Chrestienne Leclerc Du Vivier
Chrestienne Leclerc du Vivier (vers 1563 à Saint-Nicolas-de-Port - après octobre 1637 à Paris[1]) est la co-fondatrice d’un couvent des carmes déchaussés à Charenton-le-Pont.
Pour les autres membres de la famille, voir Famille Le Clerc.

Naissance | |
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Décès |
Après 16 octobre 1637, date de son testament Paris |
Famille | |
Père |
Elle est originaire de la famille Le Clerc, et elle est la femme de Charles Bailly du Séjour, conseiller du roi en ses conseils d’état et privé, président de la chambre des comptes, député de Paris aux États généraux de 1593.
Sa statue funéraire, par Simon Guillain, est au musée du Louvre[2].
Biographie
Sa famille de naissance


Chrestienne Leclerc du Vivier est la fille de Pierre Leclerc du Vivier, conseiller et surintendant des finances du cardinal Charles de Lorraine (1567-1607) et de Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur (1558-1602); il est aussi conseiller du roi de France, trésorier général de Bretagne, et, à la fin de sa vie, général des finances.
Son mari
Son mari (épousé le 10 septembre 1581, à Paris) est Charles Bailly du Séjour (1555-1627), chevalier, conseiller du roy en ses conseils d’état et privé, président de la chambre des comptes.
Charles Bailly du Séjour est le fils de Guillaume Bailly (1519-1582), président en la chambre des comptes, comte de La Ferté-Aleps, abbé de l’abbaye de Bourgueil en mai 1582, où il serait mort empoisonné[3].
Charles Bailly est seigneur du Séjour-du-Roy, de Honouille, de Melleray[réf. à confirmer][4] et d'Armenonville[réf. à confirmer][5].
Charles Bailly est commissaire des vivres en Flandres de 1583 à 1597. Il est marguillier de Saint-Nicolas-des-Champs en 1591. Il est député de Paris aux États généraux de 1593 en tant que président de la Chambre des Comptes[réf. à confirmer][6].
Il meurt en novembre 1627, âgé de soixante-douze ans[7], plus de dix ans avant son épouse qui commande leur tombeau dès juillet 1628[8].
La fondation du couvent en 1617
Charles Bailly avait hérité du Séjour-du-Roy, qui était un fief relevant du roi, mais délaissé[réf. à confirmer][9].
Au début de l’année 1617, Chrestienne Leclerc du Vivier et son mari offrent aux carmes déchaussés de leur donner cette propriété qui se trouve à une petite lieue de Paris, par la porte Saint-Antoine, et est située au-dessous du pont de Charenton. Charles Bailly et son épouse, qui demeurent à leur hôtel particulier de la rue Gît le Cœur, à l’angle du quai des Augustins (proche de la chambre des comptes dont il est président), ont en effet appris que les Carmes déchaussés de Paris recherchaient un lieu à proximité de la capitale pour fonder un noviciat[10].
C’est sur la partie occidentale du Séjour du Roi, que les Carmes déchaussés établissent leur couvent, à proximité du rivage de la Marne. Le couvent des carmes déchaussés se trouve sur le territoire de la paroisse de Conflans, et assez éloigné de cette paroisse. Il est situé à l'extrémité du village des Carrières, près du bourg de Charenton.
