Claude-Joseph Trouvé

Claude-Joseph Trouvé, né le à Chalonnes-sur-Loire, et mort le à Paris, est un fonctionnaire et diplomate français.

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Claude-Joseph Trouvé
Fonctions
Préfet de l'Aude
-
Membre du Tribunat
-
Ambassadeur français
Titre de noblesse
Baron de l'Empire (d)
Biographie
Naissance
Décès
(à 92 ans)
Paris
Nationalité
Formation
Activités
Rédacteur à
Autres informations
Distinction
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/174/13)[1]
Signature

Biographie

Claude-Joseph Trouvé est le fils d'un ouvrier menuisier. Il fait de bonnes études au collège d'Harcourt lui permettant d'être employé en qualité de clerc de notaire à Paris.

À partir de 1791, il est rédacteur au Moniteur universel, puis rédacteur en chef après la chute de Robespierre, et y publie des articles politiques et des vers. Il fait représenter le à Paris, sur le théâtre Feydeau, par les Comédiens français, la tragédie Pausanias qui est retrace le drame du 9 thermidor.

En 1795, il est secrétaire général du Directoire exécutif mais donne sa démission après quelques jours pour reprendre la rédaction du Moniteur.

En comme secrétaire de la légation française à Naples, puis chargé d'affaires à la cour de Naples six mois plus tard. En , Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux s'inquiète des agitations politiques passionnées dans la République cisalpine, des interventions de l'état-major et la concussion des militaires français. Il propose en mai au Directoire d'y envoyer un ambassadeur[2]. Trouvé est nommé par le Directoire exécutif ambassadeur près la République cisalpine.

Jean-François Reubell, président du Directoire exécutif, lui envoie les Instructions pour l'Ambassadeur de la République Française près la République Cisalpine envoyé de Paris le 15 prairial an VI () lui demandant de modifier la constitution inefficace et ruineuse de cette république rédigée un an plus tôt par Napoléon[3]. Trouvé impose une nouvelle constitution liant les politiques intérieure et extérieure de la République cisalpine à celles de la République française[4]. Il réduit le nombre des départements de 20 à 11 de façon à limiter le personnel administratif et le nombre de mandats électifs pour réduire le déficit. Il a ensuite purgé le Directoire de la République cisalpine des agitateurs populaires et les remplaçant par des « gens de fortune ». Il a convoqué chez lui le les membres des deux Conseils pour leur soumettre son projet de constitution. 86 sont venus et 64 ont approuvé le texte, soit le quart des membres des Conseils. et les lois organiques annexes. Le lendemain, ce sont les seuls qui ont pu entrer dans leur salle de séance et voter la nouvelle constitution et les lois organiques annexes. Le Corps législatif est ramené de 240 membres à 120 et deux directeurs sont remplacés[5].

Guillaume-Charles Faipoult, avec qui il était venu à Milan, a rédigé les règlements organiques des grands service publics. Trouvé se heurte néanmoins à l'opposition du maréchal Brune qui commande l'armée d'Italie, et qui réussit à gagner à sa cause Lucien Bonaparte[6] et Paul Barras, ce qui aboutit à son rappel et à son remplacement par Joseph Fouché, qui va passer son temps à défaire l’œuvre de son prédécesseur. Le Directoire ayant encore changé de position[6]:574, Fouché et Brune sont destitués le . Fouché est remplacé par François Rivaud le 3 frimaire an VII () qui rétablit la constitution de Trouvé[7], qui est ensuite nommé ministre plénipotentiaire près le duc de Wurtemberg, en .

Revenu à Paris, il siège au Tribunat, de décembre 1799 à 1803. En 1803, il est nommé préfet de l'Aude et baron d'Empire. Après la chute de l'Empire, il prête serment de fidélité au roi et refuse d'obéir aux ordres qui lui sont transmis par les émissaires de Napoléon Ier pendant les Cent-Jours. Il se retire alors à Paris en 1815. Il obtient de Louis XVIII de revenir dans l'Aude en , mais il est destitué en [8],[9].

