Desmine

La desmine est une protéine de type filament intermédiaire que l'on retrouve dans le muscle strié cardiaque, et dans toutes les cellules musculaires en général. C'est un homopolymère. En tant que telle, elle participe à la charpente du cytosquelette de la cellule musculaire en stabilisant le sarcomère au moment de la contraction musculaire[1],[2].

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Les myofibrilles sont alignées grâce à la desmine qui s'ancre au sarcomère au niveau du costamère. Cet alignement garantit une synchronisation des contractions.

Son gène, DES, est situé sur le chromosome 2 humain.

Pathologie

Les maladies secondaires à une mutation du gène sont appelées desminopathies et conduisent à l'agrégation intracellulaire de la desmine sous forme d'amas[3].

Des mutations délétères du gène de la desmine (DES) peuvent être sources chez l'homme ou l'animal de myopathies autosomiques dominantes et récessives[4],[5]. Ces myopathies peuvent concerner à la fois le tissu musculaire squelettique et cardiaque[6]. Elles peuvent entraîner également des anomalies structurels de la plaque motrice (jonction neuro-musculaire)[7].

Des souris knock-out de la desmine (DES-KO) développent une cardiomyopathie progressive et une myopathie (avec dilatation du cœur[8]) et certaines lésions cardiovasculaires[9]. Elles sont utilisées comme animaux de laboratoire pour étudier des desminopathies récessives humaines où des mutations sur les deux allèles DES conduisent à supprimer la synthèse de desmine[10].
Avec l'espoir de pouvoir un jour développer une thérapie génique[11], des chercheurs ont testé un transfert de gène virus pour tenter d'atténuer la cardiomyopathie de ces souris[10]. Les essais ont conduit à une réduction de la fibrose et du poids du cœur et à une amélioration de la fonction systolique ventriculaire gauche (par rapport à des souris-témoins)[10].

Notes et références

  1. (en) Milner DJ, Weitzer G, Tran D, Bradley A, Capetanaki Y. Disruption of muscle architecture and myocardial degeneration in mice lacking desmin. J Cell Biol 1996; 134: 1255–1270.
  2. (en) Schrickel JW, Stöckigt F, Krzyzak W, Paulin D, Li Z, Lübkemeier I et al. Cardiac conduction disturbances and differential effects on atrial and ventricular electrophysiological properties in desmin deficient mice. J Interv Card Electrophysiol 2010; 28: 71–80.
  3. Clemen CS, Herrmann H, Strelkov SV, Schröder R, Desminopathies: pathology and mechanisms, Acta Neuropathol, 2013;125:47–75
  4. (en) van Spaendonck-Zwarts K, van Hessem L, Jongbloed JD, de Walle HE, Capetanaki Y, van der Kooi AJ et al. Desmin-related myopathy: a review and meta-analysis. Clin Genet 2011; 80: 354–366
  5. Carmingac V, Sharma S, Arbogast S, Fischer D, Serreri C, Serria M et al. A homozygous desmin deletion causes an Emery-Dreifuss like recessive myopathy with desmin depletion. Neuromuscul Discord 2009; 19: 600
  6. (en) Goldfarb LG, Dalakas MC. Tragedy in a heartbeat: malfunctioning desmin causes skeletal and cardiac muscle disease. J Clin Invest 2009; 119: 1806–1813
  7. Durmuş H, Ayhan Ö, Çirak S et al. Neuromuscular endplate pathology in recessive desminopathies: lessons from man and mice, Neurology, 2016;87:799–805
  8. (en) Milner DJ, Taffet GE, Wang X, Pham T, Tamura T, Hartley C et al. The absence of desmin leads to cardiomyocyte hypertrophy and cardiac dilation with compromised systolic function. J Mol Cell Cardiol 1999; 31: 2063–2076.
  9. (en) Li Z, Colucci-Guyon E, Pinçon-Raymond M, Mericskay M, Pournin S, Paulin D et al. Cardiovascular lesions and skeletal myopathy in mice lacking desmin. Dev Biol 1996; 175: 362–366
  10. (en) M B Heckmann & al. (2016) AAV9-mediated gene transfer of desmin ameliorates cardiomyopathy in desmin-deficient mice ; Gene Therapy (2016) 23, 673–679; doi:10.1038/gt.2016.40; en ligne le 12 mai 2016
  11. (en) Goehringer C, Rutschow D, Bauer R, Schinkel S, Weichenhan D, Bekeredjian R et al. Prevention of cardiomyopathy in delta-sarcoglycan knockout mice after systemic transfer of targeted adeno-associated viral vectors. Cardiovasc Res 2009; 82: 404–410.

Voir aussi


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