Coordination européenne Via Campesina

La Coordination européenne Via Campesina (ECVC) est une fédération paysanne européenne.

Coordination européenne Via Campesina
Logo de Coordination européenne Via Campesina
Des paysans nombreux, des campagnes vivantes
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(en) ECVC, CEVC
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Elle rassemble des organisations paysannes nationales et régionales, des travailleurs agricoles et ruraux. L'association organise la défense des droits des paysans et des ouvriers agricoles ainsi que la promotion d’une agriculture paysanne diversifiée et familiale.

ECVC aborde dans son travail l'agroécologie et environnement, les droits paysans, l'installation agricole, la politique agricole, salariés agricoles et migrants, semences et OGM, souveraineté alimentaire et commerce, et terre.

ECVC est le membre régional de la Via Campesina, le plus grand mouvement paysan de la société civile au niveau international.

Histoire

En , après cinq ans de rencontres, le processus entamé dans le but de rassembler des organisations paysannes d'Europe aboutit à la création de la Coordination paysanne européenne (CPE) à Madrid.

L’idée que les agriculteurs devaient s’unir en tant qu’associés et non en tant que concurrents stimula un ensemble d’organisations paysannes afin de réunir leurs forces dans la recherche d'alternatives au productivisme.

Cette nouvelle plateforme visait à :

  • vulgariser et dénoncer les conséquences des politique agricole commune européenne et nationales impliquant la majorité des paysans et des consommateurs[1] ;
  • élaborer une nouvelle politique agricole au service des paysans ;
  • agir conjointement avec d’autres mouvements sociaux afin d’établir un rapport de force qui jouerait en faveur de cette nouvelle politique agraire ;
  • échanger entre les différentes organisations membres pour améliorer les connaissances mutuelles de chaque pays et, d’évelopper un esprit de solidarité internationale.

Depuis sa création, la coalition aborde des sujets agricoles de grande importance, comme la politique agricole commune (PAC)[2] et les négociations sur l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) du cycle de l'Uruguay de 1986 à 1993 qui, en 1994, donna naissance à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Très rapidement, la voix des paysans européens se fit entendre au sein du débat public sur les politiques agricoles dans les institutions européennes.

En 1993, la CPE co-organise à Mons en Belgique, une rencontre internationale paysanne d'union et de la solidarité entre les agriculteurs du Nord et du Sud. Celle-ci lança le mouvement international Via Campesina. Durant les trois années suivantes, la CPE en hébergera le secrétariat.

Au travers de sa participation lors de manifestations et de mobilisations de base, ainsi qu’en occupant différents espaces dans la société civile comme, par exemple, lors du Forum social européen, la CPE s'élargit, rassemblant 27 organisations de tout le continent, qui luttent pour changer les politiques agricoles et pour défendre la souveraineté alimentaire et les droits des paysans[2],[3],[4].

La CPE plaide pour une PAC légitime sur le plan économique permettant aux paysans de pouvoir vivre essentiellement de la vente de leurs produits ; social par le soutien public équitablement réparti entre les exploitations agricoles, les secteurs, les régions, les pays ; environnemental en terme d'agriculture durable ; et international en modifiant les règles du commerce international adoptées en 1994 lors de la création de l'OMC, qui ont blanchi le dumping de l'UE et des USA et formatent les politiques agricoles, priorisant l'importation et exportation et à la production mondialisée au plus bas coût. La PAC doit changer de cadre et remplacer celui de l'OMC, qui a largement contribué aux problèmes agricoles et alimentaires en Europe et dans le monde, par celui de la souveraineté alimentaire.

La CPE œuvre aussi contre l'industrialisation de la production agricole et la privatisation des ressources naturelles et des semences (OGM, ...), vantant les externalités positives de l'agriculture paysanne et des petites et moyennes exploitations. Le livre Paysans mutins, paysans demain - pour une autre politique agricole et alimentaire, de Gérard Choplin[5], qui a animé la CPE de 1986 à 2008, relate la chronique de ce mouvement paysan européen.

En 2008, la CPE devient la Coordination européenne via campesina (ECVC) en associant la Coordination des organisations d’agriculteurs et éleveurs d'Espagne (COAG) et d’autres organisations paysannes.

En 2021, ECVC s'oppose au modèle agro-industriel, par la voie de Geneviève Savigny, et défend la refonte de la souveraineté alimentaire mondiale basé localement sur l'agroécologie[6].

En juillet 2021, elle publie un référentiel de formation sur l’agroécologie paysanne[7].

Organisation

ECVC est une organisation de base qui rassemble actuellement 31 organisations paysannes, de travailleurs agricoles et ruraux nationales et régionales basées dans 21 pays européens. Au travers de sa participation lors de manifestations et de mobilisations de base, ainsi qu’en occupant différents espaces dans la société civile comme, par exemple, lors du Forum social européen, ECVC a augmenté ses forces jusqu’à devenir un des mouvements paysans les plus importants basés en Europe.

