Daniel Cologne

Daniel Cologne (né le [1]) est un journaliste, critique littéraire, enseignant et essayiste belge d'expression française. Il a été actif en Belgique, en Suisse et en France.

Daniel Cologne
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Université libre de Bruxelles (en)
Activité

Biographie

Daniel Cologne a étudié à l'université libre de Bruxelles, puis en 1969, il y obtient le titre d'agrégé de philosophie et lettres après une maîtrise portant sur le théâtre, L’échec du couple dans le théâtre de l’entre-deux-guerre, basée sur les œuvres de Jean Anouilh, Jean Giraudoux et Gabriel Marcel[2],[3].

En 1970, il s'installe à Genève, où il devient enseignant de littérature française. Il restera en Suisse jusqu'en 1978, quand il s'installera à Paris[3].

Parallèlement à son travail d'enseignant, Daniel Cologne a exercé une activité régulière de journaliste dans les périodiques La Relève (1972), Impact (Suisse 1976), Rivarol (1978), Revue des Postes belges (1972), Revue Générale (1974) et L’Ère Nouvelle (1981).

Dans les années 1970 (plus rarement par la suite), il a mené un combat métapolitique sous l'égide du « traditionalisme révolutionnaire » et d'un nouveau nationalisme européen, principalement dans Le Huron (1974) et Totalité (1978), mais aussi dans La Nation belge (1975), Défense de l'Occident (1975), Horizons européens (1976), Écrits de Paris (1977), Rivarol (1978), Militant (1980), L'Âge d'Or (1982), Vers la Tradition (1982), Nouvelles de Synergies européennes (2001)[2].

Ses articles de critique littéraire, concernant principalement des écrivains belges, ont été publiés dans la Revue Générale, Écrits de Paris, Défense de l'Occident, Orphée, Euroclio (1983), Le Fil d'Ariane (1984), Orphée (1985), Microcosmos (1986), Le Puits (1993), L'Arche du Temps (2002), L'Esprit européen (2002) et surtout Molenbecca (depuis 2002).

Daniel Cologne a aussi publié de nombreux articles dans la revue Culture Normande (depuis 2008), essentiellement au sujet des auteurs français José-Maria de Heredia, Leconte de Lisle, Barbey d'Aurevilly, Coubertin, Fénelon, Chamfort et Musset.

Il a aussi collaboré aux ouvrages collectifs : « Cahier de l'Herne » sur René Guénon (1986) et Quelle humanité demain ? (numéro spécial de Vers la Tradition, 1991)[2].

Il est membre d'honneur du Mouvement normand[4].

Daniel Cologne a effectué en outre de nombreux travaux de recherches consacrés à l'histoire locale de sa région, à l'astrologie[5], à l'histoire sportive, à la bande dessinée et à la mise en scène de théâtre.

Activités politiques et métapolitiques

L'engagement politique, ou métapolitique de Daniel Cologne se situe dans la ligne du « traditionalisme révolutionnaire », une tendance qui s'efforçait d'accorder les auteurs traditionalistes (René Guénon, Julius Evola, Frithjof Schuon, Ananda Kentish Coomaraswamy) avec un soutien actif envers, « en Europe et hors d'Europe, les mouvements agissant dans la direction des luttes de libération nationale et populaire contre les oligarchies mondialistes »[6]. En pratique, ce courant s'est signalé par un intérêt soutenu pour le monde musulman, en particulier pour la Révolution islamique d'Iran[7] et pour la Révolution libyenne[7]. Il était représenté par la revue Totalité (1977-1987) dans l'espace francophone, et, en Italie, par l'éditeur Franco Freda, auteur de La Désintégration du système[8] et par Claudio Mutti, fondateur de l'Associazione Europa-Islam[9].

En 1972, il est l'un des fondateurs, à Genève, du Nouvel Ordre Social, un mouvement activiste « national-révolutionnaire ». Il participe à la fondation de son organe Le Huron en 1974[10]. L'objectif du périodique était de « se servir d’Evola et de Guénon pour donner à la droite de nouvelles assises philosophiques »[3]. Le NOS semble avoir joué le rôle de branche suisse des Groupes Nationalistes Révolutionnaires de François Duprat[10].

En 1975, Daniel Cologne fonde avec Georges Gondinet le Cercle Culture et Liberté[11]. Le Cercle se donne pour objectifs « la lutte contre le terrorisme intellectuel, la promotion d'une certaine idée de l'Europe et la participation à l'édification d'un nationalisme révolutionnaire européen »[12]. Il s'efforce de redéfinir la « Droite » en tant que « mouvement traditionaliste révolutionnaire » et de jeter les bases d'un « nouveau nationalisme »[13], un « nationalisme de l’avenir », dépassant le cadre étatique national et s’intégrant « dans une Europe organique des nations organiques, [où] être breton ou français, basque ou espagnol, flamand ou belge, jurassien ou suisse ne sont que des manières parmi d’autres d’être européen ». Il rejette aussi « le mythe de la troisième voie », très à la mode alors dans les milieux nationalistes. Il est aussi l'un des premiers à élaborer le concept des « trois patries » (patrie charnelle, patrie historique, patrie idéale)[13].

