Démographie du Rwanda
Cet article contient des statistiques sur la démographie du Rwanda.
Démographie du Rwanda | |
Évolution démographique du Rwanda (1961-2020)[3] | |
Dynamique | |
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Population | 12 712 431 hab. (2020)[4] |
Évolution de la population | 2,3 % (2018)[5],[6] |
Indice de fécondité | 3,75 enfants par ♀[7] (2018)[8] |
Taux de natalité | 29,8 ‰ (2018)[9],[10] |
Taux de mortalité | 6,3 ‰ (2018)[11],[12] |
Taux de mortalité infantile | 29,1 ‰ (2018)[13] |
Âges | |
Espérance de vie à la naissance | 64,5 ans (2018)[14] Hommes : 62,6 ans Femmes : 66,5 ans |
Âge médian | 19,2 ans (2018)[15] Hommes : 18,5 ans Femmes : 20 ans |
Structure par âge | 0-14 ans : 40,98 % 15-64 ans : 56,53 % 65 ans et plus : 2,49 % |
Sex-ratio (2018) | |
Population totale | 96 ♂/100 ♀ |
À la naissance | 103 ♂/100 ♀ |
Par tranche d'âge | 0-14 ans : 102 ♂/100 ♀ 15-24 ans : 100 ♂/100 ♀ 25-54 ans : 90 ♂/100 ♀ 55-64 ans : 80 ♂/100 ♀ 65 ans et + : 66 ♂/100 ♀ |
Flux migratoires (2018) | |
Taux de migration | −0,5 ‰ |
Composition linguistique | |
Kinyarwanda (officiel) | |
Français (officiel) | |
Anglais (officiel) | |
Kiswahili | |
Composition ethnique | |
Hutu[16] | 83 % |
Tutsi | 16 % |
Twa | 1 % |
Composition religieuse (2012) | |
Protestantisme (dont 11,8 % d'adventistes) | 49,5 % |
Catholicisme[16] | 43,7 % |
Islam | 2,0 % |
Évolution de la population
Population recensée | Taux de croissance annuel moyen[17] | |
---|---|---|
1978 | 4 831 527 | 3,7 %[18] (1970-1978) |
1991 | 7 157 551 | 3,1 %[19] (1978-1991) |
2002 | 8 128 553 | 1,2 %[20] (1991-2002) |
2012 | 10 515 973 | 2,6 %[21] (2002-2012) |
Entre 1970 et 1990 la légère baisse du taux de croissance est à relativiser par le fait qu'en nombre absolu l'augmentation annuelle de la population a continué de progresser.
La diminution de la population visible sur la courbe de l’évolution démographique correspond à la guerre civile et au génocide des Tutsi de 1994[22],[23]. Cette estimation prend certainement en compte aussi la fuite d'un grand nombre de réfugiés hutu à l'intérieur puis à l'extérieur du pays entre 1992 et 1996.
Après ce conflit extrêmement meurtrier et le retour d'une partie des réfugiés, la croissance démographique est à nouveau très importante. Les prévisions annoncent plus de 20 millions d'habitants en 2050[24].
Natalité
En 2015, le taux de fécondité au Rwanda s'élève à 4,2 enfants par femme.
2005 | 2010 | 2015 | |
---|---|---|---|
Milieu urbain | 4,9 | 3,4 | 3,6 |
Milieu rural | 6,3 | 4,8 | 4,3 |
Total | 6,1 | 4,6 | 4,2 |
Statistiques ethniques
Les références dites « ethniques » ne sont plus reconnues par la constitution rwandaise de 2003. Voir aussi ethnisme au Rwanda.
Réfugiés
Selon le World Refugee Survey 2008 publié par le Comité américain pour les réfugiés et les immigrants (en), le Rwanda abritait environ 54 200 réfugiés et demandeurs d'asile en 2007, dont 51 300 de la République démocratique du Congo (Congo-Kinshasa), plus de 2 900 du Burundi, et quelques-uns d'autres pays[26].
