Conférence de Medellín

La deuxième Conférence générale de l'épiscopat latino-américain, dite Conférence de Medellin, est la deuxième session du Conseil épiscopal latino-américain, qui a lieu du au au grand séminaire (es) de la ville colombienne de Medellín.

Conférence de Medellín
Pays Colombie
Localisation Medellín, grand séminaire (es)
Coordonnées 6° 13′ 25″ nord, 75° 33′ 22″ ouest
Date -
Participant(s) Conseil épiscopal latino-américain

Géolocalisation sur la carte : Colombie

La conférence est ouverte à la cathédrale de la ville le par le pape Paul VI.

Contexte

La conférence de Medellín est la deuxième session du Conseil épiscopal latino-américain, après la conférence de Rio de Janeiro en 1955. Elle est suivie par celles de Puebla en 1979, Saint-Domingue en 1990 et Aparecida en 2007[1]. Sa tenue est annoncée par le pape le [2].

La conférence est ouverte à la cathédrale de la ville le par le pape Paul VI[3], ce qui constitue la première visite pastorale d'un pape en Amérique latine[4]. Paul VI évoque cette participation avec les évêques sud-américains dès les derniers jours du concile Vatican II, en 1965[5].

Thématiques abordées

La « libération des peuples opprimés » est une des thématiques centrales de la conférence[3].

Décisions prises

Face à la violence de certains régimes autoritaires latino-américains, les évêques réunis en 1968 à Medellín dénoncent la « violence institutionnalisée » des structures existantes et reconnaissent également, dans certaines circonstances, la légitimité de l’insurrection révolutionnaire. Hélder Câmara, qui y est présent, affirme qu’il serait « toujours prêt à lever le drapeau de la révolution, pour autant que celle-ci ne soit pas sanglante et que celle-ci soit faite par les masses marginalisées du continent ». Les affirmations posées lors de cette conférence amène par la suite plusieurs théologiens à élaborer une « théologie de la libération »[3].

D'autre part, la conférence de Medellín est la première manifestation publique de l’« option préférentielle [de l'Église] pour les pauvres », ainsi que du « développement intégral de tout l’homme et de tous les hommes »[3].

Conséquences

Plusieurs théologiens sud-américains analysent la conférence de Medellín comme une « réception créative et sélective » de Vatican II[6]. C'est « le seul exemple d'une réception continentale de Vatican II »[2].

À ce titre, il est estimé que la conférence de Medellín avait marqué une rupture franche avec celle de Rio[7]

Une partie du clergé et plusieurs gouvernements latino-américains contestent les déclarations de Medellín. Dans plusieurs pays où sévissent dans les années 1970 des régimes autoritaires, des jeunes prêtres souhaitent mener de front une réforme interne de l’Église à une réforme socialiste de l’État, parfois même en préconisant le recours à la violence[3].

Du 23 au , le cinquantenaire de la conférence est célébré à Medellín en présence de trois cents personnalités. À cette occasion, des observateurs estiment que les déclarations de 1968 influencent et inspirent tant le travail quotidien que les grandes décisions de l'épiscopat latino-américain[3].

Notes et références

  1. (es) « Conferencias Generales del Episcopado Latinoamericano y Caribeño », Conseil épiscopal latino-américain (consulté le ).
  2. Rafael Luciani 2018, Introduction, p. 567.
  3. Claire Lesegretain, « L’Église d’Amérique latine célèbre les 50 ans de la Conférence de Medellin », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne).
  4. « Paul VI ouvrait la Conférence de Medellin », Église catholique en Suisse, (consulté le ).
  5. Rafael Luciani 2018, Introduction, p. 566.
  6. (en) David Schultenover, 50 years on : probing the riches of Vatican II, Liturgical Press, , 492 p. (ISBN 9780814683262).
  7. João Baptista Libanio, « Conférence d'Aparecida — Cinquième conférence de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes », Étvdes, t. 407, , p. 499 (ISSN 1133-0104, lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

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