Daniel Cologne a suivi depuis ses débuts l'émergence de la « Nouvelle Droite » du GRECE. Mais, à partir de l’émergence médiatique du GRECE à la fin des années 1970, il va se montrer de plus en plus hostile à ce courant. Il publie en 1979 un essai, Nouvelle Droite et subversion, dans lequel il dénonce un « humanisme agressif » et un caractère moderniste radical, qu'il assimile à une forme de « Subversion anti-traditionnelle »[14],[15]. En fait, ce qu'il critique le plus chez la « Nouvelle Droite » , à cette époque, est son anti-christianisme virulent. Il dira plus tard que le christianisme ne méritait peut-être pas qu'il le défende avec tant d'acharnement[2].

Daniel Cologne s'est progressivement retiré de l'activisme politique. Il écrit, à fréquence irrégulière, des articles sur le site Europa Maxima[10],[16], ainsi que dans la revue Réfléchir & Agir[17].

Ouvrages

  • L'échec du couple dans le théâtre de l'entre-deux-guerres, Presses universitaires de Bruxelles, 1969.
  • David Scheinert sur les traces de Kafka, Bruxelles, Louis Musin, 1973.
  • Éléments pour un nouveau nationalisme, Paris, Cercle Culture et Liberté, 1977.
  • Pour en finir avec le fascisme. Essai de critique traditionaliste-révolutionnaire, (en collaboration avec Georges Gondinet), Paris, Cercle Culture et Liberté, 1977.
  • Julius Evola, René Guénon et le christianisme, Paris, Éditions Éric Vatré, 1978 (rééd.Avatar éditions, 2011).
  • (éd.) Nouvelle Droite et subversion (recueil d'articles, Cercle Métapolitique et Tradition), Paris, Société d'impressions techniques, coll. « Métapolitique et Tradition », Paris 1979.
  • (éd.) La révolution guénonienne, suivi de deux entretiens sur la Tradition et l'Islam (recueil d'articles, Cercle Culture et Liberté, 1981),
  • Cyclologie biblique et Métaphysique de l'Histoire, Puiseaux, Pardès, 1982.
  • Cahier de l'Herne René Guénon, Paris, 1985 (collaboration à un ouvrage collectif).
  • Quelle humanité demain ?, Chalons-en-Champagne, 1991 (collaboration à un ouvrage collectif).
  • Marcel Timmermans, Bruxelles, Editions Molenbecca, 2007 (biographie et histoire d'un club sportif).
  • Evola envers et contre tous, Avatar éditions, 2010 (collaboration à un ouvrage collectif).
  • La quête spirituelle dans l'œuvre de José Gers, Bruxelles, Editions Molenbecca, 2011.

Notes et références

  1. Cologne, Daniel (1946-....), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr, 70831-befre (consulté le )
  2. « Jalons pour une biographie intellectuelle (Entretien avec Daniel Cologne) », sur la revue en ligne EuropeMaxima, mardi 30 octobre 2007.
  3. « Les non-conformistes des années 70 (entretien avec Daniel Cologne) – Europe Maxima », sur www.europemaxima.com, (consulté le )
  4. http://www.normandiexxl.com/article.php?id=1411.
  5. « Qui sommes-nous ? », sur GEMINI/DANIEL COLOGNE, (consulté le )
  6. « Pourquoi "Totalité"? », Totalité - Pour la révolution culturelle européenne, 1978-1987
  7. Baillet, Philippe., L'autre tiers-mondisme : des origines à l'islamisme radical : fascistes, nationaux-socialistes, nationalistes-révolutionnaires entre défense de la race et solidarité anti-impérialiste, Saint-Genis-Laval, Éditions Akribeia, , 475 p. (ISBN 978-2-913612-61-7 et 291361261X, OCLC 961035695, lire en ligne)
  8. Franco Freda, La disintegrazione del sistema : La Désintégration du système, Padoue, Ar, 2000, trad. française : Totalité 1980
  9. Totalité, Pardès, 1979-1980, p. 8 & 9
  10. « « Défense de la race » et « Solidarité anti-impérialiste », un dilemme pour notre famille de pensée ? par Daniel COLOGNE – Europe Maxima », sur www.europemaxima.com, (consulté le )
  11. Cantini, Claude., Les Ultras : extrême droite et droite extrême en Suisse, les mouvements et la presse de 1921 à 1991, Editions d'En Bas, (ISBN 2-8290-0135-4 et 9782829001352, OCLC 27267231, lire en ligne)
  12. Christophe Boutin, « L'extrême droite française au-delà du nationalisme 1958-1996 », Revue française d'histoire des idées politiques, no 3, , p. 113-159 (ISSN 1266-7862, JSTOR 24610421)
  13. Cologne, Daniel, 1946-, Éléments pour un nouveau nationalisme, G. Gondinet, (OCLC 4591947, lire en ligne)
  14. Daniel Cologne, Nouvelle Droite et subversion (recueil d'articles, Cercle Métapolitique et Tradition), Paris, Société d'impressions techniques, coll. « Métapolitique et Tradition »,,
  15. Boutin, Christophe, Politique et tradition : Julius Evola dans le siècle, Paris, Éd. Kimé, 1992, 513 p. (ISBN 2908212153 et 9782908212150), p. 430-431
  16. « Le fascisme : un « étymon spirituel » à découvrir ? par Daniel COLOGNE – Europe Maxima », sur www.europemaxima.com, (consulté le )
  17. Daniel Cologne, « René Guénon », Réfléchir & Agir, hors série no 2, 2016

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