Dorottya Udvaros
Dorottya Udvaros, née le à Budapest, est une actrice hongroise. Elle a joué dans plus de 60 films et émissions de télévision depuis 1976. Elle a remporté le prix de la meilleure actrice au Festival international du film de Moscou 1987 pour son rôle dans Csók, anyu et le même prix en 1984 au festival des films du monde de Montréal pour son rôle dans Gueuse de vie. Elle est également connue pour ses interprétations au théâtre, notamment dans les années 1980 au sein du Théâtre József Katona.
Naissance |
Makó (Hongrie) |
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Nationalité | Hongroise |
Profession | Actrice |
Films notables |
Csók, Anyu ! Gueuse de vie |
Biographie
Elle est issue d'une famille d'artistes, et se retrouve très jeune sur les planches. Elle interprète ainsi dès 1959, aux côtés de sa mère, un rôle dans Le Songe d'une nuit d'été. Elle effectue des études à l’École supérieure d'art dramatique et cinématographique de Budapest[1].
Dès 1976, elle obtient ses premiers rôles à la télévision, et au cinéma. En 1978, István Paál la choisit pour interpréter le rôle d'Ala dans Tango de Sławomir Mrożek, au théâtre Szigligeti de Szolnok[1]. Tango est une pièce ironique sur un conflit de génération inversé, un adolescent rebelle qui impose à ses parents, progressistes désenchantés, un brutal retour aux conventions les plus bourgeoises. C'est à la fois une satire antibourgeoise, et anti-stalinienne, une œuvre qui témoigne du désarroi d'une génération devant l'écroulement des valeurs de gauche et de droite, et qui appartient au théâtre de l'absurde. La mise en scène d'István Paál est un succès[1].
En 1981, Iouri Lioubimov lui confie le rôle de Poly Peachum dans L'Opéra de quat'sous, la pièce de Bertolt Brecht et Kurt Weill[2]. En 1982, elle devient membre de la troupe du Théâtre József Katona à Budapest[1], au moment où ce théâtre est pris en main par deux enfants terribles du théâtre hongrois, Gábor Zsámbéki et Gábor Székely[3]. Dorottya Udvaros interprète notamment le rôle de Natacha dans Les Trois Sœurs d'Anton Tchekhov, pièce mise en scène par Tamas Ascher . La pièce est un succès en Hongrie et la troupe est invitée à le produire dans plusieurs festivals étrangers. Le public français découvre cette troupe du Katona, dans ce spectacle, avec Dorottya Udvaros, au Théâtre de l'Odéon en 1988, dans un spectacle en hongrois[4].
Durant ces mêmes années 1980, Dorottya Udvaros multiplie également les emplois au cinéma. Elle remporte le prix d'interprétation féminine en 1984, au VIIIe Festival des films du monde de Montréal, pour son interprétation du rôle de Lucy Sziráky dans Te rongyos élet (Gueuse de vie) de Péter Bacsó[5]. Le titre du film est extrait d'un refrain de l'opérette Princesse Czardas et le film tourne en dérision l'époque du stalinisme en Hongrie[6]. En 1987, elle reçoit à nouveau un prix d'interprétation féminine, cette fois au festival international du film de Moscou, pour son jeu dans un film de János Rózsa, Csók, Anyu ! (Bises, Maman), « constat méchant des ravages que la vie moderne exerce sur une famille de cadres budapestois acquis à la société de consommation[7] ».
Filmographie partielle
- 1984 : Gueuse de vie (Te rongyos élet) de Péter Bacsó
- 1987 : Csók, Anyu ! de János Rózsa
- 1988 : Miss Arizona de Pál Sándor
- 1989 : L'Horoscope de Jésus-Christ (Jézus Krisztus horoszkópja) de Miklós Jancsó
- 1991 : La Tentation de Vénus (Meeting Venus) de István Szabó
- 1999 : Sunshine (A napfény ize) de István Szabó
- 2001 : Taking Sides, le cas Furtwängler (Taking Sides) de István Szabó
Références
- Lakos et al. 2013, p. 4414.
- Lakos et al. 2013, p. 4415.
- LM 1990, Le Monde.
- Gubernatis 1988, Le Nouvel Observateur, p. 80.
- La Grange 1984, Le Monde.
- Marcorelles 1984, Le Monde.
- Jeancolas 2001.
Voir aussi
Bibliographie
- Louis Marcorelles, « Une année de production hongroise. La révolution suspendue », Le Monde, (lire en ligne).
- Bertrand de La Grange, « Le grand prix à " El Norte ", un film sur l'immigration », Le Monde , (lire en ligne).
- Raphaël de Gubernatis, « Le Théâtre Katona de Budapest à l’Odéon. Les émissaires de Pest », Le Nouvel Observateur, , p. 80 (lire en ligne).
- Rédaction LM, « Tandis que Marivaux triomphe à Budapest le Théâtre Katona triomphe à l'Odéon », Le Monde, (lire en ligne).
- Jean-Pierre Thibaudat, « Le théâtre hongrois, du Vig aux Gabor », Libération, (lire en ligne).
- Jean-Pierre Thibaudat, « La scène hongroise réinventée », Libération, (lire en ligne).
- Jean-Pierre Jeancolas, L'Œil hongrois, Quatre décennies de cinéma hongrois à Budapest 1963-2000, Magyar Filmunió, , 324 p..
- Anna Lakos, Théâtre hongrois: d'une fin de siècle à l'autre, 1901-2001, Éditions Climats & Maison Antoine Vitez, , 165 p..
- (en) Daniel Meyer-Dinkgräfe, Who's Who in Contemporary World Theatre, Routledge, (lire en ligne), « Udvaros, Dorottya », p. 312.
- Anna Lakos, Béatrice Didier (dir.), Antoinette Fouque (dir.) et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , « Udvaros, Dorottya [Budapest 1954] », p. 4414-4415.
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- (en) AllMovie
- (de + en) Filmportal
- (en) Internet Movie Database
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- « Platonov », sur le site du Théâtre de l'Odéon, .
- « Nexxt », sur le site passion-theatre.org, .
- « Dix heures et demie du soir en été », sur le site francophonie.org, .
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