Cumes
Cumes (en italien : Cuma ; en grec : Κύμη ou Κύμαι) est une ancienne cité de la Grande-Grèce, située au bord du golfe de Gaète (mer Tyrrhénienne), à 12 km à l'ouest de Naples, en Campanie. C'est aujourd'hui une zone archéologique de première importance, qui présente des vestiges nombreux et variés, dont le plus illustre est l'antre de la Sibylle.
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Cumes Cuma (it) Κύμη ou Κύμαι (grc) | ||
L'antre de la Sibylle. | ||
Localisation | ||
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Pays | Italie | |
Région antique | Grande-Grèce | |
Coordonnées | 40° 50′ 31″ nord, 14° 03′ 21″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Italie
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Histoire
La cité de Cumes fut fondée au VIIIe siècle av. J.-C., autour de 750-730 av. J.-C.[1], par les Grecs de la colonie de Pithécusses (actuelle île d'Ischia, habitée par des Chalcidiens de l'île d'Eubée). Elle est la deuxième colonie grecque de la Magna Græcia.
Ce n'est qu'une fois la colonie de Pithécusses assurée de sa sécurité qu'une partie de la population est venue s'établir sur la terre ferme, à moins que la population de Pithécusses n'ait été effrayée par un tremblement de terre et se soit réfugiée à Cumes. Un commerce prospère se développa avec les Lucaniens, peuple italiote provenant de l'intérieur des terres. Les Lucaniens vendaient de l'orfèvrerie étrusque, tandis que les Grecs échangeaient des céramiques et des bijoux originaires de cités grecques de Méditerranée orientale.
Au cours de la première moitié du VIe siècle av. J.-C., on construisit une enceinte qui délimitait une superficie de quelque 110 ha. Les Cumains construisirent deux temples dédiés à Zeus et Apollon reconvertis en basiliques paléochrétiennes au IVe siècle. Le temple d'Apollon se trouve au sommet de l'acropole où l'on accède par la voie sacrée.
Cumes fut nommée Paléopolis (« la vieille ville ») après que sa prospérité eut permis à une partie de sa population alliée à des exilés de Samos l'édification de Dicéarchie (l'actuelle Pouzzoles) en 531 av. J.-C. et surtout de Neapolis (« la nouvelle ville »).
En 524 av. J.-C. et en 504 av. J.-C., les troupes de Cumes placées sous le commandement d'Aristodemos Malakos défirent les Étrusques par deux fois. À partir de cette date, Aristodemos Malakos devient tyran de Cumes jusqu'à sa mort en 490 av. J.-C.
Tarquin le Superbe, dernier roi de Rome, y meurt en 495 av. J.-C.
En 474 av. J.-C., les flottes de Cumes et de Syracuse, sous la direction de Hiéron de Syracuse, mirent en déroute les Étrusques au large de Cumes[2]. Cette défaite sonna le glas du dynamisme des cités étrusques méridionales[2]. Après la fondation d'un poste avancé sur Ischia par Hiéron, les routes commerciales au large de la Campanie passèrent sous le contrôle de Syracuse.
En 421 av. J.-C., les Samnites s'emparèrent de la ville.
En 338 av. J.-C., la ville fut soumise par Rome, sous le statut de civitas sine suffragio.
La Sibylle de Cumes
La sibylle de Cumes est la première des douze sibylles que constituera progressivement, à partir de l'Enéide, la fiction de Virgile, la tradition chrétienne.
Le parc archéologique
La zone archéologique de Cumes comprend l'acropole où se situent la zone sacrée avec les temples de Zeus et d'Apollon, et l'ensemble de l'antre dit de la Sibylle et des thermes, situés en contrebas : en fait, il s'agit d'une partie du rempart hellénistique de la ville. Le port de Cumes semble avoir été situé dans la zone lagunaire.
Deux tunnels routiers romains sont encore visibles à proximité, ainsi que le passage routier dit « Arco Felice ».
- La baie de Cumes.
- L'acropole.
- Via Sacra.
- Temple de Zeus.
- Éléments de colonne, le long la Via sacra.
- Baptistère (à l'intérieur du temple de Zeus).
- Baptistère.
- L'antre de la Sibylle.
- Temple d'Apollon Avernus.
Personnalités liées à la ville
- Aristodemos Malakos, tyran de Cumes vers 500 av. J.-C.
- Tarquin le Superbe, dernier roi de Rome, y meurt en 495 av. J.-C.
- Marcus Pompilius Andronicus, grammairien latin du Ier siècle av. J.-C., retiré à Cumes.
Notes et références
- Maria Cecilia D'Ercole, « Les Grecs en Italie méridionale », dans Sophie Bouffier, dir., Les diasporas grecques du détroit de Gibraltar à l'Indus : VIIIe siècle av. J.-C.-fin du IIIe siècle av. J.-C., SEDES, (ISBN 978-2-301-00154-2, SUDOC 163568413), p. 29, voir aussi [Ressource électronique] (SUDOC 166235741).
- Jean-Marc Irollo, Histoire des Étrusques, p. 78.
- Turner, Tate Britain
Annexe
Bibliographie
- Jean Richer, Delphes, Délos et Cumes, Julliard, Paris (1970).
- Jean-Luc Lamboley, Les Grecs d'Occident, la période archaïque, Paris, Sedes, 1996 (ISBN 2-7181-9344-1).
- Pier Giovanni Guzzo, Magna Grecia. Les colonies grecques dans l'Italie antique, Paris, Gallimard, « Découvertes Gallimard/Histoire » (no 324), 1997 (ISBN 2-0705-3418-9).
Liens externes
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