André Kolingba
André Kolingba, né le à Bangui et mort le à Paris 5e[1],[2], est un général et homme politique centrafricain qui dirigea la République centrafricaine d'une main de fer de 1981 à 1993. Autoritaire, il quitte le pouvoir en 1993 après un échec électoral et un nouveau coup d'État. Après plusieurs tentatives il ne parvient pas à retourner au pouvoir.
André Kolingba | |
Fonctions | |
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Président de la République centrafricaine[N 1] | |
– (12 ans, 1 mois et 21 jours) |
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Premier ministre | Jean-Pierre Lebouder Simon Narcisse Bozanga Édouard Frank Timothée Malendoma Énoch Dérant-Lakoué |
Prédécesseur | David Dacko |
Successeur | Ange-Félix Patassé |
Biographie | |
Nom de naissance | André Dieudonné Kolingba |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Bangui (Oubangui-Chari) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris 5e (France) |
Nationalité | centrafricaine |
Parti politique | Rassemblement démocratique centrafricain |
Conjoint | Mireille Kolingba |
Enfants | Désiré Kolingba |
Profession | Militaire |
Religion | Catholicisme |
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Présidents de la République centrafricaine | |
Biographie
Né en 1936 à Bangui, dans l'ancienne colonie française d'Oubangui-Chari, il intègre l'armée française en 1954. Il est formé à l'Ecole Militaire Préparatoire Général Leclerc de Brazzaville (Congo), puis en France, à l'École des officiers d'active de Fréjus et à l'École des transmissions de Montargis[3].
Il est nommé ambassadeur au Canada, puis en Allemagne de l'Ouest par Bokassa Ier. À la chute de celui-ci en 1979, le président David Dacko le nomme chef d'état-major des armées[3].
Alors général, Kolingba démet le président Dacko de ses fonctions le et suspend la Constitution. Ce putsch a parfois été présenté, notamment dans la presse occidentale[4], comme un « pseudo coup d'État ». Dacko, en difficultés et malade, aurait en réalité accepté un « arrangement ». Cette version des faits ne semble pas confirmée aujourd'hui[5]. Kolingba dirige alors le Comité militaire de redressement national qui détient tous les pouvoirs jusqu'à sa dissolution en .
Présenté comme « calme », « secret », « débonnaire » et « bon chrétien »[5], Kolingba cherche à se démarquer de son prédécesseur Bokassa et à redorer le blason de son pays[3], mais instaure de fait une dictature militaire.
Auprès de lui, un Français arrivé à Bangui dans le cadre de la coopération, le colonel Jean-Claude Mantion, joue un rôle croissant. Membre de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE)[6], chef de la sécurité présidentielle, il apparaît bientôt comme « l'éminence grise »[6], « le véritable maître du pays »[3]. C'est notamment grâce à lui qu'est déjouée la tentative de putsch menée en 1982 par Ange-Félix Patassé[3].
Le , un référendum permet tout à la fois l'adoption d'une nouvelle Constitution et la désignation de Kolingba comme président à vie[5].
En 1987, celui-ci fonde le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC), parti unique[5].
Le , Kolingba gracie Bokassa, condamné à mort[5].
En 1991, à la suite d'une série de grèves et de manifestations, il consent au multipartisme qu'il avait interdit[3].
Kolingba gouverne la République centrafricaine jusqu'en 1993, lorsque, arrivé quatrième à l'élection présidentielle, il accepte le verdict des urnes et cède sa place à Ange-Félix Patassé, auquel il tente néanmoins, en vain, de reprendre le pouvoir par la force en [6]. Les membres de son ethnie – les Yakomas – subissent une sanglante répression. Alors que sa tête est mise à prix pour 25 millions de francs CFA, Kolingba se réfugie en Ouganda[6]. Il revient dans son pays deux ans plus tard à la faveur d'une amnistie lorsque Patassé est renversé par le général François Bozizé.
En 2005, il est à nouveau candidat à la présidentielle et se classe troisième d'un scrutin remporté par François Bozizé[3].
Alors qu'il était une nouvelle fois pressenti comme candidat à l'élection présidentielle de 2010 par ses partisans du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC)[3], il meurt le dimanche à Paris, d'un cancer de la prostate, à l'âge de 73 ans.
Il est marié avec Mireille Kolingba. Son fils Désiré Kolingba (1956-2021) lui succède à la tête du RDC.
Publications
- Le pari de la réussite : -, 198?, 217 p.
Voir aussi
Article connexe
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Philippe Bernard, « André Kolingba », in Le Monde, (nécrologie)
- Didier Bigo, « Kolingba ou le Centrafrique "normalisé" », in Pouvoir et obéissance en Centrafrique, Karthala, Paris, 1988, p. 259-276 (ISBN 2-86537-213-8)
- Tshitenge Lubabu M. K., « André Kolingba », in Jeune Afrique, no 2562, du 14 au , p. 89 (nécrologie)
- Jacques Serre, Biographie de David Dacko : premier président de la République Centrafricaine : 1930-2003, L'Harmattan, Paris, 2007, 384 p. (ISBN 978-2-296-02318-5)
Notes et références
Notes
- Président du Comité militaire de redressement national du au .
Références
- « Décès à Paris de l'ancien président Kolingba », Ouest-France,
- Insee, « Extrait de l'acte de décès d'André Kolingba », sur MatchID
- Jeune Afrique, no 2562, du 14 au 20 février 2010, p. 89
- « Un coup d'État par consentement mutuel », Le Monde du 6 septembre 1981
- Didier Bigo, « Kolingba ou le Centrafrique "normalisé" », in Pouvoir et obéissance en Centrafrique, Karthala, Paris, 1988, p. 259-276
- Le Monde, 14 février 2010
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