David Dacko
David Dacko, né le à Bouchia, près de Mbaïki (Oubangui-Chari) et mort le à Yaoundé (Cameroun), est un homme politique centrafricain : président du gouvernement centrafricain de 1959 à 1960, puis président de la République centrafricaine à deux reprises, de 1960 à 1966 et de 1979 à 1981. Président fuit le régime de Bokassa et met en place la deuxième république centrafricaine au lendemain de l'abolition de l'Empire en 1979. Cependant le pays est agité, et Dacko est contraint de démissionner par un coup d'État en 1981. Il s'écarte alors progressivement de la vie politique.
David Dacko | |
Timbre à l'effigie du président David Dacko. | |
Fonctions | |
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Président de la République centrafricaine | |
– (1 an, 11 mois et 12 jours) |
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Élection | |
Vice-président | Henri Maïdou |
Premier ministre | Henri Maïdou Bernard Ayandho Jean-Pierre Lebouder Simon Narcisse Bozanga |
Prédécesseur | Bokassa Ier (empereur) |
Successeur | André Kolingba (président du Comité militaire de redressement national) |
– (5 ans, 4 mois et 18 jours) |
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Élection | (par l'Assemblée nationale) |
Réélection | (au suffrage universel) |
Prédécesseur | Lui-même (président du gouvernement) |
Successeur | Jean-Bedel Bokassa |
Président du gouvernement centrafricain | |
– (1 an, 3 mois et 13 jours) |
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Prédécesseur | Barthélemy Boganda |
Successeur | Lui-même (président de la république) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Bouchia (Oubangui-Chari) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Yaoundé (Cameroun) |
Nationalité | centrafricaine |
Parti politique | Mouvement pour l'évolution sociale de l'Afrique noire |
Conjoint | Florence Yagbao |
Enfants | Bruno Dacko (né en 1952) |
Entourage | Jean-Bedel Bokassa (cousin) Barthélemy Boganda (oncle) |
Diplômé de | Université de la Sorbonne (Paris) Institut d'études politiques de Paris Institut des hautes études d'outre-mer |
Religion | Catholicisme |
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Chefs du gouvernement centrafricain Présidents de la République centrafricaine |
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Biographie
Enfance, jeunesse, débuts professionnels et activité militante
De 1944 à 1948, il est élève à l'école primaire supérieure de Bambari aux côtés de Clément Hassen, Albert Payao et Bernard Christian Ayandho[1], avant d'être admis à l'école normale de Mouyondzi (Moyen-Congo). Instituteur puis directeur d'école, neveu du président du Conseil de gouvernement Barthélemy Boganda, David Dacko, député de l'assemblée territoriale de l'Afrique noire en 1957, milite activement au sein du MESAN fondé par son parent en 1950.
Président du Gouvernement
La mort de Barthélemy Boganda le 29 mars 1959 le propulse, à 29 ans, à la tête de la République centrafricaine. Dacko devient alors le nouveau président du gouvernement. Il met alors en place une constitution hybride où président et chef du gouvernement se confondent. L'indépendance proclamée le fait de lui le premier chef de l'État centrafricain et le premier président, il demeure président du gouvernement constitué le .
Président de la République (première fois)
Peu après, le régime devient plus autoritaire : le MESAN devient parti unique et le président s’émancipe de sa responsabilité politique devant le Parlement. Dans son discours dans l’enceinte du Parlement le 25 novembre 1965, il ne fait pas mystère de sa volonté de mettre au pas l'opposition : « Le temps des discussion politiques est clos », affirme-t-il[2]. Réélu en 1964, Dacko tente de mettre en œuvre une politique d'austérité pour assainir des finances structurellement déficitaires. Ces innovations sont mal supportées par la population mais surtout par l'administration et l'armée. Le , Jean-Bedel Bokassa, son lointain cousin et également neveu de Boganda, le renverse.
Sous l'Empire
La carrière de Dacko n'est pas terminée pour autant. Lorsque Bokassa se proclame empereur de Centrafrique en 1976, il est fait ministre personnel de l'empereur. Chargé des affaires économiques, Dacko est ainsi le bras droit de l'empereur, de plus en plus autoritaire. Mais la France, pourtant alliée de la Centrafrique depuis l'indépendance, se détache de Bokassa.
Président de la République (deuxième fois)
David Dacko retrouve le pouvoir lorsque la France organise l'opération Caban en contre Bokassa.
La République rétablie, il est réélu en face à Ange-Félix Patassé, ancien Premier ministre de Bokassa. Désormais au pouvoir, Dacko est inquiet des troubles qui agitent le pays. Le , alors qu'il est en visite officielle en Libye, le général André Kolingba prend le pouvoir par un coup d'État. Aussitôt, il interdit tous les partis et instaure pour près de dix ans un Comité militaire de redressement national. Celui-ci met en place une nouvelle dictature.
L'après-pouvoir
En 1991, David Dacko fonde le Mouvement pour la démocratie et le développement (MDD), puis tente de se présenter à l’élection présidentielle d', mais l'annulation du scrutin met fin à ce projet de retour dans la vie politique. Il est battu par Patassé lors des élections d' et échoue une nouvelle fois en . Depuis lors, David Dacko vivait à Bangui, presque totalement retiré de la vie politique. En , très affaibli, il participe au Dialogue national, se présentant devant les délégués pour solliciter leur pardon et surtout se réconcilier avec son ancien adversaire Abel Goumba.
Malade, il se rend peu après au Cameroun pour se faire soigner mais meurt en novembre d'une insuffisance respiratoire aiguë.
Bibliographie
- Jean Français, Le Putsch de Bokassa, histoire secrète, L'Harmattan, Paris, 2004.
- Jacques Serre, Biographie de David Dacko (1930-2003), premier président de la République centrafricaine, L'Harmattan, Paris, 2007.
Références
- (en) Richard A. Bradshaw, Juan Fandos-Rius, Dictionary of African Biography, p. 149 , Oxford University Press, New York, 2012
- Ghislain Youdji Tchuisseu, L'Empire qui ne veut pas mourir: Une histoire de la Françafrique, Seuil, , p. 288
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