Communauté du Puits de Jacob

La communauté du Puits de Jacob est une communauté de vie issue du renouveau charismatique et principalement présente en Alsace.

Puits de Jacob

Repères historiques
Fondation 1977
Fondateur(s) Bertrand Lepesant
Lieu de fondation Strasbourg
Fiche d'identité
Église Catholique
Courant religieux Renouveau charismatique
Dirigeant François Vignon
Localisation Alsace, Togo
Site internet https://puitsdejacob.org/

Nom

La Communauté tire son nom d'un épisode de l'évangile qui s'est déroulé près du puits de Jacob, situé dans la Bible près de Sichem (à l'époque moderne près de Naplouse). Il s'agit de la rencontre de Jésus-Christ avec la femme samaritaine (Jn 4, 1-42).

Historique

Les débuts à Strasbourg

En 1974, un petit groupe de prière se réunit tous les quinze jours chez une étudiante en médecine à Strasbourg. Deux ou trois personnes ont bénéficié de l’effusion de l’Esprit dans le Renouveau charismatique, les autres restent sur la réserve. En octobre, puis décembre, des étudiants participent à un week-end de prière puis à une retraite de trois jours. Des conversions retentissantes sont vécues et plusieurs reçoivent une effusion du Saint-Esprit marquante. Dès lors, le groupe devient vraiment un groupe de prière charismatique. Très vite est ressenti le besoin de se retrouver plus souvent, toutes les semaines puis deux fois par semaine. Le processus qui allait conduire à la communauté avait débuté.

Début de la vie communautaire

C’est en octobre 1977 que commence la vie communautaire sous le même toit[1]. Six personnes sentent comme une exigence intérieure d’aller plus loin dans leur marche ensemble à la suite du Christ. Trois femmes et trois hommes dont Bertrand Lepesant, prêtre, jésuite[2] qui dès 1975 a été le rassembleur de la Communauté[3], viennent habiter ensemble sur le territoire de la paroisse Saint-Louis, dans le quartier de la « Petite France » à Strasbourg.

Ils s’engagent à vivre le partage de la vie quotidienne, de la prière, des revenus et le service de l’assemblée de prière Cette petite fraternité de vie commune sera le creuset où s’élaborera le style de vie communautaire du Puits de Jacob et d’où naîtront bien des aspects de la mission de la Communauté. C’est aussi dans cette fraternité qu’est né progressivement le sentiment que la participation à la Communauté appelait un engagement à vie, que le Puits de Jacob était don de Dieu appelé à durer. En 1994, trois premiers frères et sœurs ont prononcé leurs engagements à vie dans la Communauté.

Statuts

La Communauté est reconnue par Mgr Brand, archevêque de Strasbourg, comme association privée de fidèles en 1995[4].

Missions

Le Puits de Jacob est une Communauté catholique à vocation œcuménique, bien que les non-catholiques engagés en son sein soient très peu nombreux[5].

Le Puits de Jacob est une Communauté particulièrement tournée vers la guérison intérieure ; près de la moitié de ses membres sont engagés professionnellement dans le monde médical ou paramédical. Des groupes de partage pour les personnes travaillant dans le monde de la Santé sont rapidement organisés et permettent d'échanger le vécu, notamment face à la souffrance et à la mort[6].

Implantations

La Communauté, essentiellement présente en Alsace[7], s'est vu confier une maison d'accueil spirituel à la Thumenau (commune de Plobsheim). D'autre part, elle s'est également implantée au Togo, appelée à cette mission en 2002 par Mgr Djoliba, évêque de Sokodé[8],[1]. Elle y anime une mission d'accueil et d’évangélisation,

En 2010, le Centre médical du Puits de Jacob « La Source » ouvre ses portes, permettant ainsi à la Communauté par le biais du Centre de « relever la personne humaine dans toutes ses dimensions »[9].

Histoire

Répondant à la demande de l’Évêque de Sokodé[10],[11], Mgr Ambroise Djoliba, la Communauté du Puits de Jacob arrive début 2002. La demande de l'évêque concerne des groupes de prière charismatiques. Ce courant spirituel commence à se développer dans son diocèse.

En novembre 2003, l'équipe sur place perçoit l'appel à créer une structure de soins qui serait étroitement liée à l'activité spirituelle demandée par l’Évêque.

Une étude sur les structures de santé existant dans la région conduit la Communauté à identifier des besoins importants d'une médecine de qualité à la portée de tous. Elle envisage de créer un Centre médical caritatif où la personne serait abordée dans les différentes composantes de sa personne.

Le feu vert de la Communauté mère en France est donné en novembre 2004 pour la création d'un centre médico-social.

Dès janvier 2005, commence alors un gros travail sur les différents aspects du projet : étude environnementale, rencontre des autorités sanitaires, achat de terrains, programme architectural, travail avec un cabinet d’architecture, demande de permis de construire, recherche de financement. A mesure que le projet prend forme, le travail s'affine: le personnel, les tarifs, le plateau technique, la solidarité avec les personnes indigentes.