  • Allemagne : Arbeitgemeinschaft bäuerliche Landwirtschaft(AbL)
  • Autriche : Österreichische Bergbauernvereinigung (ÖBV)
  • Belgique : Mouvement action paysanne (MAP)
  • Belgique : Boerenforum
  • Belgique : Fédération unie des groupements des éleveurs et agriculteurs (FUGEA)
  • Croatie : Udruga obiteljskih poljoprivrednih gospodarstava Hrvatske "Život“(candidat membre)
  • Croatie : Hrvatski savez udruga ekoloskih proizvodaca (HSEP) (candidat membre)
  • Danemark : Frie Bøender
  • Espagne : Coordinadora de organizaciones de agricultores y ganaderos (COAG)
  • Espagne (Andalousie) : Sindicatos de Obreros del Campo (SOC)
  • Espagne (Galicia) : Sindicato Labrego Galego (SLG)
  • Espagne (Pays Basque) : EHNE Bizkaia
  • Europe : Mouvement international de jeunesse agricole catholique (MIJARC-Europe)
  • Finlande : Etelä-Suomen Luonnonmukaisen Viljelyn Yhdistys (Esvy-ry)
  • France : Confédération paysanne[8]
  • France : Confédération nationale des syndicats des exploitants familiaux (MODEF)
  • Géorgie : Biological Farming Association Elkana
  • Irlande : Talamh Beo (candidat membre)
  • Italie : Associazione Rurale Italiana (ARI)
  • Italie : Associzione italiana per l'agricoltura biologica (AIAB)
  • Norvège : Norske bonde-og Smabrukarlag (NBS)
  • Pays-Bas : Toekomstboeren
  • Pologne : Zachodniopomorski Oddział EKOLAND (candidat membre)
  • Portuga l: Confederacao Nacional da Agricultura (CNA)
  • Roumanie : Ecoruralis
  • Royaume-Uni : Land Worker's Alliance (LWA)
  • Suisse : L'autre syndicat
  • Suisse : Uniterre
  • Suede : Nordbruk
  • Turquie : Çiftçi Sendikalari Konfederasyonu
  • Écosse : Scottish Crofting Federation

Actions

En Europe le manque de soutien institutionnel à l’agriculture familiale et paysanne durable conduit à la disparition de milliers de fermes chaque année. Dans le cadre de son travail pour améliorer les conditions des paysans en Europe, ECVC est engagé dans le processus politique régional et international. ECVC participe au travail des institutions européennes et des organisations internationales en tant que partie prenante. Elle contribue notamment au groupe de dialogue civil de la commission européenne, est invité par le parlement européen à des audiences publiques et est également active dans le mécanisme de la société civile pour les relations avec le Comité des Nations unis sur la sécurité alimentaire mondiale[4],[9].

Principes

ECVC se reconnaît autour des principes suivants :

  • la solidarité, à la place de la concurrence,
  • la justice sociale,
  • l’égalité des droits entre hommes et femmes,
  • l’utilisation durable des ressources naturelles,
  • la santé des producteurs et des consommateurs,
  • la diversité régionale des produits et des agricultures.

Campagnes

Hands on the Land

La campagne ‘Hands on the Land pour La Souveraineté Alimentaire’ est une campagne d’éducation et de sensibilisation pan-européenne dont l’objectif est de mettre en lien les luttes pour la souveraineté alimentaire dans le Nord et le Sud. campagne plaide pour un engagement des politiques européennes de coopération au développement sur les points suivants :

  • Les problèmes urgents associés à la gouvernance des thématiques inter-reliées que sont : alimentation-terre-climat au niveau mondial et leurs effets dévastateurs sur les populations les plus pauvres.
  • Les meilleurs pratiques en ce qui concerne l’usage durable de la terre, l’eau et l’énergie, illustrées par des exemples d’investissements positifs dans l’agriculture et le développement rural.
  • Une cohérence politique pour le développement de stratégie qui place les droits humains au centre de toutes les décisions politiques européennes, y compris dans le commerce, l’énergie et la politique d’investissement afin de protéger et soutenir les ressources dont nous dépendons tous.

Nyéléni

Le Réseau Nyéléni Europe et Asie centrale pour la souveraineté alimentaire rassemble des agriculteurs, des pêcheurs, des éleveurs, des peuples autochtones, des consommateurs, des ONG, des syndicats, des organisations de protection de l’environnement, de développement, de recherche et de défense des droits humains, des mouvements pour l’alimentation de proximité et bien d’autres encore, dans le but d’améliorer les initiatives existantes en matière de souveraineté alimentaire et renforcer notre action au niveau local, national, régional et international.