De 1819 à 1820, il est l’un des rédacteurs et l’éditeur du Conservateur. En 1821-1822, il est imprimeur-libraire, breveté imprimeur le et libraire le . En 1829, à l'arrivée du ministère Jules de Polignac, il abandonne ses activités d'imprimeur-libraire à sa nomination comme maître des requêtes au Conseil d’État. Germain-Félix Locquin, breveté imprimeur, prend en sa succession d'imprimeur le et Marin-Jean-Louis Louvet-Desmares est son successeur comme libraire, le .

Il est chef de la division des beaux-arts au ministère de l'Intérieur en 1830. Il est révoqué lors de la révolution de Juillet.

Publications

  • Quelques explications sur la République cisalpine, Paris, H. Agasse, (lire en ligne sur Gallica).
  • Pausanias : tragédie en 5 actes, Carcassonne, Gabriel Gareng, (lire en ligne sur Gallica).
  • Description générale et statistique du département de l’Aude, Paris, Firmin Didot, (lire en ligne).
  • Essai historique sur les états généraux de la province de Languedoc, t. 1, Paris, , 2 vol. (lire en ligne) tome 2 sur Google Livres.
  • Jacques Cœur, commerçant, maître des monnaies, argentier du roi Charles VII et argentier, Paris, (lire en ligne).
  • Appel au public par un ancien serviteur de l’État, Paris, J. Claye, (lire en ligne sur Gallica).
  • Anne de Beaujeu, Jeanne de France et Anne de Bretagne, esquisse des quinzième et seizième siècles, Batignolles, (lire en ligne sur Gallica).
  • Le Dauphin Duc de Bourgogne, petit Fils de Louis XIV : Étude historique, Paris, (lire en ligne).

Éditeur scientifique

  •  André Thouin, Voyage dans la Belgique, la Hollande et l’Italie, Paris, , 2 vol. 22 cm.

Distinction

Notes et références

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001513/d_1160 » (consulté le )
  2. Camille Leynadier, Histoire des peuples et des révolutions de l'Europe, depuis 1789, t. 3, Paris, Librairie historique, , 407 p. (lire en ligne), p. 182.
  3. Louis Pierre Édouard Bignon, Du système suivi par le Directoire exécutif relativement à la République cisalpine et quelques détails sur les derniers événements qui ont eu lieu dans cette République, Paris (lire en ligne), p. 12-16, 25-26, 65-66.
  4. Lauro Rossi, « Giovanni Fantoni en exil à Grenoble (1799) », Annales historiques de la Révolution française, Paris, no 313, , p. 515-43 (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Proclamation de Claude-Joseph Trouvé le 15 fructidor an VI », Journal des débats et lois du Corps législatif, Paris, Baudouin, fructidor an vi, p. 376-84 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Réimpression de l'Ancien Moniteur depuis la réunion des états-généraux jusqu'au consulat, t. 29, Paris, , 908 p. (lire en ligne), p. 350-1.
  7. Albert Pingaud, La Domination française dans l'Italie du Nord (1796-1805) : Bonaparte, président de la République italienne, t. 1, Paris, Perrin, , 522 p., 2 vol. ; in-8° (lire en ligne sur Gallica), p. 178-81.
  8. Claude Marquié, « Le baron Trouvé, préfet de Napoléon (1768-1860) », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
  9. Claude Marquié, « Carcassonne. La ville vue par le préfet Trouvé (1803-1816) », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
  10. « Trouvé, Claude-Joseph », base Léonore, ministère français de la Culture

Bibliographie

  • Biographie des hommes vivants, Histoire par ordre alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, t. 5, Paris, L. G. Michaud, (lire en ligne), p. 472-3.
  • Biographie universelle ancienne et moderne, histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, t. 42 Toscane-Vattier, Paris, Madame C. Desplaces (lire en ligne sur Gallica), p. 213-4.

Liens externes

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