S'ensuit l'autorisation ministérielle de la réalisation du centre médico-social en octobre 2006.

Les premiers coups de pioche pour créer le Centre médical du Puits de Jacob "La Source" ont été donnés début 2007, pour une ouverture des portes en février 2010[12]

Son activité s'est développée avec l'aide régulière de volontaires.

Si à l'ouverture seule une activité de consultation est proposée avec aide du laboratoire, très rapidement un service d'hospitalisation de jour est ouvert. Puis, en mars 2012, un service d'hospitalisation de nuit est ouvert en complément de celle de jour.

Le Centre travaille en réseau avec différentes structures chirurgicales et obstétricales locales (notamment Sokodé, Atakpamé, Lomé et Kara).

Le Centre médical "La Source" a soigné près de 25 000 patients à ce jour (janvier 2019).

Les quatre piliers de référence du Centre

Œuvrer au développement du système de santé togolais

Le Centre apporte une contribution au système de santé togolais, notamment par l'importance de ses outils de diagnostic (plateau technique et formation du personnel). Il répond ainsi à un besoin du système de santé du Nord-Togo, au service de la population.

Proposer une médecine accessible à tous

Dans un contexte socio-économique local difficile, le Centre permet aux patients qui ne peuvent par eux-mêmes ou par leurs réseaux de solidarité (familles ou villages principalement) payer les frais de santé. Une caisse de solidarité est mise à disposition. Cette dernière est supervisée par une assistance sociale qui s'assure de la réalité des besoins et peut, le cas échéant, proposer un paiement échelonné ou une prise en charge totale du coût des soins.

Pour les patients souffrant d'une maladie chronique, il est aussi prévu la possibilité d'une prise en charge de la totalité des frais de santé. Ainsi, le Centre s'inscrit dans un accompagnement pérenne de ses patients.

Cette Caisse est alimentée par des dons spécifiques.

Assurer une présence spirituelle auprès des patients et du personnel du Centre

Chaque matin, le personnel commence sa journée par un temps de prière commune, animée par la Communauté ou par le personnel. Il est également proposé aux patients un temps de prière le matin dans la salle d'attente. Des personnes formées à l'écoute visitent les malades hospitalisés. Enfin, le personnel soignant peut aussi proposer un entretien personnel avec un prêtre ou un accompagnateur spirituel.

Permettre un dialogue interculturel entre le Nord et le Sud

Dès sa création, le Centre a souhaité accueillir des volontaires européens dans un objectif de dialogue interculturel Nord-Sud. Ainsi, certains médecins volontaires effectuent des séjours courts (inférieurs à 3 mois) mais réguliers. Ils apportent leur expérience et offrent leur compétence dans des spécialités qui n'existent pas dans la région. . De plus, le Centre accueille en permanence 1 ou plusieurs V.S.I. pour des missions de 12 à 24 mois. (section Le personnel).

Ce dialogue interculturel permet tout à la fois de promouvoir une plus grande compréhension entre Africains et Européens ainsi que d'ouvrir un transfert de compétences entre les deux continents.

Le Centre aujourd'hui

L'offre de soins

Le Centre dispose de différents pôles de soins[13]. Tout d'abord, le pôle consultation, où il existe des consultations de médecine générale, des consultations de médecine spécialisée, de gastro-entérologie (Endoscopies, (gastroscopie, colonoscopie…)) ou encore de consultations de médecine spécialisée assurées par des médecins belges et français présents régulièrement au centre : hématologie, endocrinologie, diabétologie, cardiologie, médecine manuelle, médecine interne, soins palliatifs, pédiatrie.

Ensuite, le pôle laboratoire avec ses analyses biologiques équipé d’appareils permettant la réalisation d’examens courants en hématologie, en bactériologie, en sérologie et en biochimie.

Puis, plusieurs examens peuvent être réalisés comme radiologie thoracique et osseuse, l'échographie, l'électrocardiogramme.

Enfin, une hospitalisation de jour et de nuit (13 lits) est mise en place quelques années après l'ouverture du Centre.

Le personnel

Au 1er janvier 2019, le personnel du Centre Médical compte 39 personnes (+ 2 vacataires) : 34 Togolais et 5 Européens. Travaillent ensemble des membres de la Communauté du Puits de Jacob qui vivent au Togo, du personnel africain et des soignants européens (infirmier(ère)s et médecins[14]) dans le cadre de contrats de Volontaire de la Solidarité Internationale (V.S.I) envoyés soit par la Délégation Catholique pour la Coopération (D.C.C.), soit par le Service Coopération au Développement[15] (S.C.D), soit encore par la Fidesco (ONG catholique de solidarité internationale). Certains médecins amis de la Communauté, viennent en dehors de tout cadre institutionnel.

