Migration humaine

Une migration humaine est un déplacement du lieu de vie d’individus. C'est un phénomène probablement aussi ancien que l’humanité. Les statistiques officielles évaluent entre 185 et 192 millions le nombre de migrants internationaux pour les années 2000[1], pour les personnes ayant quitté leur pays pour vivre et se fixer dans un autre pays pour au moins un an. Ce nombre augmente de 2 % par an[réf. nécessaire]. Il mesure un stock et comprend la migration volontaire et la migration forcée. Les migrations internes aux pays sont également en augmentation, mais on parle alors plutôt de déplacements de populations (qui sont également volontaires ou forcés).

Solde migratoire en 2016
  • Solde migratoire positif
  • Solde migratoire stable
  • Solde migratoire négatif
  • Pas de données

Les statistiques montrent que les très grandes vagues migratoires ont récemment diminué, au profit d'une tendance à l'immigration choisie favorable à l'exode des cerveaux et compétences des pays pauvres, au détriment de ces derniers. Les caractéristiques du phénomène migratoire actuel sont la diversification des pays de provenance et de destination, ainsi que les formes prises par la migration. On estime que l'argent injecté dans les pays d'origine en provenance des pays d'accueil est au moins égal si ce n'est très supérieur à la quantité d'aides financières apportées par les pays dits « riches » aux pays plus pauvres[réf. nécessaire]. Les démographes considèrent que les migrations seront une importante variable d'ajustement d'ici 2050, échéance à laquelle 2 ou 3 milliards d'individus supplémentaires sont attendus sur la planète, alors que les effets des modifications climatiques se feront probablement déjà sentir et que certaines zones ne pourront plus nourrir une population supplémentaire.

L'impact des migrations est très nettement bénéfique à l'économie mondiale[2],[3]. En 2015, alors que les migrants représentaient 3,3% de la population mondiale, ils ont créé 9,4% du PIB mondial[4]. Les migrants ont un effet positif sur les finances publiques des pays d'accueil dans la mesure où ils payent plus d'impôts, de taxes et de cotisations qu'ils ne reçoivent d'aides sociales[5]. Ils soutiennent la croissance économique, augmentent la productivité, contribuent au progrès technique et rajeunissent la population active des pays d'accueil[5],[6]. Sur le long terme, les migrants permettent une hausse du niveau de vie et une hausse des revenus dans les pays qui les reçoivent[7],[8],[6]. Grâce aux remises, les migrants contribuent aussi à réduire la pauvreté et les inégalités dans leur pays d'origine[9]. De plus, contrairement aux croyances populaires, les flux migratoires ne font pas augmenter le niveau de criminalité dans les pays d'accueil. Dans certains cas, ils permettent même une baisse de la criminalité[10],[11]. D'après Michael Clemens (docteur en économie d'Harvard) et le Centre for Global Development, une ouverture totale des frontières permettrait d'ajouter 78 000 milliards de dollars (USD) au PIB mondial[12],[13].

Définition

Les flux migratoires sont classés selon leurs mobiles. On distingue notamment :

  • les migrations économiques (déplacement de travailleurs)
  • les migrations contraintes (fuite de persécutions, famines résultant souvent de guerres ; on parle aussi de conquête, d'invasion, d'exode, de colonisation…).

Pour l'ère post-industrielle, la migration correspond plutôt à un changement définitif de résidence, sauf pour le cas particulier des migrations saisonnières liées au phénomène des vacances.

On parle alors, selon le point de vue, d’émigration (sortie du pays d'origine) ou d'immigration (entrée dans le pays de destination). De la même manière, on désignera les personnes concernées sous plusieurs termes, qui permettent en outre de distinguer les étapes de migration : émigrant (celui qui quitte son pays), émigré (celui qui a quitté son pays), immigrant (celui qui entre dans son pays d'accueil), immigré (celui qui est installé dans son pays d'accueil), migrant (celui qui est en train de migrer).

Typologie des migrations

La migration peut prendre diverses formes et avoir différentes causes.

Carte de vœux de 1909 - les Juifs américains accueillent les émigrants de l’Empire russe.

