Compagnons de France

Les Compagnons de France sont un mouvement de jeunesse vichyste créé en par Henry Dhavernas et dissous en par le Régime de Vichy[1]. L'esprit est patriotique, anti-collaborationniste, proche de certaines positions résistantes se voulant malgré tout fidèle au maréchal Pétain et prônant une régénération française dans le cadre des valeurs (pas toutes, pas l'antisémitisme) de la Révolution nationale (cf. l'École d'Uriage et les Chantiers de la jeunesse française)[2].

Pour les articles homonymes, voir Compagnon.

Ne doit pas être confondu avec Compagnons.

Compagnons de France
Histoire
Fondation
Dissolution
Cadre
Zone d'activité
Type
association loi de 1901
Objectif
éducation de la jeunesse
Siège
Pays
Organisation
Membres
32 000 hommes (1942)
Fondateur
Président
Secrétaire national
Personnes clés

Histoire

Henry Dhavernas (1912-2009) est le premier président jusqu'en février 1941. Guillaume de Tournemire, nommé grâce à l'appui de Louis Garrone[3], dirige ensuite le mouvement.

Le siège social, fixé à Vichy au début, est transféré rue Garibaldi à Lyon, puis au château de Crépieux-la-Pape[4].

Plus proche de la Révolution nationale que de la collaboration totale, Tournemire écarte de la rédaction du bulletin du mouvement les membres qui préféreraient un rapprochement plus étroit avec le IIIe Reich. Une crise éclate lorsque certains membres ont la tentation d'utiliser les Compagnons comme d'un vivier pour le service d'ordre légionnaire, mais le soutien du secrétaire général à la Jeunesse, Georges Lamirand, permet à Tournemire de conserver le contrôle sur le mouvement[5]. Celui-ci va compter jusqu'à 32 000 cadres et hommes[6].

Reçu par Pétain le 12 novembre 1942, le chef Compagnon lui fait part de sa volonté d'engager un jour le mouvement pour reprendre le combat. Pétain semble l'encourager dans sa démarche[5]. De fait, son adjoint Georges Lamarque, membre du réseau de renseignement Alliance, dirigé par Marie-Madeleine Fourcade, depuis novembre 1941, propose d'organiser l'armement de l'ensemble du mouvement (17 000 hommes) via son réseau. Le 22 novembre 1942, l'entrée en résistance est décidée : l'engagement des Compagnons dans l'Alliance est acté par un accord entre Tournemire et Fourcade, par l'intermédiaire de Lamarque[7]. En mars 1943, Lamarque prend le commandement du sous-réseau Druides, qui va comporter de nombreux cadres des Compagnons, à commencer par Tournemire lui-même, sous le pseudonyme de Dispater[8], mais également Jean Védrine[9]. Lamarque, alias Brenn, va choisir des chefs de secteur pour son sous-réseau[8]. D'autres cadres partent vers des mouvements de résistance différents, comme Georges Rebattet, directeur-adjoint de Tournemire, qui rejoint Combat.

Entre août et septembre 1943, Tournemire passe dans la clandestinité, et François Huet, alors secrétaire général, lui succède[10]. Mais le mouvement est peu à peu miné par le STO, et Pétain accepte sa dissolution en janvier 1944. Huet rejoint alors les Druides, et devient en mai le chef militaire du Maquis du Vercors[10]. L'armement du mouvement prévu par Alliance est abandonné[11].

Membres célèbres

Notes et références

  1. Jérôme Cotillon, « Jeunesses maréchaliste et collaborationniste dans la France de Vichy », Matériaux pour l'histoire de notre temps, , p 29-36 (lire en ligne)
  2. « Les Compagnons de France », sur Tournemire
  3. Henry d' Humières, Le devoir de mémoire: justice pour le Maréchal Pétain, Godefroy de Bouillon, (ISBN 978-2-84191-043-4, lire en ligne)
  4. Bruno Permezel, Résistants à Lyon: 1144 noms, Selbstverl., (ISBN 978-2-909929-00-2, lire en ligne)
  5. Jérôme Cotillon, Ce qu'il reste de Vichy, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-35629-3, lire en ligne)
  6. Augustin de Dainville, L'ORA : la résistance de l'armée: Guerre 1939-1945, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-31210-3, lire en ligne)
  7. Valode 2011, chap. « Henri Dhavernas et les Compagnons de France ».
  8. Fourcade, tome 2, p. 56.
  9. Jean Védrine, Les Prisonniers de guerre, Vichy et la Résistance: 1940-1945, Fayard, (ISBN 978-2-213-66738-6, lire en ligne)
  10. Philippe Valode, Le destin des hommes de Pétain, Nouveau Monde éditions, (ISBN 978-2-36583-989-1, lire en ligne)
  11. Fourcade, tome 2, p. 370.
  12. Katy Hazan, « Georges Loinger, passeur d'espoir », osmose, no 45,

Bibliographie

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