Daniel Conversano
Daniel Conversano, né en 1986 à Échirolles (Isère), est un militant suprémaciste blanc. Il est le fondateur du groupe d'extrême droite Suavelos, devenu Les Braves.
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Daniel Didier |
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Biographie
Fils de parents lepénistes, Daniel Conversano naît en 1986 à Échirolles, où il grandit[1]. Sa mère est française et son père italien. Entre 2005 et 2010, il poursuit des études de philosophie à l'université Pierre-Mendès-France de Grenoble[2],[3].
Il fait ses débuts au sein de la « fachosphère » en 2009 en publiant des vidéos sur Dailymotion. Il se lance ensuite sur YouTube en 2013, où il interprète un personnage qu'il appelle le Dictateur et qu'il utilise pour faire des sketchs politiques[2].
À partir de 2009, il travaille comme technicien audiovisuel pour Dieudonné au théâtre de la Main d'Or ; il y rencontre des militants d'extrême droite dont Alain Soral. Il réalise l'un des films de Dieudonné et participe à la réalisation d'un autre. Il finit par s'éloigner de l'humoriste en 2012[1],[2],[3].
En 2012, il appelle à voter pour Marine Le Pen à l'élection présidentielle française. Il lui réitère son soutien lors de l'élection présidentielle de 2017[4]. Il milite pour le Front national en 2014 puis lors des élections régionales de 2015[1],[2].
En 2014, il est invité dans l'émission de l'animateur Tepa, ce qui lui sert de tremplin au sein de la fachosphère. En 2015, il diversifie ses formats de vidéos sur YouTube avec par exemple le format Danny Hebdo[2].
En décembre 2016, lors d'un débat organisé par Dieudonné l'opposant à Soral, ce dernier lui reproche de ne pas respecter « les musulmans patriotes » et lui porte des coups. Conversano finit le visage en sang, la séquence fait le tour de la fachosphère et donne lieu à des détournements[3],[5],[6]. La même année, il ouvre une nouvelle chaîne YouTube. Il y diffuse des entretiens avec des personnalités de l'extrême droite française telles que Serge Ayoub, ancien skinhead, Jérôme Bourbon, directeur de Rivarol, l'écrivain Renaud Camus, promoteur de la théorie du complot appelée « grand remplacement », et l'homme politique Jean-Marie Le Pen[3]. Il milite pour le Parti de la France cette même année[2].
Fin 2016, il fonde Suavelos (« bonjour », « bienvenue » en gaulois[7]), une structure visant à la communautarisation des Blancs d'extrême droite[8],[9],[3]. En 2020, le groupe compte jusqu'à six cents membres actifs[1]. Le réseau s'appuie sur une revue de presse d'extrême droite, Suavelos.eu[8], et organise en 2017 un camp d'été réservé aux seuls Blancs[8],[1],[10]. Facebook finit par bannir Suavelos et Conversano en septembre 2019[11],[12]. En 2019, Suavelos est rebaptisé Les Braves[3].
En octobre 2018, désireux de poursuivre son projet communautariste en Europe de l'Est, Conversano s'installe en Roumanie et encourage par la suite ses sympathisants à le rejoindre[1]. Il explique qu'« à Bucarest, je suis loin du cauchemar multiracial, du désespoir postmoderne français, de la frustration sexuelle, de l'insécurité au quotidien. Pas un Noir, pas un Arabe. J'ai eu l'impression de me retrouver »[13].
Daniel Conversano possède deux maisons d'édition : les éditions Petit Jean et Alba Leone[2]. Il édite le dernier ouvrage de Guillaume Faye, Guerre civile raciale[1],[14] du vivant de l'auteur. En 2020 il publie le roman posthume de Guillaume Faye Nederland. Conversano a aussi envisagé de publier un ouvrage de Robert Faurisson, célèbre militant négationniste, mais le projet a été interrompu à cause du décès de ce dernier[1].
