Crépuscule (pamphlet)
Crépuscule est un pamphlet de l'avocat et activiste politique franco-espagnol Juan Branco. Initialement publié en ligne en , l'ouvrage paraît ensuite aux éditions Au diable vauvert en dans une version étoffée et mise à jour, avec une préface du journaliste et écrivain Denis Robert.
Crépuscule | |
Auteur | Juan Branco |
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Pays | France |
Préface | Denis Robert (édition papier) |
Genre | Pamphlet |
Éditeur | Au diable vauvert (édition papier) |
Collection | Documents |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | (version numérique) (édition papier) |
Nombre de pages | 112 (version numérique, sans ISBN) 312 (édition papier) |
ISBN | 979-1030702606 |
Il critique les conditions dans lesquelles Emmanuel Macron est parvenu au pouvoir et décrit les liens qui unissent le président de la République avec de grandes fortunes françaises actionnaires dans la presse. Ce livre rencontre un succès commercial et d'audience, notamment auprès du mouvement des Gilets jaunes.
Contenu
Juan Branco diffuse d'abord Crépuscule sur Internet peu avant Noël 2018[1]. Aidé par le journaliste d'investigation Denis Robert, après plusieurs refus d'éditeurs[Lequel ?], il parvient à le publier le aux éditions Au diable vauvert[2],[3]. Le texte publié sur papier est étoffé et retravaillé, et la version originelle reste disponible en ligne[2].
Selon Juan Branco, Emmanuel Macron serait un président illégitime ayant été élu grâce aux grandes fortunes et aux médias. Branco considère son mandat comme représentant un tournant néolibéral et autoritaire sans précédent[4]. Le livre rapporte notamment les liens de pouvoir unissant, selon l'auteur, Emmanuel Macron avec Bernard Arnault, Arnaud Lagardère et Xavier Niel, ou encore les liens familiaux de personnes proches d'Emmanuel Macron avec le monde de la finance. Il souligne le rôle de Michèle Marchand qui a été présentée à Brigitte et Emmanuel Macron par Xavier Niel et a veillé sur l'image publique du couple. Il relève l'influence d'Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de l'Élysée, dans l'opération qui a permis à Arnaud Lagardère de sortir du capital d'EADS dans des conditions avantageuses[4].
L'auteur voit un tournant autoritaire chez Emmanuel Macron ; l'affaire Benalla serait révélatrice de graves dysfonctionnements dans l'exercice du pouvoir. Juan Branco reproche également au président de la République les supposées atteintes aux libertés commises par le gouvernement, avec la loi antiterroriste, une stratégie de maintien de l'ordre ayant entraîné des violences policières lors du mouvement des Gilets jaunes, le non-respect de la liberté de la presse, la loi « anti-casseurs » et la loi « anti fake-news » très contestée, autant de marqueurs qu'il considère comme une dérive autoritaire du pouvoir[4].
Réception
Médiatisation
France Culture[5], Le Figaro[6], Radio France internationale[7], le site de France Info[2] procèdent à une chronique du livre le mois de sa sortie.
Rencontrant un vif succès dans la blogosphère française[3], l'ouvrage suscite l'intérêt à l'étranger et fait l'objet de chroniques dans la presse institutionnelle en Belgique, Espagne, Portugal, Norvège, Suisse et Autriche. Deux d'entre elles s'interrogent sur le relatif silence de la presse française[8],[9].
Quelques mois après sa sortie, l'ouvrage continue à faire l'objet de commentaires dans la presse[10],[11].
Selon Arrêt sur images, les conférences de Juan Branco autour de Crépuscule, parfois décrites avec étonnement par la presse régionale[12], feraient pour certaines l'objet d'annulations, qualifiées par Branco de tentatives de censure[13]. Cette omerta supposée a fait l'objet d'un livre, Signé Branco ! Comment crépuscule est devenu un symbole de résistance, de Mariel Primois, publié également par les éditions Au diable vauvert[pertinence contestée].
Ventes
Avant la publication papier, la version PDF du livre bénéficie de plus de 100 000 partages[2]. Crépuscule rencontre aussi le succès une fois publié[1] : dans le classement d'Edistat du 18 au , pré-commandes comprises, il est classé dès sa sortie troisième avec une estimation d'un minimum de 7 333 exemplaires vendus en deux jours dans un millier de lieux de ventes. La même semaine il atteint la troisième place du classement de vente des essais de Livres Hebdo. Tiré à 46 000 exemplaires, il est en rupture de stock dès sa sortie[3]. À la mi-, moins d'un mois après sa sortie, il s'est vendu à plus de 50 000 exemplaires et a bénéficié de quatre réimpressions[14].
