Christine Deviers-Joncour
Christine Deviers-Joncour, née Anne-Marie Christine Deviers le à La Cassagne, est connue dans le cadre de l'affaire Elf. Surnommée « la putain de la République » ou « la Mata Hari du Périgord[1] », elle a reçu d'importantes commissions de ce groupe chimique et pétrolier public ainsi que du groupe d'armement Thomson pour obtenir de Roland Dumas, alors ami et surtout ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand, l'autorisation de vendre des frégates militaires à Taïwan.
Pour les articles homonymes, voir Joncour.
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Jean-Jacques de Peretti (de à ) |
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Biographie
Fille unique de Marcel et Paulette Deviers, instituteurs socialistes, Anne-Marie Christine Deviers est élève au lycée La-Boétie de Sarlat-la-Canéda quand elle rencontre Jean-Jacques de Peretti, élève au collège jésuite Saint-Joseph de la même ville. En 1965, Anne-Marie tombe enceinte. Le couple se marie rapidement puis quitte la Dordogne pour Paris, où Anne-Marie n'utilise plus que le prénom Christine. Séparés en 1970, ils divorcent en 1972. Leur fils se prénomme Frédéric[2].
En 1976, Christine se remarie avec Claude Joncour, directeur général chez CGR Thomson dont elle a un second fils, prénommé Philippe. Par l'intermédiaire de Claude, passé chez Rhône-Poulenc, Christine rencontre Alfred Sirven.
Affaire Dumas
Selon les sources, les circonstances de sa rencontre avec Roland Dumas diffèrent : en 1986 à Sarlat où Dumas se présente aux élections [3], ou, en 1988, par l'intermédiaire de la famille Dayan, proche de François Mitterrand. Roland Dumas, alors ministre des Affaires étrangères, la fait entrer en 1989 comme « chargée de mission » à la société Elf-Aquitaine, comme en a témoigné l'ancienne directrice des cadres de Elf[2], jusqu'en 1993, avec « un salaire mensuel versé par Elf-Impex (10 000 F), un autre par Elf Aquitaine International (40 000 F), des faux frais (200 000 F par mois sur sa carte bancaire, aux meilleures époques) »[1]. Elle mène « grand train » avec Dumas.
Elle est impliquée dans l'affaire Dumas, survenue en marge de l'affaire Elf et l'affaire des frégates de Taïwan et le scandale des 4 milliards de francs de rétrocommissions.
Christine Deviers-Joncour, alors ancienne maîtresse de Roland Dumas, est condamnée à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, et 1,5 million de francs d'amende pour « recel d'abus de biens sociaux ». Dumas, lui, est relaxé. En 1997, Christine Deviers-Joncour est incarcérée provisoirement pendant cinq mois et demi à la prison de Fleury-Mérogis.
Entre 1998 et 2005, elle intervient dans l'affaire des frégates de Taïwan. Le dossier de la vente des frégates de Taiwan par Thomson qui l'impliquait n'a jamais été ouvert par la magistrate Eva Joly. Le secret défense fut opposé par deux ministres de la Défense. Le juge Van Ruymbecke l'ouvrit en 2002.
En 2002, Jean-Pierre Thiollet écrit dans son livre Les Dessous d'une présidence[4] : « Que cela plaise ou non, Christine Deviers-Joncour est l'une des femmes clefs de notre époque qu'elle incarne ».
Écrivain et bénévole dans les années 2010
En 2006, elle épouse Alf Emil Eik, musicien, compositeur et producteur norvégien.
Elle écrit en s'inspirant de la mythologie nordique, corrige et relit les manuscrits d'autres auteurs. Elle participe à des actions caritatives, notamment auprès de l'association Novopole, au profit des Ukrainiens russophones du Donbass en zone de guerre[réf. nécessaire].
Prises de positions et controverses sur la guerre en Ukraine
Depuis le 24 février 2022, date de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, on la retrouve sur la messagerie chiffrée Telegram où elle relaie de nombreux propos erronés ou de fausses informations au sujet du conflit en cours. Elle y partage aussi des contenus de youtubeurs complotistes (comme Silvano Trotta, par exemple) et de la propagande du mouvement QAnon, participant de fait à la vague de désinformation qui sévit sur Internet et les réseaux sociaux[5].
Notes et références
- Armelle Thoraval, « Quand Roland et Christine menaient grand train, l'affaore Elf-Dumas regorge d'épisodes cocasses », Libération, (lire en ligne).
- Marie Guichoux, « Une vie à l'ombre de Roland Dumas », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- "une dévouée militante, Christine Deviers-Joncour, qui pourrait le guider sur place et l’aider à s’implanter car ses parents sont des socialistes enracinés dans le Périgord depuis plusieurs générations"
- Jean-Pierre Thiollet, Les Dessous d'une présidence, Anagramme éditions, 2002.
- « Christine Deviers-Joncour Officiel », sur Telegram (consulté le )
Bibliographie
- La Putain de la République, J'ai lu, 1999 (ISBN 2290052418)
- Opération Bravo, Pocket, 2000 (ISBN 2266106333)
- Relation publique, LGF, 2000 (ISBN 225314939X)
- Trio, Pauvert, 2001 (ISBN 2720214213)
- Toi masculin mon féminin, Éditions du Rocher, 2004 (ISBN 2268050238)
- Corruption : une affaire d'États, Éditions du Rocher, 2005 (ISBN 2268052621)
- Les Amants maudits de la République, Pharos, 2005 (ISBN 2756900001)
- Nuits blanches, Jacques Marie Laffont, 2010 (ISBN 978-2-36124-004-2)
- Ces messieurs d'en-haut..., Jean-Claude Gawsewitch, 2012 (ISBN 2350133397)
- Lorgwyn le jeune alchimiste, Ennead, 2015
- La Cité d'airain, In Silico, livre audio
Articles de presse
- « Quand Roland et Christine menaient grand train. L'affaire Elf-Dumas regorge d'épisodes cocasses » Article de Armelle Thoraval publié le 25 décembre 1998 dans Libération.
- « Christine Deviers-Joncour vit en ermite » Article de Marie-Laure Hardy publié le 25 juillet 2011 dans France-Soir.
- « Christine Deviers-Joncour : les liaisons dangereuses entre sexe et pouvoir » Article publié le 30 avril 2012 dans Le Point.
- « Christine Deviers-Joncour : "Le sentiment que tout est fait pour vous briser" » Article publié le 24 février 2013 dans Sud Ouest.
- « Christine Deviers-Joncour l’agent très privé de Roland Dumas » Article de Caroline Pigozzi publié le 31 juillet 2014 dans Paris Match.
Liens externes
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