Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité
La Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) est une association loi de 1901 française agréée dans le cadre de la protection de l'environnement. Elle conduit des études et des analyses dans le domaine de la radioactivité. Cette association du mouvement antinucléaire utilise l’expertise scientifique, basées sur des mesures réelles sur site du fait de, selon elle, l'impossibilité de faire effectuer ces analyses par plusieurs laboratoires indépendants, comme outil de lutte contre ce qu'elle considère comme de la non information ou de la désinformation sur le sujet de l'énergie nucléaire. Elle a été créée en mai 1986 par Michèle Rivasi à la suite de l'accident de Tchernobyl.
Fondation |
mai 1986 |
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Origine |
catastrophe de Tchernobyl |
Sigle |
CRIIRAD |
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Type | |
Forme juridique | |
Domaine d'activité |
Recherche-développement en autres sciences physiques et naturelles |
Objectif |
Contrôler la radioactivité, informer sur la radioactivité, protéger les populations |
Siège | |
Pays |
Président |
Didier Glatigny (2018) |
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Publication |
Traits d'union |
Site web |
RNA | |
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SIREN | |
OpenCorporates |
Présentation
La CRIIRAD revendique plus de 6 000 adhérents et emploie quinze salariés. Elle est domiciliée à Valence dans la Drôme[1].
L'assemblée générale élit un conseil d'administration qui élit en son sein un bureau.
Laboratoire
Elle comprend notamment un laboratoire d'analyse possédant un certificat de qualification technique délivré par le ministère de la Santé, équipé pour le dépistage et l'identification des pollutions radioactives (aliments, eau, gaz radon, etc.). Composée d'une équipe de scientifiques, elle effectue des interventions tant en France qu'à l'étranger. La CRIIRAD est principalement financée par les travaux qu'elle effectue (plus de 1 000 études et analyses depuis sa création) et les cotisations de ses adhérents.
Historique
Michèle Rivasi fut sa première présidente, remplacée en 1997 par Roland Desbordes puis par Didier Glatigny en 2018.
Activités
Missions
Les missions que se fixe la CRIIRAD sont :
- de mesurer la radioactivité dans l'environnement, en s'appuyant sur son laboratoire ;
- d'informer ses adhérents, et plus largement la population (publications, communiqués de presse, présence sur des salons) ;
- de protéger la population en alertant les autorités (sites pollués, réglementation inadéquate), en demandant des modifications de lois ou accords par des actions militantes ou judiciaires.
Travaux
Parmi ses publications, on peut citer :
- une étude de la contamination du territoire français par les rejets de la centrale nucléaire de Tchernobyl ;
- une étude de l'impact des rejets de l'usine de Marcoule, dans la vallée du Rhône ;
- un atlas des contaminations radioactives en France et en Europe [2],[3];
- l'enquête sur la mort d'Alexandre Litvinenko à la suite de la surexposition à du polonium 210[4].
- le suivi des incendies survenus en avril 2020 autour de Tchernobyl et de leurs potentiels impacts en France[5],[6].
Balises
En partenariat avec des collectivités locales, la CRIIRAD gère un réseau de balises de surveillance de la radioactivité dans l'air et dans l'eau dans la vallée du Rhône[7]. Ces balises permettent à la fois de lever des alertes en temps réel et de stocker des échantillons analysables en temps différé en laboratoire.
Actions en justice
Parmi les actions portées en justice par l'association, on peut citer :
- en 2001, une plainte contre X a été déposée, motivée par l'action du SCPRI en 1986[8] ;
- un recours devant le Conseil d'État contre la nomination de Marc Sanson à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) que le Conseil d'État a rejeté en 2007[9], aux motifs que la loi du 13 juin 2006 n'avait pas entendu réserver la qualité de membre de l'Autorité de sûreté nucléaire aux seules personnes disposant de compétences d'ordre scientifique et technique dans les domaines de la sûreté nucléaire et de la radioprotection et que le président de la République n'avait pas entaché sa décision de nomination d'une erreur manifeste d'appréciation compte tenu des compétences et des fonctions antérieures de l'intéressé ;
- une demande d'annulation de l'homologation du règlement intérieur de l'ASN, rejetée par le Conseil d'État le 13 février 2008 [10] ;
- la demande de l'abrogation de l'accord OMS-AIEA de 1959[11]. Cette action donne lieu à une pétition[12] ainsi qu'à une action à Genève dans le cadre du collectif Independent WHO (pour l'indépendance de l'OMS) ;
- une demande[13] d’abrogation de l’arrêté du 5 mai 2009 qui, selon l'association, déroge aux lois d'interdictions du recyclage des matières radioactives dans les biens de consommations courantes[14] ; le 10 juillet 2009, la CRIIRAD a adressé au Conseil d’État un recours[15] pour excès de pouvoir. La demande d’annulation de l’arrêté est basée sur des arguments de légalité interne et externe, l'arrêté ayant été pris en dépit d’un avis défavorable[16] de l’ASN. Cette requête est rejetée le 23 mars 2011[17].
