Classe St. Vincent

La classe St. Vincent était une classe de trois cuirassés Dreadnought de première classe construits au Royaume-Uni avant la Première Guerre mondiale. Durant la guerre, ils servent principalement dans la 1re escadre de la Grand Fleet, participant notamment à la bataille du Jutland.

Classe St. Vincent

Le HMS Collingwood en 1912
Caractéristiques techniques
Type Cuirassé
Longueur 163,4 m[1]
Maître-bau 25,6 m
Tirant d'eau 8,2 m
Déplacement 19 873 tonnes
Port en lourd 23 399 tonnes
Propulsion 4 turbines à vapeur Parsons
18 chaudières Yarrow ou Babcock & Wilcox (Collingwood)
Puissance 24 500 ch
Vitesse 21 nœuds (39 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage Ceinture : 180 à 250 mm
Barbettes : 130 à 230 mm
Tourelles : 280 mm
Pont : 20 à 75 mm
Château : 200 à 280 mm
Armement 10 canons de 12 pouces
20 canons de 4 pouces
4 canons de 47 mm
3 TLT de 450 mm
Rayon d’action 6 900 milles marins (12 800 km) à 10 nœuds (19 km/h)
2 800 tonnes de charbon
940 tonnes de mazout
Autres caractéristiques
Équipage 718 hommes
Histoire
Constructeurs Portsmouth Dockyard
Devonport Dockyard
Vickers
A servi dans  Royal Navy
Période de
construction
1907 - 1910
Période de service 1910 - 1922
Navires construits 3
Navires perdus 1
Navires démolis 2

Conception

Les cuirassés de la classe St. Vincent sont très semblables à ceux de la classe précédente, la classe Bellerophon. L'innovation majeure est le passage au calibre 50 pour l'armement principal, constitué de 10 canons de 12 pouces BL Mk XI répartis en 5 tourelles doubles. Néanmoins, ce changement n'apporte pas les améliorations escomptées, les canons Mk XI ayant une durée de vie réduite et une précision moindre que celle de leurs prédécesseurs Mk X[2]. L'armement secondaire est quant à lui porté de 16 à 20 canons de 4 pouces BL Mk XI, 4 canons de 47 mm sont installés ainsi que 3 tubes lance-torpilles de 450 mm. La puissance des machines est légèrement accrue, les navires sont rallongés et le tirant d'eau ainsi que la largeur sont réduits, afin de compenser l'excès de déplacement induits par les améliorations[1].

Ainsi, 18 chaudières Yarrow (Babcock & Wilcox sur le Collingwood) fournissent de l'énergie à 4 turbines à vapeur Parsons qui développent 24 500 chevaux, propulsant les navires à une vitesse maximale de 21 nœuds (39 km/h). Déplaçant 19 873 tonnes, les St. Vincent peuvent emporter jusqu'à 2 800 tonnes de charbon et 940 tonnes de mazout, leur permettant de parcourir jusqu'à 6 900 milles marins (12 800 km) à une vitesse de 10 nœuds (19 km/h). 718 hommes du rang et officiers forment l'équipage[1].

Les unités de la classe

Nom Chantier naval[1] Quille Lancement Armement Fin de carrière Photo
HMS St. Vincent Portsmouth Dockyard
Portsmouth
vendu le pour démolition
HMS Collingwood Devonport Dockyard
Plymouth
vendu le pour démolition
HMS Vanguard Vickers
Barrow-in-Furness
explosion le

Histoire

Le St. Vincent est lancé le et armé en . Il rejoint immédiatement la 1re escadre de la Home Fleet et en devient le navire amiral un mois plus tard. En , il rejoint la Grand Fleet et participe à la bataille du Jutland le [3]. Il rejoint ensuite la 4e escadre (en), avant d'être mis en réserve à Portsmouth en 1919 pour servir de navire-école pour l'artillerie. Il est vendu pour démolition le , afin de respecter les termes du traité naval de Washington.

Le Collingwood est lancé le et armé en . Il rejoint lui aussi la 1re escadre de la Home Fleet. En février 1911, il s'échoue sur un rocher non répertorié sur les cartes au large de Ferrol. Il est désigné navire amiral de la 1re escadre en , avant de rejoindre la Grand Fleet en août 1914. Il participe ainsi à la bataille du Jutland, avec à son bord le Prince Albert, futur roi George VI[4] ; durant la bataille, il pilonne notamment le SMS Derfflinger[5], et évite de peu une torpille[6]. Il rejoint ensuite la 4e escadre et est mis en réserve à Devonport dès la signature de l'armistice de 1918. Il sert lui aussi de navire-école d'artillerie, avant d'être vendu pour démolition le à cause du traité naval de Washington[1].

Le Vanguard est lancé le et armé en . Comme ses sister-ships, il rejoint la 1re escadre de la Home Fleet, puis la Grand Fleet. Il participe à la bataille du Jutland et en sort indemne[7]. La nuit du , alors qu'il est au mouillage à Scapa Flow, le Vanguard explose soudainement, tuant la quasi-totalité des 806 personnes à bord : seuls 2 membres d'équipage en réchappent. L'explosion est quant à elle attribuée à la combustion spontanée d'une charge de poudre dans l'un des magasins du navire[8].

Notes et références

  1. Gardiner et Gray 1985, p. 23
  2. Friedman 2011, p. 62
  3. Massie 2007, p. 626-627
  4. Massie 2007, p. 606-607
  5. Massie 2007, p. 624
  6. Massie 2007, p. 630
  7. Massie 2007, p. 648
  8. Massie 2007, p. 746

Bibliographie

  • (en) Norman Friedman, Naval Weapons of World War One : Guns, Torpedoes, Mines and ASW Weapons of All Nations, Seaforth Publishing, [détail de l’édition]
  • (en) Robert Gardiner et Randal Gray, Conway's All the World's Fighting Ships (1906-1921), [détail de l’édition]
  • (en) Robert Gardiner et Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships (1922-1946), [détail de l’édition]
  • (en) John Jellicoe, vicomte de Scapa, The Grand Fleet 1914 - 1916 : Its Creation, Development and Work, Stowmarket, Ad Hoc Publications, (1re éd. 1919), 320 p. (ISBN 9780946958504, OCLC 258062367, lire en ligne)
  • (en) Robert K. Massie, Castles of Steel : Britain, Germany and the winning of the Great War at sea, Londres, Vintage Random House, (1re éd. 2003), 865 p. (ISBN 978-0-099-52378-9)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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