Possédant une propriété aux Carrières de Charenton, ils l’offrent sous certaines conditions aux religieux. Les moines parisiens ne doivent sous aucun prétexte vendre ou donner ces lieux. Ils doivent en outre y bâtir une église et des bâtiments conventuels très rapidement avant toute autre construction ailleurs, même dans la capitale. Si les carmes déchaussés ne respectent pas ces clauses, la donation sera annulée et l’ensemble retournera à leurs précédents propriétaires, Charles Bailly et sa femme.[réf. nécessaire]
Cette donation a officiellement lieu le 18 février 1617. Le contrat de donation est insinué le 18 novembre 1623. Ils ont en effet eu cette propriété entièrement gratuitement, puisque Charles Bailly s’acquitte même des 50 sols de rentes dont l’ensemble était redevable auprès du roi.[réf. nécessaire]
Les constructions débutent dès le mois d’avril 1617, conformément aux conditions fixées. La construction de leur église est achevée en avril 1628. Cela donne lieu à une nouvelle cérémonie. Le 30 avril 1628, dimanche de Quasimodo, l’église est solennellement bénite par Paul Bailly, abbé de Saint-Thierry, conseiller et aumônier du roi, fils de Charles Bailly et Chrestienne.[réf. nécessaire]
Dans l’église des carmes déchaussés de Charenton, à côté du maître-autel, est une chapelle, dans laquelle est le mausolée des fondateurs de cette maison. Le tout sera détruit, il ne restera que la statue de Chrestienne Leclerc conservée désormais au musée du Louvre et les fondements d’un mur. Le couvent de Carmes sera converti en maison de campagne et en une manufacture d'apprêts de toiles, en vinaigrerie, en fabrique de sel de saturne et en magasins de vins considérables. Le petit château royal sera démoli en 1903 pour édifier une gare.
Sa statue
Chrestienne Leclerc meurt après 1637[1].

Cette statue de Chrétienne Leclerc aura posé trois problèmes : celui de son identification avec d’Isabelle Bureau, puis avec Madeleine de Crèvecœur, celui de son attribution à Philippe de Buyster (1595-1688)[11].
Il faudra attendre les recherches de Geneviève Bresc-Bautier, conservateur général au département des sculptures du Louvre, pour que la soi-disant Madeleine de Crèvecœur devienne la statue priante de Chrétienne Leclerc, provenant de son monument funéraire et de celui de son époux Charles Bailly, érigé dans l’église des Carmes déchaussés de Charenton, sculpté en 1628 par Simon Guillain[12]. La véritable statue de Madeleine de Crèvecœur serait depuis 1821 dans la cathédrale de Soissons, où elle était faussement dénommée Henriette de Lorraine d’Elbeuf, abbesse de Notre-Dame de Soissons de 1660 à 1669[13].
La confusion aura été due à la pagaille née de la Révolution et des ressemblances au niveau du travail des sculpteurs, en particulier dans le traitement ample du manteau avec ses creux et sa belle chute – que l’on retrouve chez Philippe de Buyster dans l’extrémité du manteau du cardinal de La Rochefoucauld soutenu par l’ange, dans les mains sagement jointes aux doigts un peu séparés, aux phalanges bien articulées, enfin dans le caractère réaliste sans excès ni dureté de l’ensemble. Les cheveux sont coiffés en mèches ondulées et parallèles, selon une mode que l’on retrouve par exemple dans la statue de Madeleine Marchand, également de 1628 mais due au ciseau de Thomas Boudin[14].
Sa descendance
Chrestienne Leclerc du Vivier et Charles Bailly du Séjour sont les ascendants de plusieurs personnalités importantes de l’Ancien Régime et de la Révolution. Ils ont eu sept enfants :
- Charles II Bailly du Séjour (1582-1658), est chevalier, seigneur du séjour du roi, de Saint-Mars etc., conseiller du roi en ses conseils, maître en sa chambre des comptes et doyen du semestre de janvier, dans cette compagnie. Il se marie avec Françoise Marescot (1598-1655), fille de Guillaume Marescot.
- Anne Bailly (1585-1642), se marie en 1602 avec Antoine II Loysel (1568-1610), fils d’Antoine Loysel. Veuve en 1610, Anne Bailly se remarie en 1622 à Jacques de Garsanlan (1580-1642), conseiller et maître ordinaire en la Chambre aux deniers, trésorier et banquier de la Maison de Monsieur, Gaston de France[15].
- Paul Bailly de Saint-Thierry (1588-1652), est conseiller et aumônier du roi et de la reine et l’un des fondateurs de la compagnie des Cent-Associés[réf. incomplète][16]. Il est aussi abbé commendataire de l’abbaye de Saint-Thierry, près de Reims et clerc de Paris (1613).
- Chrétienne Bailly (1595-1652), se marie à Mathieu Bourlon (1570-1648), conseiller du roi en ses conseils maître conseiller, maître ordinaire en sa chambre des Comptes, maître des requêtes. Veuve en 1685, Chrétienne Bailly se remarie avec Bertrand d’Ostove (1590-1649), marquis de Clanleu, commissaire des guerres, maréchal des camps et armées du roi en 1648, chambellan de Son Altesse Royale Gaston de France et enfin gouverneur de Mardick, près de Dunkerque et Dixmude.