En novembre 2021, les deux chaînes YouTube de Daniel Conversano cumulent un total de plus de 30 000 abonnés, seize mille personnes suivent son compte Twitter et près de dix mille sa chaîne Telegram. En parallèle à ses activités politiques, Conversano vend des vidéos payantes, des cours de russe et d'histoire, ainsi que des livres[3].
Lors de l'élection présidentielle de 2022, son réseau « Les Braves » apporte son soutien à la campagne d'Éric Zemmour[3],[15]. Suivant la défaite d'Éric Zemmour, il appelle à voter Marine Le Pen au second tour[4].
Orientations politiques
Daniel Conversano, une figure de la « fachosphère », mouvance de l'extrême droite française active sur le web, est un raciste assumé, militant du suprémacisme blanc[3]. Il assume comme influences Dominique Venner et Guillaume Faye[2] dont il a publié deux ouvrages.
D'après les journalistes Valentin Pacaud et Delphine-Marion Boulle, il se démarque d'autres figures de l'extrême droite en refusant d'adopter une posture machiste, bien qu'il s'oppose également au féminisme. Ainsi les femmes sont « au cœur de son idéologie, de sa stratégie : se reproduire entre Blancs ». Daniel Conversano promeut aussi régulièrement auprès de son public l'expatriation en Europe de l'Est afin d'y « reconstruire un Occident blanc fantasmé » et d'y bâtir une famille blanche[2].
Publications
- Désolé Jean-Pierre, préf. Piero San Giorgio, Éditions Petit Jean, 2018
- Z0Z7, préf. Thomas Ferrier, postf. Romain d'Aspremont, Éditions Alba Leone, 2022
Notes et références
- Paul Conge, Les Grands-Remplacés: Enquête sur une fracture française, Arkhê éditions, (ISBN 978-2-918682-69-1, lire en ligne), « Les renégats du "cauchemar multiracial" ».
- Valentin Pacaud et Delphine-Marion Boulle, Au nom de la race, Paris, Éditions Robert Laffont, , 238 p. (ISBN 978-2-221-25495-0)
- Maxime Macé et Pierre Plottu, « Daniel Conversano, l’influenceur très très raciste qui adore Zemmour », sur StreetPress, (consulté le ).
- Maxime Macé et Pierre Plottu, « Antisémites, fascistes, identitaires : les radicaux avec Le Pen », sur StreetPress (consulté le )
- Sylvia Revello, « La «fachosphère» se déchaîne sur YouTube », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
- Clément Arbrun, « Drôle: quand Mozinor se paie Dieudonné et Alain Soral », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Errance, coll. « Collection des Hespérides », , 2e éd. (ISBN 978-2-87772-369-5).
- Delphine Marion-Boulle, « Enquête sur Daniel Conversano, le YouTubeur suprémaciste à la tête de Suavelos », Les Inrockuptibles, (lire en ligne).
- « Pourquoi il faut lire « Les Grands-remplacés », l'enquête sur la nouvelle extrême droite française », sur usbeketrica.com, (consulté le ).
- « Des militants identitaires organisent un camp d'été réservé aux "blancs de bonne éducation" », sur L'Obs, (consulté le ).
- Adrien Sénécat, « La galaxie Suavelos, vitrine d'un racisme décomplexé », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Suavelos, le site web européen des suprémacistes blancs », sur Franceinfo, (consulté le ).
- Hadrien Brachet, « Affaire Mia : de Soral à Conversano, ces autres gourous français d'extrême droite expatriés », sur www.marianne.net,
- Paul Conge, « Suprémacisme blanc : "N’importe quel cinglé, même si ce n’est pas un cador du terrorisme, peut faire du dégât" », sur www.marianne.net, (consulté le ).
- Pierre Plottu et Maxime Macé, « L’armée de l’ombre d’Éric Zemmour » , sur StreetPress, (consulté le )