Ancien couvent des Ursulines de Quimperlé

L'ancien couvent des Ursulines de Quimperlé, dans le Finistère (France), fut un couvent de 1665 à 1905[1], et est depuis 1946, le collège Jules Ferry[2].

Ancien couvent des Ursulines
Le devant de la chapelle
Présentation
Type
Architecte
Bigot Joseph (architecte diocésain) ; Loire Jules (architecte) ; OTH Ouest (bureau d'étude rennais)
Construction
Propriétaire
Ville de Quimperlé, et le Conseil général du Finistère
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Adresse
Avenue Jules-Ferry
Coordonnées
47° 52′ 10″ N, 3° 32′ 50″ O
Localisation sur la carte de Bretagne

Histoire

Construction

Les Ursulines arrivèrent à Quimperlé dès 1652, mais d'abord en basse-ville dans le quartier du Gorrequer, à la suite de lettres patentes de Louis XIV et l'approbation de l'évêque de Cornouaille, de l'abbé de Sainte-Croix et de la communauté de la ville[1]. Après un incendie, près d'une dizaine d'années plus tard, les religieuses montèrent vers la haute-ville et s'installèrent sur le terrain, de l'ancienne métairie du Bel-Air, appartenant à Claude de Kerouartz, qui en avait fait l'acquisition en 1665[3].

Dès 1667, la construction de la chapelle commença, avec l'apport financier des familles Penfeunteunyo, et Lohéac (des familles influentes localement à l'époque), et se termina en 1674 quand les bâtiments de base du couvent furent terminés. Les sœurs purent enfin commencer à enseigner les jeunes filles. Ces travaux furent estimés à plus de 60.500 livres. En 1683, les parties supérieures du couvent furent détruites dans un incendie, mais elle fut reconstruite à l'identique entre 1684 et 1689[4].

Trente-cinq ans plus tard, pour plus de 37.000 livres, l'aile ouest contenant : le cloître, le réfectoire et les dortoirs, ainsi que le pavillon sud-ouest furent construits en 1720. De 1733 à la révolution, des anciens bâtiments de la ferme du Bel-Air furent construits ou reconstruits, pour atteindre jusqu'à 15 hectares de domaines, avec des jardins, des vergers et des dépendances agricoles[3].

À la révolution française

Durant la décennie de 1790, la révolution française éclata, donc les Ursulines furent arrêtés et emprisonnées jusqu'à la chute de Robespierre. En 1793, le couvent fut vendu comme bien national et servit de stockage de fourrage, puis de caserne et d'hôpital militaire. Mais au début des années 1800, le notable et maire de la ville, Jean-François Mancel racheta les bâtiments et les restitua aux Ursulines[4].

Au XIXe siècle, le cloître fut notamment équipé de baies vitrées en 1846, puis il fut décoré avec de fausses voûtes en plâtre en 1856 (par un plâtrier de Quimperlé : Brévini père). En 1865, d'après les plans de Joseph Bigot, un architecte diocésain, l'aile sud fut érigée, avec notamment du granite de Baye et Pont-Aven, et vingt-trois ans plus tard, une aile perpendiculaire au sud-est est ajoutée en 1888[3]. Le dernier agrandissement du XIXe siècle date de 1895 avec une aile à l'est du cloître.

Au début du XXe siècle

À cause de la séparation de l'Église et de l'État en 1905, interdisant les congrégations enseignantes, les Ursulines furent expulsées le 3 avril 1907, et le couvent devient une école élémentaire et école élémentaire supérieure pour filles. Les religieuses se réfugièrent donc à Kerbertrand où elles vivent encore aujourd'hui[4].

Après 1920, la destruction de la ferme du Bel-Air mena à la découpe et à la vente du domaine, qui permit la constriction d'un nouveau quartier à côté de la place Saint-Michel et de la gare ferroviaire[3]. Alors que le secteur mis à la vente s'urbanisait entre 1925 et 1935[3], la municipalité, en manque d'argent, vendit des objets de la chapelle à des antiquaires et aux anciennes propriétaires : les Ursulines, qui rachetèrent certaines boiseries de leur ancien couvent[4].

