Colonel Redl

Colonel Redl (Oberst Redl) est un film germano-austro-hongrois de István Szabó, sorti en 1985.

Colonel Redl

Titre original Oberst Redl
Réalisation István Szabó
Scénario István Szabó
Péter Dobai (hu)
d'après A Patriot for Me de John Osborne
Acteurs principaux
Sociétés de production Mafilm Objektiv Studio
MAFILM Objektív Filmstúdió
Manfred Durniok Filmproduktion
Mokép
ZDF
ORF
Pays de production Allemagne
Autriche
Hongrie
Genre Film historique, drame, biopic
Durée 144 minutes
Sortie 1985

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Résumé du film

Ce film retrace l'histoire d'un personnage ayant réellement existé : Alfred Redl, colonel, chef des services secrets de l'armée austro-hongroise, qui s'est suicidé le .

Alfred Redl, fils d'un modeste cheminot de Galicie, se fait remarquer dès l'école primaire par ses qualités intellectuelles et par son patriotisme au profit de l'Autriche-Hongrie. Aussi obtient-il par l'entremise de son instituteur une bourse en vue d'intégrer une école militaire.

Au sein de cette école, il se lie d'amitié avec un de ses condisciples, l'aspirant Kubinyi, baron hongrois fortuné, dont la sœur Katalin ne sera pas par la suite insensible à ses charmes.

On découvre que les plans secrets militaires autrichiens, en particulier les plans des forteresses de Galicie, ont été divulgués par Redl à un agent étranger.

Selon l'histoire officielle, Alfred Redl, en raison de son homosexualité, était une proie toute désignée pour les services de renseignements étrangers. La réalité que nous ont présentée les autorités militaires austro-hongroises s'appuie sur cette hypothèse : Alfred Redl, par l'entremise d'amants qu'on lui a présentés en est venu à vendre les secrets militaires austro-hongrois aux services secrets français, russes et italiens. Sur le point d'être démasqué, il s'est suicidé le .

Le film présente une version plus complexe des choses.

Le personnage de Redl

Le colonel Redl n'est pas le capitaine Dreyfus et le film n'est pas un procès en réhabilitation. Magistralement interprété par Klaus Maria Brandauer, son personnage principal, le colonel Redl, sert de révélateur sur l'état de l'Empire austro-hongrois à la veille de la Première Guerre mondiale.

Malgré son origine très modeste et son homosexualité, Redl parvient à faire une carrière enviable dans l'armée et à faire son chemin dans le monde. Mais lorsque l'archiduc François-Ferdinand veut faire éclater un scandale qui permette de manifester l'autorité de l'État par une ferme « reprise en main » sans engendrer une crise pouvant fragiliser l'Empire, le colonel Redl est convoqué par l'archiduc et, en privé, celui-ci lui explique qu'il faut qu'on trouve un coupable ayant un profil similaire au sien (l'archiduc lui dit de trouver son « Doppelgänger », c'est-à-dire son double), car, en tant que ruthène, il n'appartient ni à une minorité remuante (ni serbe, ni croate, etc.), ni à un groupe ethnique dont la mise en cause poserait problème (« Pas de nouvelle affaire Dreyfus ! », s'exclame l'archiduc), ni à l'élite austro-hongroise...

Le colonel Redl est pris dans une nasse : les développements de son enquête l'amènent à une impasse tandis que, profondément loyal à la monarchie, il est de plus en plus écœuré par ces manœuvres cyniques et commence à « perdre la foi ». Bien qu'innocent, il décide que son devoir est de se sacrifier pour sauver le système Habsbourg auquel il a voué sa vie ; mais avoir voué sa vie à un système pareil (qui ne lui laisse pas d'autre choix que le suicide) apparaît alors comme une insupportable absurdité...

Plus généralement, loin des douceâtres Sissi, ce film constitue un portrait à la fois poignant, subtil, réaliste et sans concession de l'Autriche-Hongrie : il est d'ailleurs hautement symbolique que le cinéaste soit hongrois, preuve de la persistance de la civilisation danubienne si longtemps après la disparition de l'empire austro-hongrois ...

L'Autriche-Hongrie était une société bouillonnante, souvent qualifiée rétrospectivement de décadente, marquée par la prééminence des milieux cléricaux, nobles et militaires, et cependant travaillée par les courants modernistes.

L'archiduc François-Ferdinand, par exemple, et les milieux qui l'entouraient piaffaient d'impatience : impatience de mettre fin au long règne de François-Joseph, impatience aussi d'insérer la noblesse dans la dynamique des bourgeoisies d'Europe, en lui faisant gagner rapidement et facilement beaucoup d'argent, impatience de mobiliser les « peuples » dans une croisade contre les mauvais sujets qui revendiquaient l'instauration d'une société à l'image de celles qui prévalaient en Europe.

Le film apparaît ainsi comme une version possible, plausible, cohérente, plus vraie que nature (dans le sens où elle donne lieu à une peinture plus exacte de la réalité sociale que le fait divers d'origine).

[réf. souhaitée]

Fiche technique

Distribution

Récompenses et distinctions

Récompenses

Distinction

Notes et références

    Voir aussi

    Article connexe

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