Migration de travail (économique)

La migration de travail est par nature difficile à évaluer compte tenu du manque de chiffres pour le secteur informel et des « clandestins ». Ces flux migratoires concernent environ 100 millions de personnes. Selon de récentes statistiques les principaux foyers de migration de travail se trouveraient en Inde et au Canada qui ont des politiques d'accueil à l'égard des populations. Elle n'est en général pas volontaire.

Migration forcée

Les migrations forcées, c'est-à-dire non volontaires, peuvent concerner des populations entières chassées de leurs lieux de vie, fuyant des génocides ou déportées, par exemple lors de l'expulsion des Juifs d'Espagne ou d'ailleurs, des Arméniens et des Grecs d'Anatolie, des Allemands d'Europe de l'Est ou lors de la déportation des peuples en URSS. Il existe aussi des migrations forcées concernant une partie plus ou moins importante des populations souffrant de persécutions religieuses, politiques ou ethniques (réfugiés politiques), des effets des guerres internationales ou civiles (catastrophes humanitaires), des effets des désastres naturels ou industriels ou encore du changement climatique (réfugiés climatiques notamment). La multiplication des guerres, en particulier en Afrique noire, en Asie centrale et au Moyen-Orient, fait parfois vivre des générations entières dans des camps de réfugiés, souvent peu équipés pour accueillir ces populations. Aujourd'hui, près de 45 millions de personnes (25 millions de réfugiés et 20 millions de déplacés à l'intérieur de leurs propres frontières) ont été obligés de fuir leurs lieux d'habitation pour ces raisons[14].

Dans les familles contraintes de migrer, les enfants et adolescents, ainsi que les malades sont particulièrement vulnérables [15].

Migration de contrainte (ou migration de réfugiés)

Fuite de Russie d'une mère et de ses enfants lors de la guerre civile russe, vers 1921.

Il s'agit de déplacements justifiés par des mobiles de contraintes : persécutions ethniques, religieuses, régimes politiques injustes, guerres civiles. 50 % d'entre eux concerneraient l'Afrique subsaharienne. Depuis plus de cent ans, une partie de l'exode rural peut être assimilé à une migration de contrainte, exacerbée par l'industrialisation de l'agriculture, même dans les pays riches. Pour être reconnu comme réfugié au sens de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, l'individu requérant l'asile doit craindre d'être persécuté en raison de sa race, sa religion, sa nationalité, son appartenance à un certain groupe social ou en raison de ses opinions politiques, et pour ces raisons, il ne peut ou veut réclamer la protection de son pays de nationalité ou de résidence[16].

Études

En 2008, plus de 50 000 personnes ont traversé le golfe d'Aden vers le Yémen, selon le HCR[17], contre 29 500 en 2007[18]. Sur ces 50 000 migrants, au moins 590 personnes se sont noyées et quelque 359 autres ont été portées disparues[18].

Il s’avère aujourd’hui que les flux d’étudiants sont organisés en vastes systèmes fortement polarisés. L’essentiel des échanges s’effectue alors d’un pays du Sud vers un pays du Nord. Toutefois, cette polarisation s'accompagne d'une extension des zones de recrutement (départ) et d'un élargissement des destinations. Ces flux migratoires se diversifient et se mondialisent au détriment des relations classiques de pays à pays. Les relations privilégiées qu’entretenait la France avec ses anciennes colonies par le biais de la coopération se sont estompées et modifient le rapport d’offre et de demande dans l’espace international et/ou mondial de l’enseignement supérieur. Ainsi la relation autrefois exclusive entre le Maroc et la France est-elle en train de s'effacer au profit de relations multiples avec différents pays d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord.

Ces flux migratoires d’étudiants sont pour 88 % en direction des pays de l'OCDE. L'unilatéralisme des flux au sein des systèmes d'enseignements supérieurs mondiaux est la caractéristique principale de ce type de migration. Elle est constituée d'environ deux tiers d'étudiants en provenance des pays du Sud (non OCDE) dont la quasi-totalité étudie dans un pays du Nord (neuf étudiants sur dix). Ces données globales traduisent les inégalités en matière d'éducation entre « pays du Nord » et « pays du Sud ». Le quelque tiers d'étudiants étrangers restant sont issus des pays du Nord et effectuent principalement une expatriation vers d'autres pays du Nord. Dans ce cadre global, pour la période 1960-2000, les effectifs d'étudiants expatriés ont crû de 7 % annuellement. On estime cette population [Unesco et OCDE] à près de 1,8 million en 2000. Cette croissance traduit bien l’émergence d’une nouvelle problématique au sein des migrations internationales. L'un des changements essentiels du paysage migratoire mondial tient au « renversement des flux migratoires », selon l'expression d'Alfred Sauvy, entre le Nord et le Sud, les pays du Sud alimentant désormais la majorité des flux de départ. Mais la mutation n'est pas seulement géographique, elle concerne aussi la composition des flux selon le sexe et l’origine sociale des étudiants, leur durée et leur signification.

