Commission exécutive (1848)

La Commission exécutive de la République française est un gouvernement éphémère de la Seconde République française, composé de membres assumant collectivement et de manière égalitaire la charge de chef de l'État. François Arago en est la figure principale. La Commission siège du au , avant la désignation d'Eugène Cavaignac comme chef du gouvernement.

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Commission exécutive (1848)

Deuxième République

François Jean Arago
Président de la Commission exécutive François Arago
Formation
Fin
Durée 1 mois et 19 jours
Composition initiale

Origines de la Commission exécutive

Cette commission remplace le gouvernement provisoire au lendemain des élections du , destinées à désigner les membres de l'Assemblée nationale. Dans cette assemblée les républicains de conviction (les « républicains de la veille ») sont minoritaires (285 sur 800 élus). Les conservateurs, voire les royalistes camouflés en « républicains du lendemain », dominent. Ils en profitent pour écarter du gouvernement les éléments « socialistes » tels Louis Blanc et Albert qui avaient été imposés par les classes populaires parisiennes en . Même Ledru-Rollin, jugé trop « avancé » et républicain par la majorité des députés ne doit son élection à la Commission exécutive qu'à l'insistance de Lamartine qui fait admettre à l’Assemblée l'effet déplorable qu'aurait eu l'éviction de ce chef républicain. Les membres de cette commission et les ministres sont des républicains modérés soutenus par le journal Le National.

Membres de la Commission

Nominations du

Ministres

À côté de la Commission exécutive, œuvrent différents ministres.

Nominations du
Remaniement du
Nomination du
Remaniement du

Fin de la Commission lors des journées de Juin

La Commission exécutive ne bénéficiant pas d'appuis suffisants dans l'Assemblée constituante laisse, en fait, gouverner celle-ci. La majorité conservatrice de l'Assemblée s'empresse de réduire les acquis populaires de . Après avoir proclamé par acclamation la République, le , et désigné les membres de la Commission exécutive, la Constituante refuse, le , la proposition de Louis Blanc de créer un ministère du Progrès destiné à améliorer le sort des classes populaires. Le 12, elle interdit la pratique des délégations des clubs présentant leurs pétitions à l'Assemblée. Elle profite de l'échec de la manifestation populaire du 15 mai en faveur des insurgés polonais pour se débarrasser des chefs républicains, Auguste Blanqui, Raspail, Armand Barbès, Albert, Huber qui sont arrêtés et condamnés à la prison par la Haute Cour de Bourges, en mars-.

Les députés s'alarment de la participation des ouvriers des Ateliers nationaux à la manifestation alors que le gouvernement pensait en faire une force d'opposition au prolétariat parisien. Mais ils reprennent confiance en constatant que des gardes nationaux de province ont fait mouvement vers Paris pour aider les forces de l'ordre parisiennes. La Constituante profite de cet échec populaire pour remplacer à des postes clés les "républicains de la veille". Caussidière est démis de ses fonctions de préfet de police de Paris et remplacé par le banquier Ariste Jacques Trouvé-Chauvel. Le général De Courtais, qui avait marqué une certaine sympathie pour les insurgés du , est emprisonné et remplacé à la tête de la Garde nationale par le général Clément-Thomas. Louis Blanc est inquiété et accusé, faussement, par Jules Favre d'avoir participé à la manifestation. Le président de l'Assemblée Buchez, s'étant montré incapable face aux insurgés qui avaient envahi la salle de réunion de l'assemblée est remplacé par l'ex-procureur rouennais Sénard. Le directeur des Ateliers nationaux Émile Thomas est contraint de s'exiler quelque temps à Bordeaux, afin de laisser le champ libre pour une action contre cette institution symbolique de l'esprit de la Révolution française de 1848.

Le , le ministre Ulysse Trélat, cédant aux attaques des conservateurs comme le comte de Falloux, demande la dissolution des ateliers nationaux, mais la Commission exécutive temporise. Cependant, les élections complémentaires à l'Assemblée constituante, conduisent au renforcement du parti conservateur (Adolphe Thiers élu dans quatre départements redevient député). Le prétendant bonapartiste Louis-Napoléon Bonaparte, bien qu'en exil en Angleterre, est élu dans quatre départements et, même s'il renonce à siéger, constitue une menace. Par contre, les Parisiens élisent des républicains avancés comme Proudhon et Pierre Leroux. Aussi le , les conservateurs obtiennent la dissolution effective des Ateliers Nationaux, dont les membres âgés de 18 à 25 ans doivent s'enrôler dans l'armée, tandis que les autres doivent quitter Paris pour divers chantiers en province, dont la Sologne, pour y creuser le canal de la Sauldre. Le 22 au matin, les ouvriers conduits par Pujol se réunissent place du Panthéon, et envoient une délégation pour rencontrer Marie qui les menace d'employer la force s'ils n'obéissent pas. Le , les premières barricades s'élèvent près de la Porte Saint-Denis, les gardes nationaux envoyés pour dégager les rues tirent ; c'est le début de l'insurrection des journées de juin. Le 24 au matin, l'assemblée démet la Commission exécutive, décrète l’état de siège et confie tous les pouvoirs au général Louis Eugène Cavaignac qui maintient les ministres à leur poste et prend le commandement des troupes qui écrasent les insurgés parisiens.

Articles connexes

Bibliographie

  • Sylvie Aprile, Histoire politique de la France, La IIe République et le Second Empire, 1848-1870 : du prince président à Napoléon III, Paris, Pygmalion, , 397 p. (ISBN 2-85704-680-4).
  • Arnaud Coutant, 1848, quand la République combattait la Démocratie, Paris, Mare et Martin, 2009, 555 p.
  • Georges Duveau, 1848, Gallimard, collection Idées.
  • Samuel Hayat, Quand la République était révolutionnaire : citoyenneté et représentation en 1848, Paris, Éditions du Seuil, , 404 p. (ISBN 978-2-02-113639-5, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
  • Inès Murat, La Deuxième République, Paris, Fayard, , 533 p. (ISBN 2-213-01832-4, présentation en ligne).
  • Philippe Vigier, La Seconde République, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (no 295), , 8e éd. (1re éd. 1967), 127 p. (ISBN 2-13-052359-5, présentation en ligne).


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