Dario Gabbai

David Dario Gabbai dit Dario Gabbai (grec moderne : Ντάριο Γκαμπάι ou Ντάριο Γκαμπάϊ, né le à Thessalonique, Grèce et mort le à Los Angeles, Californie, États-Unis) est un juif grec déporté à Auschwitz, où il fait partie des sonderkommando, qui survit à la Shoah et devient un témoin.

Pour les articles homonymes, voir Gabbai (homonymie).

Dario Gabbai
Biographie
Naissance
Décès
(à 97 ans)
Los Angeles
Nationalités
Activité
Autres informations
Lieu de détention

Biographie

Dario Gabbai est né le à Thessalonique d’une mère grecque, Rosa Beraha Gabbai, et d’un père italien, Victor (Chaim)[1] Gabbai. Ce dernier est un typographe Dario Gabbai fait partie d'une fratrie de 4 enfants, trois garçons et une fille. Sa sœur décède en jeune âge.

Il fréquente une école italienne et suit des cours de clarinette[2].

Seconde Guerre mondiale

Au printemps de 1941, l'Allemagne envahit la Grèce et en février 1943 confine les Juifs dans deux ghettos. Peu après, les déportations vers Auschwitz débutent[2].

Auschwitz

La famille Gabbai est une des dernières à être déportée de Grèce à Auschwitz en mars 1944. Le trajet prend 11 jours. Ses parents et son plus jeune frère, Samuel Gabbai[1], sont envoyés directement à la chambre à gaz. Il est sélectionné, avec son frère aîné, Jakob Gabbai, pour travailler dans un des fours crématoires à Birkenau[2].

Les déportations des juifs hongrois débutent le 16 avril 1944. Environ quatre convois sont organisés chaque jour. 440 000 juifs sont ainsi déportés vers Auschwitz et les autres camps d'extermination pendant plusieurs mois à travers 148 trains de marchandises contenant des Juifs entre le 14 mai et le 8 juillet 1944.

Il est forcé de participer au processus d'extermination de milliers de juifs en provenance de Hongrie, déportés au printemps et à l'été de 1944. Il est chargé de disposer des corps des Juifs venant de Hongrie, assassinés au rythme de 6000 par jour[2].

Marche de la mort

Avec l'approche de l'armée rouge, les nazis détruisent les fours crématoires, pour oblitérer toute trace et forcent des milliers de détenus à entreprendre la marche de la mort, Dario Gabbai en fait partie. Il survit en pensant aux chaudes journées grecques. Il aboutit au Camp de concentration d'Ebensee[1], un sous-camp du camp de concentration de Mauthausen en Autriche. Il est libéré par l'armée américaine le 6 mai 1945. Il pèse moins de 45 kilos[2].

Retour en Grèce

Dario Gabbai retourne en Grèce, à Athènes. Il aide à installer les réfugiés avec l'organisation American Jewish Joint Distribution Committee (JDC ou le Joint)[2].

États-Unis

En 1951, Dario Gabbai immigre aux États-Unis, d'abord à Cleveland dans l'Ohio puis en 1953 à Los Angeles, en Californie.

Il travaille pendant 35 ans pour la firme Lensol Fabrics, dont il est un des dirigeants quand il prend sa retraite. Il travaille pour une courte période comme acteur de cinéma. Il a un rôle dans le film The Glory Brigade (La Brigade glorieuse), de Robert D. Webb, de 1953, qui inclut les acteurs Victor Mature, Richard England and Lee Marvin[1].

En 1953, il épouse Dana Mitzman. Ils ont une fille Rhoda née en 1957[1]. Ils divorcent dans les années 1980[2].

Retour à Auschwitz

Il témoigne dans des documentaires sur la Shoah dont The Last Days, qui reçoit un Academy Award, l'Oscar du meilleur film documentaire, en 1999.

Pour le documentaire Auschwitz: The Final Witness[3], Dario Gabbai retourne à Auschwitz avec ses 2 cousins, Shlomo Venezia et Maurice Venezia, eux-aussi anciens membres du Sonderkommando. Sur les ruines des fours crématoires, ils récitent le Kaddich[2].

Mort

Dario Gabbai est mort le , à sa résidence de Los Angeles, à l'âge de 97 ans[2].

Témoignages

  • (en) Dario Gabbai on Being a Sonderkommando. USC Shoah Foundation. Visual History Archive, 2015
  • (en) Dario Gabbai on Revenge. USC Shoah Foundation. Visual History Archive, 2015
  • (en) Dario Gabbai on His Sonderkommando Experience. USC Shoah Foundation. Visual History Archive, 2014
  • (en) Dario Gabbai Remembers Sonderkommando Uprising. USC Shoah Foundation. Visual History Archive, 2014[4]

Bibliographie

Notes et références

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la culture juive et du judaïsme
  • Portail de la Grèce
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
  • Portail des États-Unis
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.