Pendant la Seconde Guerre mondiale

L'ancien couvent servit de caserne aux troupes allemandes, ainsi qu'à l'organisation Todt et la Gestapo sous l'occupation. Des prisonniers, qui étaient principalement des résistants, furent emprisonnés et torturés dans les sous-sols. À la libération, des "collabos" furent emprisonnés à leur tour dans les sous-sols des bâtiments[4].

L'après-guerre

Après la guerre, l'ancien couvent retrouva sa place de lieu d'enseignement public. En 1994, à la suite de l'ouverture du salle des Cordiers à quelques centaines de mètres, la chapelle, après avoir servi de gymnase, fut réutilisée en tant que lieu d'exposition dès 1996. La mairie récupéra alors la propriété de la chapelle alors que le conseil général du Finistère garda pour le collège Jules Ferry le reste des bâtiments[5].

L'ancien couvent bénéficie en 1927 et 1986 d'inscriptions au titre des monuments historiques pour sa chapelle, sa porte monumentale et les anciens bâtiments conventuels[6].

En 2003, avec comme maître d'ouvrage le Conseil général du Finistère et la SAFI, la partie collège fut rénovée et une verrière fut installée le long de l'aile perpendiculaire au sud-est. Un bâtiment moderne fut construit en continuité de cette aile pour abriter le service de restauration. Des aménagements pour faciliter l'accès aux handicapés furent installés, dont un ascenseur et des surfaces podotactiles[5].

Utilisations actuelles

En établissement public : le collège Jules-Ferry

L'ensemble des bâtiments présents aujourd'hui, à l'exception de la chapelle, sont encore dédiés à l'enseignement, à travers le collège Jules Ferry. Il accueille 400 élèves de la 6ème à la 3ème avec 2 classes ULIS[n 1] et une UPE2A[n 2]. Un internat de 30 places est aussi présent dans le bâtiment qui date de 2003, abritant aussi le service restauration. Cet établissement fait partie de l'Académie de Rennes et est le collège de secteur pour Quimperlé nord, Mellac, Querrien[2].

En lieu d'exposition

Depuis 1996, la chapelle est utilisée en lieu d'exposition d'art moderne à l'initiative d'Alain Pennec, adjoint au maire de Quimperlé à la culture et à l'époque. La première exposition était dédiée à 70 œuvres du peintre breton Tal Coat, pour un budget de 348 000 francs.

Des dizaines d'autres expositions ont suivi, comme en 2017, l'exposition de Yann Kersalé, qui a été visitée par plus de 14 000 personnes[7], ou encore l'exposition de Miles Hyman en 2018, avec un budget de 70 000 €, qui a attiré près de 19 000 personnes[8].

Le collège et la chapelle, et certaines années, les cachots, sont visitables à l'occasion des journées européenne du patrimoine[9].

Galerie de photos

Notes et références

Références

  1. Ouest-France, « Quimperlé. Retour sur l’histoire du couvent des Ursulines », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  2. Collège Jules Ferry de Quimperlé, « Le collège : présentation », sur jules-ferry.org
  3. Douard Christel, « Ancien couvent d'ursulines, actuellement collège Jules Ferry (Quimperlé) », sur www.pop.culture.gouv.fr, (consulté le )
  4. Aurore Toulon, avec Alain Pennec, « Expo design à Quimperlé. Les mille et une vies de la chapelle des Ursulines », sur ouest-france.fr,
  5. « Collège Jules Ferry | SABA | SABA-Architectes – Julien Patard Architecture – 22 – Côtes d'Armor – Bretagne » (consulté le )
  6. « Notice n°PA00090378 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. « Expo Kersalé. Plus de 14.000 visiteurs et une médiation exemplaire », sur Le Telegramme, (consulté le )
  8. « Quimperlé. L’exposition Miles Hyman a attiré 19 000 personnes », sur Le Telegramme, (consulté le )
  9. « Des portes ouvertes inhabituelles au collège Jules-Ferry », sur Le Telegramme, (consulté le )

Notes

  1. ULIS signifie : unité localisée pour l'inclusion scolaire
  2. UPE2A veut dire : unité pédagogique pour élèves allophones arrivants

Voir aussi

Articles connexes

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