- Madeleine Bailly (1602-1671).
- Guiillaume Bailly de Saint-Mars (1603-1646), abbé commendataire de l’abbaye de Saint-Thierry, près de Reims, avocat du roi en ses conseils, Premier avocat général du Grand Conseil, seigneur de la terre de Saint-Mars et du château de Segray, à Saint-Mars-la-Brière[réf. incomplète][17].
- Pierre Bailly de Berchère (1604-1645), écuyer, seigneur de Berchère et de Saint-Mars-la-Brière, secrétaire de la Chambre du roi en janvier 1611, conseiller du roi, conseiller d'État et privé, maître d'hôtel ordinaire du roi, trésorier général de France en Champagne. Il est marié à Charlotte de Cotignon (1610-?).
Notes et références
- « 16 octobre 1637 : Testament de Chretienne Le Clerc, veuve de Charles Bailly, ».
- Simon Guillain, Chrétienne Leclerc, (lire en ligne)
- Mémoires de la Société archéologique de Touraine - page 95, 1866.
- Revue historique et archéologique du Maine, 1890, T'.
- Bulletin De Société historique du sixième arrondissement de Paris, p.25 .
- Essai sur l’histoire de la formation et des progrès du Tiers État..., p. 387.
- « 29 novembre 1627 : Inventaire après décès de Charles Bailly, chevalier, conseiller du roi et président en la chambre des comptes, dressé à la requête de Chrétienne Leclerc, sa veuve, demeurant en son hôtel rue Git-le-Coeur. »
- Simon Guillain, Chrétienne Leclerc, (lire en ligne)
- Le Séjour du Roi s’étend du bord de la Marne à notre rue de Paris actuelle, occupant une grande partie de la colline. Source : Décembre 02 / janvier 03 • Charenton, magazine page 15. En face de la future mairie selon le Quid.
- « 18 février 1617 : donation aux religieux de l'ordre des frères Déchaussés »
- « Chrestienne Le Clerc du Vivier », sur Wiki Guy de Rambaud (consulté le )
- Simon Guillain et France, Chrétienne Leclerc, (lire en ligne)
- Figure priante de Madeleine de Crèvecœur, attr. (cathédrale de Soissons, Aisne) . Voir aussi : Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France p. 178 et 179, Inscriptions de la France du Ve siècle au XVIIIe- ancien diocèse de Paris, par Ferdinand de Guilhermy p. 469 et 489, Dictionnaire des inventions et découvertes anciennes et modernes; publ. par l'abbé Migne, par Achille François Jouffroy d'Abbans, p. 2, Musée des monumens français, ou Description ... des statues ... bas-reliefs et tombeaux des..., par Marie Alexandre Lenoir, Paris mus. des monuments fr p. 148 et 149.
- Thomas Boudin, Madeleine Marchand (1603-1625), épouse de Nicolas le Jay, (lire en ligne)
- Edo and Paris Urban Life and the State in the Early Modern Era, de James L. McClain, John M. Merriman, Kaoru Ugawa, Ugawa Kaoru – 1997, page 141 et Bulletin, page 143, 1946.
- Samuel Champlain, fondateur de Québec et père de la Nouvelle-France histoire ... de Narcisse-Eutrope Dionne – 1891, page 521 et Histoire de la Nouvelle-France, de Marcel Trudel, Guy Frégault.
- Les graveurs de portraits en France, catalogue raisonné de la collection des ... de Ambroise Firmin-Didot - 1877 - page 425 ; Mémoires de Saint-Simon - page 276 de Louis de Rouvroy Saint-Simon, Arthur André Gabriel Michel de Boislisle, Léon Lecestre, Jean Georges Léon Michel de Boislisle – 1910.
Voir aussi
Liens externes
- Sa famille Mémoires de la Société archéologique de Touraine
- Sa famille : Nobiliaire de Normandie. 1863.
- Statue de Chrétienne Leclerc du Vivier au musée de Louvre
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