Crépuscule est classé pendant plusieurs semaines d'affilée en tête des meilleures ventes d'Amazon France[15]. En , il totalise 130 000 exemplaires vendus[16], plus 20 000 lors de sa republication en format poche[17], soit 150 000 exemplaires.
Accueil critique
Pour Antoine Hasday de Slate, Juan Branco propose avec Crépuscule une cartographie intéressante des réseaux de pouvoir en France, mais prend des libertés avec la vérité. Il soutient qu'« un certain nombre de ses affirmations sont invérifiables, voire erronées ». Certaines accusations de censure à son encontre seraient également injustifiées. Si l'existence d'une « bulle médiatique » autour d'Emmanuel Macron, ainsi que ses liens personnels avec de grandes fortunes qui ont soutenu sa campagne, est pour Hasday difficilement niable, celui-ci aurait bénéficié d'autres facteurs ayant favorisé son élection[4].
Richard Werly, du quotidien suisse Le Temps, considère que les accusations de Branco sont « souvent gonflées, exagérées, voire fallacieuses ». Son terreau serait essentiellement celui de la polémique et du pamphlet. Richard Werly affirme toutefois que ce pamphlet doit être entendu pour sa dénonciation des « liens d’amitié, qui utilisent la République pour se servir, se promouvoir et faire la courte échelle aux siens, plutôt que les protéger »[18].
Réponses à Crépuscule
Mediapart répond vivement aux attaques de Branco mettant en doute l'indépendance du média vis-à-vis de Xavier Niel en relativisant le poids financier de celui-ci. Un des journalistes de Mediapart, Joseph Confavreux rédige un article très critique contre le livre et contre Branco, auquel il reproche de n'avoir rien découvert de foncièrement nouveau, une absence de référence à des sources antérieures pointant les mêmes dérives, un manque d'analyse sociologique et une personnalisation excessive de ses attaques. L'article de Confavreux provoque des centaines de réactions de la part des lecteurs[19],[20].
Notes et références
- Sophie de Ravinel, « Crépuscule : succès fulgurant pour le livre de l’avocat Juan Branco », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Clément Parrot, « Critique des médias, attaques sur Macron... On a lu Crépuscule, le livre « censuré » de Juan Branco », sur France Info, (consulté le ).
- Marjorie Lafon, « Crépuscule, de Juan Branco, est-il en tête des ventes de livres sans avoir été médiatisé ? », sur CheckNews, Libération, (consulté le ).
- « « Crépuscule » de Juan Branco, ce qu'il faut garder et ce qu'il faut jeter », sur Slate, (consulté le ).
- « De quoi « Crépuscule » de Juan Branco est-il le signe ? », sur France Culture, (consulté le ).
- « Crépuscule : succès fulgurant pour le livre de l’avocat Juan Branco », Le Figaro, (consulté le ).
- « Livre France - « Crépuscule », de Juan Branco », sur Radio France internationale, (consulté le ).
- « Que vaut « Crépuscule », le brûlot de Juan Branco qui crispe la presse française ? », sur La Libre Belgique, (consulté le ).
- (de-AT) « Juan Branco, der Anwalt für Assange, die Gelbwesten und Flüchtlinge », sur Der Standard (consulté le ).
- « « Crépuscule » de Juan Branco : fausse enquête-révélations sur Macron et vrai gâchis », sur Marianne, (consulté le ).
- « Essai. Crépuscule démocratique », sur L'Humanité, (consulté le ).
- « Aix : Juan Branco braque la librairie Goulard », La Provence, (consulté le ).
- « Les chaotiques conférences de Juan Branco dans les IEP de province », sur Arrêt sur images (consulté le ).
- Clément Boileau, « Que vaut Crépuscule, le brûlot de Juan Branco qui crispe la presse française ? », sur La Libre Belgique, (consulté le ).
- Richard Werly, « Opinion. Juan Branco, gourou des « gilets jaunes » et archange de la révolution anti-Macron », sur Courrier international (repris du Temps), (consulté le ).
- Sophie de Ravinel, « Maxime Nicolle et Juan Branco à Lisbonne », Le Figaro, , p. 2.
- « Derrière la chute de Benjamin Griveaux, enquête sur le rôle d’un trio sans foi ni loi », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- Richard Werly, « Qui a peur du « révolutionnaire » Juan Branco ? », Le Temps, (ISSN 1423-3967, consulté le ).
- David Affagard, « Joseph Confavreux, journaliste à Médiapart et plume de Xavier Niel ? », sur Club de Mediapart (consulté le ).
- Joseph Confavreux, « Crépuscule : Juan Branco découvre la lune », sur Mediapart (consulté le ).
Lien externe
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