Actions médiatiques
- Le 6 novembre 2009, la CRIIRAD adresse une lettre ouverte[18] à Roselyne Bachelot, ministre chargé de la santé, Christine Lagarde, ministre chargé de la consommation, et Jean-Louis Borloo, ministre chargé de la construction, leur demandant d’abroger l’arrêté du 5 mai 2009 ;
- en complément de ces démarches, la CRIIRAD appelle les consommateurs et les associations à se mobiliser et à demander aux autorités le maintien des interdictions et l’abrogation de l’arrêté du 5 mai 2009. Des modèles de lettre[19] sont à la disposition de tous ceux qui souhaitent participer à la campagne. Pour la CRIIRAD, le recyclage des matériaux radioactifs doit rester confiné dans les filières nucléaires (CENTRACO et D’Hart Industrie)[20], sans possibilité de diffusion dans le domaine public.
Position
La CRIIRAD est une organisation « indépendante des exploitants du nucléaire, de l'État et de tous partis politiques[21]. »
Bien que ne faisant pas partie du Réseau Sortir du nucléaire, certains analystes considèrent que ses prises de position la placent aux côtés des acteurs du mouvement antinucléaire français[22]. C'était en tout cas la position de sa fondatrice, Michèle Rivasi qui attribuait à la CRIIRAD le « fleuron de la contestation scientifique sur le nucléaire »[23].
Pour l'IRSN, la CRIIRAD aurait fait des critiques infondées, délibérées et répétées, quand l'Institut a effectué et rendu compte de la surveillance de l’iode radioactif dans l’air, après l'accident nucléaire de Fukushima[24],[25]. De plus, pour l'Institut, la CRIIRAD n’a pas de légitimité pour émettre des revendications de garanties telles qu’elle en a exprimées dans sa lettre publique au Premier Ministre François Fillon du 9 juin 2011[26], dans la mesure où elle aurait toujours refusé de collaborer avec l'IRSN à des travaux collectifs sur l’évaluation des conséquences radiologiques et dosimétriques en situation post-accidentelle et sur les hypothèses à retenir pour les évaluations prédictives des conséquences, dans le cadre des travaux du CODIRPA[27].
Selon Roland Desbordes, ancien président de la CRIIRAD :
« Notre mission consiste à alerter nos concitoyens sur les risques associés à telle technique, telle pollution, tel déchet. Nous faisons de la recherche pour informer de manière indépendante [...] Nous voyons sur le terrain tous les pions se mettre en place discrètement en faveur des réacteurs de la 4e génération alors qu’il est évident que cette technologie nous oriente sur un modèle de société beaucoup plus dangereux que notre modèle actuel, basé sur l’uranium. La CRIIRAD, sur ce point, appelle au débat public[28]. »
Notes et références
- « Moyens », sur criirad.org (consulté le )
- « Tchernobyl : les malades de la thyroïde veulent en finir avec l'omerta en France », sur Basta ! (consulté le )
- Jean-Christophe Sarrazin, « André Paris, scientifique révolté du Champsaur », Le Dauphiné, (lire en ligne)
- « Note CRIIRAD N°06-92 / Polonium 210 / Affaire Litvinenko », 5 décembre 2006.
- « Incendies dans la région de Tchernobyl : quelles conséquences ? », sur Reporterre, le quotidien de l'écologie (consulté le )
- « Pourquoi le nuage en provenance de Tchernobyl, qui a touché la France en avril, n’est pas dangereux comme celui de 1986 », sur France 3 Grand Est (consulté le )
- Balises CRIIRAD - Accueil
- Les conclusions de l’expertise confirment les accusations portées par la CRIIRAD
- décision au Conseil d'État du 19 décembre 2007
- décision du Conseil d'État du 13 février 2008
- CRIIRAD - Actualités - Dossiers2005
- [PDF] Pétition
- Dossier Complet ici
- Arrêté ministériel
- Recours auprès du Conseil d’État
- Avis Défavorable
- Conseil d'État, « Conseil d'État, 6ème sous-section jugeant seule, 23/03/2011, 329642, Inédit au recueil Lebon », sur Légifrance (consulté le ),ECLI:FR:CESJS:2011:329642.20110323
- Lettre ouverte
- Modèle de lettre
- CENTRACO et D’HUART INDUSTRIE
- Citation tirée de la page de présentation de l'association
- Michel Lung and Berol Robinson, Nuclear Energy in France: Public Perception (2006), Forum on Physics & Society of The American Physical Society Octobre 2006 Vol. 35, No. 4
- Rêve de femmes, no 4, automne 2006, p. 6.
- Position de l’IRSN sur les critiques de la CRIIRAD relatives à la surveillance environnementale en France après l’accident de Fukushima du 16 juin 2011
- Fukushima : l'IRSN répond à la CRIIRAD par Sylvestre Huet, sur le site [sciences.blogs.liberation.fr Libération {SCIENCES²}]
- Le comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle
- Interview Roland Desbordes
Voir aussi
Articles connexes
- Énergie nucléaire
- Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN)
- Centre de recherche et d'information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (CRIIREM)
- Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest
- Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives aux organisations :
- Stations de surveillance de la radioactivité de la CRIIRAD
- Baromètre de transparence des ONG (le Baromètre a évalué la CRIIRAD de 2009 à 2014, dernier baromètre 2015)
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