Cromlech de M'zora
Le cromlech de M'zora est un monument mégalithique situé à proximité du village de Chouahed, à 15 kilomètres au sud-est d'Asilah au Maroc.
Cromlech de M'zora | ||
Vue du site mégalithique | ||
Localisation | ||
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Pays | Maroc | |
Préfecture | Tanger-Assilah | |
Coordonnées | 35° 24′ 15″ nord, 5° 56′ 38″ ouest | |
Géolocalisation sur la carte : Maroc
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Caractéristiques
Le cromlech de Mzora est un tumulus à enceinte mégalithique de forme elliptique. Le tumulus mesure 58 mètres de diamètre est-ouest pour 54 mètres de diamètre nord-sud. En son point le plus élevé, il est haut de 6 mètres et est délimité à sa base par un petit mur de soutènement. Un ensemble de 167 mégalithes de dimension variable encercle le tumulus. Les mégalithes les plus imposants sont situés au nord du cromlech mais le plus imposant mesure 5 mètres de hauteur et est situé à l'ouest du site. Il est connu sous le nom d'el outed (le piquet en arabe), terme par lequel désignent aussi les locaux l'ensemble du site. La majorité des mégalithes sont marqués d'encoches considérées par l'archéologue catalan Miquel Tarradell comme d'origine anthropique.
Les caractéristiques du cromlech de M'zora en font un site unique en son genre en Afrique du Nord.
Datation
La datation du site est problématique. Toutefois, à la lueur des dimensions imposantes de la structure, plusieurs historiens et archéologues, à l'instar de Miquel Tarradell et Gabriel Camps, ont déduit que le cromlech devait être la sépulture d'un personnage de statut social élevé, sans doute d'un roi maure dont le domaine s'étendait justement sur le quart nord-ouest de Maroc actuel.
Histoire
Dès la période romaine, le site devient associé à diverses légendes, dont la plus connue, consignée par Plutarque et Strabon, fait du tumulus le tombeau du géant et roi de Libye Antée, terrassé par le demi-dieu Hercule, selon une tradition grecque plus ancienne relayée par Diodore de Sicile et Pindare. Les deux premiers auteurs évoquent également la visite du général romain Quintus Sertorius sur les lieux.
Plutarque, dans sa « Vie de Sertorius » cite la visite du général romain sur ce qui a été identifié comme le cromlech de M'Zora : « Il [Sertorius] prit d'assaut la ville de Tingis [Tanger], où Ascalis s'était réfugié avec ses frères. C'est là, disent les Africains, qu'Antée est enterré. Sertorius qui n'ajoutait pas foi à ce que les Barbares disaient de la grandeur énorme de ce géant, fit ouvrir son tombeau, où il trouva, dit-on, un corps de soixante coudées [26,67 mètres]. Étonné d'une taille si monstrueuse, il immola des victimes, fit recouvrir avec soin le tombeau, augmenta ainsi le respect qu'on portait à ce géant, et accrédita les bruits qui couraient sur son compte. »
À l'époque contemporaine, le site finit par susciter la curiosité des voyageurs et archéologues européens. Au XIXe siècle, le site est décrit par plusieurs voyageurs et géographes comme le britannique Sir Arthur de Capell Brooke, les français Charles Tissot, Émilien Renou et Gustave Bleicher, qui livre alors la description la plus complète du site. Au XXe siècle, la région d'Asilah devient sous administration espagnole. Il est à ce titre fouillé par l'archéologue Cesar Luis de Montalban en 1935 et 1936 avant que ce dernier ne soit incarcéré, en pleine guerre civile espagnole, sans livrer le moindre compte-rendu archéologique. Ces fouilles endommagent considérablement le site, entaillé de profondes tranchées toujours visibles aujourd'hui. Il faut attendre les années 1950 pour que Miquel Tarradell livre des conclusions intéressantes sur le cromlech.
Protection
Aujourd'hui, le site est sous la protection de l'antenne tangéroise de l'Inspection des monuments historiques.
Références
Bibliographie
- Bokbot, Youssef, « Le cromlech de Mzora, témoin du mégalithisme ou symbole de gigantisme de pouvoir ? », Revue de la Société Marocaine d'Archéologie et de Patrimoine, n° 4, mai-, p.25-29.
- Koehler, Henry, « Les civilisations mégalithiques du Maroc, l, Menhir de Mesora », Bulletin de la Société de Préhistoire Française, 29, 1932, p. 413-420.
- Tarradell, Miquel, « El tumulo de Mezora (Marruecos) », Archivo de Prehistoria Levantina, t. 3, 1952, p. 229-239, 1 fig., 2 pl.
Articles connexes
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