Travail saisonnier

De nombreux pays (Espagne, Italie, France en particulier, pour l'Europe, les États-Unis pour l'Amérique du Nord…) utilisent une abondante main-d’œuvre saisonnière étrangère au moment de la culture ou récolte manuelle de certains fruits ou légumes. Ces employés sont parfois mal logés, mal payés et avec une couverture sociale imparfaite ou inexistante, tout en étant plus exposés aux pesticides et à diverses affections.

Migrations internationales post-industrielles

Migrations au début du XXIe siècle

En 2005, le nombre de migrants[19] dans le monde est estimé entre 185 et 192 millions[20], soit environ 2,9 % de la population mondiale. Ce chiffre masque les grandes disparités existantes entre les pays. 63 % des migrants résident dans les pays développés et 34 % dans les pays en développement. L'Amérique du Nord et l'Océanie comptent plus de 10 % de migrants. Alors qu'en Afrique, Amérique latine et Asie les migrants représentent moins de 2 % de la population totale de chaque région. Dans certains pays, les migrants représentent plus de 60 % de la population, c'est le cas d'Andorre, Émirats arabes unis, Guam, Macao, Monaco, Qatar et le Vatican.

48,6 % des migrants sont des femmes. La migration est concentrée sur un nombre restreint de pays d'accueil (55). 75 % des migrants internationaux sont dans 12 % des pays du monde. Les trois principaux pays d'accueil de migrants sont les États-Unis, la Russie et l'Allemagne. Les trois principaux pays d'origine des migrants sont la Chine, l'Inde et les Philippines.

En 1965, le nombre de migrants internationaux s'élevait à 75 millions. Au cours des quarante années suivantes, la croissance sera en continuelle augmentation. Rapportée à la population totale, la part des émigrés dans le monde qui était de 2,3 % en 1965 a d'abord diminué durant la première décennie pour ensuite augmenter du fait du ralentissement de la croissance démographique. En 2050, les démographes prévoient 230 millions de migrants pour une population totale de neuf milliards.

Régions Population totale[21]
(milliers)
Nombre de migrants[22]
(milliers)
 % Réfugiés
(milliers)
Pays développés 1 193 872 104 119 63 5 008
Pays en développement 4 876 709 70 662 40,43 13 631
(dont pays les moins avancés) (667 757) (10 458) (5,98) (6 551)
Afrique 795 671 16 277 9,31 6 060
Asie 3 679 737 49 781 28,48 8 450
Europe 727 986 56 100 32,09 5 649
Amérique latine et Caraïbes 520 229 5 944 3,40 576
Amérique du Nord 315 915 40 844 23,37 1 051
Océanie 31 043 5 835 3,34 85
Monde 7 070 581 174 781 100 21 871

Raisons de la migration

Les migrations ont souvent des causes multiples : économiques, politiques et/ou climatiques. L'exil volontaire est parfois lié à une quête d'identité, un déracinement profond ou un mal de vivre. Dans certains pays (ex : Maurice) on observe une migration matrimoniale[23]. Par opposition, la migration involontaire peut être due à une situation de guerre (les gens fuyant leur propre pays) ou encore, à une situation économique précaire, de famine ou d'influence politique.

Voir aussi colonisation.

Théories de la migration

Ci-dessous sont présentées les théories économiques de la migration du travail.

