Composante spatiale optique
La Composante Spatiale Optique (CSO) est une série de trois satellites de reconnaissance optique faisant partie du programme d'armement français MUSIS (Multinational Space-based Imaging System). Déployés entre 2018 et 2022, ceux-ci doivent succéder, avec des performances accrues, aux satellites de génération précédente, Helios 2.
Pour les articles homonymes, voir CSO.
Satellites de reconnaissance optique
Organisation | CNES, DGA et EMA |
---|---|
Constructeur | Airbus Defence and Space (Toulouse) |
Domaine | Reconnaissance optique dans le visible et l'infrarouge |
Type de mission | Observation de la Terre à usage militaire |
Nombre d'exemplaires | 3 |
Statut | En construction |
Lancement |
CSO-1 :19 décembre 2018 CSO-2 : 29 décembre 2020 CSO-3 : 2022 |
Lanceur | Soyouz ST-A |
Durée | 10 ans (mission primaire) |
Identifiant COSPAR | 2018-106A |
Masse au lancement | 3 565 kg |
---|---|
Plateforme | Pléiades |
Source d'énergie | Panneaux solaires |
Orbite | Héliosynchrone phasée |
---|---|
Altitude |
800 km (CSO-1) 480 km (CSO-2) |
Inclinaison | 98,6° |
Télescope | Télescope de grande dimension |
---|---|
Capteurs | Capteurs opérant dans le visible et l'infrarouge |
Historique
La France dispose depuis le lancement d'Helios 1A en 1995 de satellites de reconnaissance optique lui permettant d'acquérir des images à usage militaire. Quatre satellites de cette famille sont lancés en tout. Pour remplacer les satellites Helios II arrivant en fin de vie, la France tente de fédérer les besoins de plusieurs pays à travers le programme international MUSIS sans rencontrer de succès. Finalement, en 2010, pour répondre aux enjeux d'imagerie spatiale avec la fin de vie prévisible d'Helios, le programme MUSIS est lancé dans un cadre purement national, avec au sein de ce programme l'acquisition de deux satellites uniquement pour la composante spatiale[1].
En , un accord binational est trouvé avec l'Allemagne, prévoyant une participation allemande de 210 millions d'euros à la construction d'un troisième satellite, en échange d'un droit d'accès aux images[2]. La Suède est également partenaire du programme[3], ce qui permet l'utilisation d'une station terrienne située au nord du cercle polaire, station dédiée qui, de par sa position, autorise des récupérations plus régulières des données acquises par les satellites[4].
Caractéristiques techniques
Contrairement aux satellites Helios qui utilisaient une plate-forme commune aux satellites civils SPOT, les satellites CSO utilisent une technologie de plate-forme dérivée des Pléiades. Ils sont en revanche bien plus lourds, avec une masse de 3 500 kg[4]. Le système comprend trois satellites identiques[5], avec un premier lancement en 2018[3], répartis sur deux altitudes différentes afin d'obtenir des images de type « très haute résolution » ou « extrêmement haute résolution ».
Ces satellites comprennent comme leurs prédécesseurs une capacité de prise d'images dans l'infrarouge[6],[7]. Par rapport aux satellites Helios II, leurs bandes spectrales sont beaucoup plus étendues[3]. Le système CSO fournit quatre fois plus d'images que le système Helios II, pour une capacité d'au moins 280 images par jour par satellite[3],[8].
Le système s'appuie sur le segment sol de MUSIS, qui est mis en œuvre au sein des Armées par le centre militaire d'observation par satellites (CMOS).
Le coût du programme s'élève à 1,3 milliard d'euros[1] auxquels il faut rajouter 300 millions d'euros pour le segment sol et sa maintenance sur douze ans[9]. Le coût marginal d'un unique satellite s'élève également à 300 millions d'euros[2]. Airbus Defence and Space France (centre spatial de Toulouse) fournit la plate-forme des satellites et Thales Alenia Space France fournit l'instrument optique (télescope et sous-ensemble de détection)[10].
CSO-1
Le premier satellite de la composante spatiale est lancé le 19 décembre 2018 par un lanceur Soyouz ST-A depuis le Centre spatial guyanais[11],[12]. Il fournit des images en très haute résolution (THR), tout comme les satellites Helios 2[13], d'environ 35 cm[14] public, depuis une orbite héliosynchrone phasée à une altitude de 800 km.
Coopération
Liste des États participants au programme CSO :
Participation de la Suisse
En 2018, le nouveau patron du Service de renseignement de la Confédération (SRC), Jean-Philippe Gaudin, souhaite que la Suisse s'engage dans un programme de satellite militaire français. Il s'agit de prendre une participation dans le programme CSO afin de bénéficier de la force de la surveillance française et de son expertise[17],[18].
En novembre 2020, par un accord bilatéral, la Suisse se voit attribuer un droit de participation à la programmation des satellites et elle bénéficie aussi d'un accès à 2 % des images prises quotidiennement, ainsi qu'aux archives d'images du système, gérées par la France. En outre, un groupe de travail franco-suisse examinera quelles sont les options pour approfondir la collaboration sur les plans scientifiques et technologiques. Le programme, estimé à 82 millions de francs suisses, couvre notamment les droits de programmation et l'installation d'une station de réception en Suisse. Le système doit être pleinement opérationnel en 2022[19].
Avenir
En juin 2019, la ministre des armées, Florence Parly, annonce que le programme qui succédera à CSO s'appelle Iris[20].
Notes et références
- « Projet de loi de finances pour 2013 - Défense : équipement des forces », sur Sénat,
- « Accord franco-allemand sur les satellites d’observation et la prochaine génération de drones MALE », sur Opex360,
- « Audition du Commandant Interarmées de l'Espace à l'assemblée nationale », sur Assemblée nationale,
- « CSO/MUSIS », sur CNES (consulté le )
- « Le programme MUSIS », sur Ministère de la Défense,
- Sofradir va équiper en détecteurs IR les satellites CSO du programme MUSIS
- (en) « Sofradir wins military satellite IR detector contract », sur Optics.org,
- « Un satellite d’observation Pléiades décollera vendredi soir de la Guyane », sur Maxisciences,
- « La DGA lance la réalisation du segment sol utilisateur de Musis », sur Ministère de la défense,
- « Dossier thématique joint à la Loi de Programmation Militaire 2014-2019 », sur Ministère de la défense,
- « VS20 : Arianespace au service de la defense française et européenne avec la mise en orbite reussie du satellite CSO-1 pour le compte du CNES et de la DGA » [PDF], arianespace.com, (consulté le ).
- Stefan Barensky, « Avec CSO, l’observation spatiale militaire française change de génération », sur www.aerospatium.info, (consulté le ).
- « Audition du Directeur du Renseignement Militaire », sur Assemblée nationale,
- (en) « French Helios 2B Spy Sat Sends Back First Test Images », sur SpaceNews,
- Ministère des Armées, « Lancement réussi du satellite d’observation militaire CSO-2 », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
- « Lancement du satellite militaire français CSO 2 », sur NAE, (consulté le )
- Voir CASPWiki
- Pascal Schmuck, Le Matin, 14 février 2018, « Berne intéressé par un satellite espion français »
- https://www.capital.fr/economie-politique/defense-la-suisse-veut-profiter-des-nouveaux-satellites-dobservation-de-la-france-1386842
- « La France lance des études pour les futures générations de satellites militaires », sur Le Figaro,
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Page dédiée sur le site du Centre national d'études spatiales.
- Portail de l’astronautique
- Portail de l’Armée française