Impact de l'exode rwandais
A la révolution de 1959 des centaines de milliers de Tutsi se sont réfugiés dans les pays voisins. Après le génocide les exilés tutsi ont pris le chemin du retour mais plus de deux millions de réfugiés hutu ont quitté le Rwanda. Beaucoup d'entre eux vont revenir au cours des années suivantes mais il est impossible de savoir combien ont disparu.
Bilan du génocide
L'ONU estime à 800 000 le nombre de victimes du génocide des Tutsi[27]. Human Rights Watch parle d'au moins un demi-million de morts pour le génocide[28], mais mentionne aussi les crimes du FPR : des dizaines de milliers en 1994, puis dans les attaques contre les camps de réfugiés au Zaïre ou dans les combats pendant la première guerre du Congo[29].
Le gouvernement rwandais aurait effectué un décompte des rescapés pour évaluer le nombre de personnes à indemniser. Les rescapés seraient de l'ordre de 367 000 personnes[30].
Enfin le gouvernement rwandais estime à plus d'un million le nombre de victimes du génocide en 1994. Mais il ne donne pas d'études distinguant le nombre de morts victimes du génocide et ceux qui furent victimes de la guerre civile (combats entre l'APR et les FAR), voire de massacres attribués par certains auteurs à l'APR[31].
Filip Reyntjens avance dans son livre qui ne fait pas l'unanimité un chiffre inférieur à 600 000. Son étude repose sur un double postulat : en 1994 les Tutsi de l'intérieur représentaient 10 % de la population et 75 % d'entre eux auraient été tués. Ce postulat est établi sur le quota de Tutsi admis dans l'enseignement par les Républiques Hutus d'avant 1994. Mais il est généralement admis que ces quotas étaient volontairement sous-évalués et que les Tutsi représentaient 15 % voire 20 % de la population[32]. Le chiffre de 75 % de Tutsi tués, n'est pas non plus établi de façon certaine[33].
Marijke Verpoorten évalue le bilan du génocide entre 600 000 et 800 000 morts en analysant les données sur la préfecture de Gikongoro. Mais la suppression du comptage ethnique au recensement de 2002 complique toutes les études statistiques[34].
Risques liés à la pression démographique
Dans ce pays densément peuplé (plus de 400 habitants au kilomètre carré), le plus densément peuplé d'Afrique centrale, et dont les trois quarts de la population vivent de l'agriculture, l'accroissement rapide de la population peut mener à la surpopulation, un facteur de conflits dans plusieurs pays africains[35],[16]. En 2014, alors que trois habitants sur cinq ont moins de 25 ans et que l'âge moyen de la population est de 19 ans, il ne reste pratiquement plus aucune terre en friche[35]. Avec ce taux de natalité qui demeure élevé, les Nations unies prévoient qu’en l’absence d'une hausse significative de l'émigration, la densité devrait doubler d’ici à 2050[35]. Le pays doit déjà importer des denrées alimentaires[35]. Cette pression démographique liée à la rareté des ressources est susceptible dans le futur d'exacerber à nouveau les tensions entre ethnies, religions ou régions[35]. Les inégalités entre riches et pauvres, entre villes et campagnes se seraient creusées[36]. La liberté d'expression n'est pas garantie[37].
Néanmoins l'extrême pauvreté a reculé ces vingt dernières années[38] grâce à une forte croissance économique, si bien que le Rwanda est même considéré aujourd'hui par certains observateurs comme un pays modèle en Afrique dans le domaine notamment de l'éducation, des infrastructures, de l'égalité homme-femme, de la lutte contre la corruption, des nouvelles technologies ou de la protection de l'environnement[39].
Une politique de planification familiale a aussi été mise en œuvre pour réduire la natalité. Ainsi le Rwanda pourrait s'approcher du dividende démographique[40].
Notes et références
- « Rwanda : Population, total », sur data.worldbank.org (consulté le ) La courbe est une estimation et la baisse ne devrait normalement pas apparaître entre 1990 et 1993 mais plutôt entre 1993 et 1994 l'année du génocide, à moins de soustraire les réfugiés de l'intérieur.
- « Rwanda : Population, total », sur data.worldbank.org (consulté le ) La courbe est une estimation et la baisse ne devrait normalement pas apparaître entre 1990 et 1993 mais plutôt entre 1993 et 1994 l'année du génocide, à moins de soustraire les réfugiés de l'intérieur.