Lois de Ravenstein

La première tentative de formalisation de la migration est à mettre au crédit de Ravenstein (1885). Il présente sept « lois » qui sont des faits stylisés tirés de l'analyse des données disponibles à l’époque :

  1. La plupart des migrants n’effectuent qu’une migration de courte distance. Ceux qui effectuent une migration de longue distance vont de préférence dans des centres de commerce ou industriels.
  2. Il résulte alors un déplacement progressif de la population en direction des centres.
  3. Chaque flux migratoire produit un contre-flux compensatoire.
  4. Les personnes du milieu urbain migrent moins que celles du milieu rural.
  5. Les femmes sont mieux représentées dans les flux de courte durée.
  6. La migration augmente avec le développement de la technologie.
  7. Le principal motif des flux migratoires est le désir de l’homme d’améliorer son statut sur le plan matériel.

Modèles d'économie duale

Bien que développés pour décrire le processus de développement économique des pays en développement, les modèles d'économie duale peuvent servir à l'analyse de la migration. Selon l'approche dualiste, les économies se décomposent en deux secteurs : un secteur traditionnel et un secteur moderne. Le secteur traditionnel dispose d'un surplus de main-d'œuvre à l'origine d'une offre illimitée de travail. Le secteur moderne absorbe ce surplus en attirant la main-d’œuvre en offrant un salaire légèrement supérieur à la rémunération du secteur traditionnel (Lewis 1954, Ranis et Fei 1961).

Cette théorie prévoit donc un effet positif de la migration sur le secteur de départ en contribuant à réduire le chômage déguisé qui y prévaut et à égaliser les différences de rémunérations entre les secteurs. Le déterminant de la migration est le différentiel de rémunération entre le secteur traditionnel et le secteur moderne. Le flux migratoire perdure tant que ce différentiel n'est pas résorbé. Au niveau international, la migration de la force de travail est donc un facteur de convergence économique entre les pays.

L'observation empirique de périodes d'émigration accompagnées par du chômage ont mis à mal cette théorie, ce qui a conduit à l'émergence de nouveaux modèles dans les années 1970 (Todaro (1969) et Harris et Todaro (1970)).

Approche probabiliste

Harris et Todaro, s'inspirant d'un article de Lee (1966), considère que la décision de migrer relève d’un choix rationnel qui prend en compte les avantages et les désavantages liés à la migration. La rentabilité de migrer ou non relève donc d'un calcul coûts-bénéfices. À partir d’un modèle d’économie duale, où le secteur agricole riche en main-d’œuvre s’oppose au secteur moderne relativement mieux doté en capital et bénéficiant d’une productivité plus élevée, ces deux économistes établissent les conditions de migration du secteur agricole (ou secteur traditionnel) vers le secteur moderne. Le choix de migrer dépend du différentiel de rémunération entre les deux secteurs.

Théorie de la dépendance ou théorie du système mondial

La théorie néoclassique fut remise en cause dans les années 1970 par les théoriciens de la dépendance. Les économistes néomarxistes, notamment Singer, s'intéressaient particulièrement à l'exode rural. Le centre constitué des industries exploiterait la périphérie spécialisée dans l'agriculture. La migration n'est qu'un corollaire de la domination du centre sur la périphérie.

Nouvelle économie des migrations de travail

Les analyses économiques classiques de la migration du travail souffrent de deux principales limites : l'aspect purement individuel de la migration et la présence obligatoire d'un gain espéré pour justifier la migration. Ces deux aspects ont été remis en cause par les travaux qui forment désormais ce qui est appelé la nouvelle économie de la migration du travail. Pour ce courant d'analyse, la migration repose sur un choix collectif fait par un groupe d'individus, souvent le ménage, dans une situation d'imperfections des marchés en raison de problèmes notamment d'ordre économique ou climatique. La famille avance l'argent nécessaire pour payer les coûts de la migration (visa, passeport, transports, installation…). De plus, la migration peut être une des stratégies qui s'offre au ménage afin de diversifier ses sources de revenus. L'agriculture dans les pays en développement est particulièrement risquée car bien souvent les paysans ne disposent pas de moyen de s'assurer contre les risques. Par exemple, une mauvaise récolte peut entraîner une baisse des revenus. Afin de limiter les risques, un ménage peut choisir d'envoyer un membre du ménage à l'étranger. Les revenus de ce dernier dont une partie sera reversée au ménage sous forme de transferts d'argent, qui sont considérés par le gouvernement comme des revenus à l'émigration calculés dans le PIB, feront office d'assurance informelle. La migration n'est plus déterminée par les écarts de revenus comme dans les théories précédentes, mais par une logique de diversification des revenus et d'assurance afin de lutter contre les imperfections de marché et de l'incertitude.

