Dangling else
En informatique, et notamment dans la conception et l'analyse des langages de programmation, le problème du dangling else (anglais que l'on pourrait traduire par le problème du « sinon pendant ») est un problème de programmation informatique qui résulte de l'ambiguïté de l'interprétation de la clause sinon dans l'imbrication de deux instructions conditionnelles de la forme si-alors-sinon. Formellement, la grammaire non contextuelle du langage est ambiguë, ce qui signifie qu'il peut y avoir plusieurs arbres d'analyse corrects pour une même instruction.
Le « dangling else »
Dans de nombreux langages de programmation, on peut écrire une instruction conditionnelle sous deux formes : la forme si-alors et la forme si-alors-sinon. En d'autres termes, la clause sinon est facultative, et les deux constructions suivantes sont valides :
if a then s if b then s1 else s2
Cela donne lieu à une ambiguïté d'interprétation lorsqu'il y a des instructions imbriquées, plus précisément à chaque fois qu'un si-alors apparaît à la place du s1
dans une autre instruction si-alors-sinon, soit dans la situation que voici :
if a then if b then s else s2
Dans cet exemple, l'instruction exécutée est sans ambiguïté s
lorsque a
et b
sont vrai ; mais on peut considérer que s2
doit être exécutée lorsque a
est faux (et donc rattacher le else au premier if), ou lorsque a
est vrai et b
est faux (et donc rattacher le else au deuxième if). En d'autres termes, on peut voir l'instruction précédente comme l'une des expressions suivantes :
if a then (if b then s) else s2 ou if a then (if b then s else s2)
Un compilateur doit analyser correctement l'instruction, et choisir entre les deux interprétations selon le concepteur du langage de programmation. Le problème du dangling else date d'ALGOL 60[1], et a été résolu de diverses manières dans les langages qui ont suivi. Dans les analyseurs LR, le dangling else est l'exemple typique d'un conflit shift-reduce[2].
Exemples
En langage C
if (a == 1)
if (b == 1)
a = 42;
else
b = 42;
Dans cet exemple, un programmeur pourrait s'attendre à ce que la variable b
prenne la valeur 42
quand a
≠ 1. Le compilateur Compiler rattache le else au deuxième if et ne fait pas l'affection. Si l'on veut que b
prenne la valeur 42
quand a
≠ 1, l'instruction if interne doit être mise entre accolades :
if (a == 1)
{
if(b == 1)
a = 42;
}
else
b = 42;
Autres langages
Dans certains langages, le problème est résolu en associant obligatoirement une parenthèse fermante à chaque if. Par exemple, dans le langage de script Shell de Bourne, c'est un fi qui représente la parenthèse fermante ; le morceau de programme s'écrit alors :
if [ $a -eq 1 ] ; then
if [ $b -eq 1 ] ; then
a=42
fi
else
b=42
fi
D'autres langages de programmation, comme par exemple Python, résolvent le problème par indentation :
if a == 1:
if b == 1:
a = 42
else:
b = 42
En Ada le problème n'apparaît pas à cause d'un parenthésage syntaxique inambigu, où chaque IF est fermé par un ENDIF :
IF a = 1 THEN
IF b = 1 THEN
a := 42;
END IF;
ELSE
b := 42;
END IF;
D'autres langages, comme Pascal, adoptent comme C le rattachement du else au dernier if.
Notes et références
- P. W. Abrahams, « A final solution to the Dangling else of ALGOL 60 and related languages », Communications of the ACM, vol. 9, no 9, , p. 679 (DOI 10.1145/365813.365821)
- Section 5.2 Shift/Reduce Conflicts sur le site du système GNU.
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