Jean Védrine
Jean Védrine est un homme politique et un militant associatif français né le à Lyon et mort le à Bois-Colombes.
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(à 95 ans) Bois-Colombes (Hauts-de-Seine, Île-de-France, France) |
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Archives conservées par |
La Contemporaine (F delta res 0293)[1] |
Biographie
Il fait ses études chez les Frères Maristes à Saint-Chamond dans la Loire, collège réputé pour sa pédagogie moderne, dite alors à l'anglaise, où avait été formé Antoine Pinay[2]. Le , il fait partie du 112e régiment d'infanterie d'infanterie alpine (chasseur alpin), quand il est fait prisonnier à Omiécourt, dans la Somme. Il est ensuite prisonnier de guerre (PG) au Stalag VIIIC à Sagan, en Silésie. Il est élu par les prisonniers, en application des Conventions de Genève, « homme de confiance » chargé des négociations avec les autorités allemandes sur les conditions de vie des prisonniers[3]. À la fin août 1942, il est rapatrié en France comme gravement malade.
Il est recruté en novembre 1942 au Commissariat de reclassement des réfugiés de guerre, dirigé par Maurice Pinot, « maréchaliste », anti-Laval, hostile à la collaboration, favorable à la préparation d'une résistance des anciens prisonniers. Il y fait la connaissance de François Mitterrand. « Après 48 heures, nous étions amis et même complices » déclarera-t-il plus tard à Pierre Péan. En janvier 1943, Maurice Pinot est limogé par Laval, qui le remplace par André Masson, collaborationniste militant. Tous les cadres supérieurs du Commissariat démissionnent et entreprennent la création d'un mouvement de résistants d'anciens prisonniers, qui sera surnommé à l'époque Pin-Mitt (Pinot-Mitterrand), et qui se fondera en 1944 dans le Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés (MNPGD). C'est au printemps 1943 que Maurice Pinot fait décorer de la francisque, pour les protéger, par l'intermédiaire du docteur Ménétrel, les cadres qui ont démissionné en même temps que lui. Ce groupe sera considéré comme « vichysto-résistant » selon l'expression forgée plus tard par l'historien Jean-Pierre Azéma[3],[4].
Après-guerre
En , il devient, à la demande des dirigeants du MNPGD, président de la Fédération nationale des prisonniers de guerre, mouvement issu des différents réseaux de résistance formés par les anciens prisonniers.
En , il devient directeur adjoint du cabinet de François Mitterrand, ministre des Anciens combattants. Il restera auprès de François Mitterrand, secrétaire d'État à l'Information, puis ministre de la France d'Outre-Mer. Dans ce cadre, il fournira à Paul-Émile Victor et à son équipe les autorisations et les moyens nécessaires pour reprendre leurs expéditions. Il quitte ses fonctions en 1952[3].
Dans les années 1950, Jean Védrine crée un centre d'études financé par Maurice Pinot, entre-temps créateur des parfums Carven[2]. Ils prennent conscience de la situation au Maroc et agissent pour que l'indépendance soit obtenue pacifiquement. Il agit auprès des gouvernements français jusqu'en 1955, en liaison à Paris avec les représentants de Mohammed V (alors déporté à Madagascar) et les jeunes nationalistes marocains. Il est en liaison avec François Mauriac dans ce combat. En 1953, il convainc François Mitterrand de signer avec Albert Camus, Alain Savary ou Louis Vallon, le Manifeste France-Maghreb demandant que soient mis en œuvre tous les moyens légaux pour que les principes des droits de l'homme soit appliqués sans distinction en Afrique du Nord. En 1955, il organise la Conférence nationale pour la solution du problème franco-marocain. Par la suite, Mohammed V décerne à Jean Védrine les plus hautes distinctions marocaines et Hassan II rend hommage à son action.
Dans les années 1960, Jean Védrine est vice-président de la Fédération nationale des parents d'élève. Il écrit Les parents, l'école. En 1968-1969, il est consulté par Edgar Faure sur les réformes de l'éducation.
Dans les années 1970, il crée avec Maurice Denuzière l'association France-Louisiane.
Après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République en mai 1981, Jean Védrine, toujours très proche ami, crée en soutien le club Propositions.
Jean Védrine est le père d'Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Lionel Jospin (1997-2002) sous la présidence Jacques Chirac.
Ouvrage
- Jean Védrine, Dossier PG-Rapatriés, 1940-1945, 1987 (recueil de témoignages, d'informations et de commentaires sur les activités des prisonniers de guerre évadés)
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français, éd. du Seuil, 1998, tome 1.
- Pierre Péan, Une jeunesse française. François Mitterrand, 1934-1947, éd. Fayard, 1994.
- La captivité des prisonniers de guerre (1939-1945), colloque, Calenda, 2005.
Liens externes
- Inventaire du fonds d'archives de Jean Védrine conservé à La contemporaine.
Notes et références
- « http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=FileId-749 » (consulté le )
- "La Grande interview" par Sami Lakmahri, Zamane, 2020, repris sur le site d'Hubert Védrine
- Eugénie Bastié, « Hubert Védrine, un réaliste aux pays des droits de l'homme », Le Figaro, 19-20 mars 2022, p. 15 (lire en ligne).
- Jean Védrine, Les Prisonniers de guerre, Vichy et la Résistance: 1940-1945, Fayard, (ISBN 978-2-213-66738-6, lire en ligne)
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