La théorie unificatrice de l'osmose

Les théories de la migration appartiennent généralement à la géographie, la sociologie ou l'économie, en plus, elles expliquent la migration durant des périodes et des espaces précis. La théorie de l'osmose fournit une explication globale pour la migration humaine. Djelti (2017a)[24] s'est reposé sur l'histoire de la migration humaine pour étudier l'évolution de ses déterminants naturels. La migration humaine est composée selon cette théorie de deux grande périodes : la migration simple et la migration compliquée. La migration simple se compose à son tour de trois sous-périodes : la diffusion, la stabilisation et la concentration. Durant ces sous-périodes les déterminants naturels de la migration humaine ont évolué : la disponibilité d'eau, le climat adéquat, la sécurité et la densité de la population. La période de la migration compliquée, représentée par une évolution rapide, est caractérisé par nombreux sous déterminants (revenu, chômage, réseaux, politiques migratoires, etc). La théorie de l'osmose (Djelti, 2017b)[25] explique analogiquement la migration humaine par le phénomène biophysique de l'osmose. La théorie représente les pays par les cellules, les frontières par les membranes semi-perméable et les humains par les ions d'eau. Comme le phénomène d'osmose, la théorie prédit que les humains migrent du pays avec une pression migratoire faible vers le pays avec une forte pression migratoire à travers la membrane semi-perméable. Afin de calculer la pression migratoire, les déterminants naturels de la migration humaine ont remplacé les variables du second principe de la thermodynamique utilisés pour calculer la pression osmotique.

Organisation de l'émigration

Les formes d'aides à l'émigration sont diverses et variées : famille, amis, communauté villageoise, diaspora, passeurs, agence privée de placement international, associations de migrants…

Les États peuvent jouer un rôle important pour encourager ou décourager les flux migratoires, pour des raisons de nature économique et/ou politique[26].

Effets de la migration

L’émigration : un facteur de développement ?

Les aspects démographiques de la question migratoire

Notion de surpeuplement relatif, en rapport avec un mode de production, de mise en valeur, et une croissance démographique. Peut être au point de départ de mouvements migratoires. (exemples historiques) Transition démographique. Théorie démographique, induisant un déséquilibre démographique liée à l'accroissement naturel. En conséquence déclenchement de migrations, notamment l'urbanisation (la transition démographique liée historiquement à un développement industriel et une crise rurale). Le décalage historique de la transition démographique déclenche les phénomènes migratoires de manière différenciée. D'autant que même pour les pays ayant terminé leur transition démographique, ils peuvent se positionner par rapport aux flux, cette fois-ci comme pays d'accueil.

Le mouvement migratoire international, enjeux politiques et culturels

La politique migratoire comme constante et élément constitutif d'un État moderne, les États-Unis. Composition et mouvement historique, politiques et évolution. Les flux et reflux migratoires en Argentine. La migration comme outil social, politique et géographique, le Brésil ou l'Indonésie.

Les réseaux migratoires et la société française

Migration fonctionne en réseau, met en relation les deux pays. Kabyles, communauté montagnarde, largement étudiée par le sociologue Pierre Bourdieu, plus frappée que d'autres en Algérie par le besoin migratoire et fonctionnant de manière propre et particulière par rapport au reste de la migration algérienne. Accidents historiques, réfugiés, Arméniens, Espagnols. Une double migration les Français de l'Oranie, et le « rapatriement ».

Fuite des cerveaux : frein au développement et stimulation de l'éducation

La fuite des cerveaux, c'est-à-dire des travailleurs qualifiés, a un impact négatif sur le pays de départ: baisse du potentiel de production, perte de l'investissement en formation... Cependant, il semble que l'émigration favoriserait l'éducation dans les pays d'origine. En effet, la perspective de pouvoir migrer inciterait les populations à étudier même si elles n'ont pas la certitude de pouvoir partir. Cette fuite a donc deux effets : l'un incitatif (hausse de l'éducation) et l'autre dit de fuite (perte de travailleurs qualifiés). Du point de vue du pays d'accueil, l'arrivée de travailleurs qualifiés favorise le développement. L'effet des migrations sur le développement dépend donc aussi du point de vue dans lequel on se place (pays d'accueil, pays de départ, pays développé, pays en voie de développement...)[27].

