Coup de Soleil
Le Coup de Soleil était un cabaret lausannois, ouvert le 19 octobre 1940[1] par Jean Villard (1895-1982, connu sous le pseudonyme de Gilles) et Edith Burger (1906-1948). Pendant la Seconde Guerre mondiale, ce lieu réunit un public francophile, partisan de la Résistance française[2]. Le cabaret était situé au sous-sol de l'Hôtel de la Paix. Les décors sont créés par l'illustrateur Marcel Vidoudez (1900-1968). Parmi les invités a figuré Édith Piaf, l'interprète de sa chanson Les Trois Cloches, probablement la composition la plus célèbre de Gilles[3],[4].
Pour les articles homonymes, voir Coup de soleil (homonymie).
Type | Cabaret |
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Lieu | Lausanne |
Coordonnées | 46° 31′ 10″ nord, 6° 38′ 11″ est |
Inauguration | |
Fermeture | |
Direction | Jean Villard dit Gilles |
Direction artistique | Jean Villard dit Gilles |
L'ambassadeur allemand du régime nazi à Berne, Otto Carl Köcher, voyait Jean Villard d'un mauvais œil, selon le journaliste Gilbert Salem :
« L’esprit frondeur et antitotalitaire qui crépite au Coup du Soleil n’échappe pas aux nazis. Leur ambassadeur à Berne désignera ainsi Jean Villard Gilles comme «l’ennemi No 1 de l’Allemagne en Suisse»[5]. »
En 1947, une anthologie de chansons associées à ce cabaret est publiée. En avril 1948, Albert Urfer remplace Edith Burger, malade[6]. Edith Burger décède d'une septicémie le 28 juillet 1948 à l'âge de 42 ans[7],[8],[9]. Gilles lui rend hommage[10] :
[…] Maintenant, la chanson s'est tue, la flamme s'est éteinte, adieu, ma chérie. Tu as tant donné de toi-même à ceux qui t'écoutaient, à cette humanité qu'on jette sans cesse dans la boue, dans le malheur et dans le sang. Tu as tant donné de ta jeunesse, de ta gaîté, de ta foi, tu as été si prodigue de tout. Je te la reprochais parfois, je t'en demande pardon ce soir. C'était ton destin de brûler comme un tison qui se consume jusqu'au bout. Tu ne pouvais pas faire autrement. Il fallait à ta nature exceptionnelle ce destin de feu. […]
Suite à ce décès, le Coup de Soleil, qui devait changer de direction, change également de nom « [p]ar déférence pour Edith et pour Gilles […][11] »
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Villard (Gilles) : Chansons du coup de soleil. Lausanne : F. Rouge 1947 (dessin et lithographies d'Yvon Monay [1922–1955])
- Olivier Rumpf et Marie Perny : Jean Villard Gilles. Une biographie artistique, Vevey, Éditions de l'Aire, 2020, 256 p., chapitre 9.
Discographie
- Edith et Gilles : Au Coup de Soleil, Evasion (1973)
Vidéo
- Gilles et le coup de soleil. Bon dimanche monsieur X, 25 mars 1973, Télévision Suisse Romande, 7 minutes 36.
Notes et références
- « Spectacles, Concerts, Conférences (Communiqués) », Feuille d'Avis de Lausanne, , p. 8 (lire en ligne)
- « Gilles et le coup de soleil », sur rts.ch, (consulté le )
- « Gilles et Piaf », sur rts.ch, (consulté le )
- Gilbert Salem, « 1940: Un vrai caf’conc’ antinazi », 24 heures, (ISSN 1424-4039, lire en ligne, consulté le )
- Quand Gilles charriait le III Reich (Gilbert Salem)
- G., « Gilles et… Urfer », Feuille d'avis de Vevey et des cercles de La Tour-de-Peilz et de Corsier, , p. 8 (lire en ligne)
- « Edith n'est plus », Feuille d'avis de Lausanne, , p. 26 (lire en ligne)
- Gilles Simond, « Gilles pleure Édith, avec qui il redonnait le sourire aux Romands », 24 heures, (ISSN 1424-4039, lire en ligne, consulté le )
- Oliver Rumpf et Marie Perny, Jean Villard Gilles. Une biographie artistique, Vevey, Éditions de l'Aire, , 256 p. (ISBN 9782889561131), p. 129
- Gilles, « Adieu de Gilles », Le Radio actualités, , p. 32 (lire en ligne)
- « Du Coup de Soleil au… Courant d'Airs ! », Nouvelle revue de Lausanne, , p. 8 (lire en ligne)
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