- « Rwanda : Population, total », sur data.worldbank.org (consulté le ) La courbe est une estimation et la baisse ne devrait normalement pas apparaître entre 1990 et 1993 mais plutôt entre 1993 et 1994 l'année du génocide, à moins de soustraire les réfugiés de l'intérieur.
- Indicateurs du World-Factbook publié par la CIA.
- Le taux de variation de la population 2018 correspond à la somme du solde naturel 2018 et du solde migratoire 2018 divisée par la population au 1er janvier 2018.
- Indicateurs du World-Factbook publié par la CIA.
- L'indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) pour 2018 est la somme des taux de fécondité par âge observés en 2018. Cet indicateur peut être interprété comme le nombre moyen d'enfants qu'aurait une génération fictive de femmes qui connaîtrait, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés en 2018. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de 2018.
- Indicateurs du World-Factbook publié par la CIA.
- Le taux de natalité 2018 est le rapport du nombre de naissances vivantes en 2018 à la population totale moyenne de 2018.
- Indicateurs du World-Factbook publié par la CIA.
- Le taux de mortalité 2018 est le rapport du nombre de décès, au cours de 2018, à la population moyenne de 2018.
- Indicateurs du World-Factbook publié par la CIA.
- Le taux de mortalité infantile est le rapport entre le nombre d'enfants décédés à moins d'un an et l'ensemble des enfants nés vivants.
- L'espérance de vie à la naissance en 2018 est égale à la durée de vie moyenne d'une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de 2018. C'est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de 2018.
- L'âge médian est l'âge qui divise la population en deux groupes numériquement égaux, la moitié est plus jeune et l'autre moitié est plus âgée.
- (en) « Rwanda », The World Factbook
- Le taux de croissance annuel moyen est calculé sur la période intercensitaire antérieure. Si n est le nombre d'années de cette période, la racine n-ième de la différence de population entre les deux dates donne le coefficient multiplicateur annuel moyen soustrait de un pour obtenir le taux. C'est un indicateur à relativiser car il peut masquer une chute brutale comme en 1994. D'autre part la baisse du taux de croissance ne signifie pas toujours que l'augmentation annuelle diminue en nombre absolu. Par exemple entre 1978 et 2012 elle a au contraire progressé car le taux en 2012 est appliqué à une population qui a plus que doublé.
- « Le recensement de la population au Rwanda en août 1991 »
- « Evolution démographique de 1978 à 1991 »
- « Recensement de la population au Rwanda en 2002 »
- « Recensement démographique de 1978 »
- « Les graphiques de l'INED de la population mondiale »
- « Etude de l'INED sur l'évolution démographique du Rwanda avant 1994 »
- « Prévisions démographiques au Rwanda »
- (en) The DHS Program (Enquêtes démographiques et de santé)
- U.S. Committee for Refugees and Immigrants. 2008. World Refugee Survey 2008
- rapport de l'ONU
- « Aucun témoin ne doit survivre d'Alison Des Forges »
- « Rapport de Human Rights Watch »
- Les rescapés du génocide Rwandais
- Rapport de HRW et FIDH : Version anglaise Leave None to Tell the Story Killings and Other Abuses by the RPF, April to July 1994
version française : Aucun témoin ne doit survivre - Kathala - Les temps modernes N°583 [source insuffisante]
- Estimation du nombre de personnes tuées en 1994, selon Filip Reyntjens
- « Estimation du bilan du génocide à partir d'une étude approfondie de la préfecture de Gikongoro »
- Mark Weston, Rwanda. Le péril démographique, courrierinternational.com, 8 avril 2014
- « Point d'un vue d'un économiste sur les inégalités au Rwanda »
- « Critique de la communauté internationale »
- « Article de Jeune Afrique publié en 2014 »
- « L'essor du Rwanda »
- « Le dividende démographique »
Voir aussi
Liens externes
- Recensement de la population de 2002 - Gouvernement rwandais
- Statistique de la CIA
- Statistique de l’ONU
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