Les migrations humaines ont également un effet sur les économies des pays en question, puisque les transferts financiers organisés par les migrants peuvent être de grande ampleur.

Effets de l'immigration

Sur la santé des migrants

L'European Public Health Association (EUPHA), soutenue par la Société Française de Santé Publique a fait une déclaration sur les migrations, l'appartenance ethnique et la santé, publiée à l'occasion du 1er congrès mondial " Migration, Ethnicity and Health" d'Edimbourg, qui s'est tenu du 17 au 19 mai 2018[28].

Nouvelles formes de migration

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) signale que les catastrophes climatiques déplacent entre 21 et 24 millions de personnes chaque année. Selon la chercheuse Alice Baillat : « Le dérèglement climatique n’est pas en soi créateur de migrations. Mais il est un multiplicateur de menaces. Il vient aggraver les tensions et s’ajouter à d’autres facteurs préexistants. Ce qui est certain en revanche, c’est que « de plus en plus de personnes sont et seront amenées à se déplacer à cause des conséquences du changement climatique »[29].

Notes et références

  1. Nations unies, 2005.
  2. Saman Musacchio, Hippolyte d’Albis, « De l’effet bénéfique des migrations sur l’économie », sur CNRS Le journal, (consulté le )
  3. Eric Le Boucher, « Les bienfaits de l'immigration », sur Slate.fr, (consulté le )
  4. (en) Jonathan Woetzel, Anu Madgavkar, Khaled Rifai, Frank Mattern, Jacques Bughin, James Manyika, Tarek Elmasry, Amadeo Di Lodovico & Ashwin Hasyagar, McKinsey Global Institute, People on the move : Global Migration’s impact and opportunity, McKinsey & Company, , 124 p. (lire en ligne)
  5. (en) OCDE, « Is migration good for the economy ? », Migration Policy Debates, (lire en ligne)
  6. (en) Ian Goldin , Benjamin Nabarro, « The Real Economics of Migration », Project Syndicate, (lire en ligne)
  7. (en) Florence Jaumotte, Ksenia Koloskova, and Sweta Saxena, « Migrants Bring Economic Benefits for Advanced Economies », sur IMF Blog, International Monetary Fund, (consulté le )
  8. (en) Florence Jaumotte, Ksenia Koloskova, Sweta C. Saxena, « Immigration and economic prosperity », sur VoxEU.org, Centre for Economic Policy Research, (consulté le )
  9. El Mouhoub Mouhoud, « Migrations, transferts et inégalités », Revue économique, (lire en ligne)
  10. (en) Graham C. Ousey, Charis E. Kubrin, « Immigration and Crime: Assessing a Contentious Issue », Annual Review of Criminology, , p. 63-84 (lire en ligne)
  11. (en) Luca Nunziata, « Immigration and crime: evidence from victimization data », Journal of Population Economics, (lire en ligne)
  12. (en) The Economist, « A world of free movement would be $78 trillion richer », The Economist, (ISSN 0013-0613, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Michael A. Clemens, « Economics and Emigration: Trillion-Dollar Bills on the Sidewalk? », Journal of Economic Perspectives, vol. 25, no 3, , p. 83–106 (ISSN 0895-3309, DOI 10.1257/jep.25.3.83, lire en ligne, consulté le )
  14. Israël W. Charny : Le Livre noir de l'Humanité, encyclopédie mondiale des génocides (préfaces de Simon Wiesenthal et Desmond Tutu), Privat, (ISBN 2708956078) et (ISBN 9782708956070)
  15. Renard, F., Martin, E., & Deccache, A. (2006). La vulnérabilité des enfants et des adolescents de familles migrantes. Éducation Santé, (209)
  16. Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, Organisation des Nations unies.
  17. HCR : 6 noyés et 11 disparus, nouvelles victimes de passeurs au large du Yémen, Communiqué du HCR, 24 février 2009
  18. Plus de 50 000 personnes ont eu recours à des passeurs pour traverser le golfe d'Aden en 2008, Communiqué du HCR, 9 janvier 2009
  19. Les statistiques internationales sur la migration comportent les réfugiés et personnes déplacées, mais elles ne prennent pas en compte les migrants irréguliers qui échappent aux comptabilisations officielles.
  20. Sauf mention contraire, les données proviennent de « http://www.iom.int/en/PDF_Files/wmr2005_presskit/wmr_facts_and_figures/WMR_Facts_and_Figures_FR.pdf »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  21. Les chiffres sont pour l'an 2000 et proviennent du site de l'ONU, division Développement économique et social
  22. Les chiffres sont pour l'an 2000 et proviennent du site du HCR
  23. Peerun Steiger, B., « De la colonisation politique à la colonisation symbolique : d'une servitude à l'autre : Comprendre la migration matrimoniale de la femme mauricienne vers l'Europe et la Suisse », In J. Gatugu (Dir.), Les familles africaines et le mythe de l'Occident : destins migratoires singuliers (pp. 31-59). Paris: L’Harmattan.,
  24. Djelti Samir, « The Evolution of the Human Migration Determinants 1 (Draft paper) », sur researchgate.net, unknown, (consulté le ).
  25. Djelti Samir, « Osmosis the unifying theory of human migration », sur researchgate.net, unknown, (consulté le ).
  26. http://modele-dac.net/immigration.html
  27. Migrations internationales et développement: un tournant?, F. Gubert, T. Giordano, Synthèse, n° 02, 2006, Institut du développement durable et des relations internationales.
  28. EUPHA Migrations - Santé 2018
  29. « Le changement climatique amplifie les migrations mondiales », sur Reporterre,