Rayonnement du Centre

Le Centre accueille environ 100 personnes par jour et effectue 400 à 500 prélèvements par mois. Les patients effectuent en moyenne 20 km de route pour venir au centre médical. La distance médiane entre le domicile et le Centre est de km, montrant que 50% de la patientèle provient de Sokodé et l'autre moitié des villes et villages alentour. Bien que 41% de la population ait accès à un centre de santé à moins de 15 minutes[16], 30% de la patientèle provient d'un lieu éloigné de 8 km du Centre, et 10% de villes telles Dapaong, Atakpamé, Kara ou Lomé.

Financement

Les tarifs sont alignés sur ceux du service public.

Les principaux soutiens du Centre sont :

  • Communauté du Puits de Jacob[17]
  • Caritas Belgique
  • Medisch Centrum Togo[18]
  • Soupuisok[19] (Association de Soutien au Centre médical du Puits à Sokodé - Soutien Puits Sokodé)
  • Wilde Ganzen[20] (pour le financement de la radiologie[21])
  • Fondation AnBer[22]
  • Biologie sans frontières[23] (article sur la venue de volontaires[24])
  • Contributions personnelles

Bâtiments

Le Centre est structuré autour d'un patio central entouré salles de consultations, de locaux pour soins, de l'échographie et de la radiologie de l'endoscopie. A l'étage se retrouvent le laboratoire et les services administratifs. Un deuxième bâtiment comprend les chambres d'hospitalisation ainsi qu'un espace dédié aux accompagnants.

Le groupe électrogène assure une continuité de l'apport électrique et un forage assure l'approvisionnement en eau potable.

Notes et références

  1. Véronique Hunsinger, « Le Puits de Jacob, une halte spirituelle au cœur de Strasbourg », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne).
  2. Olivier Landron 2004, I. Les racines des communautés nouvelles — chapitre iii. Les fondateurs — Les religieux et religieuses., p. 105.
  3. Olivier Landron 2004, I. Les racines des communautés nouvelles — chapitre ii. Les causes récentes de l'éclosion des communautés nouvelles — Le Concile Vatican II., p. 52.
  4. « De l'eau à Sokodé », Dernières Nouvelles d'Alsace, (ISSN 0150-391X, lire en ligne).
  5. Olivier Landron 2004, I. Les racines des communautés nouvelles — chapitre i. Les fondements spirituels des communautés nouvelles — Le Renouveau charismatique et l'œcuménisme., p. 46.
  6. Olivier Landron 2004, III. Les communautés nouvelles et la société — chapitre vi. L'apostolat des communautés postconciliaires — Les guérisons intérieures ou psychologiques., p. 438.
  7. Monique Hébrard 1987, le Puits de Jacob, p. 159.
  8. Jacques Fortier, « Le Puits de Jacob a inauguré son centre médical au Togo », Dernières Nouvelles d'Alsace, (ISSN 0150-391X, lire en ligne).
  9. « Centre médical du Puits de Jacob »
  10. « Le Puits de Jacob, une halte spirituelle au cœur de Strasbourg », sur la-croix.com,
  11. « Le Puits de Jacob a inauguré son centre médical au Togo », sur Dernières Nouvelles d'Alsace,
  12. « Les débuts du Centre Médical « La Source » – Communauté du Puits de Jacob » (consulté le )
  13. « Consultations et hospitalisation », sur Centre médical du Puits de Jacob "La Source" à Sokodé, Togo (consulté le )
  14. « Le choc spirituel des volontaires français au Togo », sur la-croix.com,
  15. « Service de Coopération au Développement »
  16. FRECHINA Enrique Lluch., Les conditions de vie dans la région de la Kara (TOGO), Harmattan - Moffi, , 240 p. (ISBN 978-84-8440-506-1 et 84-8440-506-0, lire en ligne), page 239
  17. « Communauté du Puits de Jacob »
  18. « Medisch Centrum »
  19. « Soupuisok soutient la médecine au Togo »,
  20. « Wilder Ganzen »
  21. (nl) « Wilde Ganzen gemist? Start met kijken op NPO Start », sur www.npostart.nl (consulté le )
  22. « Fondation AnBer » (consulté le )
  23. « Biologie Sans Frontières »
  24. « Remplacement au Centre Médical « La Source » à Sokodé au TOGO Aout-Sept 2018 », sur Biologie Sans Frontières, (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

  • [Monique Hébrard 1987] Monique Hébrard, Les nouveaux disciples dix ans après : voyage à travers les communautés charismatiques : réflexions sur le renouveau spirituel, Paris, Éditions du Centurion, , 378 p. (OCLC 18057917)
  • [Olivier Landron 2004] Olivier Landron, Les communautés nouvelles : nouveaux visages du catholicisme français, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Histoire », , 478 p. (ISBN 978-2-204-07305-9, OCLC 419902037, présentation en ligne)


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