour accélérer la mort. La présence d'olivier et d'acacia (ou de pistachier, les analyses micropaléobotaniques ne pouvant trancher car l'échantillon est trop petit) sur le clou est interprétée de la manière suivante : le supplicié était cloué non pas sur une croix mais sur un arbre (acacia ou pistachier), une petite plaquette d’olivier servait à faciliter l’enclouage du pied et empêcher que le crucifié ne s'agite de trop. La pointe recourbée du clou suggère que lors de son enfoncement, il a rencontré un nœud du bois ou un clou planté et resté en place lors d'un précédent crucifiement. Source : (en) J. Zias et E. Sekeles, « The Crucified Man from Giv’at ha-Mivtar: A Reappraisal », Israel Exploration Journal, no 35, , p. 22–27.
  71. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs (lire en ligne), Livre V, chap. XI (« Cruauté des Romains; revers et succès de Titus. »).
  72. (en) Frederick Thomas Zugibe, The Cross and the Shroud : A Medical Inquiry Into the Crucifixion, Paragon House Publishers, , p. 60.
  73. Philippe Charlier, Male mort. Morts violentes dans l'Antiquite, Fayard, , p. 146.
  74. Découverte en 1971 d'un ossuaire dans l'« Abba Cave » à Givat HaMivtar (en) avec plusieurs ossements dont deux clous associés à des phalanges.
  75. Trois positions possibles du crucifié.
  76. (en) Patricia Smith, « The Human Skeletal Remains from the Abba Cave », Israel Exploration Journal, vol. 27, nos 2/3, , p. 121-124.
  77. Mt 27. 48.
  78. Jn 19. 29.
  79. Jacques de Landsberg, L'art en croix, Renaissance Du Livre, , p. 21.
  80. Irénée, Contre les hérésies (lire en ligne), Livre I, Troisième partie, origine du valentisme, chap. 1 (« Les ancêtres des valentiniens »), Saturnin et Basilide.
  81. « Deuxième traité du grand Seth (NH VII, 2) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  82. Jésus et l'islam. Documentaire de Jérôme Prieur et Gérard Mordillat diffusé sur Arte en 2015 ; 1er épisode, « La crucifixion ».
  83. Marie-Thérèse Urvoy, article « Jésus » dans M. Ali Amir-Moezzi (dir.), Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 440.
  84. Jacques de Landsberg, L'art en croix : le thème de la crucifixion dans l'histoire de l'art, Renaissance Du Livre, , p. 52.
  85. Jacques de Landsberg, L'art en croix : le thème de la crucifixion dans l'histoire de l'art, Renaissance Du Livre, , p. 26-28.
  86. Paul Thoby, Le crucifix, des origines au concile de Trente : étude iconographique, Bellanger, , p. 38.
  87. Le calvaire
  88. Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, Jésus contre Jésus, Paris, Seuil, , 406 p. (ISBN 978-2-7578-1102-3), p. 95
  89. François Boespflug, La Crucifixion dans l’art : Un sujet planétaire, Montrouge, Bayard Editions, , 559 p. (ISBN 978-2-227-49502-9), p. 40
  90. Le Soleil et la Lune, hérités de l’iconographie antique, « font probablement écho à l’obscurcissement de la Terre, mais symbolisent surtout le Cosmos assistant et participant à la mort du Christ ». Cf Julie Mercieca, « La Crucifixion : iconographie et spatialisation des peintures murales entre le ixe et le début du xie siècle dans l’Occident chrétien », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, vol. 21, no 1, (DOI 10.4000/cem.14642)
  91. L’ostentatio genitalium (exhibition des organes génitaux) a une justification théologique, celle d'affirmer l'humanité du Christ, mais se heurte à la censure des nudités à partir du concile de Trente et de la Réforme catholique qui réprouvent les tendances profanes au retour à la beauté et à la nudité classique. Cf François Bœspflug, Le Dieu des peintres et des sculpteurs : L'Invisible incarné, Hazan, , p. 138

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) David W. Chapman, Ancient Jewish and Christian perceptions of crucifixion, éd. Mohr Siebeck, 2008, extraits en ligne.
  • Martin Hengel, La Crucifixion dans l'Antiquité et la folie du message de la croix, éd. Cerf, coll. Lectio Divina no 105, 1981.
  • François Vouga, La Religion crucifiée : Essai sur la mort de Jésus, Labor et Fides, 2013.
  • B. Lussiez, Anatomie de la crucifixion, Elsevier, 2005, extraits en ligne.
  • François Boespflug, La Crucifixion dans l’art : Un sujet planétaire, Bayard Editions, 2019.

Articles connexes

Liens externes

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