Voir aussi

Bibliographie

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  • Baby-Collin Virginie, Bensaâd Ali, Sintès Pierre (dir.), Migrations et territoires de la mobilité en Méditerranée, Publications de l'Université de Provence, Aix-en-Provence, 2009.
  • Bekouchi, Mohamed Hamadi, « Les Marocains d’ailleurs. Identités et diversité culturelle », éditions La Croisée des Chemins, 2010
  • Brachet, Julien, Migrations transsahariennes, Paris, Éditions du Croquant, 2009.
  • Cohen, Robin, Theories of Migration, Elgar, Cheltenham, 1996
  • Dufoulon, Serge et Maria Rostekova (sous la direct), Migrations, Mobilités, Frontières et Voisinages, Paris, L'Harmattan, 2011.
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  • Pierre Henry et Brigitte Martinez : « Dico atlas des Migrations », Belin 2013 , 95 p.
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  • Ravenstein, Ernst Georg (1885), The laws of migration, Journal of the Statistical Society, London, 48(2), 167-227.
  • Sintès Pierre, La raison du mouvement : territoires et réseaux de migrants albanais en Grèce, Karthala, Maison Méditerranéenne des sciences de l’homme, École française d’Athènes, Paris - Aix-en-Provence - Athènes, 2010.
  • Stark, Oded, The Migration of Labour, Blackwell, Cambridge, 1991
  • Stark et Bloom, The New Economics of Labor Migration, The American Economic Review, vol. 75, no. 2, s. 173-178, 1985.
  • Bogumil Terminski, Les migrations, les réfugiés, les droits de l’homme : Un guide bibliographique des publications parues en langue française, New Issues in Refugee Research, Working Paper no. 216, UNHCR, Geneva, 2011.
  • Michael P. Todaro, « A Model of Labor Migration and Urban Unemployment in Less Developped Countries », American Economic Review, 59(1), 1969, p. 138-148
  • Serge Weber, Nouvelle Europe, nouvelles migrations. Frontières, intégration, mondialisation, préface de Catherine Wihtol de Wenden, Ed. du Félin, 2007, 120 p.,
  • Loïc Barrière, Le Voyage clandestin, roman, éditions du Seuil, 1998
  • Catherine Wihtol de Wenden, Atlas des migrations dans le monde, Paris, Autrement, 2005
  • Hommes & Migrations, « La Convention des Nations unies sur les droits des travailleurs migrants : Enjeux et perspectives », no 1271, janvier-, 173 p., Cité nationale de l’histoire de l’immigration portal.unesco.org

Articles connexes

Liens externes

Revues

Conférences

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