Le Forum international de Nyéléni pour la Souveraineté alimentaire, qui s’est tenu en 2007 au Mali, a vu la participation de 500 représentants-tes de mouvements de producteurs, de consommateurs et de protection de l’environnement venus des quatre coins du monde. De ce forum est né le mouvement mondial pour la souveraineté alimentaire. Au cours de ce Forum ont été adoptés les six principes et la déclaration de Nyéléni.

Un Forum Nyéléni Europe a par la suite été organisé en 2011 à Krems, en Autriche, au cours duquel ont été approuvés la déclaration Nyéléni Europe.

En février 2015, ces mêmes mouvements ont pris part au Forum international sur l’agroécologie, qui s’est tenu à Nyéléni au Mali, et ont contribué à la déclaration issue de ce forum. Ces documents constituent la base politique du mouvement et clarifient les valeurs qu’il défend et celles qu’il combat.

En , Coordination européenne Via Campesina manifeste aux côtés de la Confédération paysanne et d'European Milk Board devant le Conseil européen à Bruxelles contre la politique menée par les ministres de l'Agriculture de l'Union européenne[10].

En 2016, un deuxième forum européen Nyéléni a eu lieu en Roumanie, et a élargi son adhésion aux pays d’Asie centrale. Depuis lors, le mouvement a été rebaptisé Réseau Nyéléni Europe et Asie centrale pour la souveraineté alimentaire (Nyéléni ECA). Depuis lors, Nyéléni ECA agit comme l’articulation régionale de la plate-forme mondiale des organisations de petits producteurs alimentaires et de travailleurs ruraux et des mouvements sociaux de base et communautaires dont le but est de faire progresser la souveraineté alimentaire : le Comité international de planification pour la souveraineté alimentaire (CIP).

Grâce à ces rencontres internationales et régionales, de plus en plus de personnes s’impliquent pour changer le système alimentaire et agricole dominant, luttent contre le modèle agro-industriel de production et de consommation et contribuent à la construction du Mouvement pour la Souveraineté Alimentaire en Europe et dans le monde entier.

Réseau européen d'échange de savoirs agroécologiques

L’agroécologie est avant tout un processus de transformation de la société.

Le Réseau européen d’échange de connaissances agroécologiques (EAKEN) est un réseau visant à relier les initiatives en Europe qui participent à l’échange de connaissances agroécologiques paysannes basées sur une méthodologie de paysan.ne.s à paysan.ne.s.

Ce réseau est composé des membres de la Coordination Européenne Via Campesina actifs dans le domaine de l’agroécologie ainsi que d’autres organisations alliées au mouvement européen pour la souveraineté alimentaire (Nyéléni Europe) qui soutiennent les principes de l’agroécologie tels que définis par ECVC dans sa déclaration agroécologique de 2014.

EAKEN souhaite mettre en lien les initiatives d’éducation de base, donner une visibilité et un accès aux formations horizontales et réciproques disponibles, ainsi que promouvoir l’agroécologie et la souveraineté alimentaire en Europe.

Ce réseau fait partie d’un processus international mené par la Via Campesina et coordonné en Europe par la Coordination Européenne de La Via Campesina (ECVC).


Annexes

Bibliographie

  • Paysans mutins, paysans demain - pour une autre politique agricole et alimentaire, de Gérard Choplin[5]

Notes et références

  1. Natasha Foote (trad. Anne-Sophie Gayet), « La PAC évolue mais est-ce pour le mieux ? Réactions au vote sur la réforme controversée » , sur Euractiv, (consulté le )
  2. Cédric Vallet, « Quand Bruxelles veut réduire engrais et pesticides » , sur Alternatives économiques, (consulté le )
  3. Olivier Morin, « Le compte n’y est pas pour les paysans » , sur L'Humanité, (consulté le )
  4. « Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU adopte la Déclaration des droits des paysans » , sur Reporterre, (consulté le )
  5. « Paysans mutins, paysans demain » , sur www.yvesmichel.org (consulté le )
  6. Thomas Cluzel, « Dépendance des personnes âgées : grandes annonces plutôt que grande loi » , sur France Culture, (consulté le )
  7. Alexis Marcott, « Des syndicats et des associations s’accordent pour l’agroécologie » , sur La France Agricole, (consulté le )
  8. « Santé, environnement, brevets : les OGM sont un danger pour l’agriculture paysanne » , sur Solidaires, (consulté le )
  9. « Conférence publique : Les Droits des Paysan.ne.s en Europe - La mise en oeuvre de la Déclaration des Nations Unies pour les droits des paysan.ne.s (DNUDP) en Europe et sa contribution aux ODD et à la Décennie de l’agriculture familiale de l’ONU » [PDF], sur www.eesc.europa.eu, (consulté le )
  10. « Pour la Confédération paysanne : l'argent ne fait pas le bonheur » , sur Ouest France, (consulté le )

Articles connexes

Liens externes

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