Détroit de Béring
Le détroit de Béring, ou détroit de Behring, sépare d'environ 83 km la Sibérie orientale de l'Alaska (89 km entre le cap Dejnev, en Russie et le cap du Prince-de-Galles, en Alaska) et relie la mer de Béring, dont il est une partie, à la mer des Tchouktches.
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Détroit de Béring | ||||
Image satellite du détroit de Béring. | ||||
Géographie humaine | ||||
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Pays côtiers | États-Unis Russie |
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Géographie physique | ||||
Type | Détroit | |||
Localisation | Mer des Tchouktches Mer de Béring |
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Coordonnées | 66° nord, 169° ouest | |||
Largeur | ||||
· Minimale | 83 km | |||
Géolocalisation sur la carte : Alaska
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
Géolocalisation sur la carte : Russie
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Il doit son nom au navigateur Vitus Béring (1681-1741), un explorateur danois au service de la marine russe qui a traversé le détroit durant l'été 1728.
Les deux îles Diomède se situent à peu près en son centre, de part et d'autre de la frontière entre la Russie et les États-Unis.
En , Karl Bushby et l'aventurier français Dimitri Kieffer ont franchi le détroit à pied. Ils ont traversé une section gelée de 90 kilomètres de long en 15 jours.
Histoire
De l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle
Il y a 20 000 ans, le niveau de la mer dans le détroit de Béring était plus bas de 100 mètres par rapport à aujourd'hui.
Pendant la dernière ère glaciaire, le niveau de la mer était suffisamment bas pour permettre le passage à pied entre l'Asie et l'Amérique du Nord à l'emplacement de l'actuel détroit de Béring. Appelée aujourd'hui Béringie, cette voie aurait été empruntée par les premiers hommes ayant peuplé le continent américain. Il y a entre 12 000 et 30 000 ans[1], des tribus sibériennes ont ainsi franchi le détroit pour aller peupler l'Amérique, ainsi que diverses espèces animales, telles que le bison d'Amérique, originaire d'Asie du sud. Située à la même latitude que l'Islande, la zone du détroit est caractérisée par des températures extrêmement basses (jusqu'à −50 °C) et des vents violents.
En 1648, le cosaque Semen Dejnev avait descendu le fleuve Kolyma avec sept navires, était entré dans l'océan Arctique puis avait franchi le détroit avec trois d'entre eux et était revenu sur les côtes russes par le Pacifique. Cependant, le rapport qu'il fait de cette expédition passe inaperçu et ne fut redécouvert qu'en 1736[2].
À la demande de Pierre Ier de Russie, le Danois Vitus Béring est chargé de déterminer si l'Alaska et la Sibérie sont ou non reliées entre elles. Il embarque sur un navire construit au Kamtchatka et franchit le détroit durant l'été 1728. Il tente une nouvelle expédition dans la région en 1741, débarque sur le sol américain, mais succombe au retour dans une petite île où son bateau s'échoue, et qui porte désormais son nom.
La ligne de changement de date passe au milieu du détroit depuis l'achat de l'Alaska, alors partie de l'Empire russe, par les États-Unis en 1867.
Guerre froide : la frontière du « rideau de glace »
Pendant la Guerre froide, le détroit de Béring constitua la frontière entre les États-Unis et l'Union soviétique. L'île de la grande Diomède, alors en URSS, n'est qu'à trois kilomètres de l'île de la petite Diomède, aux États-Unis. Traditionnellement, les peuples autochtones de la région traversaient fréquemment la frontière pour visiter leurs proches, participer à des fêtes saisonnières, ou pour le commerce traditionnel. Ces traversées furent interdites pendant la Guerre froide[3].
La frontière acquit ainsi le surnom de « rideau de glace » (Ice Curtain)[4], en référence bien sûr au « rideau de fer ». Le , la nageuse américaine Lynne Cox contribua symboliquement à apaiser les tensions américano-soviétiques en traversant la frontière à la nage[5] ; elle fut félicitée conjointement par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev lors d'un entretien à Washington.
Tunnel sous le détroit de Béring
Divers projets de tunnel ferroviaire sous le détroit ont été formés depuis le XIXe siècle. Si la réalisation du tunnel présente peu de difficultés techniques, le principal problème est de le compléter par d'autres infrastructures à chaque extrémité, et en particulier du côté de la Russie où la pointe orientale du pays est inaccessible par voie terrestre.
Notes et références
- (en) Elizabeth Prine Pauls, entrée « American Indian » de l'Encyclopædia Britannica, version en ligne consultable au 22/12/2010.
- (fr) Les expéditions dans l'Arctique : exploration et études, Tara Artic Damocle
- (en) site web de l’État d'Alaska
- (en) "Lifting the Ice Curtain", Peter A. Iseman, New York Times, 23 octobre 1988
- (en) "Swimming To Antarctica", CBS News, 17 septembre 2003
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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